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La cour africaine des droits de l'homme et des peuples entre originalités et incertitudes.

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par Mamadou Alpha Kokouma DIALLO
Angers  - Master 1 Droit international et européen 2015
  

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CONCLUSION

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L'étude de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples a révélé que ce premier organe juridictionnel de protection des droits de l'homme sur le continent africain fait face à de nombreuses difficultés. Le Protocole de Ouagadougou créant la Cour ne permet notamment pas aux individus et aux ONG de saisir directement cette dernière et le nombre d'Etats ayant souscrit à la déclaration d'acceptation de la compétence de la Cour est dérisoire. Et la multiplication des juridictions compétentes en matière de droits de l'homme en Afrique risque d'être un frein à son effectivité. Aussi, de nos jours vingt quatre (24) Etats africains n'ont toujours pas ratifié ce Protocole. Néanmoins, il convient d'être nuancé : la création de la Cour africaine est sans doute, malgré tout, l'une des avancées les plus significatives dans l'histoire de la protection des droits de l'homme en Afrique. Ensuite, la compétence surtout matérielle très large de la Cour africaine et son indépendance font d'elle une véritable juridiction avec une certaine originalité.

Les principales difficultés auxquelles est confrontée la Cour pouvaient être corrigées notamment lors de l'adoption du Protocole de Sharm el-Sheikh fusionnant la Cour de justice de l'UA à l'actuelle Cour ou lors de la révision de ce Protocole à Malabo. Mais au lieu de corriger les limites en permettant notamment aux individus et aux ONG d'accéder directement à la Cour pour faire valoir leurs droits, l'UA a décidé de réduire la Cour en une Section de la future Cour unique, à réduire le nombre de juges et à maintenir l'exigence de la déclaration facultative d'acceptation de la compétence de la Cour unique. La création d'une Cour unique n'est pas mauvaise en soi. En revanche, bien que la Section des droits de l'homme et des peuples de la Cour unique héritera de l'étendue de la Compétence de l'actuelle Cour, une reforme du Protocole de cette Cour unique est encore nécessaire et toujours possible. Une telle reforme aura le mérite de corriger toutes les insuffisances et faiblesses afin que la Section des droits de l'homme de la future Cour puisse être réellement efficace et incitative pour garantir la règne de la démocratie, de l'Etat de droit et des droits de l'homme en Afrique.

Finalement, on peut affirmer que la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples est au-delà de son caractère juridictionnel, un véritable instrument dissuasif. Grâce à la Cour, l'Afrique a contribué à l'universalisation des droits de l'homme et à la promotion du Droit international des droits de l'homme en rejoignant l'Europe et l'Amérique. Sur le plan

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politique, par la création de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples, l'Afrique a acquis désormais une véritable légitimité même s'il reste encore du chemin à parcourir.

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