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L'esthétique du titre de fiction sérielle, vers un système scriptovisuel du genre narratif.

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par Morgane LONGUEPEE
Sciences du langage, de là¢â‚¬â„¢information et de la communication de Limoges - Master 1 Sémiotique et Stratégies 2015
  

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3.2. ANALYSE DE CORPUS FILMIQUE POLICIER

Les sous-catégories du genre policier évoquées sont répertoriées à partir de trois transformations du schéma narratif. Tout d`abord, la modification de l'élément initial. En effet, si l`intrigue démarre par la représentation du crime, du coupable ou de la société le sous-genre ne sera pas la même. Autre transformation possible ; la hiérarchie des informations. Lorsque l`on décide de mettre au premier plan telle ou telle étape du processus policier, le sous-genre mettra en avant le ou les protagonistes en rapport avec l`étape en question. Enfin, la multiplication des éléments est également déterminante. En multipliant les victimes, par exemple, on aboutit aux romans mettant en scène un serial killer. En multipliant les coupables, on obtient un crime collectif et une brigade spécialisée comme un groupe de profileurs. Nous allons tenter de constituer un corpus à même de représenter chacune de ces sous-catégories du genre policier afin d`analyser leurs identités visuelles.

71 T. TODOROV, « Typologie du roman policier », Poétique de la prose, Paris, Seuil, 1980, p. 17.

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3.2.1. LE GENRE POLICIER À

ÉNIGME ILLUSTRÉ PAR LA

FICTION SÉRIELLE THE

MENTALIST

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Le genre policier à énigme illustré par la fiction sérielle The Mentalist

The mentalist est une série télévisée américaine créée par Bruno Heller, diffusée depuis 2008. Cette fiction raconte les enquêtes de l'unité des crimes majeurs du California Bureau of Investigation (CBI), dirigée par Teresa Lisbon. Celle-ci travaille en étroite collaboration avec Patrick Jane, consultant doté de facultés de mentalisme. Il possède un savoir-faire aguerri en matière de psychologie. Hypnose, prestidigitation ou encore manipulation, l`ensemble de ses talents font de lui un mentaliste dont le sens de déduction est très efficace et très utile aux enquêtes du CBI. Cependant, celui-ci a d`abord exercé ses talents en tant que voyant, une expérience qui lui a également permis d'acquérir des connaissances pointues en matière d'analyse psychologique. À cette occasion, il s`est attiré les foudres d`un tueur en série en l`humiliant sur un plateau de télévision. Ce tueur se fait appeler « John le Rouge », un surnom qui fait écho à sa signature qui n`est autre qu`un smiley sur un mur peint du sang de ses victimes. L`intrigue démarre à ce point précis, lorsque le tueur en série décide de donner une leçon à Patrick Jane en décimant sa famille.

Plan de l'expression

Sur le plan de l`expression, la typographie de la série télévisée présente des caractères géométriques et linéaires, sans empattements semblables à la police Helvetica Neue Medium. Helvetica, une police qui porte des valeurs de modernisme et d`efficacité en termes de lisibilité. Comme évoqué précédemment, l`Helvetica fut créée dans la finalité d`obtenir un caractère en adéquation avec l`époque de sa création. 1957 est une époque moderne, dont les pratiques et les modes de vie sont en pleine progression.

Par ailleurs, un élément iconique de forme rectangulaire encadre le nom « mentalist » et met ainsi de côté l`article défini « the ». En matière de choix chromatique, la couleur utilisée met d`autant plus en avant le mentaliste. En effet, le rouge vient servir la thématique fictionnelle par divers moyens ; le rouge, une couleur riche en connotation selon Michel Pastoureau72. Cette couleur établit donc des interprétations plurielles, elle permet de faire ressortir le texte et de le mettre en avant en l`avançant au premier plan ce qui optimise la visibilité. Une visibilité doublée d`une lisibilité établie par le choix de la police. D`autre part, le rouge fait référence à la trame narrative qui gravite autour de la traque du tueur en série John le rouge.

72 M. PASTOUREAU, Dictionnaire des couleurs de notre temps, Bonneton, Paris, 1999, p. 189-193.

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Le genre policier à énigme illustré par la fiction sérielle The Mentalist

Plan du contenu

Sur le plan du contenu, l`utilisation de la police Helvetica concède une sorte de valorisation au message. En effet, l`identité visuelle de la série télévisée reflète une forme d`avancée et de modernisme dans l`illusion référentielle73. Le mentalisme est un terme nouveau à l`époque de la diffusion de la série, une capacité inconnue et impressionnante qui est mise en lumière par la fiction.

La forme rectangulaire tend à promouvoir la capacité de mentalisme de Patrick Jane. Cette mise en forme d`encadrement du terme « mentalist » est semblable à un tampon, « approuvé », ici, on vient confirmer les qualités professionnelles de Patrick Jane, et par conséquent l`efficacité de la fiction. En effet, la symbolique de la forme rectangulaire s`apparente à la construction humaine et évoque une réflexion cartésienne. Cette mention encadrée possède une fonction référentielle qui d`après Jakobson, permet de centrer le message sur le contexte « ce qu'on appelle aussi, dans une terminologie quelque peu ambiguë, le référent »74. La fonction référentielle, contrairement à toutes les autres, « ne fait pas l'objet d'une présentation détaillée et semble aller de soi »75.

Niveau fonctionnel

La stratégie illustrée par cette typographie est de mettre en avant le détective et ses capacités propres. En effet, The mentalist tient du registre de la fiction à enquête, du récit à énigme. Cette typologie du genre policier implique deux versions de l`histoire, l`une racontant le crime et ce qui y a conduit et l`autre illustrant la reconstitution et le cheminement de l`enquête ; comme dans d`autres séries policières telles que Elementary76 ou encore Lie to me77 qui centre la narration sur les capacités et le caractère du détective. La typographie de The mentalist relève de l`enjeu pragmatique puisque l`on souhaite tout d`abord justifier, voire même approuver les qualités professionnelles du protagoniste Patrick Jane. Affirmer l`efficacité de celui-ci revient à affirmer la réussite de l`intrigue et par conséquent de la fiction. D`autre part, nous pouvons déceler un enjeu pratique rempli par la police utilisée qui permet une visibilité optimale grâce à des formes de caractères mises au service du texte.

73 J. COURTES, Analyse sémiotique du discours de l'énoncé à l'énonciation, Paris, Hachette, 1991, p. 40-43.

74 R. JAKOBSON, Le modèle des fonctions du langage de Jakobson, Paris, Éditions de Minuit, 1963, p. 213.

75 Ibidem p 214.

76 Série télévisée qui revisite l`histoire du grand détective Sherlock Holmes.

77 Série télévisée qui vante les capacités d`un certain Cal Lightman, psychologue expert en détection de mensonges par l'analyse de « micro-expressions ».

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci