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Des interventions de l'onu au congo: regard sur le mandat de la monusco.

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par Ange-Marie SHERIA NKUNDAMWAMI
Université officielle de Bukavu - Licence en science administrative 2012
  

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SECTION 2 : LES LIMITES DU MANDAT DE LA MONUSCO

En abordant cette études nous avons décelé l'existence de plusieurs faiblesses inhérentes à l'exécution du mandat de la mission sur le terrain en RDC et beaucoup plus particulièrement à l'est du pays. Ces contraintes ou faiblesses sont dénommées limites du mandat de la MONUSCO. Plusieurs idées préconçues circulent au sein de l'opinion en RDC et même à l'étranger ; c'est ainsi que certains enquêtés affirment à ce sujet que la MONUSCO serait :

Paragraphe1. La MONUSCO a l'épreuve de faits

1.1. Responsable de tous les maux

Tous les acteurs et observateurs, journalistes, politiques, diplomates, humanitaires, groupes armés, civils et même ceux qui y travaillent, critiquent la MONUSCO, son mandat, ses lourdeurs administratives, ses choix stratégiques, avant même de balayer devant leur propre porte. Des critiques objectives, les casques bleus n'arrivent souvent même pas à protéger les civils qui se trouvent autour de leur base. Des fantasmes aussi : ils seraient là pour piller les ressources du pays, pour soutenir le Rwanda ou seraient complices des atrocités commises par l'armée congolaise et beaucoup plus en train de préparer la balkanisation du pays bref, une mafia organisée.

« C'est paradoxal, demandez à un civil congolais, ce qu'il pense de la MONUSCO et il va multiplier les critiques. Et pourtant si l'Onu essaie de retirer l'un de ses contingents ou de fermer l'une de ses bases, il y a des manifestations de protestation ».77(*) Il y a aussi eu bien sûr des manifestations contre la MONUSCO, accusée le plus souvent d'être inefficace, inapte à protéger les civils. Mais c'est toujours vers la force de L'ONU qui se tourne la population menacée, jusqu'à tenter d'entrer de force dans la base la plus proche.

« L'ONU a quand même réussi à rétablir la « sécurité » sur une bonne partie du territoire et à le réunifier »78(*), poursuit Séverine Autesserre.

En 2002, le pays était encore ouvertement occupé par des armées étrangères et notamment des contingents rwandais, ougandais, burundais, zimbabwéens, angolais ou encore namibiens.

Même si Kinshasa accuse aujourd'hui encore Kigali et Kampala de soutenir des mouvements rebelles à l'est, l'implication de pays étrangers est sans commune mesure avec celle qui prévalait 10 ans plus tôt. C'est aussi dans cette perspective de long terme que se place Waatibal Kumaba Mbuta: « L'aspect positif du travail de la MONUSCO, quand elle s'appelait encore la MONUC, réside dans la démarche adoptée pour résoudre le conflit : l'organisation d'un dialogue politique global et inclusif en 2002 en Afrique du Sud qui a abouti à la signature d'un Accord global et inclusif (1) ».79(*)

Cet accord prévoyait la mise en place d'un gouvernement d'union nationale de transition chargé de réformer l'armée, d'élaborer la Constitution et d'organiser les élections.

On ne peut pas nier le vent d'espoir né des accords issus du dialogue inter congolais de Sun City, signés par les belligérants en 2002 en Afrique du Sud, et de la transition. Les élections de 2006 étaient sans conteste une prouesse logistique et ont été saluées par l'ensemble de la communauté internationale. Si la transition a eu ses à-coups, les belligérants d'hier s'étaient pliés au moins pour un temps et dans une certaine mesure au jeu démocratique. Les Congolais avaient enfin pu voter pour la première fois de leur histoire, ce qui aurait été impensable quelques années plus tôt. Mais l'évolution actuelle n'incite guère à l'optimisme.

Les élections de 2011  ont été très largement critiquées, y compris, même si très tardivement, par la mission d'observation de l'Union Européenne. Sur le plan économique et social, la même année, le pays était bon dernier dans le classement du PNUD sur l'indice de développement humain alors qu'on le qualifie souvent de « scandale géologique » à cause de l'immensité de ses ressources et même si les financements externes représentent près de la moitié du budget de l'État. Mais le plus grand échec de la transition congolaise et de la communauté internationale est sans nul doute la réforme du secteur de la sécurité. Les anciennes parties au conflit ont été reversées au sein de l'armée, sans parvenir à les « brasser ». Les militaires ne sont pas payés, pas formés, peu encadrés et presque jamais sanctionnés.

« C'est une armée prédatrice, son déploiement dans l'état actuel des choses est un désastre », explique Séverine Autesserre, même si l'échec du réforme du secteur de la sécurité n'est pas l'unique cause de l'insécurité dans l'est.

Alors qu'aujourd'hui le budget annuel de la MONUSCO avoisine le milliard et demi de dollars par an , le montant de l'aide extérieure directement consacré à la gestion et la réforme du secteur de la sécurité de 2006 à 2010 ne dépassait pas les 85 millions de dollars. Que conclure, sinon que la communauté internationale préfère jouer les pompiers que de prévenir le risque d'incendie... 

* 77 SÉVERINE AUTESSERRE, « The Trouble with the Congo. Local Violence and the Failure of International Peace building » (Cambridge University Press. 2010) P23

* 78 Idem

* 79 WAATIBAL KUMABA MBUTA, auteur de « L'ONU et la diplomatie des conflits : le cas de la République démocratique du Congo » (éd. L'Harmattan, Paris, 2012)

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