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Le système financier face au développement économique de la RDC de 1980 à  2013. Quelle efficacité du système financier ?

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par Justin ABUDI
Université Catholique du Congo - Licence 2016
  

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I.2.2. généralités sur la croissance économiques

I.2.2.1. Phénomène de la croissance

François PERROUX définit la croissance comme un processus continu et soutenu d'élévation de la production réelle d'un pays dans le temps. Au-delàs d'une variation quantitative de la production agrégée des biens et services, plusieurs auteurs font intervenir les aspects démographiques dans la croissance économique, la définissant comme une augmentation quantitative du produit net par tête dans un pays au cours d'une période donnée.

A) Mesure de la croissance

Pour mesurer les performances d'une économie dans le temps, on se rapporte à la variation de son produit intérieur brut(PIB). Ainsi, le taux de croissance du PIB, est l'indicateur qui permet d'apprécier les performances d'une économie ou de comparer ses performances à celles d'autres économies. Mais, étant donné que la variation du PIB nominal est tributaire non seulement de la variation quantitative de la production mais également de la variation des prix, les économistes préfèrent recourir au PIB réel, qui ne tient compte que de la quantité produite, pour mesurer la croissance de l'économie.

B) Les déterminants de la croissance

Selon l'école classique, à l'origine de la croissance se trouve l'accumulation du capital. Les capitalistes réinvestissent le surplus de leur production dans des projets productifs qui favorise l'essor du capital. Les postkeynésiens HARROD et DOMAR pensent que c'est le rapport entre le taux d'épargne et le coefficient du capital qui est la source de la croissance. Et plus tard, SOLOW a renchéri cette idée en situant les sources de la croissance en l'épargne qui permet de financer l'investissement qui est déterminant pour la formation du capital, au progrès technique et à la croissance démographique.

De nos jours, il convient de savoir qu'en dehors de ces facteurs cités ci-haut, plusieurs travaux ont révélé d'autres sources de la croissance basées sur des facteurs non quantitatifs tels que la gouvernance, la stabilité politique, la qualité des institutions... qui par moment agissent de manière moins négligeable sur l'environnement et la qualité de la croissance. Nous verrons dans le détail, au deuxième chapitre, les différentes théories qui insistent sur l'implication des éléments du système financier, tels que détaillés ci-haut, à l'accumulation, à la croissance et au développement économique.

I.2.2.2. Croissance, transformation et bien-être

1. Croissance et transformation

La révolution industrielle constitue pour beaucoup la clé de voute du progrès technologique et économique que connaissent la majeure partie des états du nord. Elle est le sort des grandes recherches consenties par les pays du nord et dont une croissance régulièrement soutenue a été le résultat. Certains auteurs considérant que la croissance économique s'auto-génère soutiennent l'hypothèse de « industrie industrialisante » pour expliquer que la croissance économique peut devenir génératrice du progrès dans la mesure où l'industrie pourrait en elle-même produire d'autres industries. On voit ainsi dans la croissance économique une production capable d'attirer davantage de production.

Une industrie qui fabrique de tracteurs, par exemple, produit dans sa chaine des valeurs d'éventuelles industries agricoles et de même un agriculteur des maïs inciterait un éventuel investisseur à démarrer une usine de fabrication de la bière si une autre industrie pourrait produire et lui fournir des équipements dédiés à la fabrication de la bière. La croissance économique doit en principe changer, à chaque fois qu'elle se présente, le paysage du tissu économique et la structure économique d'un pays ou d'une région.

Rober Barro [1990] mettant le capital public au centre du développement économique soutient l'idée selon laquelle les dépenses publiques en capital constituent un véritable moteur de croissance et du bien-être. Il considère que l'aménagement des routes et infrastructures communes, le transport en commun, les réseaux de télécommunication, les écoles et hôpitaux nécessitent des lourds investissements qui ne peuvent être assurés que par le pouvoir public. En soi ces infrastructures, non seulement transforment le paysage du pays et sa structure économique, mais accélèrent également la croissance économique. Or une économie qui connait une bonne croissance fournira suffisamment des ressources, en termes d'impôt, à l'Etat qui en a besoin pour financer davantage les dépenses publiques en investissement. Rappelons que la RDC connait un rythme de croissance positif depuis 2002 jusqu'à ce jour.

Nous voyons au travers de cette réflexion le rôle combien important que joue l'Etat dans le processus de croissance et de développement. La croissance en elle-même est capable de beaucoup de bonnes choses, si seulement elle est bien entretenue.

2. Croissance et bien-être

La croissance ne doit pas être adorée pour elle-même. Ses mérites découlent de sa capacité à améliorer le niveau de vie des personnes ou à réduire la pauvreté. Cela est rendu possible lorsqu'elle se fait accompagner d'une bonne répartition des revenus issus de la production.

L'incidence de la pauvreté correspond à la fraction des pauvres dans l'effectif de la population et l'une des finalités de la croissance économique serait de la réduire. En effet, une croissance de qualité devrait premièrement se traduire par une réduction du nombre de personnes vivant en deçà du seuil de pauvreté, car elle suppose un accroissement du revenu moyen ou du revenu par habitant. Mais il faudrait également que la croissance soit accompagnée d'une bonne redistribution ou répartition de ses fruits entre les différents participants à l'activité économique. Une question ayant beaucoup retenu l'attention des économistes et praticiens du développement est celle du degré de dépendance entre croissance économique et distribution de revenus. Bourguignon décompose la distribution de revenus en deux effets : effet de croissance et effet distributionnel. Le premier effet se manifeste par un changement proportionnel dans le revenu, la distribution n'ayant pas changé, et le deuxième se traduit par un changement de distribution du revenu relatif qui ne dépend pas du revenu moyen.19(*)

Une large partie de la littérature contemporaine soutient que le bien-être croît avec le revenu réel, tant pour les individus que pour les nations. La théorie microéconomique du comportement du consommateur postule que la satisfaction des individus est une fonction croissante de leurs possibilités de consommation. La théorie macroéconomique postule que la consommation, tant privée que publique, détermine généralement les niveaux de bien-être dont peut jouir la population du pays et que l'objectif de croissance concerne le bien-être futur des nations. En pratique, comme le degré de satisfaction des préférences individuelles ne peut pas être directement observé, toute évaluation du bien-être doit reposer sur des approximations. L'approximation la plus fréquente est le revenu réel : en ce qui concerne les individus, le revenu réel contraint la capacité de consommation ; au niveau d'une nation, la production des biens de consommation et d'investissement contribue au bien-être présent et futur des individus.

Rendre la croissance plus favorable aux pauvres nécessite des politiques axées directement sur la répartition des revenus. Il s'observe que dans les pays en développement, particulièrement en Afrique subsaharienne, les gouvernements mettent souvent en oeuvre des politiques imparfaites en faveur des riches, ce qui contribue à maintenir, voire à accentuer, les inégalités entre les groupes sociaux.

A la suite des travaux d'Armatya Sen, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a mis au point, depuis 1990, un Indicateur du développement humain (IDH) qui adjoint au PIB deux indices de qualité de vie : la longévité (espérance de vie) et l'éducation (taux de scolarisation). L'OCDE acte les multiples raisons pour lesquelles le revenu réel n'offre qu'une approche très biaisée du bien-être. Un surcroît de PIB par habitant, à partir d'un niveau déjà élevé, peut avoir un effet décroissant sur le bien-être. D'aucuns estiment cependant que l'indicateur de bien-être le moins imparfait reste le PIB par habitant.

* 19 NSHUE Mbo M, A. ;  « Macroéconomie de long terme : la croissance économique », Note de cours, UPC-FASE 1ère licence, 2010, p.12

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault