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Etude de l'érosion ravinante à  Kinshasa par télédétection et SIG ( système d'information géographique ) entre 1957 et 2007

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par Fils Makanzu Imwangana
Université de Liège - Master complémentaire en gestion des risques naturels 2010
  

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I.4.2 L'hydrographie

L'hydrographie de la région de Kinshasa est dominée par un réseau des rivières coulant généralement vers le nord et se jetant dans le Pool Malebo (le fleuve Congo). Ce réseau, de type dendritique, est bien développé avec les principaux axes de drainage orientés S.O.-N.E. Au sud, dans les zones des collines, il s'est formé un réseau hydrographique des vallées profondément encaissées dans une surface ancienne des collines dont l'altitude s'abaisse à 350 m environ près du fond des collines. L'hydrographie de la ville de Kinshasa est reprise à la figure 1.5.

Kinshasa est drainé par deux types de rivières :

- il y a trois rivières allochtones dont la N'djili et la N'sele qui suivent un parcours Sud - Nord et le pool Malebo ayant son exutoire sur les rapides qui délimitent la ville dans la partie sud-ouest ;

- les rivières locales ou autochtones dont la Funa (appelée abusivement Kalamu ce qui signifie cours d'eau en dialecte Teke - humbu, population autochtone de Kinshasa).

Les rivières allochtones (N'djili et N'sele) se trouvent beaucoup plus à l'est de la ville et ont leurs sources bien au-delà des collines sud. Elles sont plus importantes par rapport aux rivières locales. Elles taillent la plaine nord en plaines alluviales. Malheureusement, la N'djili est très réputée pour ses inondations dans son cours inférieur jusqu'au niveau du pont qui relie Kinshasa Ouest à Kinshasa Est. Les rivières locales sont très nombreuses et dispersées à travers la ville.

Selon CAHEN (1954), les mouvements qui ont abouti à la succession des cycles géographiques ont provoqué la naissance du réseau Tertiaire ancien qui a sculpté la surface mi - Tertiaire. On connait peu de choses de ce réseau si ce n'est que, dans le sud du Congo, il était dirigé S-N et que, par la suite de la déformation de l'aplanissement fin-Crétacé, des cours d'eau devaient être dirigés environ E.-O. et O.-E., respectivement dans l'est et l'ouest du bassin du Congo.

MOEYERSONS & TREFOIS (2008) attirent l'attention sur un changement du régime des cours d'eau en Afrique centrale. Il est connu que pendant une période qui remonte loin dans l'Holocène, le réseau hydrographique était essentiellement composé de vallées larges à fond relativement plat appelées « dambo » ou « dembo » (ACRES et al., 1985 ; RAUNET, 1985 ; MOEYERSONS J. et al., sous presse). Ces vallées, dépourvues d'un lit de rivière prononcé, étaient marécageuses pendant toute l'année, même pendant la saison sèche. Les dambos étaient nourries en eau par des sources suite à un affleurement quasiment pérenne de la nappe phréatique dans le fond de vallée.

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Figure 1.5 : Planche hydrographique de Kinshasa (B.E.A.U, 1977)

La nappe phréatique continue est perchée sur les grès polymorphes qui forment un plancher peu perméable c'est - à - dire un aquiclude. Les sables ocre au dessus constituent un aquifère

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Depuis un certain temps qui varie entre quelques millénaires et le présent, on a constaté que les rivières commençaient à se creuser un lit dans la vallée. Il est établi que ce changement de régime de rivières, illustré par la figure 1.6 reflète une croissance des débits de pic de ruissellement. Selon NTOMBI & MAKANZU (2006), le coefficient de ruissellement dans la ville de Kinshasa est de 13 % dans un milieu où il était pourtant presque nul avant le déclenchement de ce processus. Ceci explique pourquoi, notamment à Kinshasa, les grandes inondations sont devenues plus fréquentes, le niveau d'eau baisse plus vite après une pluie et pourquoi il y a plus d'eau qui ruissellent qu'avant.

Figure 1.6 : Changement du régime fluviatile selon MOEYERSONS et TREFOIS (2008) I.4.3 Eaux souterraines

NTOMBI et MAKANZU (2006) travaillant sur le bilan hydrométrique du bassin versant de la Lukunga entre 1971 et 2000 indiquent que cette rivière bénéficiait de tous temps des eaux stockées dans des nappes souterraines depuis des saisons de pluies antérieures. Ces nappes seraient plus vastes que l'étendue de son bassin versant. Il existe donc, en d'autres termes, une nappe aquifère ou pour le moins une nappe phréatique continue et à bonne perméabilité dans la région. VAN CAILLIE (1983) dit qu'en saison sèche, le réseau hydrographique est exclusivement alimenté par les nappes souterraines. Le début de la saison des pluies est marqué par des précipitations en général peu abondantes qui réhumectent le sol et dont bénéficie la végétation.

Ce n'est qu'avec l'apparition régulière des pluies abondantes que le sol étant à nouveau réapprovisionné en eau de rétention, l'excédent des pluies infiltrées s'achemine vers les nappes souterraines. La texture sableuse de la région favorise l'infiltration profonde au détriment de la mise en réserve dans le sol et donc de l'évapotranspiration.

Dans un système basé sur la température, les précipitations et l'indice de continentalité (LYTINSKI, 1984), le climat de Kinshasa est classé au type 44i qui signifie qu'on est sous un

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à cause de leur grande perméabilité qui facilite l'alimentation régulière de la nappe supportée par le grès. Cette nappe phréatique perchée est à l'origine des cirques d'érosion par sapement des flancs de collines qui par conséquent créent les glissements de terrain. Ce phénomène de l'érosion en cirques, de sapements des versants et des glissements de terrain est aussi décrit dans la région côtière du Congo par SITOU & TCHICAYA, 1991).

Les travaux du CRGM ont permis d'établir le Tableau 1.1 pour montrer la perméabilité des formations géologiques superficielles dans la région de Kinshasa.

Tableau 1.1 : Perméabilité des formations géologiques

Formations

Epaisseur en m

Caractéristiques

Sable noirâtre

1,0

Perméable

Sable fin grisâtre

2,0

Perméable

Sable fin à très jaunâtre

3,0

Perméable

Sable jaune ocre faiblement argileux

142,5

Perméable

Sable rougeâtre #177; graveleux

1,5

Perméable

Argile sableuse

1,8

Semi - perméable

Argile

1

Imperméable

Grès très tendre

-

Perméable

 

Source : CRGM, 2008.

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