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Le symbole de la paix dans le processus de démocratisation des régimes monolithiques d'Afrique noire. Le cas du Cameroun

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par Fridolin Martial FOKOU
Ecole normale supérieure de l'Université de Yaoundé I - Diplôme de professeur de l'enseignement secondaire général 2ème grade 2012
  

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B- L'amélioration nécessaire de l'image internationale du Cameroun : le double jeu gouvernement- opposition.

Après l'entrée en vigueur de la loi constitutionnelle de 1996, une certaine effervescence s'empara des formations politiques de l'opposition qui décidèrent comme en 1992 de former une plate forme commune212(*). Celle-ci avait pour but de remettre en cause la force des institutions démocratiques. En face d'elle, le gouvernement, jouissant d'une certaine embellie internationale, prirent des mesures pour contrecarrer les initiatives de l'opposition. C'est la trame de cette situation qui fera l'objet de cette partie.

1- La formation du «front du boycott» camerounais et ses incidences internationales.

Les évènements de 1992 semblaient reprendre de la place au Cameroun en ce début d'année 1997. En effet, le rapprochement opérer entre l'UPC radicale, le SDF, l'UNDP et l'UDC en vue de la formation d'un groupe unique visait à faire du lobbying auprès des nations amies du Cameroun. L'idée poursuivie par l'opposition camerounaise était de contraindre le gouvernement à opérer plus de réformes. Mais, l'ordre est d'abord aux élections municipales, et législatives de Mai 1997. Contrairement à 1992, tout le monde est au rendez-vous213(*), du moins, toutes les formations politiques de poids sont au départ de la campagne pour les élections de Mai. Cependant, les stratégies de divisions opérées par le gouvernement menaçaient la stabilité du Cameroun. En effet, certaines candidatures de l'opposition sont invalidées. Certains candidats même de la majorité présidentielle furent boycottés. C'est le cas de monsieur Tchouta Moussa dont l'élection fut annulée dans sa circonscription pour cause de « fraudes massives »214(*). Il ne sera élue qu'à l'issue des partielles.

Quoiqu'il en soit, les législatives du 17 Mars 1997 donnaient au parti au pouvoir une majorité absolue comme en témoigne les résultats publiés le lendemain de ces consultations :

Tableau n° 6 : Résultats des élections législatives de 1997

Partis Politiques

Nombre de Sièges

RDPC

109

SDF

43

UNDP

13

NON ATTRIBUE215(*)

07

UDC

05

MLJC

01

MDR

01

UPC(K)

01s

Source : Cameroon Tribune, n°2653 du lundi 09 Juin 1997, PP.02-08

A la lecture de ce tableau, on se rend compte que les formations politiques les plus importantes de 1992 comme l'UNDP avaient perdus du pied à l'issue de ces nouvelles élections. Ceci est dû à la crise interne qui secoua le parti après la formation du gouvernement d'union de 1992. L'autre remarque importante à faire est le positionnement du SDF comme deuxième formations politiques du Cameroun. Malgré son absence de 1992, il apparaissait toujours comme le champion de l'opposition camerounaise. Néanmoins, le RDPC, parti au pouvoir récolta la majorité absolue. Ce qui du point de vue de Francine Bitee s'avère être une contradiction. Elle l'exprima en ces termes :

Cette majorité est surprenante dans un pays où les causes de mécontentements vis-à-vis du gouvernement ne cessent d'augmenter, face aux salaires insignifiants et à la montée du chômage [...] Plus que dans la fraude, l'explication la plus plausible d'une telle « popularité » du parti est dans l'intimidation et la corruption des électeurs216(*).

Qu'à cela ne tienne, c'est à la suite de ces consultations que les leaders de l'opposition prirent la décision de boycotter les présidentielles d'Octobre 1997. Ils formeront donc ce qui resta dans l'imaginaire quotidien des camerounais comme le « front du boycott». Ainsi, lorsque le 12 septembre 1997, le chef de l'Etat convoque le corps électoral pour le 12 octobre 1997, les leaders des principaux partis de l'opposition signèrent « la déclaration conjointe SDF, UNDP, UDC » et les principaux leaders s'envolent pour l'étranger. Bello Bouba Maigari se rendit en Egypte, John Fru Ndi au Sénégal et Adamou Ndam Njoya en Allemagne217(*).

La stratégie de ces leaders, à l'heure de « l'internationalisme accru », visait à gagner du terrain auprès des partenaires privilégiés du gouvernement. Le choix de l'Egypte vise notamment un soutien important dans le cadre de l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI) dont l'Egypte apparait comme un leader. Le Sénégal est u choix résolument francophone afin que cette dernière face du lobbying auprès des autres Etats dans le cadre de la Francophonie. Enfin, l'Allemagne c'est dans le cadre de l'Union Européenne dont ils savent pertinemment qu'elle est la locomotive par excellence. C'est de retour des ces voyages que les leaders de l'opposition ont cru devoir s'abstenir lors des élections présidentielles de 1997. Toutefois, il apparait pour Yves Alexandre Chouala que cette stratégie ne fut pas ingénieuse dans la mesure où les intérêts et les enjeux des nations occidentales semblaient plus assurés par le gouvernement en place dont ils savaient comment le faire fléchir contrairement à une opposition dont ils ignorent encore « les atouts et les faiblesses »218(*).

En tout état de cause, un ensemble de mesures furent prises par le gouvernement afin de témoigner de sa volonté d'ouverture et de dialogue.

* 212 C.-G. Mbock, environ 55 ans, politicien, Janvier 2012 à Ydé.

* 213 Ibid.

* 214 Il faut dire que monsieur Tchouta Moussa, alors directeur général de l'office national des ports du Cameroun (ONPC) était en désaccord avec monsieur Niat, considéré comme son mentor. En vertu de la logique de l'allégeance bureaucratique, il n'avait pas reçu l'assentiment de son patron.

* 215 Le nombre de siège non attribué résulte des cas où  les élections avaient été annulées. Ils ne seront attribué qu'à l'issue des partielles organisées peu de temps après.

* 216 F. Bitee, La transition démocratique..., p. 88.

* 217 Z. Ngniman, Paul Biya, la magistrature présidentielle apaisée ?, Ydé, édi'Action, 1998, p. 28.

* 218 Y.-A. Chouala, « L'action internationale de l'opposition : la transnationalisation de la vie internationale camerounaise », L. Sindjoun, Comment peut-on être opposants au Cameroun ? Politique parlementaire et politique autoritaire, Dakar, CODESRIA, 2004, p. 308.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille