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Construire une démocratie consociative en afrique subsaharienne. cas de la république démocratique du congo

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par David NZENZE
Université de Kinshasa (RDCongo) - Licence en Sciences Politiques et Administratives 2015
  

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Section1. La démocratie en Afrique noire traditionnelle

Certains auteurs pensent que : « ce sont les grecs, somme toute, qui ont découvert non seulement la démocratie, mais aussi la politique, l'art de parvenir à des décisions grâce à la discussion publique »33(*). De nombreux faits inclinent à penser qu'à l'origine le pouvoir royal, étant donné son caractère sacro-saint, était absolu. L'idée que l'on se fait de la royauté en Afrique ne permet pas d'imaginer qu'on ait songé à limiter à l'origine, par un système constitutionnel quelconque, son autorité34(*). On parle souvent de la démocratie comme si elle était quelque chose d'inconnu de l'africain, quelque chose qu'il faut par conséquent lui apprendre35(*). Cependant, comme forme de gouvernement, la démocratie existe dans le monde depuis l'apparition des sociétés humaines. Des études anthropologiques et historiques montrent qu'elle a existé, sous une forme ou sous une autre, dans les sociétés africaines, comme ailleurs dans le monde36(*).

En effet, en Afrique, on trouvait toutes les notions qui font le contenu de la démocratie même comme celle entendue en Occident : individu, personne humaine, personnalité juridique, peuple, idée de Droit, droit subjectif, liberté, justice, égalité. Ces notions sont peut-être conçues différemment dans leurs interactions, mais existent37(*).

De ce fait, la démocratie en Afrique noire traditionnelle était caractérisée par: la libre expression de l'opinion publique, l'accord unanime dans l'intérêt de l'unité du groupe et la personnalité du chef dont le rôle est celui d'un médiateur plus que d'un dictateur. L'opinion publique est souvent consultée par le moyen de réunions de la population ou de ses délégués si la circonscription est trop étendue avant toute décision qui engage les intérêts de la communauté38(*). WAMBA-DIA-WAMBA, a démontré qu'il était possible de voir dans la palabre un des éléments centraux de la façon dont la démocratie était exercée dans les villages. Un des aspects centraux de la palabre est le fait que tout le monde peut participer et que tout le monde a une connaissance parfaite des règles de fonctionnement. Il démontre aussi comment cette pratique était soumise à des tensions contradictoires, et que sa reproduction automatique n'était pas toujours acquise d'avance39(*).

En un mot, la société d'Afrique précoloniale était tout sauf une jungle. On y observait des normes précises dont certaines avaient pour objectif de freiner efficacement le pouvoir absolu du chef. Ceux qui avaient le pouvoir de le choisir avaient également celui de le déposer40(*). Et donc, il ne s'agit pas ici de rendre un hommage facile à l'Afrique précoloniale. Celle-ci, on le sait, n'était ni un paradis, encore moins un enfer. C'était tout simplement une société humaine avec ses succès et ses travers41(*). Et il n'est pas aussi question de retourner à l'ordre monarchique pré-colonial, car le monde a déjà changé. Mais il est question tout simplement de répondre à certains ethnocentristes et de rappeler aux africains qu'il existait dans leurs sociétés traditionnelles des caractéristiques fondamentales de la démocratie qui pourront leur permettre à se ressourcer en vue de poser des bases d'un modèle démocratique stable en Afrique subsaharienne.

* 33 PELRAS, S., La démocratie libérale en procès, L'harmattan, Paris, 2006, p.9.

* 34 CHEIKH ANTA DIOP, « L'Afrique noire précoloniale », Tome2, n°76, in Présence africaine, n°76,1960, p.59.

* 35 NYERERE, J., Socialisme, démocratie et unité africaine (La déclaration d'Arusha), Présence africaine, Paris, 1960, p.29.

* 36 NGOMA-BINDA, P., La participation politique. Ethique civique..., op. cit., p.158.

* 37N'GBANDA NZAMBO-KO-ATUMA, H., cité par MUKULU NDUKU BENIS, P., Afrique : Démocratie piégée, éd. Equilibres aujourd'hui, Condé-sur-Noireau, 1994, pp.32-33.

* 38 MAYOYO BITUMBA, T., op.cit., p.161.

* 39 DEPELCHIN, J., op.cit., pp.132-133.

* 40 MAYOYO BITUMBA, T., op.cit., p.163.

* 41 Idem, p.161.

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