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Itinéraires thérapeutiques en cas de maladies des enfants de moins de 15 ans dans l'aire sanitaire de Bomborokuy province de la Kossi (Burkina Faso).

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par Symphorien TRAORE
OUAGADOUGOU - Maitrise 2009
  

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ASPECTS THEORIQUES ET METHODOLOGIE

CHAPITRE 2 :

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2. 1. ASPECTS THEORIQUES

2. 1. 1. Revue de la littérature

La revue de la littérature a pour but d'explorer les connaissances dans le domaine étudié afin d'organiser la recherche. Elle consiste à la quête permanente suivie de la lecture totale ou partielle de livres, revues, articles, mémoires, thèses traitant de la santé des enfants en général et des itinéraires thérapeutiques en cas de maladie des enfants en particulier. Cette recherche documentaire nous a conduit dans les centres de documentation de l'IRD, de l'ISSP, de l'OMS ONCHO, à la Bibliothèque Universitaire Centrale et à la bibliothèque de l'UFR/SH de l'université de Ouagadougou. Certains documents ont été consultés sur internet.

Force est de noter que la littérature sur les recours thérapeutiques ne »fait pas figure de parent pauvre» même si elle est beaucoup extravertie et peu spécifique aux enfants. De même, nombreuses sont les études qui se sont limitées au premier recours thérapeutique constituant ainsi un itinéraire thérapeutique à un recours, à une étape.

La présente revue est structurée de sorte à déterminer d'une part les itinéraires thérapeutiques révélés par certaines études et d'autre part à déterminer les facteurs qui déterminent ces recours.

2. 1. 1. 1. Itinéraires thérapeutiques

On entend par itinéraires thérapeutiques la succession dans le temps et dans l'espace de toutes les actions de soins liées à un épisode de maladie. Avec cette notion : on restitue donc à la maladie sa dimension temporelle et complexe (recours successifs à des systèmes de soins médicaux différents) et on lui redonne sa signification de quête (étapes successives permettant d'accéder à la guérison) (FASSIN, 1992).

? Types de recours

Les recours thérapeutiques ont fait l'objet d'une littérature assez abondante et diversifiée. Nous pouvons retenir que le choix d'un type de soins varie d'une région à une autre, d'un pays à un autre. Cependant, il ressort de façon générale que le recours aux tradipraticiens ou aux guérisseurs constitue le dernier choix thérapeutique des populations, tandis que l'automédication et la consultation moderne se partagent de façon alternée la première ou la seconde place.

Ainsi, une étude réalisée à Bobo-Dioulasso sur les itinéraires thérapeutiques révèle que les recours aux tradipraticiens représentent 16% des modalités du premier traitement et les soins familiaux 46,4% (Anonyme cité par ZOUNDI, 2001). Dans l'Oubritenga, en milieu

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rural, en 1995 le schéma thérapeutique privilégié est l'automédication (48%) ; viennent ensuite le dispensaire (20%), l'agent de santé communautaire (15%), la pharmacopée (9%) et le guérisseur (6%) (ZOUNDI, 2001). Une enquête réalisée en Mai 1996 dans le district sanitaire Paul VI à Ouagadougou, montre que 75% des recours sont modernes, bien avant l'automédication (20%) et le recours aux tradipraticiens (2%) (WILLEM et al., 2001).

Au Bénin dans la sous préfecture de Ouessè, 69,7% du premier recours ont été traités par automédication, 26,8% directement par recours à un spécialiste de la santé et 0,2% simultanément par automédication et recours extérieur (RICHARD, 2001). Une étude réalisée dans trois pays (Bénin, Côte d'Ivoire, Mali) par AKOTO et al. (2002) montre l'existence de différents modèles d'itinéraires thérapeutiques : Il ressort de cette étude qu'au Bénin lors d'un épisode de maladie, les malades recourent en priorité au secteur moderne de soins (55%) et à l'automédication (40%). Il en est de même en Côte d'Ivoire, indiquent les mêmes auteurs. Le Mali se distingue des autres pays par la faiblesse relative de la proportion de malades qui pratiquent l'automédication (moins de 30%) et le pourcentage relativement élevé (57%) des recours à la médecine moderne lors de la première consultation.

En milieu rural, dans le campement de pêcheurs à Solingué au Mali, l'automédication a concerné 80% de l'ensemble des recours, la médecine moderne 9% et la médecine traditionnelle 6% (TRAORE et al. cité par AKOTO et al. 2002). Une enquête sur les dépenses de santé et des recours aux soins réalisée auprès de 412 ménages du quartier de Bankoni dans la périphérie de Bamako a révélé de très faibles recours aux guérisseurs traditionnels (4%) au profit de l'automédication (51%) et de la thérapie moderne (3%) (DIAKITE et al., 1993). En somme AKOTO et al. (2002) montrent que le secteur moderne restera prédominant dans le choix du système de soins en Afrique de l'Ouest. Dans les trois pays, plus d'un malade sur deux recourent à la médecine moderne (54,7% au Bénin ; 54,6% en Côte-d'Ivoire ; 57% au Mali). La médecine traditionnelle quant à elle, continuera à jouer un rôle de second plan tandis que l'automédication risque de devenir le premier recours ou recours définitif du fait du coût des médicaments et des prestations dans le secteur moderne. Il ressort de l'étude qu'en cas d'une mobilité thérapeutique, c'est vers le secteur moderne que se dirige le plus, la majorité des malades dans les différents pays. C'est aussi celui dont les malades partent plus vers d'autres secteurs. Le secteur moderne et l'automédication réfèrent plus qu'ils ne reçoivent lorsqu'il y a une mobilité thérapeutique alors que le secteur traditionnel reçoit plus qu'il n'envoie.

? Maladie de l'enfance

Des multiples problèmes de santé qui assaillent l'enfance, le paludisme, les infections respiratoires aiguës, les maladies diarrhéiques constituent les principales causes de

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consultations. Les infections respiratoires aiguës et les maladies diarrhéiques sont l'apanage des enfants de moins de cinq ans.

Des études sur le paludisme, il ressort que celui-ci est reconnu comme une maladie pouvant provoquer le décès mais qui peut être également traité. Pour le traitement des cas de paludisme chez les enfants de moins de cinq ans, les mères font recours à l'automédication, à la consultation moderne et rarement à la consultation d'un guérisseur. En milieu rural, l'automédication est une pratique courante aux premiers moments du paludisme chez 96% des mères contre 82% en milieu urbain (ZOUNDI, 2001). Des maladies spécifiques de l'enfant de moins de 15 ans, les fièvres qui se traduisent par la notion de « corps chaud » et le « koom » qui correspond en mooré au paludisme chez les enfants sont les plus représentées. Ainsi, pour les cas de fièvre, 74% ont fait l'objet de consultations modernes contre 14% pour la consultation traditionnelle et pour les cas de paludisme (koom), 67% des consultations sont orientées vers le secteur moderne contre 18% pour le secteur traditionnel (VAUGELADE, 1991).

Pour l'itinéraire thérapeutique, lorsque l'enfant ou la mère présente un signe évocateur du paludisme, les premiers soins se font toujours à domicile au Bénin (KINIFFO et al. 2000). C'est en cas de persistance après cette automédication que l'on se rend dans un centre de santé. En cas de complication ou de non amélioration de l'état de santé suite à la consultation au centre de santé, les malades se rabattent d'emblée vers les tradithérapeutes, parce qu'on suppose dans ce cas que la maladie n'est pas à soigner dans un centre de santé (KINIFFO et al. 2000).

Certains travaux ont été effectués sur plusieurs pathologies de l'enfant à la fois et présentent des résultats mitigés. En zone non lotie à Ouagadougou (Taabtenga) comme dans le loti (Wemtenga), en cas de fièvre, la quasi-totalité des familles ont recours à la médecine dite moderne, principalement par l'automédication (essentiellement la consommation de restes de médicaments à domicile) puis consultation dans une formation sanitaire. En revanche, en cas de diarrhée, les familles ont beaucoup plus recours à la médecine traditionnelle, soit directement à domicile, soit en consultant le tradipraticien (UERD, 2002)4. De même, l'étude de WILLEM et al. (2001) dans le district sanitaire Paul VI de Ouagadougou révèle qu'en cas de diarrhée l'automédication est le recours le plus utilisé par les mères. Par contre, en cas de paludisme ou de toux, elles font plus recours aux ressources thérapeutiques hors du ménage pour les soins des enfants.

Pour les cas de diarrhées, l'automédication tient la première place au premier recours. Les mères ont recours aux plantes qu'elles connaissent avant tout remède. Le recours aux tradipraticiens vient en seconde place, suivie de l'automédication moderne

4 Unité d'Enseignement et de Recherche en Démographie (UERD) actuelle ISSP, Santé, Education, Habitat à Ouagadougou, in Ouaga Focus N° 9 Juin 2002

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tandis que le dispensaire constitue le dernier recours. La structure de soins moderne est surtout utilisée comme second recours (KANKI et al. 1991).

De la réponse à la question, Quelle démarche ferez-vous si votre enfant a une diarrhée ? Il apparaît que la pharmacopée au plan global vient en deuxième position avec 35% après le recours à une formation sanitaire 38% (PODA et al. 2003).

Selon EDSBF-III- 2003, parmi les enfants5 ayant présenté des symptômes d'infections respiratoires aiguës, 33 % seulement ont été conduits dans un établissement sanitaire ou auprès de personnel médical pour traitement ou conseils. Les enfants de 6-11 mois et de 1223 mois sont ceux qui sont conduits le plus fréquemment dans un établissement sanitaire (respectivement, 37 % et 38 %). Pour ce qui est de la diarrhée, seulement 17% des enfants ont été conduits dans un centre de santé moderne au cours de leur maladie. Nous constatons que le paludisme et la diarrhée ont fait l'objet de nombreuses études contrairement aux infections respiratoires aiguës notamment la toux ou la pneumonie.

Le choix d'une option thérapeutique ne se fait pas de façon fortuite, donc dépend d'un certain nombre de facteurs.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand