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Education et autonomisation. Défis et perspectives en faveur de la femme en République démocratique du Congo

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par Jules Muhindo Katsurana
Institut Panafricain pour le Développement - Master en Programmation du Développement et Intégration regionale 2016
  

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1.2.2 Part de la femme dans le maintien de son assujettissement

Dans le langage courant, la femme est accusée de plusieurs maux : manque d'initiative ou peur d'entreprendre, gouts dispendieux, focalisation sur les choses non essentielles, esprit de dépendance, les difficultés et la honte de parler en groupe, etc. Tous ces maux seraient à l'origine de sa dépendance économique, de la nécessité pour elle d'être contrôlée par l'homme et du manque de l'estime de soi. Mais, tous ces qualificatifs proviennent-ils du libre et volontaire choix de la femme.

En effet, tout observateur critique ne tardera pas à conclure que toutes ces accusations seraient fortuites et infondées. Certes, l'esprit d'initiative apparait lorsque la personne est sûre de pouvoir posséder des ressources nécessaires pour une entreprise. Or, dans la société traditionnelle, les femmes se sont vues déniées le

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droit d'accès aux facteurs de production. Cela les aurait contraints à rester dépendant de la charité des hommes.

Concernant les gouts dispendieux, les textes, chansons, et écrits etc. qui louent la beauté et le charme de la femme et qui prescrivent que la femme doit plaire son mari font légion aussi bien dans la sphère religieuse que laïque. A travers ces messages, la femme est socialisée à paraitre belle en public, elle doit attirer la curiosité. Les «concours de beauté», l'élection des «miss», etc., ne concernent-ils pas exclusivement les femmes? Tous ces clichés et stéréotypes sont des construits sociaux, la femme ne fait qu'en subir les effets.

Quant à la honte de parler en public, la raison nous semble bien simple. Comment une personne claquemurée durant des siècles peut-elle développer cette facilité de parution et d'expression?

Et donc, si les raisons évoquées sont celles qui maintiennent la femme sous la domination, il est clair que cela ne vient pas d'elle ; celle-ci ne doit donc pas en être tenue pour responsable et a droit, suivant la formule de DWORKIN, à une récompense. Ainsi donc, la recherche d'une égalité de fait entre hommes et femmes nécessite un investissement sincère dans la promotion de l'équité.

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CONCLUSION DU CHAPITRE PREMIER

A travers le parcours doctrinal effectué au chapitre premier de ce travail, nous venons de découvrir qu'une justice sociale nécessite la prise en compte des situations particulières des membres composant la société. A ce sens, l'égalité de fait entre hommes et femmes requiert la promotion de l'équité et non l'uniformisation.

En fait, guidée par la théorie de RAWLS, l'analyse de la situation montre que toutes ces différences ou discriminations sont généralement établies par la société et sont devenues comme naturelles et normales aussi bien dans le mental de l'homme que de la femme. Pour corriger cet état de chose, la théorie d'égalisation des biens premiers nous propose le principe de la différence qui constitue le fondement de la discrimination positive. Ce principe permet ainsi de corriger les écarts de distribution des biens premiers entre hommes et femmes et d'égaliser, de surcroit, les libertés fondamentales.

A la lumière de la théorie de Sen, les efforts d'éducation pour tous chercheraient à analyser les faits qui, à la base, constituent des blocages à l'atteinte d'une éducation égalitaire et à concevoir des programmes visant le renforcement de la capacité de la femme (et de la communauté) à briser les inégalités que celle-ci subi.

Par transposition, nous estimons qu'une éducation basée sur l'efficacité, c'est-à-dire dont l'objectif principal est de délivrer une instruction à un grand nombre des individus et celle qui vise uniquement à obtenir la parité homme/femme, serait une éducation utilitariste. Elle ne pourra donc pas efficacement conduire à une égalité de fait entre hommes et femmes car elle se fierait trop peu aux valeurs et clichés propagés par les structures éducatives.

A ce titre, admettant qu'il importe de répondre aux besoins éducatifs des filles et des garçons, nous estimons que l'équité entre filles et garçons dans l'éducation doit se fixer comme objectif la lutte contre les stéréotypes qui maintiennent les femmes dans un état de subordination. Et, étant donné le caractère exogène de cet état, la femme mérite un traitement spécial temporaire de manière à écarter les causes profondes et systémiques qui soutiennent l'iniquité.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo