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Foncier et stratégies d'accès et de contrôle dans les anciennes plantations coloniales au Cameroun. L'exemple de la compagnie ouest Cameroun.

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par Jonas Aubert Nchoundoungam
Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne - Master 2016
  

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3. Territorialisation de la gouvernance foncière et la question identitaire

La gouvernance foncière est affaire de territoires, d'emprises différenciées sur des espaces, de production de limites géographiques et conceptuelles : territorialisation de l'influence d'autorités «traditionnelles» (chefferies et maîtrises de terre, autorités religieuses) ou «modernes» (gestion de terroir, comités divers, découpages administratifs), qui jouent à des titres divers des rôles dans la régulation (le contrôle) de l'accès aux ressources naturelles et donnent naissance par leurs imbrications à des chevauchements générateurs d'incertitudes et de recompositions (en interaction avec l'insertion dans des réseaux non territorialisés et les politiques des appartenances) voilà à quoi se résume la situation foncière dans les plantations de la C.O.C.

La question de la territorialisation ne doit bien sûr pas être réduite aux formes étatiques d'ancrage local et territorial, elle doit traiter des autres formes de maîtrise territoriale, maîtrises coutumières liées à des cultes de la terre (Jacob, 2001) ou territoires lignagers exprimant des formes spécifiques de mobilité (Breusers, 1999). Les maîtrises foncières «coutumières» expriment des histoires spécifiques du peuplement d'une région, elles organisent le lien paradoxal entre mobilité, contrôle des hommes et accès aux ressources foncières.

L'identité quant à elle est un récit, une construction pouvant s'élaborer à plusieurs échelles. Il s'agit de l'une des composantes essentielles des pratiques et des représentations de tout individu, mais aussi de toute idéologie collective. L'Ecuyer R. (1994) pense que c'est d'abord un phénomène psycho-social, participant de l'image que tout individu bâtit de lui-même. Elle renvoie à la notion de « soi » c'est-à-dire à l'ensemble des caractéristiques et des valeurs que la personne s'attribue et reconnait comme faisant partie d'elle-même. Guy Di Méo (2002), l'identité se nourrit de l'intériorisation par l'individu des valeurs, des idéaux et des normes propres à la société à laquelle il appartient. Elle reflète le statut personnel qu'il incorpore au gré de son expérience social.

A la C.O.C, le sentiment d'appartenance à la terre, du peuple Bamoun est très fort. De ce sentiment, se dégagé une autre idée car le problème Bamiléké'' va au-delà des seuls soucis d'appropriation foncière dans les plantations coloniales en général et de la C.O.C en particulier, mieux dans la localité de Foumbot et plus précisément sur la rive gauche du fleuve Noun. Les populations Bamiléké installées sur ces terres ont tout récemment demandé

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l'instauration des chefferies traditionnelles de premier degré, ce qui signifie des chefs traditionnels de premier degré au même titre que le sultan roi des Bamoun. Ils représentent pour la plupart d'entre eux les premiers ouvriers installés par les colons français, les migrants qui avaient été installés par les Nji Ngwen et qui plus tard ont acquis des terres. La nouvelle ne s'est pas fait attendre car en 2013, les populations Bamouns de la localité de Foumbot, ont organisé des expéditions afin de chasser les étrangers Bamiléké installées sur la rive gauche du Noun, de leurs terres. Conséquences, des pertes en vies humaines. A cet effet, le gouvernement camerounais afin d'éviter des affrontements entre les deux ethnies Bamouns et Bamilékés, par le biais du MINATD avait désigné une commission d'enquête baptisée Commission ENGOULOU afin de s'enquérir de la situation et de pouvoir résoudre le problème, mais jusqu'à nos jours rien de tout cela n'a eu véritablement de suite. En effet, la Commission ENGOULOU avait pour but de rendre dans l'intervalle allant de un à six mois, un rapport des constats faits sur le terrain, mais jusqu'ici, les populations Bamilékés encore présentes sur la rive gauche du Noun, vivent dans la peur et la terreur de se voir exproprier leurs terres du jour au lendemain car l'on attend toujours les résolutions du rapport de cette commission.

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