2. Histoire de taekwondo :
Revenons à la source et passons en revue l'histoire de
ce sport devenu désormais planétaire. D'abord, le terme de
Taekwondo : tae signifie pied, kwon
signifie poing, et do signifie discipline. Il
s'agit donc d'un art martial n'utilisant que les quatre membres du corps
humain, l'âme et l'esprit. Les coréens pratiquèrent
très tôt différents art martiaux aussi bien comme sport que
comme technique d'autodéfense. Ces arts martiaux ressemblant au
Taekwondo contemporain remontent au royaume Koguryo (37 av. notre
ère - 668). La peinture murale d'une tombe construite à
l'époque (maintenant en République populaire démocratique
de Corée) montre deux jeunes hommes combattant dans des positions de
base. Des découvertes datant du royaume Paikche (18 av. notre ère
encourageaient surtout les combats à main nue. Les arts martiaux
atteignirent leur apogée durant le royaume Silla (57 av. notre
ère - 935), qui unifia la péninsule coréenne en 668,
notamment grâce au Hwarangdo, organisation militaire,
éducatives et sociale regroupant des jeunes de sang noble, appelé
Hwarang. Les chevaliers de cette caste établie par le Roi
Chinhung étaient dévoués corps et âme à
leur pays. L'esprit martial du Hwarangdo devint la racine de la force
nationale et morale de l'ère Silla et persiste aujourd'hui
même dans les bases philosophiques du Taekwondo contemporain et
des académies militaires des trois armes. Leur code de l'honneur dictait
un dévouement sans condition au pays, la piété filiale,
une fidélité infaillible envers les amis, la bravoure dans les
batailles et la sagesse dans le recours à la violence ou le combat
à mort. Comprendre cette philosophie est indispensable si l'on veut
apprendre les arts martiaux traditionnels de Corée. Durant la dynastie
Koryo (918-1392), l'étude du combat à main nue atteignit
une telle popularité que les rois de la dynastie avaient promu de grands
combats annuels, les soo-bakgi, organisés par les grands
maîtres de l'époque qui établissaient les règles
afin de préserver les valeurs sportives et martiales. Hélas, les
arts martiaux nationaux connurent une période d'obscurantisme sous la
dynastie de Chosun (1392-1910) qui adopta le confucianisme dont les
principes accordaient la préférence à la plume sur
l'épée. Seule, le Roi Chong-jo eut un
intérêt pour les arts martiaux et en 1790, suffisant pour ordonner
l'élaboration d'un ouvrage officiel sur tous les arts martiaux alors
existant en Corée. Un chapitre de cette oeuvre traitant du combat
à main nue sert actuellement de référence pour
l'entraînement du Taekwondo. L'occupation nipponne (1910-1945)
porta encore plus atteinte aux arts martiaux coréens : le gouvernement
colonialiste avait banni toute activité culturelle coréenne, dans
le but de détruire le patrimoine culturelle coréen. Mais arts
martiaux continuèrent à être pratiqués en secret
comme l'expression d'une rébellion silencieuse contre la
répression japonaise. Après la libération, les
maîtres de ces disciplines se réunirent et créèrent
un seul art martial : le Taekwondo.
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