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Etude géographique de la sécurité alimentaire dans le nord-ouest de la côte d'Ivoire.

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par Mamadou KONE
Université Felix Houphouët Boigny - Diplome dà¢â‚¬â„¢Etude Approfondi 2009
  

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3-La situation alimentaire en Afrique

La plupart des pays africains sont confrontés à une série de défis résultant de la combinaison de la pauvreté monétaire, de l'importance des postes alimentaires dans les budgets des ménages, d'une dépendance très élevée aux importations pour l'alimentation et pour l'approvisionnement en énergie fossile, de la faiblesse des performances de l'agriculture et des capacités institutionnelles. Ce faisceau de défis les expose à des aléas élevés d'insécurité alimentaire. De ce fait, la faim et la sous-alimentation sont une source permanente de préoccupation sur tout le continent, en particulier en Afrique subsaharienne

3-1-La situation nutritionnelle et l'insécurité alimentaire

Dans une étude, la FAO, (2008), a estimé le nombre de personnes souffrant de la faim chronique (sous-alimentation) dans le monde entier à 923 millions en 2007. Ce nombre a connu une augmentation de 75 millions selon l'organisation par rapport à 2003-2005. Dans une autre étude effectuée en 2008, elle identifie les grandes régions du monde de la sous-alimentation. Ainsi, de cette analyse, il ressort que la région d'Afrique subsaharienne arrive avec 212 millions de sous-alimentés après la région Asie Pacifique qui se taille le nombre de 544 millions de personnes. La FAO s'inquiète de l'avancée de la faim dans le monde. Le problème de la faim en Afrique doit être vu sous deux angles: le long et le court terme. Dans le long terme les populations pauvres ont des revenus limités et ne peuvent pas acheter ou produire, de manière continue, la quantité et la qualité d'aliments nécessaires pour garantir une bonne santé. Cette condition chronique est mieux mesurée par un indicateur appelé «retard de croissance», défini comme la taille d'un enfant par rapport à la taille normale d'un enfant de son âge. En Afrique Sub-saharienne, le pourcentage d'enfants qui souffre d'une croissance retardée varie entre 15% et 45%, même dans les pays qui ne sont ni en guerre et qui ne traversent pas de période de sécheresse. Ceci indique que dans le long terme un grand nombre d'enfants sont physiquement et mentalement sous-développés à cause d'un régime alimentaire insuffisant. D'autre part, l'insécurité alimentaire à court-terme, souvent le résultat de crises ou de pénuries alimentaires saisonnières, est mesurée par un indicateur appelé «amincissement» ou le poids d'un enfant par rapport à sa taille. Le pourcentage d'enfants amincis et qui ainsi courent des risques sérieux de malnutrition à court terme, généralement varie entre 5% et 10% dans des pays sub-sahariens qui ne sont pas en crise. Aussi, le progrès dans la réduction de la malnutrition a été inégal; le niveau de l'amincissement est entrain de croître dans presque chaque pays, et le niveau du retard de croissance est entrain de baisser dans la moitié des pays et de croître dans l'autre moitie. Ainsi, Hacquemand (2008) dans une étude présentée au conseil économique et social français estimait que la prévalence de la faim en Afrique est très disproportionnée en comparaison au reste du monde. Avec seulement 11% de la population du monde, le sous continent abrite cependant 25% du total de personnes sous-alimentées en 2003-2005. Ainsi, à 18% en 2003-2005, la proportion de personnes sous-alimentées sur le continent est bien au dessus de la moyenne mondiale (13%) et 2 point au dessus de la moyenne du monde en voie de développement (FAO, 2010). C'est dire alors combien de fois l'Afrique doit consentir des efforts pour éradiquer la faim sur son sol. Hacquemand poursuit pour dire que la faim est marginale en termes de proportion en Afrique du Nord et est estimé à moins de 5%. La prédominance de la faim est en Afrique subsaharienne avec 30%, presque le double de la moyenne du monde en voie de développement. Dépeindant le tableau alimentaire, Cambrezy et Janin (2003) pensent que nombre de sous-alimentés risque d'être multiplié par deux en Afrique passant de 175 à 300 millions avec des disparités régionales extrêmement fortes. Ces auteurs soulignent une insuffisance de la qualité nutritionnelle. L'explication selon de nombreux experts tient à la crise alimentaire et la crise économique qui se sont suivies et qui ont fait plonger un grand nombre d'individus vulnérables dans la sous -alimentation. Mais cette explication reste partielle car le fléau de la faim était déjà en progression avant l'avènement de ces deux crises consécutives (FAO ; PAM, 2009). Les causalités des inégalités alimentaires relèvent davantage des spéculateurs et des marchands que des simples facteurs climatiques et physiques. La crise alimentaire de 2008 ne donne que trop raison à cet adage (Farid, 2009). C'est ainsi qu'on a vu que lors du premier semestre de l'année 2008, de multiples violences sont apparues dans de nombreuses grandes villes d'Afrique, elles étaient consécutives à une flambée des prix alimentaires; il s'agit de ce qui fut appelé, les émeutes de la faim, notion ne faisant cependant pas l'unanimité (Delcourt, 2008). La notion d'émeutes de la faim recoupe dans la réalité des situations extrêmement diverses qui sont difficilement assimilables (Bonnecase, 2010). Ces divers évènements et les revendications en découlant dépendaient avant tout de contextes nationaux et beaucoup de manifestations ont adopté un caractère clairement anti-gouvernemental. Malgré cette diversité de revendications, il est possible d'en dégager une tendance générale, à savoir un ras-le-bol général contre la vie chère (Delcourt, 2008). Face à ces débordements pouvant déstabiliser le pouvoir en place, beaucoup de gouvernements ont adopté rapidement des mesures d'urgence. Ces mesures se sont attaquées avant tout aux conséquences des problèmes et non aux causes et ont été dirigées principalement vers les centres urbains. Bien que ces `émeutes de la faim' aient émané dans leur totalité de grandes villes du Sud, elles ne doivent pas occulter le fait que la plupart des personnes souffrant de sous-alimentation sont des paysans. Du point de vue géopolitique, Cambrezy et Janin situent les sous-alimentés dans les pays en voie de développement. Au niveau de la répartition au sein des sociétés, il est intéressant de noter que les paysans sans revenus suffisants et vivant d'une agriculture de subsistance, constituent la moitié des personnes souffrant de la faim en Afrique. 20% sont constitués par des travailleurs agricoles souvent saisonniers; les pêcheurs artisans, les personnes vivants d'une activité pastorale et les personnes vivants de produits de la foret constituent 10%. Quant aux pauvres urbains De Schutter,O (2010), donne une proportion de 20% des personnes sous-alimentées mais leur pourcentage croit rapidement.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon