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Des interventions de l'onu au congo: regard sur le mandat de la monusco.

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par Ange-Marie SHERIA NKUNDAMWAMI
Université officielle de Bukavu - Licence en science administrative 2012
  

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I.2.3. La notion de sécurité sociétale (Ole Wæver)46(*)

Dans le contexte de l'après-guerre froide et des conflits nationalistes qui ont marqué cette période, les chercheurs ont estimé que les notions de nation et d'identité, pourtant centrales pour comprendre la conflictualité dans le monde contemporain, n'avaient pas fait l'objet d'une véritable problématisation dans les études réalistes. Certains auteurs réalistes avaient étudié les conflits ethniques, mais toujours dans une optique très classique et objectiviste (en recourant une fois encore à l'anarchie pour expliquer les confrontations) et en opérant simplement quelques substitutions, le groupe ou l'individu devenant l'objet référent de la sécurité en lieu et place de l'Etat. En règle générale, les réalistes qui se sont penchés sur cette question en reviennent toujours explications classiques à la main: le nationalisme est une conséquence de l'insécurité et l'insécurité est liée aux menaces extérieures développées par les autres Etats.

Et si le nationalisme en Europe occidentale a faibli, ainsi que le nombre de conflits, c'est grâce à la protection militaire offerte par les Etats-Unis (Cfr. B. Posen). Or, pour les chercheurs de l'école de Copenhague notamment, la question de l'identité requiert de penser les interactions entre individus et groupes sociaux avec des outils et des concepts différents permettant de comprendre des processus et non des faits empiriques « déjà là ». Pour saisir le sens de l'expression « sécurité sociétale » qui est au coeur de leurs travaux, on peut la comparer avec celle de « sécurité politique » ; cette dernière concerne la stabilité de l'Etat, du système de gouvernement et des idéologies qui légitiment le pouvoir. Pour penser la sécurité sociétale, il est évident que l'on doit se référer à une distinction binaire (Etat/société étant deux choses distinctes). Par conséquent, la question de sécurité doit aussi être appréhendée en fonction de cette différenciation : pour l'Etat, il s'agirait de « sécuriser » sa souveraineté et pour la société, son identité. Dans ce deuxième cas de figure, le sentiment d'insécurité peut amener les populations à se sentir menacées par l'immigration ou une forme d'impérialisme culturel. Si certaines réponses peuvent être apportées par l'Etat (décision de fermer les frontières ou de transférer certaines compétences au niveau supranational), il est plus difficile d'imaginer les moyens (étatiques) permettant de défendre une culture. C'est au sein même de la société que des réponses doivent être trouvées. Un problème supplémentaire doit être mentionné : qui parle pour la société ? Quelles institutions ? Quels acteurs ? Il conviendrait dès lors de développer une approche duale de la sécurité et la repenser en fonction du fait qu'elle concerne à la fois l'Etat (la souveraineté) et la société (son identité). Dans les conflits ethniques, les revendications souverainistes sont à l'origine des conflits. Ce que les groupes recherchent c'est avant tout à sécuriser une « idée » et quand bien même les considérations matérielles peuvent être importantes, on ne peut réduire ces conflits à une lutte entre intérêts contradictoires découlant de situations objectives dans la mesure où ces conflits concernent avant tout la création d'une nouvelle « situation ».

* 46 V. aussi Barbara DELCOURT, «Les dommages collatéraux de la nouvelle stratégie étatsunienne: de la sécurité collective à la sécurité sélective», in (Barbara Delcourt, Denis

Duez, Eric Remâché (Eds.), La guerre d'Irak, prélude d'un nouvel ordre international ?,

Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt/M, New York, Oxford, Wien, P.I.E.-Peter Lang, 2004,

pp. 21-39.

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