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La protection de l'environnement dans le processus d'intégration de la communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC).

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par Dieudonné MEVONO MVOGO
Université de Douala - Master II 2015
  

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SECTION II:Les facteurs structurels et conjoncturels du caractère

secondaire de la protection de l'environnement

La protection de l'environnement dans le processus d'intégration de la CEMAC est influencée d'un point de vue interne et d'un point de vue externe. En effet, la protection de l'environnement n'occupe pas une position de choix dans le processus d'intégration de la CEMAC, c'est d'ailleurs le cas, de la plupart organisations d'intégration économique à l'instar de l'UEMOA89. Ainsi, la protection de l'environnement ne fait pas partie des priorités de la Communauté, puisque les questions économiques sont largement préconisées, et partant, une l'occultation de l'environnement ; celui-ci devient dès lors, un supplément aux les objectifs primaires de la Communauté. Cette place accessoire de la protection de l'environnement peut s'expliquer par les facteurs structurels (Paragraphe I), et aux facteurs conjoncturels (paragraphe II).

Paragraphe I : Les facteurs structurels du caractère secondaire de la protection de l'environnement

L'architecture de l'intégration en Afrique Centrale, comme la plupart des processus d'intégration en Afrique, connaît de nombreuses difficultés relatives à leur structuration. Ces difficultés impactent sur la prise en compte de certaines politiques par ces organisations d'intégration régionale, ainsi la protection de l'environnement n'y échappe pas. Aussi, la durée de l'expérience du processus en est pour quelque chose. En effet, dans le cadre spécifique de l'Afrique Centrale, la place de la protection de l'environnement dans le processus d'intégration de la CEMAC est influencée par le partage de compétences dans la sous-région (A), de plus la jeunesse du processus proprement parlé de la CEMAC expliquerait cette place secondaire de la protection de l'environnement (B).

A. LA CONCURRENCE DANS L'ESPACE SOUS REGIONAL

L'intégration régionale vise la création des entités plus vastes capables de la gestion des problèmes communs dont la résolution serait adaptée au niveau communautaire. C'est dans cette logique qu'une organisation comme la CEMAC a été créée. Cependant, cette organisation, comme la plupart en Afrique, fait l'objet de concurrence. Cette concurrence l'amène à se spécialiser, et, partant, à marginaliser ou du moins à aborder superficiellement certains secteurs. C'est cette expérience qui arrive à la protection de l'environnement dans le cadre de l'intégration de la CEMAC. A ce sujet, ceci résulte de la concurrence entre la CEMAC et d'autres institutions sous régionales (1) et de la concurrence avec les Etats membres (2).

89 Voir B. OUATTARA, op. cit., p. 180.

1. 28

La concurrence entre la CEMAC et la CEEAC

La sous-région Afrique Centrale se caractérise par une multitude d'organisations internationales, à la fois d'intégration ou de coopération90. Il existe un chevauchement entre la CEMAC et la CEEAC dans la mesure où tous les Etats de la CEMAC sont également membres de la CEEAC. Dès lors, un problème de juridiction se pose, car il est des domaines que les deux organisations ont réglementés. Dans ce cas, la question de la primauté de l'ordre juridique de l'une ou l'autre organisation se pose. En effet, à l'observation, ces deux organisations sous régionales se chevauchent, de plus, elles portent sur les mêmes domaines. Cependant, il y'aurait comme un partage de compétences entre les deux organisations. A ce propos, les leaders des deux organisations ont engagé un processus de rationalisation91, lequel vise, selon le schéma retenu, « la rationalisation par harmonisation des politiques et programmes, et instruments de coopération »92. A ce sujet, l'on constate avec James MOUANGUE KOBILA, qu'une spécialisation des compétences devrait être préconisée. Ainsi, la CEMAC pourrait se spécialiser dans les secteurs économiques, tandis que la CEEAC pourrait être érigée en organisation de protection de l'environnement et de sécurité dans la sous-région93. Toutefois, cela ne signifie tout de même pas une exclusion pure et simple de la protection de l'environnement dans la politique de la CEMAC. En effet, si elle est exclue des questions centrales de l'intégration de la CEMAC, la protection de l'environnement continue de faire partie questions communautaires, certes non prioritaires. C'est d'ailleurs, une exigence du développement durable qui recommande une intégration de l'environnement dans les politiques économiques.

Après avoir évoqué la concurrence entre les organisations internationales en Afrique Centrale comme cause de la place secondaire de la protection de l'environnement dans le processus d'intégration de la CEMAC, car la CEEAC « a été choisie pour mettre en oeuvre l'initiative environnementale du NEPAD sur toute l'étendue de la région »94il convient d'envisager maintenant la concurrence avec les Etats membres.

2. La concurrence entre la CEMAC et les Etats : le principe de subsidiarité

La nécessité pour les Etats de solutionner certains problèmes au niveau communautaire n'est pas sans limite. En effet, les Etats restent attachés à leur souveraineté, ainsi, cherchent-ils à conserver leurs compétences dans certains domaines. En effet, le partage de compétences entre la Communauté et ses Etats membres en est l'illustration au sein de la

90 En Afrique Centrale, plusieurs organisations se chevauchent : la CEMAC (les Républiques du Cameroun, Centrafricaines, du Congo, du Gabon, de la Guinée Equatoriale et du Gabon), la CEEAC (les Etats de la CEMAC, les Républiques d'Angola, du Burundi, de Sao Tomé-et-Principe, la République Démocratique du Congo ; le Rwanda qui est sortie de l'organisation en 2007 a annoncé son retour), et la CEPGL.

91 La rationalisation en Afrique centrale (COPIL) a été décidée par la Conférence des Chefs d'Etat de la C.E.E.A.C. le 24 octobre 2007, avec pour mission de « trouver les voies et moyens d'une mise en cohérence des politiques, stratégies et programmes d'intégration d'Afrique centrale et d'une mise en synergie optimale des ressources mobilisées ». Voir James MOUANGUE KOBILA, op. cit.,

92Ibidem, p.18

93 Il s'agit là des recommandations : 1 et 8 de l'auteur. Voir Ibidem, p. 27.

94 GARGOU SADOU, La Commission des forêts d'Afrique Centrale et l'harmonisation législation en matière de foresterie, p.73.

29

CEMAC. Ce partage de compétences est gouverné par un principe en droit communautaire : il s'agit du principe de subsidiarité. Ce principe signifie que « la Communauté n'agit que si et dans la mesure où les objectifs de l'action envisagée ne peuvent être réalisés de manière suffisante par les Etats membres, tant au niveau central qu'à l'échelon régional ou local, et peuvent donc être mieux au niveau de l'Union »95. Du coup, les domaines que peuvent encore mieux gérer les Etats membres sont marginalisés ou du moins superficiellement abordés. C'est dans ce registre que se situe la protection de l'environnement. En effet, au regard des actions communautaires et les actions nationales dans le domaine environnemental, l'on constate que les actions des Etats membres sont considérable par rapport à celles de la Communauté. Pourtant, c'est pratiquement la même année, 1992, que la protection de l'environnement a pris de l'ampleur en Afrique, tant au niveau national que sous régional. Ainsi, le niveau national est le niveau idéal pour la protection de l'environnement, la Communauté ne s'y intéressant qu'à titre accessoire. A ce propos, la plupart des Etats membres de la Communauté ont élaboré une loi-cadre environnementale et les documents subséquents, aussi ont-ils créé des institutions y dédiées. D'ailleurs, il existe par exemple au Cameroun un ministère consacré à l'environnement, un ministère de la faune et de la flore qui protège également l'environnement. De plus, d'autres ministères contribuent à la protection de l'environnement, tout comme la multitude d'institutions créées à ce même effet.

En somme, le partage de compétences tout d'abord entre la CEMAC et les organisations internationales de la sous-région, ensuite entre la Communauté et les Etats membres justifient également le caractère accessoire de la protection de l'environnement dans le processus d'intégration de la CEMAC. Cependant, d'autres facteurs justifient cet état des choses.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand