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Evaluation de la prise en charge de la malnutrition aiguë au CREN ( Centre de Récupération et d'Education Nutritionnelle ) du CSPS (Centre de Santé et de Promotion Sociale )- Juvénat- Filles de Saint Camille à  Ouagadougou

( Télécharger le fichier original )
par Julien DEMBELE
Université de Ouagadougou - Maà®trise en technologie alimentaire et nutrition humaine 2012
  

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3.3. ANALYSE DE LA MORBIDITE LORS DE LA PRISE EN CHARGE

La figure 2 présente la morbidité au centre pour un échantillon de 17 enfants dont 8 garçons et 9 filles.

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Figure 2 : Prévalence des infections chez les enfants au cours de la PECMA au CREN du CSPS Juvénat-Filles de Saint Camille

On observe une prévalence de fièvre (21%), d'anorexie (17%), de diarrhée et d'IRA (chacune 15%) et de vomissement (13%). Plusieurs auteurs ont signalé que ces types d'infections sont observées habituellement chez les nourrissons (Traoré, 2004 ; Compaoré, 2006 ; Soumaré, 2009). Au niveau national l'Institut National de la Statistique et de Démographie (INSD) avait signalé, notamment pour la diarrhée, une prévalence de 9,2 à 31% et pour les IRA 5,4 à 13,8%. Pour le cas de cette étude, ces fréquences d'infections pourraient d'emblée être imputées aux régimes de récupération employés. En effet, les régimes de récupération autres que les ATPE peuvent être des vecteurs de pathogènes chez les enfants. Cela est possible s'il manque d'hygiène lors des étapes de préparation. Cette condition semble être occultée au CREN, car la préparation des repas est confiée aux mères des enfants alors qu'elles sont très peu regardantes sur la notion d'hygiène. On pourrait également lier la récurrence de ces infections au défaut de respect des règles d'emploi du peu d'ATPE dont dispose le CREN. En effet, il a été observé que certaines mères gardaient les laits thérapeutiques à température ambiante, jusqu'à la fin de la journée de prise en charge pour d'autres usages à la maison. Alors que ces conditions favorisent le développement de bactéries pathogènes dans les laits, qui seront responsables des infections, surtout de la diarrhée chez les enfants (Briend et al., 2010). Toutefois, on peut également incriminer les pratiques d'hygiène habituelles que les parents ont avec les enfants en dehors du CREN. Car, la plupart des familles n'ont généralement pas de cadre de vie assaini.

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3.4. ANALYSE DES PERFORMANCES DE LA PRISE EN CHARGE

3.4.1. La performance du traitement

Les indicateurs qui mesurent les performances du traitement respectivement de la MAS et de la MAM sont présentés par année dans le tableau X.

Tableau X : Les indicateurs liés à l'issue du traitement de la MAS et de la MAM au CREN au CREN du CSPS Juvénat-Filles de Saint Camille

Indicateurs

Année 2010

 

Année 2011

Année 2010-2011

 

Indicateurs pour la MAS

 
 
 

Taux de guérison

29,16%

n=24

42,10%

n=19

39,21%

n=51

Taux de mortalité

4,16%

n=24

0%

n=19

3,92%

n=51

Taux d'abandon

58,33%

n=24

47,36%

n=19

45,09%

n=51

Taux de référence

8,33%

n=24

10,52%

n=19

11,76%

n=51

Taux de transfert

0%

n=24

0%

n=19

0%

n=51

Taux de rechute

0%

n=33

0%

n=19

0%

n=58

 

Indicateurs pour la MAM

 
 
 

Taux de guérison

53,33%

n=30

35,71%

n=14

55,78%

n=52

Taux de mortalité

0%

n=30

0%

n=49

0%

n=52

Taux d'abandon

43,33%

n=30

42,85%

n=14

38,46%

n=52

Taux de référence

2,56%

n=30

14,28%

n=14

5,77%

n=52

Taux de transfert

0%

n=30

0%

n=14

0%

n=52

Taux de rechute

0%

n=70

0%

n=25

0%

n=64

n = effectif observé

 
 
 
 
 
 

Pour le traitement de la MAS, les indicateurs (taux de guérison, taux de mortalité et taux d'abandon) sont dans l'ensemble tous alarmants en comparaison avec les références du tableau II. Ces taux de performance pourraient s'expliquer par l'utilisation des mets locaux au lieu des ATPE pour la récupération nutritionnelle. En effet, les aliments locaux non lactés donnent de moins bon résultats aussi bien en termes de gain de poids que de mortalité surtout dans la prise en charge de la MAS. Toutefois, on peut noter une amélioration des taux de mortalité et d'abandon entre 2010 et 2011. Les taux de rechute et de transfert sont tous nuls. Cette observation témoignerait de la bonne qualité de la prise en charge faite au centre. En effet le taux de rechute nul signifie qu'aucun malnutris traités et guéris au CREN n'est retombé dans la malnutrition. Et la nullité du taux de transfert qui voudrait signifier que tous les patients sont satisfaits des services du CREN au point de ne jamais demander à quitter le centre pour un autre plus accessible, ne semble pas justifiée. Nous pensons que le taux de transfert devrait varier de pair avec le taux d'abandon. Une partie des abandons enregistrés serait donc des cas qui auraient rejoint d'autres services sans faire une demande formelle de transfert. Néanmoins, on note un taux de référence non nul, qui a malheureusement augmenté entre 2010 et 2011. Cette observation pourrait se traduire d'une part par

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une baisse du niveau des capacités du centre à s'occuper des cas graves de malnutrition et d'autre part par l'augmentation du nombre de cas de malnutris à cas critiques dépassants les capacités du plateau technique du CREN.

Concernant la MAM, les taux de guérison et d'abandon sont situés tous dans les valeurs alarmantes définies par le protocole national de PECMA tandis que le taux de mortalité est nul et acceptable. On note la même tendance dans la MAS pour les taux de rechute, de transfert et de référence. Mais le taux de référence non nul pour la MAM et en hausse plus importante que dans le cas de la MAS, témoigne d'une situation plus dégradante. En effet, un enfant malnutri nécessite une référence si les capacités techniques du CREN ne permettent pas de le prendre en charge. Ici, la hausse importante du taux de référence pour la MAM signifierait que la situation des enfants MAM se dégrade davantage à leur arrivée au CREN. On pourrait attribuer cela à une inadéquation des soins administrés.

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