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La protection de l'environnement dans le processus d'intégration de la communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC).

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par Dieudonné MEVONO MVOGO
Université de Douala - Master II 2015
  

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CHAPIRE III:
LES RAISONS DE LA CONSOLIDATION DE LA PLACE DE
LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT DANS LE
PROCESSUS D'INTEGRATION DE LA CEMAC

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La protection de l'environnement vise à offrir un « développement de qualité »182. En effet, un développement économique qui n'inclut pas la protection de l'environnement peut s'avérer insuffisant et même dangereux pour les populations, lesquelles ne bénéficieraient pas des bienfaits du développement. D'ailleurs, Alice JARDILLIER affirme que la Communauté peut constituer elle-même un danger pour l'environnement. Ceci parce qu'elle peut être auteure de projets dégradants pour l'environnement183. D'où « la nécessité de concilier le développement et la protection de l'environnement »184. Ceci est d'autant plus nécessaire pour la CEMAC dans la mesure où sa population est majoritairement pauvre. En réalité, selon une étude, « ceux qui ont le moins de ressources ont la plus faible capacité d'adaptation et sont les plus vulnérables »185. C'est certainement la raison pour laquelle, selon Pierre-Marie DUPUY : « le Développement Durable est devenu une «référence incontournable» pour la communauté internationale » 186 . De fait, le développement n'est plus séparable de la protection de l'environnement.

Dans le cadre de l'intégration sous régionale, la protection de l'environnement fait désormais partie des politiques communautaires. Le processus d'intégration a un aboutissement. Pour y parvenir, l'on élabore une stratégie ; celle-ci repose sur des piliers. Ces piliers sont des domaines que les acteurs de l'intégration érigent en priorité. En effet,

182Pour Marcel AMBOMO en effet, le développement est « une transformation qualitative des structures économiques, politiques et sociales avec pour objectif le bien-être humain ». Voir Isabelle MICHELLET, « la protection des forêts en droit communautaire », in Marie CORNU/Jérôme FROMAGEU, le droit de la forêt au XXIe siècle. Aspects internationaux, l'Harmattan, 2004, pp.169-184.

183 Alice JARDILLIER, op. cit p.

184 C'est ce que traduit la CIJ dans l'Arrêt du 25 septembre 1997 rendu dans l'Affaire relative au projet GABCIKOVO-NAGYMAROS (Hongrie/Slovaquie), §140. Voir en ce sens, Sandrine MALJEAN-DUBOIS, « Environnement, Développement Durable et Droit International. De Rio à Johannesburg : et au-delà ? », Annuaire Français de Droit International, XLVIII CNRS Editions, Paris, 2002, pp.593-623 (spéc. P.596).

185 IPCC, Bilan 2001 des changements climatiques : conséquences, adaptation et vulnérabilité, OMM-PNUE, 2001, p. 6. Cité dans ibidem p.593.

186 Voir P-M. DUPUY, « Où en est le Droit International de l'Environnement à la fin du siècle ? », RGDIP, 1997, p.886. Cité par ibidem, p.596.

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l'intégration sous régionale repose essentiellement sur l'intégration par les économies187. Dans cette logique, l'économie constitue avec la monnaie les secteurs prioritaires de l'intégration de la CEMAC. Néanmoins, on le constate avec James MOUANGUE KOBILA, ces « organisations d'intégration de type communautaire, dont la vocation est principalement économique, s'écartent souvent de cet objet initial pour embraser d'autres domaines »188. Ces domaines sont mis à contribution pour instaurer et maintenir un environnement favorable à l'intégration. Parmi ces nouveaux champs investis, nous pouvons citer la protection de l'environnement. La caractéristique de ces domaines est qu'ils sont secondaires aux objectifs initiaux. Ainsi, dans le processus de la CEMAC, la protection de l'environnement figure encore au rang des «low politics»189 de la Communauté. Il est manifestement nécessaire que sa place soit redorée dans la mesure où la protection de l'environnement fait face à une multitude de difficultés. Ces difficultés sont en réalité l'une des conséquences du peu d'importance que l'on lui accorde. En effet, la protection de l'environnement connait notamment un problème de moyens et de coordination. De fait, le financement du processus d'intégration connaît de manière générale des difficultés de financement. Ces problèmes de financement se répercutent de manière proportionnelle aux programmes communautaires. Généralement face à un déficit de moyens financiers, les objectifs prioritaires bénéficient de la majorité des fonds disponibles ; les secteurs non prioritaires tel l'environnement se retrouvent ainsi dépourvus de fonds. L'argent étant le nerf de la guerre, cela va sans dire que l'action communautaire de protection de l'environnement connaît des difficultés relatives à son financement. Ces difficultés relatives aux moyens financiers sont associées aux problèmes de coordination. De fait, le secteur de l'environnement est un secteur où le principe de subsidiarité en droit communautaire est très développé. Au niveau de la CEMAC, cela implique que les questions relatives à la protection de l'environnement sont prioritairement réservées à la compétence nationale des Etats membres. La Communauté jouant ainsi un rôle d'harmonisation ou de coordination des législations environnementales nationales. L'efficacité de cette action dépend ainsi de la capacité des institutions communautaires à contrôler la mise en oeuvre par les Etats membres des mesures communautaires190. A ce niveau également, il convient de relever que la Communauté éprouve encore des difficultés.

187 « L'intégration est d'abord un processus [avant tout] de nature économique impulsé par la volonté politique ». Voir Assemblée Parlementaire de la Francophonie, Bilan de l'intégration régionale en Afrique, XXIe Assemblée Régionale, 09-11 mai 2013, p. 8.

188 James MOUANGUE KOBILA, op. cit., p. 13.

189 Sandrine MALJEAN-DUBOIS, op. cit., p.593

190 Il existe un système de contrôle au sein de la CEMAC composé du Parlement communautaire, de la Cour de Justice et de la Cour des Comptes communautaires, et la surveillance multilatérale.

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Par ailleurs, la CEMAC connait une autre situation ; il s'agit du chevauchement des Communautés Economiques Régionales dans la Sous-Région Afrique Centrale. Effectivement, deux Communautés au moins, sont formées dans cette Sous-Région : il s'agit en effet de la CEMAC et de la CEEAC. L'aménagement de leur cohabitation est en cours. Pour ce qui est du partage de compétences, notamment dans le secteur de l'environnement, la CEEAC a été érigée en institution majeure de protection de l'environnement en Afrique Centrale. La CEMAC quant à elle s'est spécialisé dans le secteur économique. Ainsi, la double concurrence - avec les Etats membres d'une part et avec les autres organisations intergouvernementales d'autre part - que subit la CEMAC est de nature à effriter le rôle de cette dernière dans ce secteur, et, partant, la place de la protection de l'environnement sur son échiquier.

Néanmoins, les enjeux importants que revêt la protection de l'environnement dans le processus d'intégration de la Communauté, à la fois pour l'intégration elle-même (section I) et pour la planète entière (section II), méritent d'être analysés.

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SECTION I:Les avantages de la protection de l'environnement pour le processus d'intégration de la CEMAC

La protection de l'environnement contribue à la réalisation de l'intégration de la CEMAC, sans pour autant être l'objectif principal. De fait, la protection de l'environnement se réduit entre autres à rationaliser les autres politiques communautaires. En effet, avec l'avènement du développement durable, les préoccupations environnementales sont intégrées dans toutes initiatives susceptibles de présenter une menace pour l'environnement. Il en est de même des initiatives pouvant aboutir à une exploitation abusive des ressources naturelles, ou encore des projets susceptibles d'entraîner la pollution. C'est le cas de la plupart des projets économiques, y compris ceux envisagés dans le cadre de l'intégration sous régionale. Pour pallier ce vice, une sonnette d'alarme a été tirée ; ceci pour rappeler que tout développement doit conduire à « la satisfaction des besoins actuels sans compromettre les générations futures à satisfaire aux leurs »191. Surtout que selon Marcel AMBOMO, le développement est « une transformation qualitative des structures économiques, politiques et sociales avec pour objectif le bien-être humain »192. Ainsi, la seule recherche effrénée de la croissance ne suffit plus, il faut désormais se développer tout en protégeant l'environnement. C'est la raison pour laquelle le principe d'intégration des préoccupations environnementales dans les autres secteurs a émergé, du moins il en ressort ainsi du Principe IV de la Déclaration de Rio. Ce Principe dispose que « pour parvenir au développement durable, la protection de l'environnement doit constituer une partie intégrante du processus de développement et ne peut être considérée isolément »193. La protection de l'environnement s'est donc avéré être une préoccupation transversale ; c'est-à-dire que la protection de l'environnement est intégrée dans d'autres secteurs. L'intégration de la CEMAC n'a pas dérogé à cette pratique, d'ailleurs dès le Traité Constitutif, sont énoncées les couleurs de l'intégration de la protection de l'environnement dans la politique de développement communautaire. En fait, l'intégration sous régionale dans le cadre de la CEMAC a pour finalité le « développement harmonieux ». Si le développement harmonieux peut s'entendre ici comme une complémentarité entre les économies, on peut aussi l'envisager comme un souci pour les pères fondateurs de la

191 C'est là une idée que revêt le concept du Développement Durable

192 Voir Isabelle MICHELLET, op. cit., p.

193 Voir Gilles FIEVET, « Réflexions sur le concept de développement durable : prétention économique, principes stratégiques et protection des droits fondamentaux », Revue Belge de Droit International, 2001/1-Editions BRUYLANT, Bruxelles, pp. 128-184 (spéc. 136). Marie-Pierre LANFRANCHI renchérit d'ailleurs dans une communication que « environmental law and the law on development stand not as alternatives but as mutually reinforcing ». Voir Marie-Pierre LANFRANCHI, « le développement durable », Université Paul Cézanne, Aix-Marseille, p.46.

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CEMAC, de mettre sur pied une politique de développement qui ne soit aux antipodes des exigences environnementales.

Ainsi, la Communauté tirerait profit à développer la protection de l'environnement, car celle-ci est susceptible de renforcer le développement du marché commun, et à rationaliser les politiques communautaires (paragraphe I), aussi la consolidation de la protection de l'environnement gagnerait à voir l'environnement de l'Afrique Centrale protégé (paragraphe II), c'est la raison pour laquelle, il est essentiel que la protection de l'environnement gagne en intensité pour occuper une place de choix.

Paragraphe I : L'intégration de la protection de l'environnement dans les politiques économiques de la Communauté

L'intégration de la CEMAC vise le développement de l'espace communautaire. Cet objectif repose essentiellement sur des politiques économiques lesquelles aboutiront à une meilleure intégration des économies, et, partant, l'augmentation des richesses. Ceci dans l'optique d'éradiquer la pauvreté dans l'espace communautaire ; car la pauvreté constitue une cause de détérioration de l'environnement. D'ailleurs, Alice JARDILLIER déclarait à cet effet : « la pauvreté est à la fois effet et cause des problèmes mondiaux d'environnement »194. Le développement économique constitue une préoccupation essentielle de la communauté. Pour y parvenir, les autorités communautaires ont engagé le développement des politiques économiques sectorielles ; étant donné que « la détérioration de l'environnement peut amener à miner le développement économique »195, ces autorités ont ainsi jugé nécessaire d'intégrer les préoccupations environnementales dans les politiques économiques. Cette exigence est d'autant plus en vigueur que la tendance est au développement durable. Comment se fait alors l'intégration des préoccupations environnementales dans les politiques économiques ? Quels en sont les secteurs concernés ? C'est ce à quoi on s'attèlera dans les développements qui suivent.

Pour y parvenir, l'on présentera l'intégration de l'environnement dans les activités du secteur primaire (A), et aboutir ensuite à l'intégration de l'environnement dans d'autres politiques (B).

194 Alice JARDILLIER, op. cit., p. 7. 195ibidem

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A. LA PRISE EN COMPTE DE L'ENVIRONNEMENT DANS LES ACTIVITES DU SECTEUR PRIMAIRE

Le tissu économique de la CEMAC est encore embryonnaire. En fait, les économies des Etats membres sont encore, pour la plupart, centrées sur l'exploitation des ressources naturelles, cette exploitation ne va pas sans risque pour la nature. C'est pour cette raison que les préoccupations environnementales sont prises en compte dans ces activités. En réalité, c'est pour prévenir la dégradation de l'environnement, restaurer celui-ci lorsque, les dispositions adoptées pour prévenir toute agression contre la nature se seront avérées inefficaces. De fait, l'environnement est intégré dans les activités économiques du secteur primaire. Parmi les activités du secteur primaire, la Communauté a déjà légiféré sur certains. Ces instruments économiques de la CEMAC ne négligent pas la protection de l'environnement. C'est le cas notamment du secteur agricole, dont l'objectif est la mise en oeuvre d'une agriculture durable (1). Par ailleurs, l'exploitation de la forêt aussi inclut la protection de l'environnement dans le but d'une gestion durable des forêts (2).

1. La protection de l'environnement pour une agriculture durable

La zone CEMAC a une population estimée à 36 millions d'habitants196 ; la majorité de celle-ci vit de l'agriculture. La Communauté a pour objectif d'atteindre l'autosuffisance et la sécurité alimentaires. Ces objectifs s'accompagnent des préoccupations telles que la protection de l'environnement que les experts ont érigée en sous thème de la Stratégie Agricole Commune197. Selon le Dictionnaire Encarta, l'agriculture est l'« ensemble des activités destinées à tirer de la terre les productions des animaux et des végétaux utiles à l'homme, notamment sur le plan alimentaire »198. De cette définition découlent deux pans de l'agriculture : il s'agit de la production animale et de la production des végétaux. Dans l'un ou l'autre cas, la protection de l'environnement est prise en compte. C'est ainsi par exemple que les structures de vulgarisation chargées de développer l'agriculture ont évolué vers la préservation de l'environnement199.

196 ECDM/ Performances Management Consulting, Diagnostic institutionnel, fonctionnel et organisationnel de la CEMAC, Tome I, février 2006, p. 11.

197 Cette réunion s'est tenue en 1999 à Douala. Il en était ressorti que les experts avaient des recommandations dont l'intégration dans la stratégie agricole des sous thèmes tels que l'élevage, pêche et environnement. Voir CEMAC, Document de Stratégie Agricole Commune, 1999, p.13

198 Dictionnaire Encarta, Microsoft, 2009.

199 Stratégie Agricole Commune de la CEMAC, p.21

a. 73

La prise en compte de l'environnement dans la production animale

La production animale est aussi nécessaire pour la Communauté. Car elle couvre le besoin en protéines. Ainsi, la production animale couvre le secteur de l'élevage et de la pêche. Dans le cadre de la CEMAC, la CEBEVIRHA et le COREP sont chargés de ce secteur.

La CEBEVIRHA est une institution spécialisée de l'UEAC. Depuis la réforme institutionnelle, elle est une Agence d'Exécution de la Commission. Cette Commission, à côté de son rôle principal qui est entre autres de « développer quantitativement et qualitativement les secteurs de l'élevage et de la pêche », elle est chargée plus ou moins de protéger l'environnement. C'est le cas lorsqu'elle constitue le système de surveillance et de contrôle de la pêche dans les eaux territoriales des Etats de la CEMAC. Dans l'optique de prévenir des éventuelles exploitations abusives des ressources halieutiques. Par ailleurs, elle est appelée à coopérer avec d'autres institutions de la sous-région qui interviennent dans les domaines connexes. C'est le cas la Commission du Bassin du Lac Tchad (ci-après : « CBLT »)200.

b. La prise en compte de l'environnement dans la production des végétaux

La production des végétaux dans l'espace CEMAC est caractérisée par une diversité de cultures. C'est l'expression même de la variété des écosystèmes. On retrouve en Afrique Centrale à la fois des cultures de rente201 et des cultures vivrières202. La production de ces cultures ne va pas sans répercussions sur l'environnement. C'est pour y remédier que la Communauté a introduit des préoccupations environnementales dans la politique agricole. Il est question ici d'instaurer une « agriculture écologiquement saine » qui dépasse le cadre quantitatif pour se situer aux exigences qualitatives. En effet, il en ressort que certains instruments doivent être mis sur pied pour une agriculture durable203. Par ailleurs, la stratégie

200 La CBLT est chargée de la préservation des ressources en eau dans le bassin du Lac Tchad.

201 Il s'agit notamment du cacao, caoutchouc, coton, banane, thé, huile de palme, etc. voir en ce sens : François EPOMA, l'intégration économique sous régionale en Afrique : l'exemple de l'Afrique Centrale, Thèse, Université de Reims, 2004/2005, p. 248.

202 Il s'agit manioc, banane plantain, mil et Sorgho, arachide, canne à sucre, banane douce, maïs riz, paddy, pomme de terre Igname, macabo, taro, sésame, patate douce, haricot, tomate aubergine, oignon et ananas. Ibidem, p. 249.

203« L'appui à des systèmes d'observation de l'environnement sur le long terme en zones rurales (dégradation des sols, ressources en eau, pollution) afin d'orienter les politiques publiques en matière de prévention des crises alimentaires et des conflits environnementaux.

· Le renforcement des systèmes de gouvernance aux différentes échelles en favorisant la gestion des territoires (foncier) et des ressources naturelles (eau, sol, forêts...) sur la base des principes de subsidiarité.

· L'appui à la coordination et la circulation de l'information entre les acteurs (services déconcentrés de l'Etat, organisations professionnelles, ONG, collectivités locales) intervenant localement afin d'éviter la dispersion et le cloisonnement de leurs actions.

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agricole prévoit d'autres mesures dont l'étude d'impact environnemental ou encore la responsabilisation des individus et communautés concernés par l'exploitation agricole. Car, faut-il le rappeler, l'agriculture entraîne la dégradation des sols, la pollution. De plus, l'agriculture pourrait menacer l'écosystème. En effet, l'usage des Organismes Génétiquement Modifiés peut menacer d'extinction certaines espèces végétales. Pour pallier ces risques environnementaux, il est nécessaire d'établir un système de coopération entre les institutions intervenant dans les domaines connexes à l'agriculture, et susceptibles de protéger l'environnement.

Dans le processus d'intégration de la CEMAC, la protection concourt à la mise en oeuvre d'une agriculture durable. Qu'en est-il de la gestion des forêts ?

2. La protection de l'environnement pour une gestion durable des forêts

Le bassin forestier de l'Afrique Central est très riche204. Son exploitation mérite de ce fait d'être menée avec précaution, la Communauté l'a compris. Ainsi, il est envisagé une gestion forestière durable ; c'est-à-dire une gestion qui tienne compte des exigences écologiques. En plus des mesures prises au niveau national205 et des mesures sous régionales de coopération, la Communauté envisage l'adoption d'un code forestier communautaire206. En attendant d'y parvenir, la CEMAC prend part à certaines initiatives concourant à la gestion durable des forêts. Ainsi dans le cadre sous régional par exemple, la CEMAC participe à certains projets. En effet, la Communauté participe aux activités de la Commission des Forêts de l'Afrique Centrale (ci-après : « COMIFAC »). D'ailleurs, un accord de partenariat a été signé entre les deux institutions pour protéger l'environnement207.

· Les appuis des partenaires de la CEMAC dans la définition et la mise en oeuvre concrète dans le secteur rural des accords multilatéraux environnementaux liés à l'agriculture. Cela concerne, notamment, la lutte contre la désertification compte tenu de son lien direct avec l'agriculture et la sécurité alimentaire et la préservation de la biodiversité, en particulier par le maintien du patrimoine génétique des variétés adaptées aux conditions climatiques locales ». Voir CEMAC, SAC, pp. 34-35.

204 Il regorge plus de trois mille(3000) essences. Voir François EPOMA, op. cit. p. 253.

205 Chaque Etat dispose d'un code forestier actualisé ou en cours d'actualisation. Ibidem, p. 255.

206Ibidem, p. 255.

207 Projet d'Accord entre la COMIFAC et la CEMAC. Par ailleurs, il y a un vaste projet de protection mettant au prise : la CEMAC, la COMIFAC, et la CBLT. Selon un expert de la COMIFAC, un programme sous régional de protection de l'environnement est en cours. Il s'agit du Programme d'Action Sous Régionale de Lutte contre la Désertification en Afrique Centrale. Ce programme piloté par la COMIFAC, implique par thème plusieurs institutions sous régionales : la COMIFAC, la CBLT, la CEBEVIRHA, la CICOS. Les thèmes retenus sont : a. La transhumance, b. les eaux transfrontalières, le bétail. Dans l'optique de matérialisation de ce programme, des conventions sont en train d'être signées entre la COMIFAC et les différentes institutions sus évoquées.

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera