WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Construire une démocratie consociative en afrique subsaharienne. cas de la république démocratique du congo

( Télécharger le fichier original )
par David NZENZE
Université de Kinshasa (RDCongo) - Licence en Sciences Politiques et Administratives 2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section1.Cas de royaume Kongo

Il est difficile pour nous dans le cadre de cette étude de passer en revue tous les royaumes et empires africains. A cet effet, nous avons choisi le royaume Kongo comme référence, tout en sachant que d'autres royaumes et empires africains pèsent sur l'histoire traditionnelle africaine. En plus, nous savons que l'organisation du royaume Kongo n'était pas la même avec d'autres royaumes africains mais elle était presque voisine.

En effet, le royaume Kongo a une longue histoire, une histoire intéressante, riche en leçons pour nous tous. Il est classé parmi les pays les plus riches en préhistoire : pierres taillées, grottes à dessins, pierres gravées. Son histoire est basée sur de très nombreux documents à partir de l'an 150042(*).

§1.Les fondements du royaume

L'espace de la côte atlantique était dominé, vers la fin du XIVe siècle, par trois centres d'innovation politique, immédiatement au Nord et aux alentours du bas fleuve, ainsi qu'en amont, davantage dans l'arrière-pays. Ces structures primaires allaient se transformer en royaumes : Loango, Teke et Kongo. On évoquera ici l'histoire de ce dernier royaume dont le nom allait designer celui de l'ensemble du pays43(*). En effet, quand les portugais arrivèrent en 1482, il y avait déjà un siècle et demi environ que sur le cours inférieur du Congo, un grand royaume s'était établi. Les autochtones étaient de souche Ambundu. Leur ancêtre fondateur, c'était NTUNU qui, à la tête des groupes conquérants, descendit du Nord du Mayombe vers le Bas-Kongo (province du Nsundi) qui servit de base pour une conquête rayonnante, surtout en direction du Sud. Une alliance intervint entre le nouveau chef et le pontife local Nsaku, grand guérisseur qui le débarrassa d'une maladie nerveuse en l'aspergeant d'une eau lustrale avec une queue de buffle. Cette alliance fut scellée par un mariage et la province du guérisseur, le Mbata, fut incorporée au royaume. Le roi prit donc le titre de Mani-kongo, ou seigneur du Kongo. Dans sa plus grande envergure aux XVe et XVIe siècles, le royaume s'étendait du Bas-Kongo au Nord, au fleuve Kwanza au Sud et de la rivière Kwango à l'Est, à la Côte atlantique44(*).

§2.L'organisation politique

Dès leur arrivée, les navigateurs portugais, commandés par Diego cao, sont frappés par l'organisation du royaume et son degré de culture45(*). Plus tard, des relations s'étaient établies entre le Portugal et le royaume Kongo46(*). Celui-ci regorgeait quatre principales castes47(*) :

Ø La caste dirigeante regroupait toute la noblesse exerçant certaines fonctions particulières au sein du royaume ; il s'agissait d'un groupement et non d'une assemblée opérationnelle.

Ø Le conseil d'Etat était une assemblée plus constitutionnelle que représentative. Il était composé de 9 à 12 membres et avait de l'influence, tant lors de l'élection d'un roi que sur les décisions politiques que celui-ci pouvait prendre.

Ø Le corps administratif était le corps des fonctionnaires qui comprenait trois catégories :

· les gouvernements des provinces et chefs des villages ;

· les fonctionnaires de la cour et

· Les prêtres chargés du culte.

Ø La garde royale était l'instance chargée de l'exécution des décisions royales. Elle était composée des serviteurs du roi, souvent d'origine esclave.

En effet, la gestion du royaume revenait au roi et aux nobles. Le roi en principe le maître incontesté du royaume ; il représentait la force et la vitalité. De ce fait, il rendait la justice en dernière instance, nommait et destituait les fonctionnaires. Un code reprenant une série des principes de gestion du royaume existait, pour aider le roi dans sa tache48(*). Il faisait les lois avec son conseil, et on les proclamait sur les marchés49(*). Sa structure politique centralisée, du moins au moment de sa splendeur, constitue une des originalités de ce royaume, malgré cela, le Roi ne fait pas ce qu'il veut. Son autorité est limitée et contrôlée par son conseil ainsi que par la classe dirigeante. Il nomme des gouverneurs dans les différentes provinces auxquels viennent rendre compte les chefs de village50(*).

Le royaume était divisé en six provinces, ces dernières en districts et districts en villages.

L'unité de base de la structure politique était le village. A un niveau supérieur on trouvait des districts dirigés par des fonctionnaires nommés par le roi ou par un gouverneur de province, et qui pouvaient être mutés au gré du souverain51(*).

La structure militaire du royaume était simple. Le roi disposait d'une garde du corps permanente composée principalement des soldats étrangers comme des Teke ou des Hum, qui, pensons-nous, étaient des esclaves. A part cela, il n'y avait pas d'armée permanente. En cas de guerre chaque fonctionnaire territorial en appelait aux chefs de ses villages et tous les hommes valides étaient dirigés vers des zones de concentration où l'armée se formait52(*).

* 42 MUNCK, J., Kinkulu kia nsi eto a kongo (histoire de l'ancien royaume du Kongo), Diocèse de Matadi, Matadi, 1971, p.3.

* 43 NDAYWEL È NZIEM, I., Nouvelle histoire du Congo : Des origines à la République démocratique, Afrique éditions, Kinshasa, 2008, p.132-133.

* 44 KI-ZERBO, J., Histoire de l'Afrique noire : d'hier à demain, Hatier, Paris, 1972, p.182.

* 45 GREINDL, L., Introduction à l'histoire de l'Afrique noire : Des origines à 1800, Tome 1, Du mont noir, Kinshasa-Lubumbashi, 1974, p.122.

* 46 DEWARD, G., Histoire du Congo : Evolution du pays et de ses habitants, H. dessain, Paris, 1962, p.30.

* 47 NDAYWEL È NZIEM, I., Histoire générale du Congo (de l'héritage ancien à la République démocratique, Afrique Editions, Paris, 1998, pp.95-96.

* 48 Idem, p.95.

* 49 CUVELIER, J., L'ancien-royaume du Congo. Fondation, découverte, première évangélisation de l'ancien royaume de Congo. Règne du grand roi affonso mvemba nzinga, Desclée de brouwer, Paris, 1946, p.312.

* 50GREINDL, L., op.cit., pp.123-124.

* 51 VANSINA, Les anciens royaumes de la savane, Université Lovanium, Kinshasa, 1965, p.33-34.

* 52 Idem, p.35.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard