WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Education et autonomisation. Défis et perspectives en faveur de la femme en République démocratique du Congo

( Télécharger le fichier original )
par Jules Muhindo Katsurana
Institut Panafricain pour le Développement - Master en Programmation du Développement et Intégration regionale 2016
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CONCLUSION DU TROISIEME CHAPITRE

A travers ce troisième chapitre, nous avons retenu que l'autonomisation n'est pas une fin en soi, mais plutôt un processus. Elle vise, pour les femmes, le renforcement du pouvoir de choisir par elles-mêmes le style de vie qui leur semble le meilleur.

L'éducation a ainsi été retenue comme étant le moyen le plus efficace pour aspirer à ce but ultime. Raison pour laquelle, diverses conventions internationales ont été organisées en sa faveur. En plus, des nombreux Etats, à l'instar de la RDC, ont conçu des stratégies et programmes visant à contribuer pour l'égalité de sexe. Reste à savoir si cette mobilisation a été traduite par des actions concrètes sur le terrain.

69

QUATRIEME CHAPITRE : DEGRE DE PRISE EN COMPTE

DE LA DIMENSION GENRE PAR LA STRATEGIE DE
L'EDUCATION EN RDC

INTRODUCTION DU QUATRIEME CHAPITRE

L'égalité de sexe, comme tout autre secteur du changement social, nécessite un engagement solide des gouvernants. Cet engagement doit être traduit par des actions concrètes et bien pensées. Car, comme LONGWE SARA l'a démontré dans son «cadre d'habilitation de la femme», il existe un lien direct entre le niveau d'engagement d'une politique publique et l'autonomisation de la femme.

Le dernier chapitre de ce mémoire se propose ainsi d'analyser le degré de prise en compte de la dimension genre par la stratégie de développement du sous-secteur de l'EPSP pour, enfin, analyser sa propension à contribuer à l'autonomisation de la femme congolaise.

4.1. Notion et Outils de la prise en compte de la dimension genre

4.1.1. Quid de la prise en compte de la dimension genre

Dans le langage courant, le genre est utilisé en lieu et place de sexe, parité, mixité, mixage, émancipation de la femme, etc. Aussi, comme divers projets orientés vers le genre se sont axés sur les femmes ; on a toujours fait du genre le synonyme de `femmes'. Des projets qui visent à satisfaire les besoins des femmes peuvent, à tort, parler des besoins de genre. Par exemple, un projet utilisant 50 % des femmes dans le personnel sera qualifié de respectueux du genre. Dans un processus de recrutement des employés, le fait d'accorder le poste à une femme en lieu et place d'un homme est justifié par le besoin du respect de la dimension genre. Ainsi, faut-il dire que genre et sexe sont des synonymes ?

Certes, genre et sexe sont bien différents. Le sexe réfère à l'ensemble des caractéristiques biologiques qui différencient les hommes des femmes. Ces caractéristiques sont immuables et innées. Le genre, par contre, fait référence aux caractéristiques socialement acquises. Celles-ci traduisent les rôles assignés et appris aux hommes et aux femmes. Elles peuvent, à ce titre, changer avec le temps, les cultures, les circonstances, l'environnement, etc.

70

Le genre est donc considéré comme un construit social, parce qu'il est déterminé par des éléments sociaux et repose sur des structures sociales. Il s'intéresse, selon RILA (2008), «aux rapports sociaux entre les sexes, à leurs interactions, et met en évidence la construction sociale des rôles féminins et masculins ainsi que la hiérarchie qui marquent cette forme de relations».

Ainsi, dans le souci d'améliorer l'impact de leurs projets sur les bénéficiaires, les acteurs de développement ont introduit la notion de la «dimension genre». Mais, à quoi cette notion réfère-t-elle?

La notion de la dimension genre n'est ni aussi simple qu'on la réduit, moins encore compliquée qu'elle est mystifiée.

La notion de genre n'est pas une fin en soi, comme c'est le cas pour la parité ou la mixité21. Elle s'applique, comme nous allons le démontrer à travers les outils qui s'y réfèrent, dans toutes les étapes du cycle d'un projet. C'est donc un processus, une approche de travail.

Le genre ne signifie pas non plus les droits des femmes. Un ministère de genre ne traiterait pas exclusivement des questions des femmes ; il ne doit pas non plus être systématiquement dirigé par des femmes. Une telle conception constitue un autre exemple de stéréotype.

En fait, prendre en compte la dimension genre signifie, pour un programme ou un projet, identifier et répondre aux besoins, préoccupations et capacités des différentes groupes sociaux, et comprendre les relations que les uns ont avec les autres pour ce qui est de l'accès et de la gestion des ressources. Il s'agit d'une démarche continue qui s'applique à toutes les étapes du cycle d'un projet (conception, élaboration, mise en oeuvre, suivi et évaluation).

Dans ce sens, parler de «l'éducation pour tous» ne signifie pas offrir les mêmes traitements entre filles et garçons (conception juridique, renvoyant à l'égalitarisme). Dans ce contexte, on parlerait plutôt de «égalité dans l'éducation», sachant bien évidement que l'égalité réfère à la non-discrimination. Or, au regard des théories de justice précédemment développées, spécifiquement celles d'égalisation des ressources (biens premiers et ressources étendues), la situation des

21 La parité réfère à l'égalité numérique. C'est-à-dire pour 10 personnes, il y a 5 hommes et 5 femmes. La mixité signifie juste un mélange entre hommes et femmes ; exemple pour un groupe de 10 personnes constitué de 3 hommes et 7 femmes.

71

femmes mérite des compensations dans certains contextes. Et ces compensations peuvent prendre la forme de `discrimination positive' prônée par la convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard de la femme (à son article 4). Donc, si la notion d'égalité pour tous signifiait égalité dans l'éducation, les mesures de discrimination positive ne seraient pas justifiées et acceptables. Ainsi, par éducation pour tous, nous comprenons «la prise en compte du genre dans l'éducation». Il s'agit donc de prendre en compte, dans la planification de l'éducation (prévision des activités et du budget), des besoins pratiques et intérêts stratégiques différenciés des filles tout comme ceux des garçons. Par exemple, les actions visant la réduction des abandons scolaires ne doivent pas être identiques car les causes de ces abandons ne sont toujours pas les mêmes pour les filles et les garçons.

Ainsi définit, il faut conclure que la dimension genre est une méthodologie sur laquelle s'appuie la justice sociale. Elle permet donc la jouissance des droits par chaque membre d'une société. Elle est le fondement pour une égalité des droits et l'arme efficace pour la lutte contre toute forme de discrimination. En fin, cette dimension ne concerne pas uniquement les femmes et les filles. Elle s'applique bien également aux hommes et aux garçons.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore