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La protection de l'environnement dans le processus d'intégration de la communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC).

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par Dieudonné MEVONO MVOGO
Université de Douala - Master II 2015
  

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B. L'ACCENTUATION DU RÔLE DE L'ECONOMIE DANS LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT

Au service de l'économie, l'environnement l'a été, continue de l'être et le sera toujours. Cela est indéniable, et les résultats sont là : l'environnement est intégré dans les politiques de développement économique, tel l'exige le développement durable afin que l'exploitation des ressources, susceptible d'aboutir à la croissance soit faite de manière rationnelle. Cependant, la contribution de l'économie dans la protection de l'environnement n'est pas encore optimale, pourtant il serait avantageux, pour la Communauté, que l'économie contribue à la protection de l'environnement. Pour bien faire, l'économie a des arguments importants à sa disposition pour oeuvrer dans le sens de la protection de l'environnement. Cet apport peut passer par le financement de la protection de l'environnement (1) et par le développement de l'économie verte de protection de l'environnement (2).

1. Le financement de la protection de l'environnement

Le processus d'intégration est majoritairement financé par la Taxe Communautaire d'Intégration (TCI) d'une part, par des dons et emprunts d'autre part. Ces fonds sont insuffisants pour supporter toutes les charges communautaires, qu'elles soient de fonctionnement ou d'investissement. Donc, il devient difficile que ces fonds supportent des projets autres que ceux relatifs aux objectifs principaux de la communauté, ce faisant, la protection de l'environnement se trouve en perte de vitesse. Or l'économie dans de la Communauté repose essentiellement sur l'exploitation des ressources naturelles, lesquelles font partie de l'environnement. Ainsi, l'économie peut financer directement la protection de l'environnement, à travers des prélèvements. En effet, les entreprises qui exercent dans la Communauté engrangent d'énormes bénéfices aux dépens des populations riveraines et de l'écosystème, il serait dès lors judicieux que les institutions communautaires établissent des taxes et redevances à même de financer la réparation des dommages causés par la pollution ; le fruit de cette taxe serait partagé entre la communauté et les Etats membres. De cette

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manière, ces entreprises pourraient, en vertu du principe pollueur-payeur277, supporter elles-mêmes les coûts relatifs à la lutte contre la pollution. A ce sujet, cela amènerait les entreprises à plus de prudence, car toute tentative de pollution pouvant entraîner pour elles des dépenses supplémentaires. En pratique, l'adoption des instruments économiques serait nécessaire, c'est le cas par exemple des taxes environnementales. De fait, il conviendrait à la Communauté d'adopter, à l'instar de l'Union Européenne, certaines taxes environnementales, à l'instar des écotaxes, l'objectif étant à la fin de faire supporter les dépenses liées à la réparation des dommages relatives à la pollution par le pollueur. De plus, la CEMAC peut instaurer des redevances pour service environnemental rendu. De plus, les institutions financières communautaires peuvent jouer un rôle très important dans la protection de l'environnement, à travers l'instauration des conditionnalités environnementales278. Il faudrait peut-être s'inspirer de l'action de certaines institutions financières279.

En définitive, le financement de la protection de l'environnement par l'économie peut entraîner la consolidation de la place de celle-ci dans le processus d'intégration de la CEMAC. Aussi, est-il nécessaire que soit développée une réelle activité relative à l'économie verte.

2. Le développement de l'économie verte

L'économie doit concourir à la protection de l'environnement : C'est l'économie verte. A ce sujet, l'Agenda 21 indique d'ailleurs « qu'un environnement sain génère des richesses écologiques et autres nécessaires pour une croissance durable »280. En réalité, il découle de cette assertion que l'économie a aussi beaucoup à gagner à ce que l'environnement soit protégé. Ainsi, certaines activités du secteur économique peuvent largement contribuer à protéger l'environnement. C'est le cas par exemple des secteurs

277 Le principe pollueur-payeur est consacré dans le Principe 16 de la Déclaration de Rion du13 juin 1992 sur l'environnement et le développement. A cet effet, le principe pollueur-payeur s'entend comme la volonté de faire supporter les coûts de la pollution au pollueur. Voir MICHEL PRIEUR/Stéphane DOUMBE-BILE (dir.), op. cit., p.66. Aussi, « PIGOU et d'autres économistes [...] avaient proposé que l'on ait recours à des instruments budgétaires pour internaliser les coûts externes ». Les coûts relatifs à la protection de l'environnement seraient allégés pour les autorités publiques, car les pollueurs pourraient y participer. Voir Jon NICOLAISEN/ Andrew DEAN et Peter HOELLER, « Economie et environnement : problèmes et orientations possibles », Revue économique de l'OCDE, n°16, printemps 4991, document pdf, 1990, 41p. (spéc.19).

278 Certaines institutions financières de la CEMAC ont déjà un pas en ce sens. C'est le cas par exemple de la BDEAC.

279 C'est le cas du Fonds Monétaire International (ci-après : « FMI ») avec sa politique de conditionnalité environnementale, de plus, il faut mentionner la Banque Mondiale avec l'Etude d'Impact Environnemental (ci-après : « EIE »).

280 Agenda 21, p. 18.

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industriel et commercial. Pour ce qui est du secteur commercial, l'Agenda 21 propose que les mesures commerciales concourent à la protection de l'environnement281. Au demeurant, l'Agenda propose d'éviter de recourir aux mesures qui restreignent ou faussent les échanges282. Plus loin dans le texte, il est préconisé l'innovation technologique et le transfert de technologies à travers les échanges commerciaux283. Pour ce qui est du secteur industriel, l'Agenda recommande aux entreprises industrielles d'opérer de manière responsable, il leur suggère d'ailleurs d'utiliser les techniques de productions moins polluantes. Aussi, l'Agenda les exhorte à se performer continuellement, à travers des innovations technologiques susceptibles d'optimaliser la protection de l'environnement. En plus, ce texte encourage les entreprises industrielles à procéder régulièrement à des audits environnementaux. Ces recommandations, suivies, pourraient à la protection efficace de l'environnement dans les secteurs de la production industrielle, de la pêche.

En somme, la CEMAC gagnerait à voir cette stratégie environnementale s'appliquer. Car elle évite un certain nombre de dysfonctionnements, notamment dans le marché commun. Pour davantage renforcer la protection de l'environnement, d'autres mesures sont d'ailleurs nécessaires.

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