WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Etude géographique de la sécurité alimentaire dans le nord-ouest de la côte d'Ivoire.

( Télécharger le fichier original )
par Mamadou KONE
Université Felix Houphouët Boigny - Diplome dà¢â‚¬â„¢Etude Approfondi 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3-2-Les causes de la sous alimentation

Au vu de tout ce qui précède, on peut dire que l'image de la famine et de la sous-alimentation colle à l'Afrique selon Cambrezy et Janin (2003). L'une et l'autre semblent sévir partout, depuis des siècles, touchant les populations physiologiquement les plus vulnérables, victimes des conflits, soumises aux aléas climatiques. Pourtant, l'insécurité alimentaire n'est pas un phénomène sans cause. Elle procède d'un enchainement de circonstances. Les causes sont multiples selon les espaces géographiques et les sociétés considérées. Ainsi dans un milieu faiblement artificialisé les aléas naturels jouent un rôle très important. Un agriculteur sahélien sera particulièrement attentif au début des pluies qui lui permettent de semer au moment le plus propice. En revanche, en économie de plantation, un petit planteur de cacao reste désarmé et démuni pour faire face à une rupture d'approvisionnement en intrants ou une baisse du prix d'achat. Hormis les risques climatiques ayant une incidence directe sur la production agricole, toutes les autres variables découlent plus ou moins de la médiation humaine. Abordant le cas ivoirien, Janin (2008) indique que dans le milieu rural où la sécurité alimentaire est largement tributaire de la production agricole, paraît fortement lié aux modes de conduite de l'exploitation. Ce sont les arbitrages opérés entre dépenses de consommation, investissements sociaux ou productifs, la marchandisation plus ou moins importante des récoltes et la capacité à générer des revenus complémentaires qui en constituent les éléments clés. Toutefois, même si elle est générée à l'échelle du ménage la vulnérabilité au risque diffère d'un individu à l'autre en fonction des droits potentiels ou effectifs dont il dispose sur les facteurs de ressources et les ressources elles mêmes. Dans les milieux urbains, c'est l'absence de revenus adéquats qui revient le plus souvent. Aussi les ruptures de stocks, la ruée populaire vers les magasins et la montée soudaine et incontrôlée des prix sont-elles quelques manifestations tangibles d'une situation qui prend parfois des allures de crises (Douka. M, 1981). Ainsi la faim et la sous-alimentation découle de plusieurs éléments.

3-3-La situation alimentaire en Côte d'Ivoire

La demande ivoirienne des céréales a beaucoup évolué au cours des trente dernières années en rapport avec trois facteurs essentiels : l'augmentation très rapide de population, accroissement qui s'accompagne de profondes mutations du peuplement et corrélativement des habitudes alimentaires, la demande de l'industrie agro-alimentaire en pleine expansion en dépit de la crise, et la demande pour l'alimentation animale (Soulé, B. Gansari, S. 2010). Cela a conduit à l'analyse de la situation alimentaire de la Côte d'Ivoire. Elle a aboutit à un bilan alimentaire déficitaire matérialisé par un niveau très élevé des importations de céréales (riz, blé) et de produits carnés (viande, lait, poisson). Ces importations alimentaires sont la base d'une hémorragie de devises pour le pays et constituent un frein au développement de la production nationale. En ce qui concerne les produits végétaux de base, et à l'exception du riz qui connaît un déficit chronique, la Côte d'Ivoire produit largement ce qu'elle consomme. Ainsi, malgré l'apparente disponibilité alimentaire, la Côte d'Ivoire n'est pas épargnée par la malnutrition. La sécurité alimentaire dans les villes est reconnue comme un enjeu de développement. A cet effet, elle se trouve au coeur des préoccupations des politiques. Bien que des avancées aient été réalisées dans le processus de l'autosuffisance alimentaire en Côte d'Ivoire, la disponibilité des produits vivriers dans les centres urbains n'est pas toujours garantie (Bikpo, C. Nassa, D. 2011). Un enfant de moins de cinq ans sur trois souffre d'une malnutrition chronique ou de retard de croissance. Plus de 600 000 personnes sont dans une situation d'insécurité alimentaire, soit 9% des ménages ruraux tandis qu'environ 20% des ménages ruraux sont dans une situation de risque élevé d'insécurité alimentaire, c'est-à-dire qu'elles sont dans la limite de tomber dans l'insécurité alimentaire (CILSS, 2008). La situation est préoccupante; en effet, le déficit alimentaire constaté devrait s'aggraver avec l'urbanisation croissante (+5,3% par an), si aucune action vigoureuse n'est menée pour extérioriser un potentiel productif largement sous-exploité (FAO, UEMOA, 2002). En 1965, on comptait 3 ruraux pour un urbain; en 1990, il n'y a plus que 1,5 rural pour un urbain; et en 2010 il y'a 60% d'urbains pour 40% de ruraux. Or malgré l'évolution globale du pays, le système vivrier demeure largement extensif et à faible productivité. Ainsi dans une étude menée par le PAM et la FAO en 2009, il ressort qu'environ 12,6% des ménages ruraux souffrent d'insécurité alimentaire. Même si globalement le niveau d'insécurité alimentaire sévère reste faible (2,5%), l'insécurité alimentaire modérée touche 10,1% des ménages. Cette configuration des résultats montre qu'une frange importante de la population vit dans une situation de précarité alimentaire et pourrait rapidement sombrer dans une situation d'insécurité alimentaire sévère en cas de choc même léger qui affecterait leurs moyens de subsistance. De façon spatiale, elle est persistante dans le Nord, l'Ouest et le Centre-Ouest. Ainsi au regard de ces éléments la situation au niveau du Nord-Ouest reste indéterminée car les auteurs n'ont donnés aucun élément de réponse sur le niveau de sécurité alimentaire de cette région.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore