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L'impact des associations de microcrédit sur la pauvreté au Maroc.

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par Bounoua soufiane Bouchikhi adnane -
Med Premier Oujda - Licence 2015
  

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CHAPITRE II : AMC ET LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE

Ce deuxième chapitre étudie la pauvreté, sa définition, sa répartition géographique sur l'Oriental et les autres régions du Maroc et comment les AMC contribuent à sa lutte....

En 2007, la Banque Mondiale estimait que le taux de pauvreté s'élève à 15% dont les 2 tiers en milieu rural, alors que le HCP l'estimait à 9% seulement (4.8% en milieu urbain, et 14.7% en milieu rural).

Au-delà d'une divergence sur les chiffres entre la Banque Mondiale et le HCP, le niveau de la pauvreté reste élevé.

15

DEFINITION DE LA PAUVRETE

Pendant de très nombreuses années, l'approche de la pauvreté était surtout monétaire basée sur le critère de revenu : était pauvre celui qui avait un revenu inférieur à un dollar US par jour (en valeur de 1985). Si cette approximation pour avoir une certaine utilité, notamment pour des comparaisons internationales, elle s'avérait trop réductrice pour capter la réalité des vies des êtres humains en question. Avec le lancement de 1990 de « rapport mondial sur le développement » par le PNUD, le concept de développement humain a très vite eu des répercussions sur l'approche de la pauvreté : celle-ci se caractérise non plus uniquement par le faible niveau de revenu d'instruction, par une santé précaire et un vieillissement précoce. L'édition de 1997 de ce rapport introduit le concept de « pauvreté humaine », tout en stipulant que l'indicateur de la pauvreté humaine (IPH) qui est également élaboré par le PNUD, ne saisit pas la totalité des aspects de ce concept :la pauvreté est ·la négation des opportunités et des possibilités de choix les plus essentiels du développement humain -longévité, santé, créativité, mais aussi conditions de vie décentes, dignité ; respect de soi-même et des autres, accès à tout ce qui donne sa valeur à la vie ( PNUD , 1998).

Un des penseurs qui ont fortement influencé cette évolution du concept est l'économiste indien Amartya SEN. Pour lui, la pauvreté est avant tout une privation des capacités élémentaires. Néanmoins, ·cette définition ne vise en aucune manière à nier l'évidence : un revenu faible constitue bien une des causes essentielles de la source de privation des capacités d'un individu· (SEN, 2000).

Sue la base de l'approche de SEN, ont été développé des concepts multidimensionnels de la pauvreté. A titre d'exemple, on peut citer Jean-Luc DUBOIS qui circonscrit la pauvreté par ses dimensions multiples : pauvreté sociale (correspondant à la faiblesse du capital social), pauvreté culturelle, pauvreté politique, pauvreté d'éthique et pauvreté économique. Cette dernière étant composée des aspects monétaires, des aspects liés aux conditions de vie et des aspects liés aux potentialités des individus (DUBOIS, 2000).

16

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

Cette complexité du concept de la pauvreté a été confirmée récemment par une large enquête menée par la Banque Mondiale qui visait à dire la pauvreté telle que la ressentent les plus démunis. Ceux qui recouvrent les statistiques de la pauvreté exprimaient des facettes multiples de la pauvreté ayant trait surtout à des formes d'impuissance et de mal-être.

La pauvreté au féminin :

Les femmes jouent un rôle important dans le développement, d'un tel pays, vu leur travail fourni notamment dans le domaine agricole et artisanal. Pourtant, elles sont marginalisées voire exclues dans les politiques de ce développement, et ce malgré les multitudes programmes d'insertion de la femme élaborés par l'INDH et le ministère de la femme et l'enfance et de la solidarité.

Pendant la décennie de la femme (1975-1985), la division sexuelle du travail et l'impact des projets de développement sur les femmes sont largement étudiés. Les résultats de ces études et leurs répercussions sortent les femmes des niches sociales du développement en reconnaissant leur rôle productif.

Cette période a vu naître l'approche IFD (Intégration des Femmes dans le Développement) qui tentait, comme l'indique son nom, d'intégrer les femmes dans le processus de développement existant, afin de rendre celui-ci plus efficient et efficace. A travers des projets pour les femmes ou des volets ·femmes· dans des projets qui se voulaient intégrés, on visait à accroître la productivité et le revenu des femmes.

Ce n'est qu'à partir des années 1970 que les femmes apparaissaient dans d'autres secteurs du développement, par exemple à travers des programmes de développement rural non-agricoles qui leur étaient destinés ( entre autres, des programmes de formation concernant les soins de santé préventifs, la nutrition, l'alphabétisation et des petits travaux manuels).

En revanche, l'approche genre qui succède à l'approche IFD vers les années 1990, tente de pallier cette lacune en mettant l'accent sur les relations inégales de pouvoir comme étant un des facteurs majeurs qui conditionnent la situation des femmes. Le terme genre fait référence à la construction sociale des rôles féminins ou masculins. Ceux-ci ne sont pas seulement définis par le critère biologique du sexe, mais sont le résultat des conditions de production et de reproduction propres à chaque société et en évolution constante. ·Les genres ont une base culturelle ; ils sont définis par la société qui en détermine les activités, les statuts, les caractéristiques psychologiques, culturelles et démographiques, dont le point de départ est la différence sexuelle, mais qui ne peuvent pas se résumer ou se justifier par cette seule différence sexuelle·.

En effet, des analyses selon le genre montrent que des aspects tel que le contrôle masculin de la force de travail des femmes, et leur accès limité au pouvoir politique et à des ressources à forte valeur sociale et économique sont à l'origine de leur accès limité à une source de revenu stable.

De tels résultats d'analyse ont de toute évidence des répercussions, sur les politiques de lutte contre la pauvreté. D'un point de vue opérationnel, il s'agit d'adresser en même temps les besoins pratiques et les intérêts stratégiques des femmes afin qu'elle puissent sortir durablement de leur condition de pauvreté.

Dans ce contexte, les enjeux stratégiques se retrouvent dans un concept dont la traduction n'est pas aisée dans le milieu francophone : ·l'empowerment· des femmes. Isabelle

17

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

JACQUET en donne une définition claire en englobant : l'empowerment correspond à l'acquisition d'un droit à la parole et à la reconnaissance sociale.

Ce concept fait référence à la capacité de comprendre la nature des structures décisionnelles dans les contextes particuliers : Qui prend les décisions ? Par quels processus sont-elles prises ? Comment les personnes qui étaient dans le passé exclues du groupe de prise de décision font-elles sentir leur influence dans les nouvelles décisions qui émergent ?...

RÉGION DE L'ORIENTAL

Province

commune

Taux (%) de

Indice (%) de

 

vulnérabilité

volumétrique
de la
pauvreté

sévérité de
la pauvreté

Inégalité Gini

Jerada

Oulad Sidi Abdelhakem

31,4

14,6

10,6

4,4

44,2

Taourirt

Mestegmer

29,7

20,5

10,3

4

40,5

Jerada

Gafait

28,6

18,7

9,1

3,5

38

Figuig

Tendrara

28,4

19,7

8,7

3,4

32,2

Taourirt

Ain Lehjer

28,1

18,9

10,2

4,1

41,4

Jerada

Lebkhata

27,5

26,5

8,2

3,1

34,5

Figuig

Boumerieme

27,5

17,5

8,6

3,5

36,4

Figuig

Bouchaouene

27

18,3

8,4

3,3

35,2

Figuig

Bni Guil

26,9

19,3

8,1

3,1

34,1

Jerada

Mrija

26,9

18,1

8,4

3,3

39,3

Jerada

Tiouli

26,4

25,6

7

2,6

33,2

Figuig

Bouanane

26

22,8

7

2,5

27,5

Figuig

Ain Chair

26

22,8

7

2,5

27,5

Jerada

Touissit (M)

25,7

20,1

8,8

3,6

38,8

Taourirt

Ahl Oued Za

25,6

21

7,3

2,7

38,4

 

18

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

Figuig

Maatarka

25,4

25,6

7,8

3

37,6

Jerada

Guenfouda

25,1

22,3

7,1

2,7

35,3

Jerada

Oulad Ghziyel

24,7

28,3

0,2

0

28,7

Jerada

Ras Asfour

24,6

28,2

6,2

2,1

25,8

Taourirt

Tancherfi

24,4

21,5

6,7

2,5

36,7

Jerada

Laaouinate

24,2

25,9

6,2

2,2

32,6

Figuig

Bni Tadjite

24

17,7

7,2

2,8

36,8

Figuig

Talsint

23,9

17,9

7,1

2,8

34,2

Figuig

Ain Chouater

23,2

21,5

8,1

3,1

26,1

Jerada

Jerada (M)

22,8

19,8

6,9

2,7

41,8

Taourirt

El Atef

22,8

30,6

8,5

3,3

35,4

Taourirt

Oulad

M'hammed

22,4

18,4

6,5

2,5

39

Jerada

Sidi Boubker (AC)

21,8

17,8

7,1

2,9

42,4

Oujda-Angad

Mestferki

21,7

18,4

0,7

0,2

25,2

DRIOUCH

Oulad Boubker

20,9

16,8

0,4

0,1

24,5

Berkane

Tafoughalt

20,7

12,2

0,3

0,1

34

Jerada

Ain Bni Mathar (M)

20,3

20,5

6,1

2,4

40,8

Berkane

Chouihia

19,9

13,2

6,1

2,4

45,6

Taourirt

Mechraa Hammadi

19,7

20,5

5,2

1,9

37

Taourirt

Gteter

19,6

19,3

5,3

1,9

37,5

DRIOUCH

Trougout

19,2

13,9

5,8

2,3

43,7

Nador

Al Barkanyene

18,6

13,1

5,6

2,2

44,3

Nador

Afsou

18,5

14,8

5,3

2

40,7

 

19

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

Oujda-Angad

Sidi Boulenouar

18,5

17,1

0,7

0,2

24,2

DRIOUCH

Tsaft

18,4

13,5

5,6

2,2

45

Nador

Hassi Berkane

18,1

15

5,2

1,9

40,9

Taourirt

Sidi Lahsen

17,6

22,6

4,5

1,6

35,5

DRIOUCH

Boudinar

16,6

14,9

0,2

0,1

26,4

Nador

Tiztoutine Centre (AC)

16,3

20,6

4,1

1,4

42

Jerada

Bni Mathar

16,2

23,4

4

1,4

26,5

Nador

Oulad Daoud Zkhanine

16,2

13,2

4,7

1,8

42,8

Oujda-Angad

Ain Sfa

16

15,7

4,5

1,7

38,5

Figuig

Abbou Lakhal

15,6

15,4

4,6

1,8

23,2

Berkane

Aghbal

15,4

11,5

4,7

1,8

44,7

Berkane

Fezouane

15,1

11,7

4,6

1,8

43,9

Taourirt

Sidi Ali Belkassem

14,8

19

3,8

1,4

36,1

DRIOUCH

Ijermaouas

14,7

14,1

4,1

1,5

39,7

Nador

Oulad Settout

14,3

14,5

3,9

1,4

39,5

Taourirt

El Aioun Sidi Mellouk (M)

14,2

26,1

3,1

1

36

Nador

Bouarg

14,1

14,3

3,8

1,4

39,8

DRIOUCH

Oulad Amghar

14

18,7

3,3

1,1

34,3

DRIOUCH

Amejjaou

14

13,8

3,8

1,4

40,8

Taourirt

Melg El Ouidane

13,9

21,7

3,4

1,2

34,4

Berkane

Madagh (AC)

13,7

26,1

3,1

1

42,3

Nador

Tiztoutine

13,7

13,7

3,8

1,4

39,4

 

20

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

DRIOUCH

Ait Mait

13,7

13,4

3,8

1,4

40,5

Taourirt

Taourirt (M)

13,6

21,1

3

1

36,4

Nador

Arekmane

13,4

12,9

3,7

1,4

40,4

Oujda-Angad

Bni Drar (M)

13,1

20,6

1,8

0,6

30,4

Jerada

Oued El Heimer (AC)

13,1

13,3

3,8

1,5

47,8

Berkane

Boughriba

13,1

13,5

3,5

1,3

39,2

Nador

Bni Sidel Louta

13

13,6

0,2

0,1

30

Oujda-Angad

Sidi Moussa Lemhaya

12,5

17,8

0,5

0,1

25,9

Berkane

Zegzel

12,4

11,4

3,5

1,3

41,5

DRIOUCH

Azlaf

12,3

11,7

3,4

1,2

41

Jerada

Sidi Boubker

12,2

24,6

2,7

0,9

24,7

DRIOUCH

Dar El Kebdani

12,1

12

0,5

0,1

29,1

Berkane

Madagh

12

15,1

3,1

1,1

38,3

Nador

Bni Oukil Oulad M'Hand

12

16,6

3,1

1,1

37,5

DRIOUCH

Talilit

12

14,5

0,2

0,1

27,1

Oujda-Angad

Isly

11

17,5

0,4

0,1

27,6

Berkane

Rislane

10,7

13,5

2,7

0,9

36,2

DRIOUCH

M'Hajer

10,7

14,1

2,7

1

37,5

DRIOUCH

Ben Taieb (M)

10,6

17,4

2,6

0,9

40,7

Berkane

Ahfir (M)

10,4

21

2,2

0,7

42,9

DRIOUCH

Tazaghine

9,8

15,3

2,4

0,8

37,7

DRIOUCH

Tafersit (AC)

9,7

16,3

2,4

0,8

44,1

DRIOUCH

Ain Zohra

9,6

13,9

2,3

0,8

35,2

DRIOUCH

Mtalssa

9,2

15,8

2,1

0,7

33,2

 

21

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

Nador

Zeghanghane (M)

9,2

15,3

2,1

0,7

42,4

DRIOUCH

Midar (M)

9,1

15,2

2,3

0,8

45,3

Nador

Bni Chiker

8,9

12,6

2,2

0,8

37

DRIOUCH

Dar El Kebdani (AC)

8,8

10,3

0,8

0,2

44,1

Berkane

Laatamna

8,8

13,4

2,1

0,7

38,4

Figuig

Bouarfa (M)

8,7

15,6

0,7

0,2

39,1

Nador

Al Aaroui (M)

8,6

15,3

1,9

0,6

40,3

Nador

Ihaddadene

8,6

13,4

1,9

0,6

32,5

Taourirt

Debdou (M)

8,5

20,2

1,6

0,5

34

Figuig

Talsint (AC)

8,5

20,2

1,7

0,5

33,2

DRIOUCH

Ouardana

8,3

11,2

1

0,3

30,3

DRIOUCH

Iferni

8,2

11,5

0,7

0,2

27,9

DRIOUCH

Bni Marghnine

7,9

15,5

1,8

0,6

30,4

Oujda-Angad

Ahl Angad

7,8

15,6

1,7

0,6

30,7

Nador

Bni Bouifrour

7,5

10,4

0,3

0,1

25,2

Berkane

Ain Erreggada (M)

7,2

9,9

0,4

0,1

35,9

Berkane

Sidi Slimane Echcharraa (M)

7,2

12,5

0,7

0,2

34,5

Nador

Bni Chiker (AC)

7

12,9

1,7

0,6

40,7

Nador

Nador (M)

7

12,7

1,7

0,6

42,9

Figuig

Tendrara (AC)

6,9

18,1

1,3

0,4

36,6

Nador

Iaazzanene

6,9

13,4

1,4

0,4

33,5

Oujda-Angad

Bsara E67

6,9

18,5

0,9

0,3

26,4

 

22

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

DRIOUCH

Temsamane

6,7

14,4

1,4

0,4

31,7

Nador

Bni Ansar (M)

6,6

12,1

1,3

0,5

40,5

Figuig

Bouanane (AC)

6,6

11,7

0,7

0,2

47,5

Nador

Selouane (M)

6,5

10,5

1,5

0,5

41,5

Berkane

Aklim (M)

6,5

16,2

1,2

0,4

35,5

Oujda-Angad

Bni Khaled

6,4

12,2

0,9

0,3

28,9

DRIOUCH

Driouch (M)

6,2

13,3

1,4

0,5

41,6

Nador

Iksane

6,1

12,2

1,4

0,5

36,2

Figuig

Figuig (M)

5,9

16,3

1,2

0,3

34,1

Oujda-Angad

Naima (M)

5,8

12,4

1,1

0,3

41,5

Berkane

Saidia (M)

5,7

10,3

1,1

0,4

37,7

Berkane

Sidi Bouhria

5,7

11

1,3

0,5

35,7

Nador

Bni Sidel Jbel

5,6

11,2

1,3

0,4

33,4

Nador

Ras El Ma (M)

5,5

9,1

1,3

0,5

43

Nador

Zaio (M)

5,2

10,6

1,2

0,4

40,8

DRIOUCH

Tafersit

5,2

11,9

0,8

0,2

28,9

Figuig

Bni Tadjite (AC)

5,1

9,3

0,4

0,1

34,5

DRIOUCH

Kourouna (AC)

4,7

7,3

0,4

0,1

44,5

Berkane

Berkane (M)

4,4

10,6

0,7

0,2

37,9

Nador

Kariat

Arekmane (AC)

4,2

9,3

0,9

0,3

45,7

Oujda-Angad

Oujda (M)

4,1

13,3

0,7

0,2

36,5

DRIOUCH

Kassita (AC)

3,9

9,1

0,8

0,3

39,4

 

23

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

Indicateurs régionaux de la pauvreté et de la vulnérabilité (Milieu rural)

Région

Indices (en %) de pauvreté et de vulnérabilité en 2007

 

Indice

volumétrique

Indice de
sévérité de
la pauvreté

Taux de
vulnérabilité

Gharb-Chrarda-Beni Hssen

19,9

4,1

1,2

32,1

Souss-Massa-Daraa

18,6

4,7

1,7

22,6

Doukala-Abda

17,4

3,9

1,3

27,5

Guelmim-Es-smara

17,3

4,5

1,7

21,6

Fès-Boulemane

16,9

3,5

1,1

26,9

Meknes-Tafilalet

16,5

3,4

1,0

25,7

Marrakech-Tensift-Al Haouz

15,8

3,3

1,1

25,3

Oriental

14,7

3,6

1,3

15,6

Taza-Al hoceima-Taounate

12,3

2,6

0,8

21,1

Tanger-Tétouan

12,2

2,6

0,8

20,1

Rabat-Salé-Zemmour-Zaer

11,4

2,1

0,8

27,3

Tadla-Azilal

11,0

2,2

0,7

20,8

Chaouia-Ourdigha

9,5

1,6

0,4

20,6

Laayoune-Boujdour-Sakia El Hamra

7,6

1,1

0,4

15,2

Grand-Casablanca

3,9

0,8

0,3

13,6

Oued Ed-dahab-Lagouira

2,3

0,5

0,2

10,2

 

Source : HCP, Carte de la pauvreté 2007.

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Mémoire de fin d'études

 
 
 

LES OBJECTIFS DES AMC POUR LIMITER LA PAUVRETE

Depuis son introduction au Maroc le microcrédit est un outil au service du développement et de la lutte contre la pauvreté. Il est bien adapté à l'encouragement de micro-activités commerciales, artisanales et agricoles. Il est une source d'innovation financière, économique et sociale. Cependant, il ne peut prétendre se substituer ni aux politiques publiques de sécurité sociale, ni au développement des infrastructures nécessaires dans les domaines de la santé et de l'éducation. Il peut, par contre, renforcer l'efficacité de ces politiques grâce à son réseau capillaire dans les quartiers les plus défavorisés et les zones rurales les plus reculées.

Plus de 4.5 millions de personnes (205 millions de personnes dans le monde) sont actuellement touchées par le microcrédit, parmi lesquelles plus de 40% des populations servies dans le monde rural.

Si l'on suppose que chaque famille est composée de deux personnes, les services de micro-finance reçus par les 4.5 millions de clients les plus pauvres à la fin de 2014 ont bénéficié à environ 10 millions de membres de familles.

L'impact de la micro-finance a fait l`objet de nombreuses études professionnelles et universitaires ; celles-ci ont mis en avant l'importance des services financiers dans la réduction de la vulnérabilité de la population à faible revenu. l'impact sur la réduction de la pauvreté varie selon les régions et les types de produits financiers offerts et des recherches scientifiques sont encore pour mieux cerner ces phénomènes.

Ce sont ces bénéfices directs ou induits qui expliquent le succès de micro crédit (et de la micro-finance de façon générale) sa diffusion rapide dans plus de 80 pays en voie de développement et la reconnaissance internationale des microcrédits des NU en 2005 et l'attribution du prix Nobel de paix au professeur M YUNUS et à la Grameen BANK en 2006.

Diffusé à grand échelle dans les pays du sud, le model du microcrédit a été ensuite introduit dans les pays les plus développés en réponse à l'exclusion bancaire qui frappe les populations les plus démunies, la crise qui touche ces pays ne peut que renforcer le rôle des organismes de microcrédit en accompagnement des laissés pour compte du système économique et financier.

Au cours de son développement très rapide, le microcrédit n'a pas suivi un modèle unique : il s'est adapté aux conditions de chaque pays. Suivant les pays et les institutions, l'accent est mis de façon inégale sur la lutte contre la pauvreté ou l'inclusion financière. Certaines institutions se définissent comme des social business, excluant toute distribution de profit à des actionnaires privés, d'autres estiment compatibles la poursuite de leur mission sociale et une

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Mémoire de fin d'études

 
 
 

rémunération, éventuellement plafonnée, du capital investi. La diversité des statuts juridiques n'est pas moins grande.

Le microcrédit a été introduit très tardivement dans le monde arabe et plus précisément dans les pays du Maghreb. L'histoire du microcrédit au Maroc a commencé dès le début des années 90, période durant laquelle le pays subissait encore des conséquences du programme d'ajustement structurel (PAS) des années 1980.

Enjeux de la Micro-finance : pauvreté, vulnérabilité et secteur informel dans l'économie nationale

Le contexte économique marocain n'est pas très différent de ceux observés dans les autres pays en voie de développement qui ont intégré le système du micro-crédit. En fait, l'exclusion sociale et la pauvreté, ainsi que l'existence d'un secteur informel important, constituent, en quelque sorte, les principaux débouchés du secteur marocain du microcrédit.

1 - De la pauvreté et de la vulnérabilité

D'après le document « Evolution des niveaux de vie, des inégalités et de la pauvreté au Maroc » réalisé par le Haut Commissariat au Plan au mois de décembre 2009, entre 2001 et 2007, le taux de pauvreté relative a diminué de 15,3% à 8,9% au niveau national, de 7,6% à 4,8% en milieu urbain, et de 25,1% à 14,4% en milieu rural. Le taux de vulnérabilité a également été réduit, durant la période, de 22,8% à 17,5% au niveau national, de 16,6% à 12,7% en milieu urbain, et de 30,5% à 23,6% en milieu rural.

En termes d'effectif, si le nombre de personnes vivant au dessous du seuil de la pauvreté s'élève en 2007 à 2,8 millions personnes, il y a lieu de noter que, depuis 2001, les sorties nettes de la pauvreté se chiffraient à 284 mille personnes par an contre seulement 7 mille par an entre 1985 et 2001. La baisse sensible des indices de la pauvreté entre 2001 et 2007 est due non seulement à la croissance pro- pauvres des niveaux de vie et à la stabilité des inégalités sociales durant la période, mais aussi aux progrès sensibles réalisés dans le domaine du développement humain et une action volontaire de ciblage de la pauvreté et de la vulnérabilité.

Par ailleurs, il a été constaté qu'entre 2004 et 2007, la pauvreté a baissé de 41% dans les communes rurales ciblées par l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) contre 28% dans le reste des communes rurales.

Il convient cependant de noter que cette dynamique de l'ensemble « Croissance, inégalité et pauvreté » ne s'est pas opérée, dans les mêmes proportions, au niveau local, voire régional, provincial ou communal.

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Mémoire de fin d'études

 
 
 

2 - Sur le secteur informel au Maroc

Une grande partie de la population marginalisée exerce des activités économiques classées dans le secteur informel. Ce secteur, appelé également «économie souterraine», est difficile à cerner et son intégration dans le tissu économique n'est pas une chose aisée. Toutefois, continuer à l'ignorer reviendrait à faire fi de richesses insoupçonnées. La preuve, les chiffres officiels du Haut Commissariat au Plan. Selon les résultats de l'enquête nationale sur le secteur informel en 2007, le nombre d'unités de production informelles s'est élevé à 1.550.274 unités, soit une création nette de 320.000 unités en l'espace de 8 ans ou l'équivalent de 40.000 unités par an.

Par milieu de résidence et comme cela a été relevé par l'enquête précédente de 1999, la majorité des unités de production informelles sont localisées en milieu urbain avec une proportion de 69,8%. La part des unités informelles exerçant en milieu rural a légèrement augmenté depuis 1999 passant de 28,4% à 30,2%.

Le secteur informel est caractérisé par la prédominance de l'auto emploi : presque les trois quarts (74,9%) des unités de production informelles sont réduites à une seule personne, celles employant deux personnes constituent 17,7% et celles employant trois personnes ne représentent que 4,5%. Quant à celles qui emploient quatre personnes et plus, leur part reste faible (2,8%). Ainsi, La taille moyenne des unités informelles est de 1,4 personne, en légère baisse depuis 1999 (1,5 personne).

Les 1,55 millions d'unités de production informelles fournissent en 2007 un effectif global de 2.216.116 postes d'emploi contre 1.901.947 personnes en 1999, soit un taux d'accroissement global de 16,5%. Avec un tel effectif, le secteur informel participe pour 37,3% à l'emploi non agricole total contre 39% en 1999 et représente en 2007, 40,8% de l'emploi hors agriculture et hors administration et collectivités locales.

Analysée selon le milieu de résidence, la contribution du secteur informel à l'emploi non agricole reste plus forte dans le milieu rural avec un taux de 49,4 % contre 34,0% dans le milieu urbain, confirmant ainsi l'importance de l'activité informelle dans l'emploi non agricole rural, malgré la légère baisse enregistrée par rapport à 1999 (54,9%).

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Mémoire de fin d'études

 
 
 

Pour le financement de la création de leur unité de production industrielle (UPI), les micro-entrepreneurs recourent essentiellement à leur épargne personnelle (56,4%) et dans une moindre mesure aux crédits octroyés par autrui (19%). Le recours aux microcrédits reste faible (2,2%), mais représente tout de même le double du recours aux crédits bancaires (1,1%). Il y a un potentiel énorme dans le secteur national de l'informel que le secteur marocain du microcrédit pourra bien investir pour devenir son partenaire financier privilégié et incontournable dans l'objectif d'un accompagnement vers la formalisation de ses UPI.

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Mémoire de fin d'études

 
 
 

LES AMC ONT-ELLES VRAIMENT REUSSI LEUR LUTTE CONTRE LA PAUVRETE ?

Le secteur marocain du microcrédit avait connu l'une des plus importantes croissances jamais observées en Micro-finance dans le monde. En moins de quatre ans, de 2003 à 2007, le portefeuille des prêts des AMC a été multiplié par onze, et la clientèle par quatre (d'après Micro-finance Information Exchange, « MIX »). Quelques institutions affichaient des résultats remarquables selon tous les critères de performance appliqués en micro-finance, notamment l'échelle, le degré de pauvreté de la clientèle, la qualité des actifs et du suivi des bénéficiaires. Ces résultats impressionnants ne sont pas passés inaperçus, puisque les AMC marocaines ont reçu plusieurs prix internationaux (dont le prix du MIX récompensant les IMF les plus performantes et le Prix Européen de la micro-finance). En 2007, le secteur de la micro-finance au Maroc était l'un des plus actifs et des plus performants au monde.

Pendant très longtemps, le Maroc a été considéré comme l'un des meilleurs secteurs du microcrédit dans la région MENA. Cela s'explique par le nombre de bénéficiaires qui représente 40% des personnes servies dans la région arabe et des institutions de Micro-finance (IMF) classées parmi les plus performantes dans le monde. Au sein de la région Arabe, le Maroc et l'Egypte dominent le secteur de la micro-finance en regroupant 85% de tous les emprunteurs et 73% du portefeuille total des prêts de la région. Le Maroc se distingue par la taille de son réseau d'agences (83% du nombre total des bureaux de la région) et le nombre de son personnel (54% de l'effectif total de la région).

En moins de vingt ans, le microcrédit est devenu un instrument essentiel de la lutte contre la pauvreté au Maroc et a répondu à un véritable besoin, en raison de l'existence d'un secteur informel très important, ce qui a contribué fortement à sa réussite.

Lors de l'Année Internationale du Microcrédit « AIM », le Maroc a été récompensé par l'ONU, le 7 novembre 2005, qui lui décerné le trophée de mérite pour ses réalisations, ce qui a incité Barid Al Maghrib à émettre un timbre dédié au secteur portant le logo de l'AIM.

Cette reconnaissance a aussi été couronnée par la signature d'un accord cadre avec le gouvernement marocain entre la primature et la Fédération Nationale des Associations de Microcrédit «FNAM » en date du 15 décembre 2005, en présence de SM le Roi, que Dieu le Glorifie.

Toutes ces performances et ces succès n'auraient pas été possibles sans la conjugaison d'un certain nombre de facteurs :

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Mémoire de fin d'études

 
 
 

· La promulgation de la loi 18/87 sur le microcrédit de 1999 qui a fourni un cadre clair pour le développement du secteur ;

· Le soutien financier du Fonds Hassan II pour le Développement Economique et Social ;

· Le contrôle exercé par le ministère des Finances et la supervision assurée par Bank Al-Maghrib à partir de 2007 ;

· La forte implication des acteurs et leur professionnalisme.

Il est à rappeler que le secteur a également bénéficié de l'appui de la communauté internationale des bailleurs de fonds (USAID, AFD, PNUD FADES). Il faut soulever cependant que l'engagement du secteur financier marocain (banques commerciales et Fonds JAIDA) aux côtés des acteurs demeure plus important, couvrant 80% des besoins de financement du secteur, à noter que ce niveau d'engagement est spécifique au secteur marocain du microcrédit dans la région MENA.

Sans pour autant chercher à minimiser les appuis financiers (dons et subventions) des bailleurs de fonds nationaux et internationaux au développement du secteur, il est important de souligner que ces appuis restent insignifiants par rapport au montant de prêts cumulés injectés dans l'économie (38,9 milliards de DHS) et aux diverses radiations de créances douteuses estimées à 703,26 millions de DHS.

A fin septembre 2011, le secteur marocain du microcrédit comptait 795.850 clients actifs pour un encours des prêts d'environ 4,7 milliards de dirhams, servis par douze associations (AMC) dont certaines sont classées parmi les plus importantes et les plus performantes au niveau mondial. La demande est encore loin d'être satisfaite, puisqu'on estime entre 5 à 8 millions, voire 12 millions pour certains, le nombre de personnes toujours en attente de produits de la Micro-finance.

De l'impact du Microcrédit sur les bénéficiaires

Depuis le démarrage des premières opérations de prêts, le secteur a pu servir plus de 4,5 millions de bénéficiaires pour un montant total de prêts de 39 milliards de DHS.

D'après l'étude stratégique du secteur réalisée en décembre 2010, les AMC sont classées, « parmi les premiers employeurs du pays en direct (environ 6.000 emplois) et ont surtout généré une masse importante d'emplois indirects : près d'un million d'équivalents temps plein (ETP) ». A raison d'une moyenne de 4,5 membres par foyer, ce sont finalement plus de 4,5 millions de personnes qui sont impactées par le secteur de manière plus ou moins directe. Le microcrédit reste donc un acteur majeur de l'emploi au Maroc, notamment dans les zones où les taux de

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Mémoire de fin d'études

 
 

pauvreté et de chômage sont élevés. Le secteur est considéré comme l'un des dix premiers employeurs du pays.

Les prêts distribués par les AMC, depuis le démarrage de leurs activités, ont profité à 55,3% aux femmes et à 46,9% pour les tranches d'âge situées entre 30 et 49 ans.

Le commerce, les services et les métiers manuels ont accaparé 73% des secteurs d'activité financés par le secteur. Le milieu urbain a concentré 63,6% des prêts distribués, contre 36,4% pour le monde rural.

Nombre de bénéficiaires servis

4 549 843

Sexe

Féminin

2 515 399

Masculin

2 034 444

Localité

Urbain

2 892 521

Rural

1 363 322

Âge

18 à 29 ans

657 850

30 à 39 ans

1 113 518

40 à 49 ans

1 020 157

> 50 ans

905 628

Secteur

Agriculture

1 228 998

Commerce et divers

1 512 946

Métiers manuels

1 807 899

*Source : Livre Blanc du Microcrédit au Maroc, Année 2010

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand