Chapitre 1 : Revue de littérature
Elle traite des concepts utilisés dans le cadre de
l'étude de la commercialisation des produits agricoles, des
théories (approches) d'analyse des marchés agricoles et des
travaux antérieures sur la filière ananas au Bénin.
1.1. La commercialisation et ses fonctions
1.1.1. Notion de commercialisation
La signification du terme commercialisation varie en fonction
des différentes catégories sociales. Pour le fermier ce terme se
rapporte à la vente de ses produits agricoles, pour la
ménagère c'est l'achat des vivres au marché (Biaou, 1987).
Selon Barker (1981), on définit la commercialisation
comme l'activité qui a lieu au marché, le terme global
utilisé pour décrire les échanges entre acheteurs et
vendeurs qui tentent de maximiser leur profit ou utilité subjective.
Pour ne pas limiter la commercialisation au seul lieu d'échange,
c'est-à-dire le lieu de rencontre entre l'offre et la demande, Fanou
(1996) définit la commercialisation comme étant toute
activité économique associée aux flux des biens et des
services, de la production primaire à la consommation finale. L'auteur
ajoute qu'un produit agricole, pour devenir produit alimentaire doit subir
quatre transformations principales: une transformation physique, une
transformation de taille de lot, une transformation dans le temps et une
transformation dans l'espace. Cette définition prouve d'une part que le
producteur et le consommateur ne résident pas nécessairement au
même endroit et d'autre part que le produit tel qu'il sort des champs
n'est pas souvent désiré sous cette forme par le consommateur.
La commercialisation des produits agricoles débute aux
champs dès que le fermier a l'intention de vendre son produit. La
commercialisation agricole comprend aussi l'acquisition des intrants et
équipements agricoles nécessaires à la conduite de
l'exploitation agricole. Seule la commercialisation des outputs fera l'objet
d'analyse au cours de la présente recherche. Ainsi, dans la pratique et
comme l'a souligné Biaou(1987), la commercialisation est perçue
de différentes manières par les divers acteurs
stratégiques. Le consommateur est intéressé par l'achat de
ses besoins au plus bas prix possible alors que le producteur cherche des
revenus maxima dans la vente de son produit. Selon Biaou (1987), de cette
situation, naissent des conflits d'intérêts dont l'existence
permanente et leur solution donnent à la commercialisation son
caractère essentiellement dynamique. L'auteur poursuit et affirme que le
besoin de la commercialisation est né et s'est accru lorsque les peuples
sont passés de l'économie de l'agriculture d'autosuffisance
à l'économie basée sur la division du travail, l'industrie
et l'urbanisation. En effet, dans les sociétés primitives
caractérisées par un haut degré d'autoconsommation, les
diverses familles et régions produisent la quasi-totalité des
biens et services dont elles ont besoin et dépendent très peu des
échanges avec d'autres régions et familles. Il n'y a donc pas de
commerce car il n'y a pas d'échanges. Avec le temps, le concept de
division de travail est né et les peuples consacrent leurs efforts sur
les tâches les plus faciles et les plus rémunératrices
c'est-à-dire là où ils possèdent d'avantage
comparatif. Ce qui oblige à produire plus qu'ils en ont besoin pour
certains biens et services et moins pour d'autres qui leur sont indispensables.
Cette pratique a fait naître le fondement du commerce qui, est l'essence
même de la commercialisation.
La commercialisation peut donc se définir comme les
performances des activités accompagnant le flux de biens du point
initial de production jusqu'à la table du consommateur final. On peut
affirmer que la commercialisation est une série d'activités qui
assurent la coordination entre la production et la demande. C'est donc un
processus continu à l'intérieur du système
d'échange et qui met les producteurs en relation avec les
consommateurs.
Dans le cas des produits agricoles, un système de
commercialisation permet de contribuer à une croissance
économique stable, d'améliorer la distribution équitable
des revenus, de garantir un bien-être nutritionnel des citoyens et une
sécurité alimentaire aux populations d'une nation (Fanou, 1996).
La commercialisation est donc un outil puissant de développement. En
tant que telle, la commercialisation des fruits permet aux producteurs de
produire pour vendre sur le marché local d'abord. Elle stimule
également le paysan à produire pour l'exportation. Dans ce cas,
elle rapporte beaucoup de revenus aux paysans si bien que ceux-ci constituent
une demande de plus en plus importante pour l'industrie domestique. C'est aussi
le moyen par lequel les pays peuvent gagner des devises pour payer les
importations.
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