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Les réseaux sociaux. Un outil de (re)positionnement pour les musées?

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par Bénédicte Fantin
Neoma Business School - Master Grande Ecole 2016
  

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E) Réseaux sociaux et mise en réseau de musées

Outre les avantages en termes de visibilité en ligne, les réseaux sociaux sont un outil permettant d'affirmer ou de réaffirmer l'identité du musée, ses missions et de « montrer ses réseaux » (« Guide pratique », s. d.). Cette notion nous intéresse particulièrement car notre étude de cas portera sur le

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positionnement sur les réseaux sociaux d'un regroupement de différents musées sous une même identité. Dans un tel contexte, quoi de mieux qu'un réseau social pour communiquer sur cette notion de « réseau »?

a) La création d'effets de synergie pour une visibilité accrue

Eva Venancio, Community manager au MNHN, souligne l'intérêt des réseaux sociaux pour asseoir un positionnement multi-sites. Rappelons-le, le MNHN comprend douze sites en France. Il s'agit donc « d'essayer de faire comprendre que tous ces sites éparpillés en France, c'est le Muséum national d'Histoire naturelle. Donc on essaie de réinjecter du Muséum sur les comptes des sites, ça signifie parfois partager une info du Muséum, et puis pour le Muséum ça veut dire partager les posts de tous les sites présents sur les réseaux sociaux. Cela permet de créer une espèce de fil rouge (...) Les gens de manière générale savent ce que c'est que le MNHN, c'est associé à la recherche, aux squelettes de dinosaures, c'est la Grande Galerie de l'Evolution donc on a beaucoup de fans sur le Muséum, on en a moins sur le Musée de l'Homme donc ça permet de booster la visibilité des autres sites, de toucher plus de publics » (Eva Venancio, 2016). Le MNHN souhaite tirer parti des réseaux sociaux pour créer des effets de synergie, c'est-à-dire de profiter de la notoriété du MNHN - notoriété qui se mesure en termes quantitatifs sur les réseaux sociaux : nombre de fans, de followers, etc. - pour augmenter la visibilité de ses autres sites, moins connus du grand public. L'image des musées plus confidentiels (Arboretum de Chèvreloup, Harmas Jean-Henri Fabre, etc.) bénéficierait ainsi de la notoriété spontanée du MNHN. Cela n'empêche pas chaque musée d'avoir sa propre ligne éditoriale, sa propre identité, car chaque musée a son propre public cible. La communauté du Parc Zoologique de Paris et celle du Musée de l'Homme n'est pas la même par exemple.

b) Un souci de cohérence et d'équité permanent

Toute la difficulté étant bien sûr de ne pas pâtir d'effets de dilution de l'identité du Muséum ou du musée-caution qui abriterait des musées aux identités hétéroclites et avec des animateurs de communauté aux personnalités et aux connaissances techniques différentes. Sur les réseaux sociaux du MNHN, « la cohérence est dans les visuels puisque nous produisons les vidéos, les photos, donc il y a une ligne visuelle qui est un peu la même » (Eva Venancio, 2016). Outre la cohérence visuelle, les contenus publiés sur les réseaux sociaux du MNHN répondent aux mêmes impératifs d'image. Le Muséum ayant une position d'expert - en plus de la conservation et l'exposition d'oeuvres, les activités de recherche et d'enseignement sont partie intégrante de ses missions - les contenus en ligne doivent impérativement être scientifiquement corrects pour conserver un positionnement de « qualité, d'exactitude scientifique ».

Le Centre des Monuments Nationaux (CMN) est une autre illustration de ces problématiques de réseaux. Le CMN fédère plus de cent monument nationaux aux identités très différentes tant en termes de la nature des monuments englobés (abbayes, châteaux, sites archéologiques, etc.) que de leur géographie ou leur histoire. L'ambition de la Mission Stratégie, Prospective et Numérique du CMN

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est de devenir tête de file du numérique culturel patrimonial et ce via deux moyens : mettre les publics et les non publics au centre de la stratégie numérique, et être fidèle aux valeurs de solidarité et d'entraide propres à un réseau. C'est-à-dire que les investissements dans le numérique doivent servir à l'ensemble du réseau et ne pas avantager un site en particulier (Museum Connections, 2016).

Sur les réseaux sociaux cette notion de « réseau » se traduit par une politique de formation et de coordination des community managers dispersés dans toute la France. Comme au MNHN, l'équipe digitale a des fonctions transverses afin de maintenir une cohérence sur l'ensemble de l'écosystème numérique du CMN. L'équipe de Communication digitale du CMN réalise une veille permanente pour garder un oeil sur les contenus publiés par les sites dont elle n'administre pas directement les réseaux sociaux. Cela permet à l'institution de garantir un contenu de qualité (textuel et visuel) sur tous les comptes de l'institution (Museum Connections 2016).

La création de Paris Musées en 2013, relève de cette même stratégie de mutualisation des compétences et des capitaux. La création de l'établissement public administratif entendait simplifier la gestion de quatorze musées municipaux parisiens et donner de la cohérence à cet ensemble de lieux aux identités variées. L'institution englobe aussi bien le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris que le plus confidentiel Musée Bourdelle par exemple. La création d'une identité fédératrice n'a pas vocation à gommer le positionnement de chaque musée mais bien à le valoriser, notamment sur internet, où le site et les comptes de Paris Musées servent de relais de communication aux activités des musées. L'équipe multimédia de Paris Musées a également une activité de formation afin d'autonomiser les équipes des musées dans leur prise de parole sur les réseaux sociaux. C'est notamment important pour les petits musées, peu à l'aise avec ces nouveaux outils (Mathey, Aude, 2013). Pour cela, un guide de bonnes pratiques a été rédigé pour que tous les community managers du réseau puissent bénéficier de l'expertise transversale de l'équipe multimédia. Les équipes des musées, familiarisées avec ces nouveaux outils, peuvent ainsi les utiliser dans un cadre événementiel, qui nécessite davantage de réactivité et d'efficacité. Lors de la Nuit des musées par exemple, une équipe mobile de six personnes formées pour l'occasion à l'utilisation de Twitter, relayait en direct le déroulement de la nuit (Rapport d'activité Paris Musées, 2014).

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