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Analyse des déterminants de l'offre du café dans la région naturelle de Kirimiro (1990-2012).

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par Jules BARANDERETSE
Université du Burundi - Licence en Economie Rurale 2014
  

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      UNIVERSITE DU BURUNDI

      s

      FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET ADMINISTRATIVES

      DEDICACE

      A ma très chère Maman,

      Analyse des déterminants de l'offre du café dans la région naturelle de KIRIMIRO (1990-2012)

      A mes Soeurs: Priscilla, Evelyne et Naomi,

      A mon frère Samson,

      A tous ceux qui me sont chers.

      Je dédie ce mémoire.

      Par

      BARANDERETSE Jules

      Sous la direction de:

      Dr. Ir. NIMENYA Nicodème

      Dr Prisca NIYUHIRE

      Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l'obtention du grade de Licencié ès sciences Economiques et Administratives.

      Option : ECONOMIE RURALE

      Bujumbura, SEPTEMBRE 2014

      DEDICACES

      A ma très chère Maman,

      A mes Soeurs: Priscilla, Evelyne et Naomi,

      A mon frère Samson,

      A tous ceux qui me sont chers.

      Je dédie ce mémoire

      REMERCIEMENTS

      Au terme de ce travail, il nous est très agréable de nous acquitter de notre dette de reconnaissance envers toutes les personnes qui, de près ou de loin, nous ont prêté mains fortes en faveur de sa réalisation.

      Qu'il nous soit permis de remercier sans détour, ni par l'esprit d'imitation, le Dr Ir NIMENYA Nicodème, professeur à la Faculté d'Agronomie et de Bio-Ingénierie(FABI) et Professeur visiteur à la FSEA qui, malgré son emploi du temps très chargé, a accepté de diriger ce travail avec compétence, abnégation et assiduité. Son zèle de travail et ses remarques scientifiques nous ont été d'une importance incommensurable dans la réalisation de ce travail de recherche.

      Qu'il trouve ici notre témoignage de gratitude.

      Nous pensons aussi à tous les professeurs de la FSEA pour avoir participé à notre formation tant morale qu'intellectuelle.

      Que nos éducateurs depuis l'école primaire jusqu'au secondaire, pour nous avoir livré leurs savoir, trouvent ici l'expression de notre profond respect. Qu'ils sachent que leurs louables efforts sont à l'abri de l'oubli.

      Nous remercions aussi nos collègues de classe depuis l'école primaire jusqu'à l'université.

      Nous aurons été d'une ingratitude sans limite en passant sous silence l'accueil chaleureux du personnel de l'ARFIC, IGEBU, DPAE GITEGA, SOGESTAL KIRIMIRO, INTERCAFE, CNAC MURIMAWISANGI, Association NSHIRAMAZINDA pour nous avoir fourni des informations précieuses.

      Enfin nous remercions vivement les familles MANIRAKIZA Charles et NDIKUMANA Bonaventure pour leur soutien tant moral que matériel.

      A tous et à chacun, nous disons merci.

      Que notre succès soit votre fierté.

      BARANDERETSE Jules

      SYMBOLES, SIGLES ET ABREVIATIONS

      0C : degré Celsius

      ABEC  : Association Burundaise des Exportateurs du Café

      ARFIC  : Autorité de Régulation de la Filière Café

      BCC : Burundi Coffee Company

      BRB : Banque de la République du Burundi

      CEE : Communauté Economique Européenne

      Cm : centimètre

      CNAC  : Confédération Nationale des Associations des Caféiculteurs

      CURDES : Centre Universitaire de Recherche et de Développement Economique

      et Social

      DPAE : Direction Provinciale de l'Agriculture et de l'Elevage

      EAC : East African Community

      Etc. : et cetera

      FABI : Faculté d'Agronomie et de Bio-Ingénierie

      Fbu : Franc burundais

      FSEA : Faculté des Sciences Economiques et Administratives

      Ha : hectare

      IDEC : Institut de Développement Economique

      IGEBU : Institut Géographique du Burundi

      Intercafé : Association interprofessionnelle du café du Burundi

      ISABU : Institut des Sciences Agronomiques du Burundi

      ISTEEBU : Institut des Statistiques et Etudes Economiques du Burundi

      Kg : kilogramme

      M : mètre

      MINAGRIE : Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage

      mm : Millimètre

      OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique

      OCIBU  : Office du Café du Burundi

      OCIRU  : Organisation des Cultures Industrielles du Ruanda-Urundi

      OIC  : Organisation Internationale du Café

      Op.cit : opera citatoe

      P.  : Page

      PAGE  : Projet d'Appui à la Gestion Economique

      PASA : Projet d'Appui aux Services Agricoles

      pH : potentiel d'Hydrogène

      PIB : Produit Intérieur Brut

      SAN : Stratégie Agricole Nationale

      SODECO : Société de Déparchage et de Conditionnement

      SOGESTAL   : Société de Gestion des Stations de Lavage

      SRD : Société Régionale de Développement

      T : Tonne

      UB : Université du Burundi

      US : United States

      Table des matières Page

      DEDICACES i

      REMERCIEMENTS ii

      SYMBOLES, SIGLES ET ABREVIATIONS ii

      LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX viii

      Liste des annexes ix

      Introduction générale 1

      1.Contexte 1

      2. Problématique 2

      4. Objectif de l'étude 4

      5. Hypothèse de travail 4

      6. Méthodologie de recherche 4

      7. Délimitation et articulation du travail 5

      CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA CULTURE DU CAFE AU BURUNDI 6

      I.0. Historique de la culture du café au Burundi 6

      I.1. Caractéristiques de la plante 7

      I.1.1. Les caractéristiques physiques 7

      I.1.2. La culture et le traitement 7

      I.1.3. Les Zones d'aptitude caféicole 8

      I.1.4. Les principales techniques culturales vulgarisées au Burundi 8

      I.2. Réformes dans la filière café 10

      I.2.1. Réformes initiales 10

      I.2.2. Réformes et redressement récents 10

      I.3. Présentation du milieu d'étude 12

      I.3.1. Localisation 12

      I.3.2. Caractéristiques physiques 12

      I.3.2.1. Relief 12

      I.3.2.2. Le Climat 13

      I.3.2.3. Les sols 13

      I.3.2.4. La végétation 14

      I.3.3. Les traits démographiques et socio-économiques 14

      I.3.3.1. La population 14

      I.3.3.2. Les ressources en force de travail 14

      I.3.3.3. La terre 15

      I.3.3.4. Les sources de revenu 15

      I.3.4. Potentialités agricoles et encadrement caféicole dans la région de KIRIMIRO 15

      I.3.4.1. Les cultures vivrières 15

      I.3.4.2. La culture du café dans le KIRIMIRO 15

      I.3.4.3. L'encadrement caféicole dans le KIRIMIRO 17

      CONCLUSION DU PREMIER CHAPITRE 19

      CHAPITRE II: LES DETERMINANTS DE L'OFFRE DU CAFE 20

      II.1. Approche théorique sur l'offre agricole 20

      II.1.1. Production et offre 20

      II.1.2. Les sources de l'offre 21

      II.1.3. L'offre dans le concret 21

      II.1.4. Les principaux déterminants de l'offre du café dans la région de KIRIMIRO 21

      II.2. L'influence du prix 22

      II.2.1. Formation des prix 22

      II.2.1.1. Evaluation des effets quantitatifs de l'impact du prix au producteur 22

      II.2.1.2. La politique des prix agricoles au Burundi 23

      II.2.1.3. La politique des prix des cultures d'exportation 23

      II.2.1.4. Les prix payés comme facteur d'incitation 23

      II.2.1.5. Le rôle des prix dans l'économie 24

      II.2.1.6. Le rôle des prix à travers les politiques des prix agricoles au Burundi 25

      II.2.2. Les réactions de l'offre agricole 25

      II.2.2.1. Considérations générales sur le modèle d'anticipation 25

      II.2.2.2. Comment réagit le planteur lorsque le prix d'achat de son café ne couvre plus les coûts de la production ? 26

      II.2.2.3. Les prix et la rentabilité des cultures 27

      II.3. Les superficies emblavées 28

      II.3.1. L'importance de la terre en agriculture 28

      II.3.2. Influence des superficies emblavées 28

      II.3.3. Problème d'extension des superficies emblavées 28

      II.4. L'influence de la pluviométrie 29

      CONCLUSION DU SECOND CHAPITRE 30

      CHAPITRE III : CADRE ANALYTIQUE 31

      III.0.Introduction 31

      III.1. Loi de l'offre : si le prix augmente, alors l'offre augmente 31

      III.1.1. Les fondements microéconomiques de la loi de l'offre 32

      III.2.Théorie de la fonction de production 32

      III.2.1. Modèle théorique de la fonction de production 33

      III.2.2. Différentes formes fonctionnelles 33

      III.2.3.Motivation du choix de la fonction de production de type Cobb-Douglas 33

      III.2.3.1.Avantages 33

      III.2.3.2.Inconvénients 33

      III.2.4. La fonction de production de type Cobb-Douglas 34

      III.2.5.Spécification de la forme fondamentale générale de la fonction Cobb-Douglas 35

      III.2.6. Application de la fonction Cobb-Douglas 35

      III.2.7.Identification des variables 35

      III.2.8. Leçons tirées des études empiriques sur les déterminants de l'offre du café............35

      CONCLUSION DU TROISIEME CHAPITRE 37

      CHAPITRE IV : ANALYSE EMPIRIQUE DES RESULTATS 38

      IV.1. Analyse de la fonction de production 38

      IV.1.1. Spécification du modèle 38

      IV.1.2. Description des données 39

      IV.2. Statistique descriptive 46

      IV.3. Analyse empirique de l'offre du café 48

      IV.3.1.Estimation des paramètres du modèle 48

      IV.3.2. Estimation statistique 48

      IV.3.2.1. Test de normalité 48

      IV.3.2.2.Test de diagnostic sur les termes d'erreur 49

      IV.3.2.3.Le test de détection de l'autocorrélation des termes d'erreur 50

      IV.4. La significativité globale des variables du modèle 51

      CONCLUSION DU QUATRIEME CHAPITRE 55

      CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS 56

      1.Conclusion 56

      2.RECOMMANDATIONS 59

      REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 60

      ANNEXES I

      LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX

      Figures Page

      Figure 1 : Evolution de la production du café cerise dans la région de KIRIMIRO 41

      Figure 2 : Evolution de la production du café cerise et les superficies emblavées dans la région de KIRIMIRO 42

      Figure 3 : Evolution de la production des cerises et des précipitations dans la région de KIRIMIRO 43

      Figure 4 : Evolution des quantités de l'urée utilisée et de la production du cafe cerise dans KIRIMIRO 44

      Figure 5 : Evolution des quantités de pesticides utilisés(en litres) 45

      Figure 6 : Evolution des prix nominaux et des prix réels au Kg du café cerise

      région de KIRIMIRO(en tonnes) 46

      Figure 7 : Evolution du prix réel au kg de café cerise et de la production du café dans la région de KIRIMIRO(en tonnes)..........................................................................................47

      Figure 8 : Evolution du prix nominal du haricot, banane et du maïs sur le marché de GITEGA 47

      Tableaux

      Tableau 1 : la statistique descriptive des variables continues du modèle 48

      Tableau 2 : Test de Normalité 49

      Tableau 3: Test de White 51

      Tableau 4: Test de Breusch-Godfrey 52

      Tableau 5 : Résultats de la régression par la méthode des Moindres Carrés Ordinaires(MCO) 54

      Liste des annexes

      Annexe 1 : prix et production du café cerise et parche, précipitation moyenne II

      Annexe 2 : superficie emblavée, quantité d'urée et de pesticide utilisés III

      Annexe 3 : Les prix des principales cultures concurrent du café dans la région de KIRIMIRO (Sur le marché de GITEGA) IV

      Annexe 4 : Evolution du prix nominal par kg de café cerise et du prix réel du café V

      Annexe 6: Questionnaire d'enquete V I

      Résumé

      La présente étude a pour but de mettre en relief les déterminants de l'offre du café dans la région naturelle de KIRIMIRO et plus spécifiquement dans les six communes les plus productrices de cette culture. Sur le plan méthodologique, le travail repose sur une combinaison d'approches qualitative et quantitative. Sur le plan qualitatif, des enquêtes microéconomiques organisées dans la zone d'étude (échantillonnage aléatoire constitué de 60 ménages à raison de dix ménages par commune) montrent que les caféiculteurs sont sensibles aux variables suivantes : prix du café, prix des cultures concurrentes du café (haricot, banane et maïs) et la quantité d'ure utilisée.

      Une analyse économétrique dérivée de la fonction de production de type Cobb-Douglas montre que les variables : le prix réel du café décalé d'une et de deux périodes, précipitations, quantité d'urée utilisée, prix de la banane de l'année en cours et décalé de deux périodes, prix du haricot et du maïs de l'année en cours, prix du maïs décalé de deux périodes ; expliquent de manière significative l'offre du café dans notre zone d'étude. A ce sujet, la gouvernance de la filière café n'a pas été omise. Ainsi, une variable dichotomique prenant la valeur 1 quand la filière était sous l'autorité de l'OCIBU et 0 sous l'autorité de l'ARFIC a été incluse dans les régresseurs. Il est attendu qu'avec l'éclatement de l'ancien OCIBU en Intercafé-Burundi (rôle opérateur) et ARFIC (rôle régulateur), les agriculteurs sont mieux positionnés pour défendre leurs intérêts. Les caféiculteurs représentés en effet à hauteur de 50% dans l'Intercafé-Burundi, pourraient assurer un meilleur partage de surplus le long de la chaine d'offre du café (CNAC ,2011). Un meilleur prix payé aux producteurs étant certes un véritable incitant à l'augmentation de la production caféicole.

      Au terme de cette étude, les variables clés qui servent de leviers sur lesquels les intervenants dans la filière café devraient jouer pour remorquer l'offre de cette culture qui rapporte plus de 80% des recettes d'exportation à l'Etat sont : le prix réel au producteur du café, les prix des cultures concurrentes du café (banane, haricot et maïs) et quantité d'urée utilisée. L'analyse économétrique montre par contre que les variables : pesticides, superficies emblavées et gouvernance de la filière café n'exercent pas d'effet significatif sur l'offre du café.

      Nous proposons aux gestionnaires de la filière café de réduire les circuits de commercialisation afin de majorer la part du surplus qui revient aux producteurs et de tenir en considération les fluctuations des prix des principales cultures concurrentes du café dans la fixation du prix au producteur de cette boisson tropicale.

      Mots clés : ARFIC, Cobb-Douglas, Elasticité, Intercafé-Burundi, Offre.  

      Introduction générale

      1. Contexte

      Le café1(*) est un produit dont l'importance n'est plus à signaler. Ainsi, d'après les statistiques de l'Organisation Internationale du Café (OIC), l'offre globale (café arabica et robusta réunis) au niveau mondial, se situait au-dessus de 7 Millions de Tonnes de café vert à la fin de l'année 2010 (FAO, 2011). Le café est un produit important dans l'économie mondiale, représentant des échanges commerciaux d'une valeur approximative de 15,4 Milliards US dollars en 2010 (OIC, 2011).

      Seconde marchandise la plus échangée après le pétrole, le café est au coeur d'enjeux économiques majeurs pour les pays du Nord comme du Sud. Chaque année, plus de 100 millions de sacs (60 kg pour chaque sac) sont produits dans le monde, dont plus de 80% sont échangés sur les marchés internationaux (OIC).

      Le café constitue la principale source de devises pour certains pays en voie de développement. Les principaux débouchés sont représentés par les pays de l'Organisation pour la Coopération et le Développement Economique (OCDE) à savoir les Etats-Unis d'Amérique, le Japon et l'Union Européenne qui absorbent plus de 60% de la production mondiale. Cette concentration du marché à la consommation en aval se trouve aussi en amont (marché à la production) dans la mesure où le Brésil fournit actuellement à lui seul plus de 30% de la production mondiale suivi par le Vietnam avec 11% et la Colombie dont la part s'élève à 10%2(*). Le nombre de personnes dans le monde directement concerné par la production est estimé à 25 millions (125 millions si l'on inclut les familles de producteurs) répartis dans une soixantaine de pays, auxquels s'ajoutent les dizaines de millions de personnes dont l'activité est liée à la commercialisation du café (OIC).

      Le café a été introduit au Burundi, il y a un siècle, alors que ce pays de la région des grands lacs découvrait l'empire colonial sous la férule des Allemands et que cette plante originaire du Yémen et de l'Ethiopie, revenait en Afrique de l'Est, sous la variété d'arabica, après avoir fait un détour par les expériences Hollandaises à Java ou Françaises à la Réunion (Hatungimana, 2005). Pour les caféiculteurs dont le nombre s'élève à environ 600.000 familles (40% de la population), le café génère des revenus importants (Kimonyo et Ntiranyibagira, 2007).

      2. Problématique

      Au niveau mondial, la baisse de la production s'explique en grande partie par la chute des rendements des caféiers, la vieillesse du verger, les facteurs climatiques défavorables et surtout les attaques des scolytes (insectes ravageurs qui détruisent les grains du café lorsque le taux d'humidité est élevé). Selon Dennis (OIC, 2012), économiste en chef à l'OIC ; la saisonnalité ou la cyclicité des rendements du café, les mauvais entretiens (le paillis a presque disparu), la pression phytosanitaire (insectes et maladies) et la démotivation des caféiculteurs s'ajoutent aux facteurs de la baisse des rendements du caféier. Une faible rémunération des intervenants, en particulier les planteurs est souvent tributaire des cours mondiaux fluctuant. Les producteurs burundais du café reçoivent un pourcentage très faible du prix international, environ 40%, alors qu'au Kenya, ce pourcentage est de 85% (Ndimanya, 2002).

      La filière du café burundais a traversé dès le début des années 1990 une crise sans précédent. La crise socio-économique qui a secoué notre pays dans les années 1993 a détruit certains actifs de la filière café (plusieurs acteurs de la filière : caféiculteurs, agronomes, moniteurs agricoles, ...ont été tué) et a entrainé l'abandon de nombreuses plantations villageoises par les personnes déplacées ou décédées. La chute des cours du café sur le marché mondial et l'inflation galopante traduite par une perte énorme du pouvoir d'achat des planteurs ont conduit au désintéressement des agriculteurs par rapport à la culture du café (Hubert, 2001).

      L'offre du café dans la région de KIRIMIRO prend la forme des dents de scie. Par exemple en 1990 l'offre était de 23 152,06 tonnes, en 1992 l'offre était de 10 602 tonnes, en 1993 l'offre était 40 004 tonnes et pour l'année 2012, l'offre était de 3 183tonnes. En ce qui concerne le prix réel, il a dégringolé d'année en année, en 1990 ce prix était de 35,59Fbu, en 2000 ce prix était de 26,98Fbu et pour l'année 2011, il était de 36,51Fbu. Pour les superficies emblavées, l'année où on assiste à une grande superficie est l'année 2004 avec 32 880 ha tandis que l'année où on peut constater une petite superficie est en 2009 avec 15 000 ha.

      En effet, on observe une diminution progressive de l'offre caféière ainsi qu'une détérioration du prix réel.

      Au regard de tout cela, plusieurs questions peuvent se poser dont les plus importantes sont :

      -les prix réels du café cerise influencent-il l'offre du café ?

      -les prix des cultures concurrentes du café (banane, haricot et maïs), la pluviométrie, l'urée, les pesticides utilisés, influent-ils sur l'offre du café ?

      - la gouvernance de la filière café, les superficies emblavées et les pesticides jouent-ils un rôle important sur l'offre du café ?

      3. Intérêt du sujet

      Il n'est plus ici question de rappeler la place du café tant dans l'économie nationale que dans les revenus globaux des ménages ruraux. Le café est produit par environ 76 pays répartis sur les quatre continents, mais aucun ne se compare au Burundi quant à son importance dans la vie socio-économique de ce pays. Même si quantitativement la production burundaise est minime au niveau mondial (0,87%), elle est cependant indispensable pour sa survie et son progrès économique (Hubert, 2001). La caféiculture permet de valoriser le facteur travail très souvent en sous-emploi relatif et qui manque d'autres opportunités vers lesquelles peut être canalisée la main d'oeuvre disponible en milieu rural. Le financement des dépenses publiques, l'importation des biens d'équipement sont tributaires des recettes d'exportation dont la principale source reste le café.

      Le café procure un revenu important aux ménages ruraux, ce qui leur permet de se doter des investissements, couvrir des dépenses variées. Ainsi, le café est parmi les produits d'exportation agricoles qui assurent aux producteurs un revenu garanti. Les revenus tirés du café permettent aux caféiculteurs d'améliorer leurs conditions de vie socio-économiques. D'une part, ces revenus sont utilisés pour la construction des maisons, le petit commerce ou d'autres projets de développement. D'autre part, ces revenus peuvent être utilisés pour la satisfaction des besoins sociaux tels que les frais de scolarisation, la couverture des soins de santé, les frais d'habillement, achat de nourriture, etc. Sur le plan macroéconomique, le café occupe une place de choix car il constitue l'une des principales sources de devise du pays. Selon le Rapport de la Banque de la République du Burundi, 2011 ; dans la campagne 2011/2012, le volume du café vendu s'est élevé à 14 074 tonnes pour une valeur de 61 660 214,29 US dollars sur une valeur totale des exportations équivalent à 235,6 Millions de US $; soit 26,17%.

      Le café continue à jouer un rôle primordial dans l'économie nationale et cela malgré toutes les tentatives de diversification du secteur des exportations (thé, coton, cultures dites non traditionnelles telles que les fruits et les fleurs,...). Le rôle prépondérant de cette culture dans l'économie nationale est encore une fois confirmé lorsqu'on est amené à considérer son impact dans la balance commerciale. A ce titre, le taux de couverture des importations par les recettes d'exportation en provenance du café se situe autour de 30% (Sindayizeruka, 2002). Le résultat en est l'obligation de développer au maximum la culture du café sans toutefois négliger les cultures nécessaires à la subsistance de la population.

      Au Burundi, 600 000 familles pratiquent la caféiculture et pour eux le café représente une source importante de revenus dans l'économie familiale (Kimonyo et Ntiranyibagira, 2007).

      « La croissance moyenne du Produit Intérieur Brut (PIB)/an est fortement soutenue par le secteur agricole dont le secteur des cultures de rente est représenté à 83,2% par la culture du café (Banyiyezako, 2003). Le café représentait 85 % des revenus d'exportation du Burundi en 2007 (Banque Mondiale, 2007). De plus, le café remplit un rôle socio-économique d'une importance pour les Burundais. Il est présent dans sept régions naturelles à savoir : MUMIRWA et BUYENZI, réputées de régions de bonne aptitude, KIRIMIRO,  BURAGANE et BWERU qualifiées d'aptitudes modérées et BUYOGOMA et BUGESERA qui sont d'aptitudes marginales (en considérant le café arabica surtout).

      Vu que notre pays dépend en grande partie de la valeur des devises que procurent le café, cette culture procure aussi de l'emploi à la main d'oeuvre abondante en milieu rural. L'analyse des déterminants de l'offre du café va permettre aux décideurs de politique agricole de prendre des décisions optimales qui répondent aux besoins de la population compte tenu des contraintes de l'offre mises en évidence.

      C'est dans cet ordre d'idées que notre travail qui est intitulé : « Analyse des déterminants de l'offre du café dans la région naturelle de KIRIMIRO » trouve ses racines.

      4. Objectif de l'étude

      Contribuer à l'étude des différentes variables permettant soit l'augmentation ou la diminution de l'offre du café dans la région naturelle de KIRIMIRO et ainsi agir en conséquence de cause. Le choix de cette région n'est pas le fruit du hasard, nous avons choisi cette région du fait qu'elle ne dispose d'aucune autre culture de rente autre que le café.

      5. Hypothèse de travail

      Dans notre travail, nous nous sommes donnés trois hypothèses que nous allons analyser :

      1. L'offre du café est sensible aux variations du prix du café (sur le marché local)

      2. la pluviométrie, l'urée, ainsi que les prix des principales cultures concurrentes du café (haricot, banane, maïs) influent sur l'offre du café.

      3. La gouvernance de la filière café, les pesticides, les superficies emblavées jouent un rôle important dans la détermination de l'offre du café.

      6. Méthodologie de recherche

      Au cours de notre recherche, nous avons emprunté deux axes :

      -la première étape consiste en une recherche documentaire en consultant notamment les annuaires agricoles, des revues relatives à l'offre du café, des rapports de la Banque de la République du Burundi (BRB), exploiter les données disponibles à l'Autorité de Régulation de la filière café (ARFIC), Intercafé-Burundi, au Ministère d'agriculture et d'élevage (MINAGRIE), à l'Institut Géographique du Burundi (IGEBU), Société de Gestion des Stations de Lavage (SOGESTAL) KIRIMIRO concernant la période de 1990 à 2012 sans oublier les ouvrages disponibles dans diverses bibliothèques.

      -Pour bien mener notre travail, nous avons fait une enquête, pour couvrir une grande partie des caféiculteurs, avons visité des associations de caféiculteurs mais aussi nous nous sommes entretenus avec des caféiculteurs individuellement (10 ménages par communes : GIHETA, BUGENYUZI, MAKEBUKO, NYABIHANGA, RUTEGAMA, BUGENDANA).

      Et enfin, pour l'analyse des données, nous avons fait une analyse économétrique des données recueillies à l'ARFIC, IGEBU, SOGESTAL KIRIMIRO, InterCafé, dans le MINAGRIE par la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) ; en utilisant la fonction de production Cobb-Douglas, sans oublier de valoriser les résultats de notre propre enquête.

      7. Délimitation et articulation du travail

      Notre travail consiste à analyser les différents déterminants de l'offre du café dans la région naturelle de KIRIMIRO. Il porte sur une période de 1990 à 2012 et il est axé sur quatre chapitres :

      Le premier chapitre traite des généralités sur la culture du café (pratiques culturales, systèmes d'encadrement, réformes dans la gouvernance de la filière, etc.). Le deuxième chapitre fait une analyse critique des déterminants de l'offre du café dans la région de KIRIMIRO.

      Le troisième chapitre se déduit de la théorie microéconomique notamment celle ayant trait à l'offre agricole et des fondements économétriques y afférents. Le quatrième chapitre est consacré aux estimations économétriques proprement dites ainsi qu'à l'interprétation des résultats.

      Notre travail se clôture par une note sur la conclusion générale et des recommandations à l'endroit de divers acteurs impliqués dans le secteur du café.

      CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA CULTURE DU CAFE AU BURUNDI

      I.0. Historique de la culture du café au Burundi

      Le café a été introduit au Burundi, il y a un siècle alors que ce pays de la région des grands lacs découvrait l'empire colonial sous la férule des Allemands et que cette plante originaire du Yémen et de l'Ethiopie revenait en Afrique de l'Est, sous la variété Arabica, après avoir fait un détour par les expériences Hollandaises à Java ou Françaises à la Réunion. En fait, la diffusion de cet arbuste sur les collines du Burundi remonte pour l'essentiel aux années 1930, voire 1950, dans le cadre de la politique coloniale belge de cette région du continent (Hatungimana, 2005).

      La première structure officielle pour gérer le développement et le traitement des récoltes date de 1945. Cette date marque la création de l'Office des Cultures Industrielles du Ruanda-Urundi (OCIRU). Elle exerçait des compétences sur tout le café du Ruanda-Urundi. Elle sera remplacée dès l'indépendance par l'Office des Cultures Industrielles du Burundi (OCIBU). La raison de la seule spécialisation sur la seule culture du café provenait du souci de coiffer amplement les activités de la filière qui devenaient nombreuses. C'est cette structure qui va perdurer jusqu'à l'éclatement en 1991.

      Alors que l'OCIBU s'occupait de la vulgarisation, du lavage, du dépulpage, de l'usinage ainsi que la commercialisation ; les tâches ont été plus tard réparties entre l'OCIBU pour la commercialisation, la Société de déparchage et de conditionnement (SODECO) pour l'usinage, et les SOGESTALs pour le dépulpage et lavage tandis que les services du patrimoine vont s'occuper de toute la gestion de la trésorerie de toute la filière pour le compte de l'Etat.

      Avant la création du BCC (Burundi Coffee Company) en 1978, l'exportation était assurée par des privées. Avec la création du BCC, une entreprise publique ; cette tâche sera de son seul monopole. Actuellement, l'exportation est du ressort des privées regroupés au sein de l'Association Burundaise des Exportateurs du Café (ABEC).

      L'OCIBU s'est scindé en deux structures :

      -Le 01/01/2009, un établissement à caractère administratif dénommé « Autorité de Régulation de la Filière Café au Burundi » : ARFIC. Elle est chargée d'assurer le respect des règles de fonctionnement dans la filière café, de centraliser et de diffuser toute information tant technique, économique que financière relative à la filière. Elle joue également le rôle de conseil de l'Etat dans le domaine de l'industrie, de transformation et de commercialisation.

      -En décembre 2009, les acteurs de la filière café ont créé une « Association Interprofessionnelle du café au Burundi » : Intercafé-BURUNDI. C'est un cadre de concertation et de décision et elle a la responsabilité opérationnelle de la filière.

      Certaines fonctions sont transversales et sont dévolues à la fois à l'ARFIC et à l'Inter Café. C'est notamment la détermination des qualités et des normes, l'information et le traitement statistique, la promotion, l'arbitrage et le règlement des litiges. Par ailleurs, les deux organes de la nouvelle structure doivent coopérer et collaborer pour la bonne marche du secteur café.

      I.1. Caractéristiques de la plante

      I.1.1. Les caractéristiques physiques

      Le caféier est un arbuste à feuilles persistantes dont il existe deux espèces majeures : l'arabica qui donne le café plus parfumé et plus doux ; et le robusta qui donne un café riche en caféine. L'arabica est cultivé pour l'essentiel en Amérique Latine et le Robusta en Afrique dont fait partie le Burundi. La plante requiert des températures moyennes de 23°C à 28°C. Une baisse des rendements s'observe si les températures sont plus élevées. La sensibilité au froid c'est-à-dire aux températures proches de 0°C est forte. Des précipitations abondantes sont également nécessaires, de l'ordre de 1 à 2 mm. L'arabica s'accommode mieux que le robusta d'une pluviométrie et d'une température moyenne, ce qui explique la plus large extension de son implantation (Henri, 1968).

      I.1.2. La culture et le traitement

      L'essentiel de la production du café est assurée par les petits producteurs. La densité des plantations varie largement de 1200 à 1800 plants (même plus) à l'hectare et le mode de culture est différent selon la taille des exploitations. La méthode traditionnelle consiste à creuser des trous espacés de 3m environ et à y déposer une vingtaine de grains de café entiers et séchés. Le trou est laissé et la pousse protégée jusqu'à maturation par un taillis bas.

      Les méthodes modernes protègent la première phase de pousses dans un hangar ombragé pendant 6 à 12mois. Les pousses sont progressivement exposées au soleil puis transplanter en champs. La culture se fait en trou de 40cm de côté dans laquelle 4 pousses sont déposées selon un carrée de 25cm de côté. Sur les terres vierges, du maïs est souvent cultivé jusqu'à maturité de la plante. Sur des terres exploitées, des haricots sont plantés entre les trous à café pendant la saison sèche. Le rendement de cette culture est variable.

      I.1.3. Les Zones d'aptitude caféicole

      Le caféier ne pousse pas bien et de même façon sur toutes les terres. Au Burundi, l'ISABU a entrepris une étude sur l'aptitude des terres à l'arabicaculture. De cette étude, une note technique a été faite en Août 1994. Elle classe les zones en quatre unités d'aptitude en confrontant les exigences pédologiques du caféier aux conditions rencontrées au Burundi. Ainsi, en fonction des éléments, comme la durée de la saison sèche, la hauteur des pluies ; des altitudes nationales ont été déterminées.

      On distingue quatre grandes zones:

      - Une zone de bonne aptitude regroupe la région du BUYENZI et les contreforts de

      MUMIRWA ;

      - Une zone d'aptitude modérée couvre approximativement le KIRIMIRO, le BURAGANE et la plus grande partie du BWERU ;

      -Une zone d'aptitude marginale comprend la plus grande partie du BUYOGOMA et

      l'Ouest du BUGESERA ;

      - Une zone inapte regroupe l'IMBO et le MOSO, le MUGAMBA et le BUTUTSI (Gahungu, 2008).

      I.1.4. Les principales techniques culturales vulgarisées au Burundi

      Les techniques culturales n'ont guère changé depuis le début de la caféiculture au Burundi. Pour la conduite des caféiers déjà installés, les principales techniques sont : le désherbage, le paillage, la taille, la désinsectisation et la récolte.

      a. Le désherbage

      Le caféier est très sensible à la concurrence d'autres végétaux qui croissent dans la plantation et lui prennent sa nourriture et son eau. S'il est nécessaire que les plantes adventices protègent le sol entre les caféiers, il faut éviter qu'elles poussent trop près des lignes de plantation. Par des sarclages en lignes ou en cercles, on peut dégager le pied des caféiers (Pochet, 1990).

      Certaines espèces sont d'ailleurs nuisibles même dans les interlignes. Ce sont les graminées et les plantes arbustives. Pour lutter contre leur envahissement, on peut pratiquer le sarclage sélectif qui consiste à arracher les végétaux indésirables, ou utiliser les herbicides.

      b. Le paillage

      Le paillis consiste en une couverture morte de matières végétales, à décomposition aussi lente que possible, recouvrant partiellement ou intégralement le sol de la caféière (Gaie et Flémal, 1989). Il sert à empêcher le desséchement du sol pendant la saison sèche ; en se décomposant progressivement, cette matière organique permet un enrichissement du sol en humus, un apport important d'éléments minéraux et une amélioration de la structure du sol. Le paillis empêche les mauvaises herbes à se développer, il étouffe en empêchant la lumière de parvenir jusqu'au sol ; enfin le paillis est une protection efficace contre l'érosion pluviale et le ruissellement (Hubert, 2001).

      c. La taille

      Tout caféier qui se développe librement acquiert au bout de quelques années, un port caractéristique. Sa charpente est souvent constituée d'un seul tronc dont le développement en hauteur s'accompagne de la formation de branches primaires et également de rameaux secondaires, tertiaires,...apparaissent sur les anciennes primaires. Après quelques années, la croissance du caféier, qui avait été active dans le jeune âge, ralentit.

      La formation de nouvelles primaires jusqu'à devenir pratiquement nulle. Ainsi, laissé à lui-même, le caféier commence une longue période d'activités végétatives et génératives réduites. Comme les fruits sont portés par les jeunes rameaux plagiotropes, le caféier devient peu productif. La taille est donc indispensable. Elle favorise un renouvellement du bois fructifère qui permet de maintenir un niveau de productivité satisfaisant (Gaie et Flémal, 1989).

      d. La désinsectisation

      Il est évident qu'un caféier sain donnera un produit de meilleure qualité. Cette santé de caféier dépendra en premier lieu de méthodes culturales adéquates. Il existe un certain nombre d'ennemis spécifiques du caféier. Chaque fois, si l'usage de fongicides ou d'insecticides apporte une aide efficace, des mesures culturales appropriées permettent aussi de réduire l'incidence du mal. L'utilisation des pesticides doit d'ailleurs toujours être prudente. Sans compter que la plupart de ces produits présentent un danger pour la santé humaine et que leurs effets s'amenuisent avec le temps. Certains peuvent conférer un goût de moisi au café marchand s'ils sont pulvérisés trop près de la période de la récolte (Pochet, 1990).

      D'autre part, dans certains cas, l'usage abusif de pesticides peut perturber un équilibre biologique établi, grâce auquel les prédateurs du caféier sont maintenus en respect par leurs ennemis naturels. Utiliser à bon escient, les insecticides et fongicides peuvent aider le planteur dans la lutte contre les prédateurs et les maladies du caféier et contribuer efficacement à améliorer la qualité du café marchand.

      e. La récolte

      La principale récolte débute en Avril et se termine en Août. Elle bat son plein entre mi-Mai et mi-Juillet. Les cerises sont cueillies lorsqu'elles sont uniformément colorées en rouge. La cueillette est manuelle. En pleine production, elle est effectuée en moyenne tous les 8 à 10 jours. La rigidité des troncs qui se prêtent mal à la flexion pour atteindre les cerises est à l'origine de bris et de décollement de tiges au niveau de l'empattement. Ces accidents doivent être évités en raison des mutilations et des pertes de production qui en découlent.

      Un triage manuel effectué après la cueillette, s'attachera surtout à éliminer les fruits non murs. Les cerises noirs sont récoltées lors de passage sanitaires. Toutes les cerises sont traitées séparément de bons fruits. Elles sont directement séchées au soleil et donneront un café de qualité (Gaie et Flémal, 1989).

      I.2. Réformes dans la filière café

      I.2.1. Réformes initiales

      En 1992, le gouvernement Burundais s'est engagé dans une privatisation limitée du sous-secteur café, à travers le retrait du gouvernement de toute gestion directe. La responsabilité des opérations pour les 133 stations de lavage appartenant au gouvernement a été transférée vers cinq sociétés de gestions publiques et privées régionales, les SOGESTAL, chacune responsable de 27 stations de lavage en moyenne, dans l'une des cinq régions productrices : NGOZI, KAYANZA, KIRIMIRO, KIRUNDO-MUYINGA et MUMIRWA. Le café a été dès lors transformé principalement par deux grandes installations de traitement par voie humide appartenant au gouvernement et gérées par la SODECO ; chacune a une capacité de 60 000 tonnes de café parche. Récemment, deux usines plus petites, privées et en propriété coopérative, ont été mises en fonction avec des capacités approchant pour chacune les 5 000 tonnes.

      L'industrie du café, qui a vu le jour en 1992 au Burundi, a été organisée par l'OCIBU avec un Conseil d'administration comprenant des représentants du gouvernement, des exploitants, des transformateurs et des exportateurs. L'OCIBU avait la responsabilité de la réglementation, du développement et de la coordination des stratégies, de la politique du sous-secteur café et de son industrie.

      Le prix par cerise de café payé aux producteurs était fixé et géré par l'OCIBU. Techniquement, il s'agit du prix plancher de la cerise de café, mais, en pratique, ce prix a tendance à devenir le prix plafond. Dérégulés via la procédure de réforme, ces prix connaîtront le risque croissant associé à leurs variations : des taux de crédit plus élevés et, éventuellement, des marges plus fortes pour les transformateurs et les exportateurs.

      I.2.2. Réformes et redressement récents

      La guerre civile des années 1990 a entraîné d'énormes bouleversements au Burundi. Les combats ont chassé les habitants de leurs provinces, les contraignant ainsi à abandonner leurs foyers et leurs champs. Le bétail a quasiment disparu, privant les champs de matière organique. Les forêts et les petits peuplements ont été abattus pour obtenir du fuel de manière non contrôlée et l'érosion du sol se manifeste partout.

      La production de café est l'activité qui rapporte le plus de devises étrangères au Burundi. Elle a connu un déclin sérieux, passant de 36 800 tonnes par an entre 1992 et 1996 à 15 000 tonnes en 2001, pour descendre jusqu'au niveau désastreux de 7 000 tonnes en 2003. Mais depuis la fin de la guerre et les premières élections libres en 2005, le redressement, si lent soit-il, est bien là (PAGE, 2007).

      En ce début d'année 2005, une série de mesures est entrée en vigueur dans le contexte de dérégulation et de privatisation de l'industrie :

      -14 janvier 2005 - L'accès au sous-secteur café est dérégulé par un décret présidentiel.

      -19 janvier 2005 - Élargissement du Comité consultatif sur la commercialisation du café afin d'accueillir des représentants de l'OCIBU, des SOGESTAL, des exploitants et des ministères de l'Agriculture, des Finances et du Commerce et de l'industrie, des installations de traitement par voie humide, des exportateurs, de la BRB, et de l'Association des banques commerciales.

      -Mars 2005 - Suppression de la garantie gouvernementale aux banques permettant de prêter à l'OCIBU pour la commercialisation d'une cerise de café.

      -8 juin 2005 - Un décret ministériel stipule que l'OCIBU aura dorénavant le rôle de coordinateur et d'agent régulateur.

      -16 juin 2005 - Un décret ouvre le sous-secteur café à tous les milieux d'affaires, dérégule le prix de la cerise de café et des cafés parche Washed (lavés), autorise les ventes-exports directes sans autorisation préalable, autrement dit : les ventes ne passent plus obligatoirement par l'OCIBU.

      -Suppression de l'impôt sur la plantation, longtemps imposé aux producteurs ne fournissant pas les services correspondants. Certains de ces décrets font date, notamment par l'élargissement aux producteurs du Comité consultatif, ainsi que la libéralisation des ventes-exports directes. Mais le programme de libéralisation peine toujours à trouver son élan.

      À la fin de l'année 2006, le débat sur la privatisation continue au Burundi. L'OCIBU a recommandé une révision de la stratégie gouvernementale en matière de privatisation. Son but serait de retenir les ventes avant de libéraliser le sous-secteur. En effet, la libéralisation n'a pas de sens si les installations de traitement par voie sèche ou humide ne peuvent pas utiliser les usines en nantissement. Sans garantie gouvernementale, sans nantissement, l'OCIBU souligne que le programme de libéralisation ne peut qu'échouer, faute de financement. Si la libéralisation était réalisée en premier, les nouveaux propriétaires/opérateurs pourraient utiliser leurs nouvelles propriétés en nantissement pour obtenir des crédits agricoles saisonniers de la part des banques (OCIBU, 2000)

      Le PAGE a appuyé l'étude sur la stratégie de désengagement de l'Etat dans la filière du café. Ladite stratégie adoptée en 2008 a marqué un pas décisif dans la réforme de la filière, laquelle réforme est axée sur deux principes: la privatisation de l'outil de production et la libéralisation des relations commerciales.

      Dans le but de recentrer effectivement les fonctions de souveraineté tout en privilégiant les intérêts des producteurs dans la filière libéralisée; le Gouvernement du Burundi a opté pour un nouveau dispositif institutionnel et régulatoire de la filière qui s'articule autour de deux instruments: l'autorité de régulation et l'Interprofession.

      Ainsi, le décret n° 100/99 du 1er juin 2009 crée un établissement public à caractère administratif dénommé Autorité de Régulation de la Filière Café au Burundi « ARFIC ».

      En décembre 2009, les acteurs de la filière café se sont convenus de créer une Association Interprofessionnelle du Café du Burundi, «Intercafé - Burundi».

      Ces deux structures sont distinctes mais complémentaires. En effet, l'ARFIC est une création de l'Etat et est chargée d'assurer le respect des règles de fonctionnement dans la filière café, de centraliser et de diffuser toute information tant technique, économique que financière relative à la filière. Elle joue également le rôle de Conseil de l'Etat dans le domaine de l'industrie de production, de transformation et de commercialisation du café.

      Quant à l'Interprofession, il s'agit d'une initiative des acteurs de la filière café. Elle constitue un cadre de concertation et de décision et elle a la responsabilité opérationnelle de la filière. Certaines fonctions sont transversales et sont dévolues à la fois à l'ARFIC et à l'Inter Café. C'est notamment la détermination des qualités et des normes, l'information et le traitement statistiques, la promotion, l'arbitrage et le règlement des litiges. Par ailleurs, les deux organes de la nouvelle structure doivent coopérer et collaborer pour la bonne marche du secteur du café. La nouveauté et l'originalité du système de l'interprofession du Café au Burundi obligent tous les acteurs à donner leurs meilleures contributions et à travailler vite et bien pour ne pas hypothéquer un secteur dont l'effondrement serait fatal pour le Burundi à tous les points de vue économique, sociale et politique.

      I.3. Présentation du milieu d'étude

      I.3.1. Localisation

      La région qui fait l'objet de notre étude est située au centre du pays. Elle s'étend actuellement sur cinq provinces : GITEGA et KARUZI qu'elle couvre en entièreté ; MURAMYA pour quatre communes ; MWARO pour quatre communes également et enfin RUTANA pour deux communes seulement. Elle s'étend essentiellement sur la région naturelle de KIRIMIRO, avec quelques communes qui sont à cheval avec le MUGAMBA, le BUTUTSI et le BUYOGOMA. Elle a une superficie de 502 135 ha soit 19,35% de la superficie nationale (Bergen, 1992). La région caféicole de KIRIMIRO est essentiellement sous le contrôle de la SOGESTAL KIRIMIRO qui assure un encadrement caféicole et la gestion de 32 stations de dépulpage et lavage.

      I.3.2. Caractéristiques physiques

      I.3.2.1. Relief

      La région dans laquelle se trouve la SOGESTAL KIRIMIRO fait partie de la zone des hauts plateaux située à l'Est de la crête Congo-Nil. L'altitude de la région varie entre 1500m et 2000m et diminue petit à petit de l'Ouest vers l'Est. Elle passe d'une moyenne de 1800m à l'Ouest à une moyenne de 1500m à l'Est (IGEBU, 2000).

      Bidou et al. (1991), ajoute que l'appellation de « plateaux centraux » n'est pas entièrement satisfaisante : la topographie est variée et le système de pente est souvent très accusé. Les cours d'eau au chevelu très dense, sont profondément encaissés et isolent une multitude de collines. Le relief est un facteur qui influence le café arabica. Les peuplements naturels de cette espèce se rencontrent en Ethiopie, dans la zone des hauts plateaux, comprise entre 1300m et 1800m d'altitude (Mémento de l'agronome, 1991). Dans d'autres zones à relief différent de celui-ci, cette culture ne se développe pas, ou alors se développe faiblement. Le bassin caféicole de KIRIMIRO se trouve dans des conditions d'altitudes proches de celles du milieu le plus favorable pour le développement de la culture du café arabica.

      I.3.2.2. Le Climat

      La région de KIRIMIRO connait un climat tropical humide. C'est un climat doux avec un réseau hydrographique dense. Les précipitations sont inférieures à 1400mm /an mais supérieures à 1040mm/an. La saison sèche couvre le mois de Juin, juillet, Août et Septembre, mais s'étend parfois aux dernières dates de Mai et aux premières dates d'Octobre. Les températures sont supérieures à 15°C mais inférieures à 20°C, la moyenne se situant entre 17°C et 18°C (IGEBU, 2000).

      Par son origine, l'arabica trouve son milieu idéal entre 20°C et 25°C, mais s'adapte très bien aux écarts de températures à condition que celles-ci n'atteigne pas les chiffres trop bas ou trop élevés (4°C ou 30°C). Au niveau de la pluviométrie, le caféier prospère mieux dans les régions où les précipitations atteignent 1500mm à 1800mm/an, avec un régime comportant quelques mois peu pluvieux ou de relatives sécheresse correspondant à la période de repos végétal précédent la grande floraison qui intervient après les premières pluies. En dessous de 1000mm de précipitations annuelles, même bien répartie, la caféiculture devient aléatoire et la production fluctuante (Mémento de l'agronome, 1991). Ainsi, vu le niveau de ces précipitations, la région de KIRIMIRO se trouve, non pas dans des conditions optimales d'autant plus qu'elle n'a pas les conditions du milieu idéal. Il s'avère donc nécessaire d'appliquer un paillage très strict pour éviter les effets négatifs des précipitations insuffisantes.

      I.3.2.3. Les sols

      Les sols qui dominent dans la région de KIRIMIRO sont principalement des ferrissols et des sols ferratiques. La contrainte essentielle de cette région est donc l'acidité des sols. Il s'en suit que l'amendement des sols constitue le besoin principal des populations de la zone (DPAE Gitega, 2001). Les caractéristiques physiques et chimiques des sols ont une très grande incidence sur la productivité des caféiers.

      Au plan physique, la texture, la structure et la profondeur sont déterminantes. La texture et la structure conditionnent directement la capacité de rétention de l'eau tandis que la profondeur le fait directement en déterminant le volume de terre exploitable par les racines.

      Au plan chimique, le sol doit être modérément acide, le pH optimum s'établissant entre 5,5 et 6. Les sols dont le pH est voisin ou inférieur à 5 ne peuvent pas être plantés en l'état, car ils dénotent une extrême pauvreté chimique et des risques de toxicité induite par un excès d'aluminium échangeable. Les sols proches de la neutralité (6?pH?7) peuvent entrainer des carences minérales associées à un excès de calcium (Gaie et Flémal, 1989).

      I.3.2.4. La végétation

      La végétation naturelle y est très rare. Les sommets de montagnes sont soit nus, soit couverts de boisements artificiels alors que leurs flancs portent toute sorte de cultures. La crise sociopolitique qui a sévi dans le pays depuis 1993 a détruit la majorité des boisements qui couvraient les sommets des collines et les effets d'aggravation de l'érosion pluviale se remarquent maintenant sur les collines et dans les marais comme l'envasement des cours et des sources aménagées, l'abaissement du niveau de la nappe phréatique dû à la diminution de l'infiltration des eaux de pluie le long de pentes (DPAE Gitega, 2001).

      I.3.3. Les traits démographiques et socio-économiques

      I.3.3.1. La population

      Il nous paraît important de montrer la dimension démographique de la région, étant donné son influence sur l'état des exploitations caféicoles. En effet, la dimension démographique de l'exploitation explique, pour la plupart des cas, la main d'oeuvre disponible pour effectuer les lourds travaux d'entretien, de récolte et de vente de café. En outre, la densité ou la répartition de la population détermine la disponibilité de la terre qui sera allouée à la caféiculture.

      Un problème qui se pose avec acuité dans le KIRIMIRO, c'est celui de la densité de la population. Avec des densités qui dépassent souvent 300habitants/km2 et atteignant même 500habitants/km2 dans certaines communes, l'agriculture s'organise en de petites parcelles et la monoculture fait place aux associations des cultures, ce qui donne aux champs l'aspect de jardins (Bidou et al., 1991). Ceci risque de provoquer le recul des cultures consommatrices de terres dont le café, le manioc et la patate douce.

      La croissance démographique dans la région limite l'expansion des exploitations caféicole. Une situation de concurrence pour la terre entre la caféiculture et le reste des productions agricoles est dès lors certaine. En effet, la phytotechnie du café adoptée au Burundi n'accepte pas l'association de celui-ci avec d'autres cultures (sauf au cours des trois premières années). En outre, les agriculteurs privilégient les cultures vivrières en raison de la sécurité alimentaire. Ils ne sont plus à mesure d'étendre leurs parcelles de café comme ils le voudraient.

      I.3.3.2. Les ressources en force de travail

      En général, les travaux agricoles sont exécutés par la main d'oeuvre familiale. Toutefois, pendant la période de pointe, certains font appel à une main d'oeuvre salarié. Celle-ci est encore disponible dans la région de KIRIMIRO. La contrainte reste, de manière relative, le revenu pour pouvoir s'en procurer. Aujourd'hui, le prix journalier payé à la main d'oeuvre salarié varie 1000 à 1500 Fbu accompagné d'un repas journalier accompagné d'un repas de la journée estimé entre 500 et 700 FBU.

      I.3.3.3. La terre

      La terre devient de plus en plus un facteur rare dans la région naturelle de KIRIMIRO ; cela s'explique par une pression démographique plus ou moins élevée. De manière générale, la terre se transmet de père en fils par l'héritage. D'autres modes d'attribution des terrains sont l'achat, la cession gratuite ou la location. Suite à l'exigüité et à l'inégale répartition des terres dans la région, certains paysans ne sont plus capables de satisfaire leurs besoins alimentaires, en exploitant uniquement leur propre parcelles. Ils sont ainsi obligés de louer des terres à cultiver, aussi bien sur les collines que dans les marais surtout pour les cultures du haricot et la patate douce. La location est payée en espèces ou alors en nature, sous forme de bière ou de main d'oeuvre.

      I.3.3.4. Les sources de revenu

      Les principales sources de revenu dans la plupart des communes de la région de KIRIMIRO, sont le café et la banane. La vente d'autres produits agricoles tels que le manioc et la patate douce constitue généralement une source de revenu non moins importante. Pour d'autres ménages, les activités de commerce et d'artisanat génèrent des revenus non agricoles traditionnels.

      I.3.4. Potentialités agricoles et encadrement caféicole dans la région de KIRIMIRO

      I.3.4.1. Les cultures vivrières

      Les cultures vivrières y sont diversifiées. On distingue les cultures vivrières saisonnières comme les légumineuses et les céréales, des cultures de soudure, les cultures maraichères et pérennes. En plus, les conditions climatiques et la fertilité du sol permettent de cultiver plusieurs cultures dans le KIRIMIRO. Celles qui donnent de bons rendements sont le haricot et le manioc, suivi de la patate douce et de la banane. Le haricot, la banane et le manioc sont les cultures les plus importantes au niveau de la superficie emblavée, suivi de la patate douce. Le sorgho donne de mauvais rendements dans 9 des 15 communes enquêtées de la région (Ndimurirwo, 1986). Ce même auteur fait remarquer que, le haricot, le manioc, la banane et la patate douce sont les principales cultures à stimuler pour des buts commerciaux à cause de l'existence d'un bon nombre de débouchés et de leurs rendements.

      I.3.4.2. La culture du café dans le KIRIMIRO

      Le « coffee arabica » est originaire, non de l'Arabie comme la dénomination le laisserait supposer, mais de l'Ethiopie (plateau d'Abyssinie) où il existe de hauts plateaux (1330 à 1900 m d'altitude) de très importants peuplements sauvages de cette espèce. Les botanistes s'accordent sur l'origine africaine (et non Asiatique) de celle-ci. Le café est donc l'unique culture de rente que l'on peut trouver dans la région de KIRIMIRO.

      Le KIRIMIRO, tout comme dans les autres régions caféicoles du Burundi, est une zone d'extension du café où les conditions ne sont pas toujours optimales. Les contraintes sont dès lors prévisibles dans ce milieu par rapport au milieu d'origine (Abyssinie, dans les hauts plateaux d'Ethiopie). A titre illustratif, l'examen des précipitations a montré que toutes les régions de la caféiculture subissent une saison sèche. Le MUMIRWA et le BUYENZI semblent être les moins inquiétées à ce point de vue, Sottiaux (1987) trouve que dans le KIRIMIRO, le nombre de mois secs consécutifs varie entre 3,1 et 3,6. Les terres situées au Nord et au Nord-Ouest sont affectées de limitations non contraignantes et peuvent être considérées comme hautement apte à l'arabicaculture. Par contre, au centre, au sud, sud-ouest et à l'est, les limitations sont modérées et les terres sont dites modérément aptes (Sottiaux, 1987).

      Nous avons déjà souligné que la région naturelle de KIRIMIRO est faite de collines. Le caféier est souvent planté sur des terres en pente qui doivent dans certains cas faire l'objet d'une lutte systématique comme la punaise du caféier. Elles restent pour cela un risque potentiel de production chez le caféiculteur. Lorsque le caféier exploite un même volume de sol pendant de nombreuses années, il est progressivement épuisé. Cela nécessite une compensation, par la fumure, des éléments exportés.

      En outre, le caféiculteur de KIRIMIRO est confronté à des contraintes de paillage, de surface disponible, de la démographie galopante de la région.

      I.3.4.3. L'encadrement caféicole dans le KIRIMIRO

      Dans la région de KIRIMIRO, l'encadrement caféicole a toujours été inscrit dans le contexte des politiques nationales définies par le gouvernement, dans l'agriculture en général et dans la caféiculture en particulier. Comme il apparaît dans l'aperçu historique, l'encadrement caféicole était avant la réforme de la filière café, assurée par des structures dépendant directement du Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage notamment le département de la vulgarisation Agricole, les Sociétés Régionales de Développement (SRD) et les projets agricoles.

      L'OCIBU était également impliqué dans l'encadrement de la caféiculture. En effet, des Moniteurs agricoles de l'OCIBU et des chefs de secteurs étaient affectés dans toutes les communes à raison de 1 à 2 Moniteurs par commune. Les chefs de secteurs s'occupaient de l'organisation des campagnes caféicoles, du suivi de la caféiculture et de la collecte des données statistiques. Les Moniteurs de l'OCIBU quant à eux s'occupaient de l'entretien des Centres de Dépulpage Manuel tout en apportant des appuis limités à la vulgarisation. A côté de ces structures spécialisées de l'encadrement, l'administration apportait sa contribution dans la mobilisation et dans la sensibilisation des caféiculteurs. Elle appuyait dans l'organisation des réunions et des travaux de campagne, dans le respect de la journée-café hebdomadaire et appliqués de pénalités à l'endroit des caféiculteurs récalcitrants.

      Nonobstant, les moyens dont disposaient ces structures d'encadrement locales, toutes leurs initiatives étaient concentrées au niveau de l'administration centrale. C'est ainsi qu'avec la politique d'ajustement structurel concrétisé par le Projet d'appui aux services agricoles (PASA), le Gouvernement a restructuré ses interventions en milieu rural dans le sens de son désengagement des fonctions de transformation et de commercialisation au profit des Sociétés Mixtes (SODECO et SOGESTAL), alors qu'elles étaient jusque-là dans les responsabilités des SRD's.

      Par décret n°100/090 du 29 Mai 1992 portant la réorganisation de l'organisation centrale du MINAGRIE, toutes les activités d'encadrement et de vulgarisation agricoles ont été aux DPAE,s. Toutefois, l'Ordonnance Ministérielle n°710/180 du 07 Mai 1993 de mise en application de ce décret précisant que les filières agro-industrielles doivent fournir un appui technique, matériel et financier à la DPAE pour réaliser les programmes qui les concernent (OCIBU, 1999). Cet appui devait être adapté aux conventions de collaboration entre les différents partenaires et ajusté à des normes de performances préétablies.

      Néanmoins, force est de constater que ces relations n'ont jamais été formalisées en raison surtout de la crise sociopolitique qui a depuis lors éclaté dans le pays. L'encadrement caféicole était alors exécuté par les DPAE,s sans cadre défini de collaboration avec les sociétés filières, ni engagement des partenaires.

      Avec la crise et surtout avec le retrait des bailleurs de fonds, les financements requis pour le fonctionnement des DPAE,s n'étaient plus disponibles et par conséquent, ces dernières ne pouvaient plus assumer efficacement leur rôle de coordonner, assurer l'encadrement et vulgarisation agricoles. Les conséquences logiques de cette situation sont entre autres la compression du personnel d'encadrement, la démotivation des encadreurs et le manque de moyens pour exécuter les programmes d'activités.

      Le relâchement généralisé de l'encadrement combiné aux autres conséquences sociopolitiques de la crise notamment l'abandon des caféières en raison de l'exil ou de la mort de leur propriétaire, la destruction des caféiers par le feu se sont traduit par une régression de la production et de la qualité du café. Cette situation s'est observée aussi bien dans le KIRIMIRO que dans d'autres régions caféicoles.

      Actuellement, l'encadrement est assuré par un service (chargé d'encadrement) intégré dans chaque SOGESTAL qui collabore avec les DPAE,s, mais épaulé beaucoup plus par les structures communautaires des caféiculteurs.

      Tableau 1 : Evolution du prix international et du prix au producteur du café au Burundi

      Campagne

      café

      Taux de change moyen

      Prix au producteur de café cerise en Fbu/Kg

      Prix au producteur par Kg de café vert en USD/Kg

      Prix au producteur par kg de café vert en Fbu/kg

      1990-1991

      171,26

      30

      1,82

      311,6932

      1991-1992

      197,774

      36

      1,167

      230,8023

      1992-1993

      234,870

      36

      0,983

      230,8772

      1993-1994

      245,883

      40

      1,043

      256,456

      1994-1995

      261,250

      40

      0,981

      256,2863

      1995-1996

      307,166

      41

      0,851

      261,3983

      1996-1997

      328,568

      58

      1,132

      371,939

      1997-1998

      400,723

      66

      1,056

      423,1635

      1998-1999

      501,898

      90

      1,149

      576,6808

      1999-2000

      618,229

      90

      0,933

      576,8077

      2000-2001

      790,694

      100

      0,811

      641,2528

      2001-2002

      845,880

      100

      0,758

      641,177

      2002-2003

      1031,379

      100

      0,621

      640,4864

      2003-2004

      1083,466

      100

      0,592

      641,4119

      2004-2005

      1099,391

      150

      0,875

      961,9671

      2005-2006

      1009,917

      200

      1,269

      1281,585

      2006-2007

      1028,315

      225

      1,403

      1442,726

      2007-2008

      1119,041

      300

      1,718

      1922,512

      2008-2009

      1210,327

      315

      1,668

      2018,825

      2009-2010

      1220,043

      350

      1,839

      2243,659

      2010-2011

      1225,368

      490

      2,563

      3140,618

      2011-2012

      1289,832

      630

      3,131

      4038,464

      2012-2013

      1479,382

      475

      1,980

      2929,176

      Source : ARFIC, 2013

      Comme on constate dans le tableau, on voit qu'il y a un écart considérable entre le prix des cerises au producteur et le prix au kg du café. Cela pourrait s'expliquer par les diverses opérations que nécessite la transformation du café cerise en café vert. A cela s'ajoute les frais de douane, le transport, etc.  

      CONCLUSION DU PREMIER CHAPITRE

      Comme on l'a déjà signalé, la culture du café a été introduite au Burundi par les colonisateurs. Cet arbuste prend origine dans les plateaux de l'Abyssinie en Ethiopie et non d'origine arabique comme son nom le laisserait présager. Il est cultivé dans plusieurs parties du Burundi mais avec une production inégale. Les régions du BUYENZI et MUMIRWA sont classées parmi les régions à rendements intéressants, les régions de KIRIMIRO, une partie de BWERU et BURAGANE sont qualifiées comme étant de régions à rendements moyens tandis que les régions de BUGESERA, BUYOGOMA, IMBO, MOSO sont dites des régions à rendements marginaux et une zone inapte regroupe le MUGAMBA et le BUTUTSI.

      Le café exige des travaux d'entretien considérable, les principales activités sont: le désherbage, le paillage, la taille, la désinsectisation, la récolte. Le paillage semble de plus en plus une activité très intéressante et avec une nécessité considérable pour s'assurer d'un bon rendement, aussi en qualité qu'en quantité. Du fait de la démographie galopante dans notre pays, le paillis manque et cela fait ralentir la production caféicole.

      La région de KIRIMIRO n'est pas aussi épargnée par les conséquences de la croissance de plus en plus élevée de la population. L'exigüité des superficies emblavées, le manque de paillis, des fertilisants organiques et inorganiques entre dans la danse pour expliquer la diminution de la production du café dans cette région.

      La filière du café burundais a subi plusieurs transformations. Depuis les colonisateurs, cette filière était contrôlée par l'OCIRU  qui deviendra l'OCIBU plus tard. De nos jours, on rencontre une fourmilière d'intervenants dans cette filière : ici on citerait l'Intercafé-Burundi, ARFIC, ABEC, BCC, etc. Toutes ces structures interviennent soit pour contrôler la filière, soit pour encadrer les caféiculteurs, soit pour exporter le café.

      CHAPITRE II: LES DETERMINANTS DE L'OFFRE DU CAFE

      Dans ce deuxième chapitre, nous présentons des déterminants de l'offre du café.

      Les déterminants que nous nous sommes choisis dans notre étude des déterminants de l'offre du café dans la région de KIRIMIRO, sont au nombre de sept :

      -Le prix du café au producteur,

      -La pluviométrie,

      -Les superficies emblavées,

      -La quantité d'urée utilisée dans les plantations caféières,

      -Les quantités de pesticides utilisés dans les caféiers,

      -La gouvernance de la filière café

      -Les prix des autres plantes qui peuvent concurrencer le café telles que la banane, le haricot et le maïs.

      Mais avant de passer à l'étude de ces déterminants, nous développons d'abord des théories concernant l'offre agricole.

      II.1. Approche théorique sur l'offre agricole

      II.1.1. Production et offre

      Fondamentalement, la production agricole est un processus biologique conduit dans le concret de façons fort diverses et dans de nombreuses exploitations. Elle nécessite un certain temps et engage donc l'avenir pour une certaine durée. L'offre est, au contraire, une disposition à vendre une production existant à un moment donné dans le chef d'une (offre individuelle) ou de l'ensemble des producteurs (offre globale) (Bublot, 1990). Il est donc intéressant pour notre travail de choisir l'offre au lieu de la production puisque toute la production du café produit sur le territoire national est vendu à l'étranger, nous ne consommons qu'une infime partie de la production totale ; seul 0,62% de la production totale du café est consommée localement (ARFIC, 2009-2010).

      L'offre globale d'un produit est constituée par l'ensemble des quantités que les producteurs sont disposés à écouler sur un marché à un prix donné. L'offre va donc varier par rapport au prix du produit, toutes choses restant égales par ailleurs (Boussard, 1987). La théorie microéconomique stipule que l'offre est liée au prix. Le prix constituerait la variable économique considérée par les agriculteurs comme un indicateur de changement qu'il est opportun d'opérer.

      Seule la production destinée à la vente constitue l'objet d'une offre immédiate ou future : celle-ci ne concerne pas toute la production, mais une partie de celle-ci. De plus, l'offre se situe généralement dans le temps après la venue à existence de la production et avant la vente de celle-ci, laquelle en transfère en une autre personne et marque ainsi l'aboutissement ultime du cycle de la production et l'accomplissement de sa finalité. En fait, l'offre est la production à vendre.

      Les relations entre l'offre et la production sont étroites. Dans son sens le plus restrictif, l'offre désigne, dans des circonstances de temps et de lieu bien fixées, une disposition à vendre une production déjà venue à existence. L'offre est donc distincte de la production dont elle constitue l'inévitable suite, du fait de la nécessité de vendre, mais l'une et l'autre recouvre un même volume matériel de production.

      Dans une perspective temporelle plus large, l'offre recouvre essentiellement les décisions de produire un bien en réponse à la seule variation de son prix, la production effectivement obtenue dépendant, dans une mesure variable, d'éléments imprévisibles au moment où cette décision est prise. A très court terme, l'offre d'une production donnée peut être différée quelque peu. Mais l'offre se distingue d'autant moins de la production que la période considérée est longue. Finalement, le terme unique d'offre recouvre des contenus bien différents (Bublot, 1990).

      II.1.2. Les sources de l'offre

      Selon Boussard (1987) dans son livre dans «  Economie de l'agriculture », dit que l'offre sur le marché découle de trois sources :

      -La production des produits nouveaux par les entreprises,

      -Les stocks des produits existants chez les producteurs et les intermédiaires,

      -Les importations qui accroissent les quantités offertes sur le marché national et les exportations qui les réduisent.

      II.1.3. L'offre dans le concret

      La définition traditionnelle de l'offre suppose que les quantités offertes d'un bien ne dépendent que du prix de ce bien. En fait, elles dépendent de nombreux facteurs, mais ceux-ci sont supposés constants, de manière à mettre plus facilement en évidence l'influence du prix sur les quantités offertes.

      L'offre peut se définir comme la quantité des produits que les vendeurs sont disposés à céder à un prix donné, à un moment donné (Landier, 1993). L'offre individuelle d'un bien est traditionnellement définie comme la quantité de ce bien qu'un seul producteur (ou vendeur) est disposé à vendre pendant une période donnée, à tous les prix possibles (Bublot, 1990).

      II.1.4. Les principaux déterminants de l'offre du café dans la région de KIRIMIRO

      Comme nous l'avons déjà souligné dans l'introduction, les principaux déterminants de l'offre du café que nous avons choisis dans notre étude, sont entre autres :

      -L'influence du prix,

      -L'influence des superficies emblavées,

      -L'influence de la pluviométrie,

      -L'influence de l'urée appliquée aux caféiers,

      -L'influence des pesticides,

      -L'influence des prix des cultures concurrentes du café (haricot, maïs, banane)

      II.2. L'influence du prix

      II.2.1. Formation des prix

      Le prix est la valeur d'échange d'un bien ou d'un service exprimé en monnaie. Le prix intéresse un produit déterminé, bien caractérisé, deux personnes déterminées ; un acheteur et un vendeur qui opèrent la transaction (Granger et Rosaz, 1972). Les prix des produits agricoles dépendent : du cours qui est en fonction de l'équilibre offre-demande. Alors que le prix est une notion individuelle, le cours est une notion collective. Le cours est la moyenne des prix obtenus pour une durée déterminée, lors de l'affrontement vendeurs-acheteurs sur un marché déterminé.

      L'offre est l'aboutissement d'un processus plus ou moins long ayant à son origine des décisions de produire, concrétisées après un certain temps par la venue à existence de la production, laquelle est finalement offerte sur le marché. L'offre est infinie, motivée par la recherche du profit maximum. La demande née au contraire d'un besoin et reflète fidèlement l'intensité de celui-ci. Les achats et les ventes sur le marché marquent le transfert de la propriété d'un bien des offreurs aux demandeurs, cet échange précède le stade ultime de la consommation d'un bien.

      Les intérêts de ces groupes de personnes sont radicalement opposés : les demandeurs voudraient acquérir le bien en échange d'une quantité aussi faible que possible de monnaie, tandis que les offreurs désirent au contraire échanger le produit qu'ils détiennent en échange d'une quantité de monnaie aussi grande que possible. Le prix est la résultante de cette confrontation.

      II.2.1.1. Evaluation des effets quantitatifs de l'impact du prix au producteur

      La mesure du relèvement du prix au producteur comme une incitation pour accroître la production agricole est prônée à juste titre dans la mesure où le producteur reste maître de ses décisions et la décision de produire n'émane que de lui-même selon la logique de fonctionnement des exploitations agricoles.

      Pour le café, culture pérenne, produit exporté et source de devises pour le pays, il offre à priori au producteur un avantage comparatif évident par rapport aux autres cultures vivrières du point de vue rémunération.

      Bien plus, le caféiculteur n'attend de la culture du café que du revenu. C'est pour cela que les pouvoirs publics ont besoin de déterminer des politiques incitatives pour motiver la population agricole. Ce n'est que quand le producteur est attiré surtout par le prix qui lui sont offerts qu'il s'adonne vigoureusement à ses cultures. C'est ainsi que l'incitation par les prix offerts aux producteurs se révèle l'une des principales mesures pour la relance de la production caféière (Nyamoya, 1999).

      II.2.1.2. La politique des prix agricoles au Burundi

      La politique des prix agricoles échappe en grande partie à ceux qui sont censés la mener. Le système de prix joue un rôle fondamental aussi bien dans l'économie en général que dans l'agriculture en particulier. La politique des prix agricoles est souvent la plus importante mesure à court terme qu'un gouvernement puisse prendre pour influencer la structure de la production et par conséquent celle de la distribution des revenus (Sinamenye, 1988).

      Mais aussi, il s'agit d'un instrument extrêmement difficile à manier judicieusement en raison de nombreuses ramifications de ses effets et du grand nombre d'incertitudes qui peuvent compromettre sa réussite.

      II.2.1.3. La politique des prix des cultures d'exportation

      Pour l'agriculteur burundais, les cultures d'exportation n'ont pas pratiquement la valeur d'usage. Elles sont exclusivement produites pour le marché. Les cours de ces produits sont déterminés sur les marchés mondiaux et le paysan n'a aucune emprise sur ce prix. Toutes fois, de toutes les cultures d'exportation produits ici au Burundi, le café fait l'objet d'une politique de prix assez suivie compte tenu de l'influence des ressources du café sur les recettes publiques, la balance des paiements, les revenus monétaires du monde rural, etc.

      Ainsi, au début de chaque campagne café, le gouvernement arrête l'échelle mobile des prix qui indique la répartition des recettes du café entre les différents intervenants dans la filière. Le prix au planteur est donc obtenu à partir du prix FOB de DAR ES SALAAM après la déduction des frais de transport, d'assurance et fret, d'usinage et de conditionnement ainsi que les droits de douane.

      Dès lors que le prix FOB DAR-ES-SALAAM est une donnée sur laquelle l'Etat n'a aucune emprise, le prix au producteur apparait comme un prix résiduel que l'Etat s'efforce de maintenir plus ou moins constants.

      Mais compte tenu de l'inflation et de la détérioration des termes de l'échange, le pouvoir d'achat du producteur continu à se dégrader de temps en temps. Une politique incitative des prix des produits agricoles d'exportation peut entrainer une hausse de la production. Comme le montre Sinamenye (1988), la valorisation du coton à partir de 1976-1977 a entraîné un relèvement des superficies, du nombre de planteurs et en conséquence de la production.

      Néanmoins, d'autres facteurs que le prix sont pris en compte par l'agriculteur, notamment le coût de production, les conditions climatiques, les prix relatifs par rapports à d'autres cultures et surtout les cultures vivrières. Ces dernières du fait du relèvement continu par le jeu des lois du marché, exercent une grande concurrence sur la production des cultures de rente.

      II.2.1.4. Les prix payés comme facteur d'incitation

      En général, il est admis que les prix exercent une forte influence sur la production agricole. La majorité des agriculteurs souhaitent maximiser leur revenu après que leurs besoins de subsistance aient été satisfaits. En cas de changement de prix, les cultivateurs ont une réaction de tout homme rationnel maximisant ses profits et travaillant dans un monde rongé d'incertitudes. En effet, si par exemple le prix d'1kg de haricot (prix au producteur) augmente considérablement par rapport au prix d'1kg du tabac, les producteurs n'hésitent pas à favoriser la culture des haricots ; toute chose restant égale par ailleurs (Kanyange, 2003). Par conséquent, la tendance aura été que toute la superficie cultivable sera cédée à la culture du haricot qui rapportera plus de revenus au producteur en comparaison du revenu que générera la production du tabac.

      Au KENYA, du fait de la chute des prix liée à la surproduction, la production passa de 20 777 tonnes en 1936 à 7 325 en 1949. Les surfaces plantées diminuèrent, surtout dans les régions où la culture du caféier étant pratiquée de façon secondaire dans un système de polyculture. A l'ouest du rift valley, la surface plantée passa de 16 240 à 9 100 hectares en 1960, soit une réduction du verger de l'ordre de 44% (Michelle et al., 2003). Ce constant qui s'est passé au Kenya, montre bien que les agriculteurs sont bien sensibles aux variations des prix.

      II.2.1.5. Le rôle des prix dans l'économie

      Le prix joue dans l'économie des fonctions contradictoires. C'est une source de revenu pour les uns et un coût pour d'autres. Les prix influencent la consommation alimentaire ainsi que la production agricole. Les prix sont l'inventaire permanent et public. Ils conditionnent le choix et les préférences de tous les hommes et concourent par conséquent à orienter leur activité économique dans la consommation comme la production.

      Certains économistes à l'instar de Boussard (1983), soutiennent la théorie selon laquelle, la production agricole ne serait influencée par les prix et c'est plutôt l'habitude, la routine qui guide la production. Plus souvent les changements de prix de marché n'interviennent qu'alors que l'appareil de production a été mis sur place. Ce qui fait que le producteur ne peut réagir sur la production. Ceux qui soutiennent cette théorie lancent l'argument selon lequel, il y a absence d'anticipation chez les producteurs en ce qui concerne le niveau futur du prix. Selon eux, l'élasticité de l'offre est nulle (Brown, 2000).

      La fixation des prix nécessite l'intervention des pouvoirs publics qui garantissent un certain niveau de revenu aux agriculteurs grâce à des mécanismes divers. Dans les pays développés, l'Etat intervient lorsque le prix tend à dépasser ou à aller en dessous d'un niveau de prix fixé à l'avance. L'intervention de l'Etat peut se faire de différentes manières : lorsque le prix descend jusqu'à un niveau minimum, l'Etat intervient pour relever le prix par retrait des quantités aux marchés qui sont exportées, soit détruites ou dénaturées ou tout simplement stockées. Le contraire se réalise, quand les prix tendent à augmenter plus rapidement, suite à une pénurie des produits agricoles sur le marché.

      II.2.1.6. Le rôle des prix à travers les politiques des prix agricoles au Burundi

      L'importance des prix dans toute économie, dans les pays développés comme dans les pays sous-développés, occupe une grande place de part son rôle que par ses fonctions. Une politique de prix quant à lui vise à fournir au monde agricole un niveau de vie compatible avec le niveau de vie d'ensemble du pays. Ainsi la préoccupation des pouvoirs publics est d'assurer un prix rémunérateur au producteur.

      Néanmoins, la politique des prix agricoles suscite bien de controverses. Presque partout, on agit sur les prix, mais sans toujours obtenir les résultats voulus car les modalités d'intervention sont difficiles à mettre au point et à appliquer. Les divers mécanismes de fixation des prix exigent des moyens importants (construction des hangars de stockage, un personnel de collecte des produits agricoles, budget pour l'achat des produits alimentaires), qui sont dès lors hors de portée pour la plupart des pays africains. Notre pays le Burundi, est malheureusement parmi ces pays, et de surcroît les prix des produits agricoles échappent à tout contrôle étatique exception pour les produits d'exportation (café, thé, coton).

      II.2.2. Les réactions de l'offre agricole

      « La théorie selon laquelle la production n'est pas sensible aux variations de prix  est essentiellement erronée» (Edouard et Sakwa, 1996). Les agriculteurs ont diverses réactions face à des incitations telles que les subventions des engrais, le prix à la production, les semences, la modernisation des infrastructures, etc.

      Les réactions de l'offre agricole peuvent se traduire par une augmentation ou une diminution de telle ou telle production particulière par rapport aux variations de l'incitant ou même de la production globale face à une variation quelconque de l'indice général des prix. L'ampleur de la réaction de l'offre face aux variations de prix se mesure par l'élasticité de l'offre qui est le rapport du pourcentage de variation de l'offre au pourcentage de variation de prix.

      II.2.2.1. Considérations générales sur le modèle d'anticipation

      L'hypothèse à priori est que le prix que l'on donne au producteur le stimule à produire et par conséquent l'augmentation de la production, suit directement l'augmentation de prix. Cela est notamment le cas pour les cultures dont la production au temps t dépend du prix au temps C'est le principe de la théorie de la « toile d'araignée » qui est conçu pour expliquer la relation entre le prix et la production agricole.

      -La théorie de la toile d'araignée

      La théorie de la « toile d'araignée » explique pourquoi le prix sur certains marchés est sujet à une fluctuation périodique, en particulier dans le secteur agricole. Elle explique la cyclicité de l'offre et la demande dans ce sens qu'il y a un retard entre la réponse des producteurs à un changement de prix.

      L'offre des produits agricoles prend la forme du phénomène de « la toile de l'araignée » où l'offre réagit aux prix avec un décalage d'une période parce que les décisions d'offre prennent du temps pour être exécutées. Ainsi, de cette année de plantation de récoltes, les agriculteurs sont influencés par les prix pratiqués l'année antérieure, si bien que leur fonction s'écrit :

      Supposons qu'à la fin de la période, le prix s'avère être inférieur à ; en conséquence, à la période, les agriculteurs peuvent bien décider de produire moins qu'au temps. Visiblement, cette situation, on ne peut espérer que les erreurs soient aléatoires car, si les agriculteurs font apparaitre une surproduction en , ils réduiront probablement leur offre en ,etc., ce qui conduit au cheminement de la toile d'araignée (Gujarati,2004).

      Cette théorie représente une version encore plus ancienne des réactions face aux différences entre les résultats anticipés et réels. Le modèle de Nerlove (1979) est donc une référence sur le modèle d'anticipation qui repose sur le principe d'un ajustement des superficies en fonction du prix attendu en situation normale et éventuellement des facteurs exogènes (Bonjean, 1990).

      C'est le modèle qu'on applique avec succès dans l'étude des performances agricoles à plusieurs cultures annuelles en considérant le prix et la production (ou superficies emblavées) décalés d'un an, puis en introduisant d'autres variables comme la pluviométrie, les pesticides, la consommation d'engrais,..., pour tenir compte des facteurs exogènes.

      II.2.2.2. Comment réagit le planteur lorsque le prix d'achat de son café ne couvre plus les coûts de la production ?

      Il abandonne provisoirement son verger de caféiers en attendant des jours meilleurs ou du moins il se réduit fortement les soins qu'il lui apportait. Il renonce à désherber, à tailler, à fertiliser, voire à récolter (Michelle et al., 2003). Ou quand il récolte, c'est en une seule fois, arrachant d'un seul geste les cerises à tous les stades de maturité. Conséquence : rendements et qualité du café baissent brutalement.

      Un cercle vicieux s'installe, qui appauvrit plus le planteur et sa famille. Privé de revenu, le planteur ne peut plus payer les frais de scolarité de ses enfants. La malnutrition progresse, surtout chez les planteurs qui ont investi dans la caféiculture aux dépens des cultures vivrières. Dans les régions les plus marquées par la crise, la précarité pousse les planteurs et leur famille à fuir vers les villes. Les petits producteurs ne sont pas les seuls touchés. Les saisonniers, qui travaillent dans les plantations les plus importantes, sont eux aussi frappés de plein fouet par la crise. Au chômage, ils viennent grossir le flot de l'exode vers les grandes métropoles (Kanyange, 2003).

      La chute des cours du café a d'autres effets, plus inattendus. Ainsi, dans les plantations désertées, le scolyte prospère car il se nourrit des baies laissées sur l'arbre. L'extension de ce ravageur risque d'affecter longtemps la production du café (Hubert, 2001).

      II.2.2.3. Les prix et la rentabilité des cultures

      Contrairement aux produits manufacturés, les produits agricoles répondent d'abord à un cycle végétatif et biologique sur lequel l'homme n'a aucune emprise. En effet, la production agricole est liée à la biologie des animaux et des végétaux. S'il doit s'écouler un temps plus ou moins long entre la période où on entreprend une spéculation agricole et le moment de la vente, il en résulte que l'offre des produits agricoles est inélastique et la décision de réduire ou d'augmenter la production suite à une variation de prix se fait après une longue période.

      Théoriquement, une augmentation de prix d'un produit accroit la rentabilité de ce dernier par rapport aux autres, « ceteris paribus ». Cela peut entrainer l'abandon ou la réduction d'une culture au profit de celle qui est rentable ; c'est l' « effet rentabilité ». De même, la hausse du prix accroit le revenu global de l'exploitant et par conséquent sa capacité de refinancer la production sur une base plus élargie. Le mouvement de sens inverse des prix diminue les recettes et sa capacité d'accumulation ; C'est l' « effet revenu ».

      Il faut également souligner que les deux mécanismes peuvent se retrouver ensemble et leur cumul peut entrainer que l'accroissement des prix d'un produit provoque l'augmentation de l'offre du produit. En effet, l'accroissement des recettes provenant de la vente du produit, permet de développer d'autres activités plus rentables. Les élasticités croisées de l'offre agricole en fonction du prix peuvent ainsi être importantes (Kanyange, 2003).

      En transposant toutes les considérations théoriques sur le cas du Burundi, il est remarquable qu'en ce qui concerne les cultures d'exportation et les cultures vivrières, l'augmentation de prix de ces dernières peut les rendre plus attractives au détriment des premières. Un cas s'est déjà observé pour la culture du riz et celle du coton dans les périmètres de la SRDI (Nigeze, 1995).

      Pour ce qui concerne le café, bien que le lien entre la production et le prix reste assez étroit, la situation est quelque peu différente. En effet, la variation de prix, même brutale ne peut du même coup, entraîner un abandon ou un arrachage des caféiers pour les remplacements des cultures. Une caféière est d'abord un investissement en capital dont la rentabilité ne peut être évaluée sur une ou deux années seulement. Par ailleurs, il existe des barrières administratives et juridiques qui interdisent la destruction des plantations de café et qui sont rigoureusement respectées dans le monde rural burundais.

      Toutefois, certaines réactions comme le relâchement dans l'entretien, l'abandon de certaines pratiques culturales ou l'association des cultures vivrières à la culture du café, sont des signes avant-coureur de la concurrence entre les cultures vivrières et la culture du café dans plusieurs régions du Burundi y compris notre région d'étude qui est le KIRIMIRO.

      Le prix au producteur intéressant va inciter le caféiculteur à mieux entretenir ses plantations en s'engageant dans les activités telles que le paillage, le taillage, le désherbage, la désinsectisation,... et même engager une main d'oeuvre en période de pointe (FAO, 1994).

      II.3. Les superficies emblavées

      II.3.1. L'importance de la terre en agriculture

      Les techniques agricoles ont ceci de particulier qu'elles exigent toujours d'être développées sur de grandes surfaces du sol, avec un produit à l'hectare excessivement faible. Quelques mètres carrés suffisent à n'importe quel artisan pour subsister (Boussard, 1987).

      II.3.2. Influence des superficies emblavées

      Sur le marché régi par la loi de l'offre et de la demande, l'augmentation des prix est supposée provoquer l'accroissement de l'offre. Dans le secteur agricole, cet accroissement de l'offre se réalise soit par l'extension des superficies emblavées, soit par l'amélioration des rendements.

      L'extension des superficies sous la culture trouve ses limites dans la disponibilité des terres, de main d'oeuvres et des intrants agricoles. Le coût d'opportunité lié à chaque type d'activité productive dans l'exploitation familiale influe sur l'affectation des terres et de main d'oeuvre. Kotler appelle « coût d'opportunité, le désavantage associé à un acte de choix ».

      Ce désavantage consiste en quantité d'un bien à laquelle on renonce qui pourrait être obtenue avec des ressources qui ont été affectées à la production d'un autre bien. L'application des méthodes destinées à maintenir le prix du café élevé a comme but la création des plantations nouvelles induites par l'augmentation des superficies cultivables.

      Pour le cas du Burundi, par exemple, les résultats empiriques trouvés sur la culture du coton, montrent que les cultures de rente répondent positivement aux variations des prix (Gahama, 1999). Plus spécifiquement, cette étude démontre que la superficie emblavée du coton réagit à son tour à la variation du prix du coton et celui des fertilisants. Ainsi, le prix du coton graine et le prix des fertilisants sont économétriquement les facteurs qui influencent la production cotonnière. L'Ouganda connaissait le problème d'immobilisme des méthodes de cultures, mais les terres disponibles y étaient encore abondantes dans les années 1960 : les chiffres de production continuaient donc à augmenter de manière spectaculaire depuis la fin de la deuxième guerre mondiale par suite de l'accroissement des superficies plantées (Michelle et al., 2003). Ce qui montre bien que les surfaces cultivées jouent un rôle prépondérant dans l'augmentation de la production agricole.

      II.3.3. Problème d'extension des superficies emblavées

      Comme on l'a déjà souligné, la région de KIRIMIRO est parmi les régions les plus peuplées du Burundi ; ce qui constitue une barrière pour l'extension des surfaces cultivables. Une pression démographique (488 habitants/km2 à Giheta-Gitega) qui engendre l'atomisation et la surexploitation des terres sans restitution de leur fertilité et limite l'expansion des exploitations caféicoles (SAN, 2008).

      On voit du fait de la croissance galopante de la population de cette région ; accroître les surfaces dans lesquelles on pourrait planter du café devient une chose délicate, voire même difficile. La diminution de la superficie des exploitations est en effet un phénomène continu en raison des modalités d'héritage qui à chaque succession entraînent la division de la surface familiale disponible en autant de parties qu'il y a d'héritiers.

      II.4. L'influence de la pluviométrie

      -Les préférences du café face à la pluviométrie

      Le café arabica, cultivé ici au Burundi, requiert des températures moyennes de 23 à 28°C. Une baisse de la production sera observable si les températures seront élevées. La sensibilité aux températures proches de 0°C est forte. Donc, on voit que les précipitations abondantes sont à souhaiter, de l'ordre de 1 à 2 millimètres par an, avec au moins une période sèche de trois mois. De plus, le caféier prospère mieux dans les régions où les précipitations atteignent 1500mm à 1800mm/an, avec un régime comportant quelques mois peu pluvieux ou de relative sécheresse correspondant à la période de repos végétal précédent la grande floraison qui intervient après les premières pluies.

      Cependant, comme on connaît bien les besoins de la plante sauvage en Ethiopie, on peut sans risque d'erreur avancer que le caféier fût acclimaté quelque part dans les massifs montagneux allant de Fayla au Nord à Yafi au Sud, à plus de 1000m d'altitude et jusqu'à plus de 2000m. Il trouva dans cette région un climat tempéré et des pluies en suffisance. C'est là que le caféier d'Arabie connut sa plus grande prospérité. Il y est encore cultivé de nos jours.

      Il faut grimper au-dessus de 1000m d'altitude et jusqu'à 2000m pour trouver le café arabica vivant à l'état naturel dans les petites vallées du Sud de l'Ethiopie. Cela signifie qu'il aime le climat tropical tempéré par l'altitude. Il lui faut de 1500 à 1800m de pluies de l'année, mais pas beaucoup plus, avec une saison sèche de 2 à 4mois, et une saison humide moyenne. La température qu'il préfère se situe entre 20 et 25°Centigrades (Michelle et al, op.cit).

      Comme le constatèrent les deux chercheurs ; Gaie et Flemal(1988), ils ont constaté qu'en dessous de 1000mm de précipitations annuelles, même bien réparties, la caféiculture devient aléatoire et la production devient fluctuante. Dans certaines régions, on constate une chute de la valeur ajoutée de l'agriculture d'exportation (-5,5% contre +21,4%). Cela est dû à la contraction du volume de production de café marchand consécutive à la sécheresse précoce qui a contrariée la maturation des cerises, aux phénomènes de cyclicité au caféier ainsi qu'à l'attaque des insectes (OCIBU, 2000).

      Le café arabica qui est cultivé dans plusieurs régions du Burundi y compris notre région d'étude qui est le KIRIMIRO se conforme mieux d'une pluviométrie et d'une température moyenne. Mais force est de constater que la région de Kirimiro se trouve, non pas dans les conditions du milieu idéal. Il est recommandable aux caféiculteurs de cette région de pailler de temps en temps pour faire face à des effets négatifs des précipitations insuffisantes.

      CONCLUSION DU SECOND CHAPITRE

      Comme nous l'avons déjà souligné au cours de notre deuxième chapitre ; les déterminants de l'offre du café que nous allons utiliser dans notre étude concernant l'offre du café dans la région de KIRIMIRO sont au nombre de huit à savoir : le prix réel du café cerise payé au producteur, la pluviométrie, les superficies emblavées, les quantités de pesticides et d'urée utilisées, prix des cultures concurrentes du café (banane, maïs et haricot).

      Les caféiculteurs réagissent, comme l'ont montré plusieurs auteurs, à la variation du prix. Pour le café, une culture pérenne, si le prix les satisfait, ils peuvent soit augmenter les surfaces sur lesquelles ils cultivent leurs caféiers ; ce qui pourra augmenter la production et par la suite l'offre. De plus, les caféiculteurs peuvent entretenir bien leurs caféiers que ce soit par le paillage, le taillage, le désherbage ainsi que la désinsectisation ; cela aussi aura comme conséquence l'augmentation de la production.

      Quant à la pluviométrie, c'est une donnée sur laquelle l'homme n'a aucune emprise. Comme plusieurs auteurs le confirment, la pluviométrie exerce une influence considérable sur la production caféicole. Vu que le café est une plante qui a besoin pour une grande période de la pluie, ce déterminant s'avère donc incontournable dans l'augmentation de la production et par la suite, de l'augmentation de l'offre.

      Concernant les superficies emblavées, elles exercent aussi une influence que ce soit positive ou négative sur la production et sur l'offre. Quand les caféiculteurs laissent de grands espaces pour la caféiculture, cela peut agir sur l'offre ; donc l'augmenter si les conditions sont favorables. On produit en proportion des surfaces cultivées ; si les habitants consacrent de plus en plus leurs terres à la caféiculture, on verra que la production peut augmenter ; ce qui influera sans doute sur les quantités de l'offre.

      En ce qui concerne l'urée ; plus les caféiculteurs mettent de plus en plus de l'urée dans leur verger, on peut assister à une amélioration de la production caféière. Les pesticides sont utilisés pour lutter contre les ravageurs de caféier à l'instar des scolytes ; plus on applique des pesticides dans les plantations, plus on éliminera les insectes ravageurs et par après on pourra assister à une augmentation de la production caféière.

      Pour les prix des autres cultures ; on peut voir que le prix d'une telle ou telle culture augmente, on sera incité à cultiver davantage cette culture dont le prix augmente au dépens de la culture dont le prix est en chute libre.

      CHAPITRE III : CADRE ANALYTIQUE

      III.0.Introduction

      Dans ce troisième chapitre consacré au cadre analytique ; nous développons les théories économiques en les confrontant aux théories économétriques. La fonction de production décrit la relation entre les quantités d'input utilisés et la quantité de bien qu'il est possible d'obtenir (Output). Elle indique si un accroissement des inputs utilisés permet un accroissement moins que proportionnel, exactement proportionnel, plus que proportionnel de la quantité de biens. L'hypothèse communément faite est que l'objectif de tout producteur est de maximiser son profit total. Maximiser le profit revient à maximiser la différence entre le chiffre d'affaire et le coût total de production.

      III.1. Loi de l'offre : si le prix augmente, alors l'offre augmente

      Quand une entreprise offre un bien ou un service, c'est que cette entreprise (Michael et al., 2010):

      -a les ressources et la technologie nécessaire pour produire ;

      -peut tirer profit de sa production ;

      -a la ferme intention de le produire et de le vendre.

      L'offre ne se réduit pas au seul fait de posséder les ressources et la technologie nécessaire pour produire quelque chose ; en fait les ressources et la technologie sont les contraintes qui limitent les possibilités de production.

      On peut bien produire des choses utiles, mais on ne les produira que s'il est profitable de le faire. L'offre reflète une décision quant aux choix des biens ou des services à produire parmi ceux dont la production est techniquement réalisable.

      La «  quantité offerte » d'un bien ou d'un service est la quantité de ce bien ou de service que les producteurs ont l'intention de vendre au cours d'une période donnée. La quantité offerte ne correspond pas nécessairement à la quantité vendue. Parfois la quantité offerte dépasse la quantité demandée, de sorte que la quantité vendue est moindre que la quantité offerte.

      « Comment, toutes choses égales d'ailleurs, la quantité offerte d'un bien ou d'un service varie-t-elle quand le prix de ce bien ou service augmente ? »

      La loi de l'offre répond à la question,

      Elle s'énonce comme suit :

      « Toutes choses égales par ailleurs, plus le prix d'un bien est élevé, plus la quantité offerte de ce bien est grande, et plus le prix d'un bien est bas, plus la quantité offerte est petite. » (Michael et al., 2010)

      Pourquoi l'augmentation du prix d'un bien accroît-elle la quantité offerte de ce bien ?

      Parce que le coût marginal augmente. En effet, plus la quantité produite d'un bien ou d'un service augmente, plus le coût de production de ce bien augmente aussi mais non pas dans les mêmes proportions.

      III.1.1. Les fondements microéconomiques de la loi de l'offre

      Selon l'analyse microéconomique traditionnelle du producteur, la fonction de l'offre d'un bien par un individu découle de son calcul rationnel de minimisation du profit sous contrainte technologique. Plus précisément, chaque valeur du prix d'un bien offert, la fonction d'offre donne le niveau de production optimal, soit le choix qui procure au producteur le profit le plus grand possible.

      Considérons un producteur, appelons le niveau de production et le prix paramétrique de calcul. Le profit est la différence entre les recettes totales, soit le chiffre d'affaire attendu, et le coût total, soit la valeur du coût de production.

      La fonction s'écrit :

       : est la fonction du qui donne la valeur minimale du coût de production envisageable.

      La loi de l'offre découle directement de l'association de la règle « » et de l'hypothèse de coût marginal croissant. Si p augmente, doit augmenter pour maintenir l'égalité entre le prix et le coût marginal croisant. Ce coût marginal étant croissant, il faut augmenter la production q si on veut que augmente.

      L'explication est simplement la suivante :

      Le producteur rationnel produit toutes les unités rentables, c'est-à-dire toutes celles qui lui apportent un profit marginal positif (). Et l'augmentation du prix rend rentable des unités qui ne l'étaient pas avant cette augmentation, ce qui amène le producteur rationnel à produire ces unités en plus.

      III.2.Théorie de la fonction de production

      Selon Bahaminyakamwe (1981), « la production est un processus de transformation. La notion de transformation implique que certaines choses, marchandises ou services s'intègrent dans le processus au cours duquel elles perdent leur identité et où s'abolit leur forme d'être antérieure tandis que certaines autres choses naissent du processus. Les premières se nomment facteurs et les secondes, produits. »

      III.2.1. Modèle théorique de la fonction de production

      Une fonction de production exprime alors l'ensemble des combinaisons des quantités de facteurs susceptibles de procurer dans une certaine combinaison productive une certaine quantité d'output.

      En d'autres termes, une fonction de production d'une entreprise ou d'une firme exprime, pour toute combinaison de facteurs qu'elle est susceptible d'utiliser, la production maximum qu'elle peut réaliser. Mais cette fonction ne vaut que pour un état donné de la production. C'est donc une relation quantitative entre output et input entièrement déterminée par la technologie.

      III.2.2. Différentes formes fonctionnelles

      La fonction de production peut s'écrire sous sa forme analytique suivante (Gujarati, 2004) :

      -Forme exponentielle

      -Forme linéaire :

      -Forme logistique :

      -Forme CES (Constant Elasticity Substitution) :

      -Forme Cobb-Douglas :

      III.2.3.Motivation du choix de la fonction de production de type Cobb-Douglas

      III.2.3.1.Avantages

      Cette dernière fonction de production est facile à traiter mathématiquement et a été considérée comme une des meilleures dans l'estimation des fonctions de productions. Dès sa formulation vers 1920, elle n'a cessé d'être utilisée et améliorée. Elle est très intéressante lorsqu'on veut estimer la productivité marginale et l'élasticité de la production. De plus, elle peut être facilement rendue linéaire à travers une transformation double-logarithmique trouvant ainsi son application micro et macroéconomique aisée (Gujarati, 2004).

      En effet, elle permet une estimation des paramètres grâce à une régression log-linéaire facile à interpréter sous forme d'élasticités de la production relativement aux facteurs de production. Il nous semble donc intéressant d'analyser les différentes combinaisons à l'aide de la fonction de production de type Cobb-Douglas.

      III.2.3.2.Inconvénients

      La fonction de production de type Cobb-Douglas ne répond pas à toutes les exigences de la plupart des autres fonctions de production surtout en ce qui concerne la loi optimum. Cette fonction appelée « fonction de production Cobb-Douglas » est souvent utilisée comme formule d'approximation. Très souvent la forme linéaire et celle du type Cobb-Douglas présente un problème de multicolinéarité. C'est-à-dire qu'elle présente l'existence d'une « parfaite » ou exacte relation linéaire entre quelques variables explicatives ou la totalité d'entre elles d'un modèle de régression. Il devient par conséquent difficile de distinguer par des méthodes techniques, l'influence de chaque variable indépendante. On parvient avec difficulté de connaitre la part qui revient à chacune d'elles dans l'explication du phénomène (Gujarati, 2004).

      En dépit de ses inconvénients, nous préférons utiliser la fonction de production de type Cobb-Douglas tout en mettant en oeuvre les approches méthodologiques de détection et de traitement des problèmes éventuels de colinéarité. Certains algorithmes détectent automatiquement les cas suspects de multicolinéarité suggérant ainsi le chercheur à adapter la spécification de sa forme fonctionnelle.

      Les formes exponentielles et logistiques ne sont pas bien adaptées pour estimer la valeur de la production totale. Ces fonctions ne peuvent que considérer un seul facteur de production, elles deviennent complexes et très difficiles à traiter si deux ou plusieurs variables dépendantes sont mises en jeu. D'où leur utilisation est souvent très limitée (Gujarati, 2004).

      III.2.4. La fonction de production de type Cobb-Douglas

      La fonction de production de type Cobb-Douglas est une fonction largement utilisée en économie pour représenter le lien qui existe entre input et output. Cette fonction a été proposée et testée économétriquement par l'économiste américain Paul Douglas et le mathématicien Charles Cobb en 1928. En d'autres termes, c'est une relation entre les extrants (output) et les intrants (input). Elle permet dans un environnement donné, d'exprimer l'horizon technologique du producteur. C'est-à-dire l'ensemble des choix éligibles qui s'offrent à lui lorsqu'il a adopté le processus de production technique le plus avantageux (Gujarati, 2004).

      Il sera alors à mesure de déterminer en fonction des raretés relatives des différents biens (de la structure des prix), la combinaison des facteurs qui lui permettra de réaliser le maximum de profit. Parmi ces fonctions, l'une des plus souvent citées est souvent celle qui a été étudié vers 1928 par Charles Cobb et Paul Douglas puisqu'on se réfère à l'expression « fonction du type Cobb-Douglas » pour désigner les fonctions de production homogènes qui établissent une relation entre la production et les apports en travail et en capital (Bikorimana, 2011).

      Cependant, l'intérêt des travaux du professeur Douglas réside autant dans les efforts entrepris pour calculer les coefficients de la fonction pour une économie concrète que dans la mise au point d'un type particulier de fonctions conformes aux théories économiques généralement admises (Bourbonnais, 2011).

      III.2.5.Spécification de la forme fondamentale générale de la fonction Cobb-Douglas

      La forme générale de la fonction de production de type Cobb-Douglas s'écrit de la forme suivante :

      (1)

      Sous sa forme généralisée, elle s'écrit comme suit :

       , Avec A, ái?0 (2)

      En faisant une transformation double logarithmique, nous obtenons:

      (3)

      III.2.6. Application de la fonction Cobb-Douglas

      Une fois choisie la source de variabilité, il faut spécifier une forme analytique pour la fonction de production à estimer.

      est l'output et les , sont le niveau d'input ; est un paramètre d' « échelle »(en fait, il est lié aux unités employées et peut être toujours égale à l'unité). Les ái sont les véritables paramètres « techniques », dits d' « intensité », qui vont apparaître plus loin. On vérifie facilement que ?ái=1 implique une fonction homogène et de degré 1 comme on s'attend à la trouver en agriculture. L'intérêt majeur de cette fonction est son aptitude d'apparaître à l'estimation par les moindres carrés.

      III.2.7.Identification des variables

      Dans le cas de notre étude sur les déterminants de l'offre du café dans la région de KIRIMIRO, dont la spécification de la forme fonctionnelle est donnée par la relation (3) nous avons utilisé les variables suivantes à savoir :

      * : Offre à l'instant t 

      *   : offre du café à l' instant

      *  : pesticide utilisé (pest.)

      * : quantité d'urée utilisée (urée)

      * : quantité moyenne des pluies (prec)

      * : étendue des superficies emblavées (sup)

      * : prix de banane

      * : prix de banane décalé de deux périodes

      * : prix du haricot à l'instant t

      * : prix du maïs à l'instant t

      : Prix du maïs au temps t décalé de deux périodes

      : Prix réel du café à l'instant t

      : Prix réel du café au temps t décalé d'une période

      : Prix réel du café décalé de deux périodes

      * : gouvernance de la filière café : (0) sous la gouvernance de l'OCIBU et 1 sous l'éclatement en rôle opérateur(ARFIC) et régulateur (Inter-café BURUNDI)

      III.2.8. Leçons tirées des études empiriques sur les déterminants de l'offre du café

      Sindayizeruka (2001), analyse les prix agricoles et leur incitation à la production. Elle utilise le modèle de Nerlove (1979) qui est une référence sur le modèle des anticipations qui reposent sur le principe d'un ajustement des superficies en fonction du prix attendu en situation normale et éventuellement des facteurs exogènes. Les résultats trouvés par cet auteur montrent qu'il ya une relation directe entre les superficies emblavées et le prix réel du café.

      Kanyange (2003), analyse la réaction des caféiculteurs du café à l'incitation par les prix au Burundi à partir des données annuelles allant de 1980 à 2000 à l'aide du Modèle à Correction d'Erreur. Les résultats de cet auteur montrent que la production caféière est influencée par le prix ainsi que la pluviométrie.

      Koua (2007) analyse les déterminants de la relance de la caféiculture en Côte d'Ivoire dans le département d'Aboisso par le modèle Logit. L'analyse économétrique montre que la décision d'investir dans les plantations de café est influencé par les variables : revenu du planteur, âge du planteur et accès au crédit. Le signe négatif de la variable « âge du planteur » traduit qu'il existe une corrélation négative entre la décision d'investir et cette variable.

      Des modèles d'offre pour le café ont été estimées par De Vries (1975), Maitha (1970) et Ford (1971) à la fois pour le Kenya et dans d'autres pays d'Afrique. Ces études montrent que, même après avoir tenu compte des effets de substitution (élasticité-prix croisée) des élasticités des prix relatifs du café et du coton, la production du café réagit fortement à la hausse de son prix à la production.

      CONCLUSION DU TROISIEME CHAPITRE

      Comme nous l'avons déjà annoncé, le troisième chapitre est consacré à une confrontation entre les théories économiques relatives à l'offre et les théories économétriques correspondantes.

      La fonction de production connue sous le nom de la fonction de production de type Cobb-Douglas a été développée en 1928 par deux Américains à savoir : le mathématicien Charles Cobb et l'économiste Paul Douglas. Les élasticités mesurent la sensibilité de réaction de la production à des modifications initiales de ces facteurs. La fonction de production décrit la relation entre les quantités des facteurs (input) utilisés et la quantité de biens qu'il est possible d'obtenir (Output).

      Nous avons vu que dans le secteur agricole, les agriculteurs seront incités de produire davantage si le prix reçu sur le marché permet de rémunérer les facteurs de productions. Pour le cas qui est le nôtre, étant donné que le café est une culture pérenne, les caféiculteurs ne pourront pas augmenter la production comme on peut le faire pour les cultures annuelles ; mais ils seront incités à bien entretenir leur verger soit en faisant du paillage davantage, en taillant leurs caféiers, en appliquant des insecticides ou pesticides dans leur caféiers, en désherbant de ; cela pourra augmenter la production du café dans l'année suivante si les conditions atmosphériques seraient bonnes.

       
       
       
       

      CHAPITRE IV : ANALYSE EMPIRIQUE DES RESULTATS

      Dans beaucoup d'analyses, on a tendance à affirmer ou à infirmer de façon intuitive certaines réalités en se fiant uniquement sur les théories ; ce qui peut amener à des conclusions quelque peu approximatives voire même erronées. Pour éviter cet écueil, on est amené à se fier à l'outil économétrique. L'économétrie est donc un instrument qui permet de confirmer ou d'infirmer les théories.

      Dans la conduite de toute analyse économétrique, toute décision doit reposer sur la vérification des hypothèses.

      En effet, les hypothèses s'avèrent importantes pour les deux raisons suivantes :

      -D'une part, les hypothèses constituent l'un des objectifs de l'analyse à qui il appartient précisément d'établir la compatibilité entre les caractéristiques structurales étudiées et les conditions de cohérence que devraient satisfaire le modèle.

      -D'autre part, la prise en compte des hypothèses offre la possibilité de renforcer sans grande perte de générations des hypothèses analysées (Ritschart, 1981).

      IV.1. Analyse de la fonction de production

      Dans ce chapitre, il est question de présenter et d'interpréter les résultats de l'estimation de la fonction de production Cobb-Douglas. A cette fin, nous avons utilisé les données recueillies au sein de l'ARFIC, DPAE GITEGA, IGEBU, ISTEEBU, Association des caféiculteurs NSHIRAMAZINDA de la région KIRIMIRO ainsi que les données de l'enquête auprès de quelques caféiculteurs de cette région.

      Le logiciel utilisé est Eviews3.1. Nous avons analysé les déterminants de l'offre du café dans la région de KIRIMIRO. C'est dans ce chapitre que nous avons tiré des conclusions sans oublier de donner quelques suggestions à tous les intervenants dans la filière café.

      IV.1.1. Spécification du modèle

      Une fonction de production est une relation quantitative entre les intrants (input) et les extrants (output). Nous avons utilisé la fonction de production Cobb-Douglas pour estimer les coefficients de régression de chaque input et ainsi estimer la performance de l'utilisation des intrants (engrais chimiques, urée, précipitations, pesticides, prix des cerises, prix des cultures concurrentes du café : banane, haricot et maïs).

      Il s'agit d'estimer les coefficients de régression des facteurs de production considérés (prix, précipitations, les superficies emblavées, les quantités d'urée utilisées, les quantités de pesticide utilisés, les prix des cultures concurrentes telles que le maïs, le haricot et la banane) et ainsi voir la réaction de l'offre du café face à ces facteurs, c'est-à-dire si l'offre peut augmenter ou diminuer. Nous considérons qu'il y a des facteurs influençant l'offre du café dans la région de KIRIMIRO :

      On a donc :

      L'élasticité d'un facteur mesure le pourcentage de la production pouvant être attendu (toutes choses restant égales par ailleurs) de l'accroissement d'un point de pourcentage de ce facteur.

      L'extension de cette notion à l'ensemble des facteurs correspond aux rendements d'échelle définis comme la somme des élasticités des facteurs () (Eric et al., 2004) :

      -Si : on parle des rendements d'échelle croissants,

      -Si : on parle des rendements d'échelle constants,

      -Si: on parle des rendements d'échelle décroissants

      IV.1.2. Description des données

      La délimitation de notre travail montre que notre étude porte sur une période de 23 ans (de 1990 à 2012). Les données que nous présentons dans notre travail sont spécifiques à la région naturelle de KIRIMIRO seulement.

      A. Quantité de café cerise vendu dans la région de KIRIMIRO

      Les quantités de café cerise vendu dans la région naturelle de KIRIMIRO nous ont été fournies par la SOGESTAL KIRIMIRO. La production mise sur le marché constitue ce que les économistes appellent « offre ».

      Figure 1: Evolution de la production du café cerise dans la région de KIRIMIRO (en tonnes)

      Source : Construite par l'auteur sur base des données de la SOGESTAL KIRIMIRO et ARFIC

      Comme on peut le constater directement sur la figure, on voit que la production des cerises dans la région de KIRIMIRO prend une forme de dents de scie. Cela peut s'expliquer par le fait qu'une année de bonne récolte alterne avec une autre de mauvaises récoltes.

      B. Les superficies emblavées

      Les données relatives aux superficies emblavées ont été trouvées en divisant le nombre de pieds de caféiers dans la région naturelle de KIRIMIRO par une densité moyenne de 2666caféiers/ha. Ces données ont été recueillies auprès de l'ARFIC, CNAC MURIMAWISANGI, Association NSHIRAMAZINDA et SOGESTAL KIRIMIRO.

      Du fait que le prix ne satisfait pas les caféiculteurs de cette région, les personnes que nous nous sommes entretenues au cours de notre enquête, nous ont signalé qu'ils sont près à remplacer le café (certains ont déjà arraché une partie de leur caféiculture non rentable située loin de la route) par d'autres cultures qui semblent être rentables. Ce qui fait qu'on peut constater qu'il y a eu une variabilité des superficies emblavées, cela peut s'expliquer par le fait que les caféiculteurs tendent à remplacer le café par d'autres cultures.

      Figure 2: Evolution de la production du café cerise (en tonnes) et les superficies emblavées

      dans la région de KIRIMIRO

      Source : Construite par l'auteur sur base des données de la SOGESTAL KIRIMIRO et ARFIC

      Comme on peut le constater directement sur la figure, on voit que la production des cerises dans la région de KIRIMIRO est en corrélation directe avec les superficies emblavées. Les périodes où les superficies emblavées ont été réduites, on voit aussi que la production a diminué de façon similaire.

      A l'exemple de la campagne café 1991-1992, il y a eu une production de 25 293 tonnes de café cerise sur une étendue de 29 600 hectares ; alors que pendant la campagne café 2003-2004 il y a eu la production de 3633,57 tonnes de café cerise sur une étendue de 15950 hectares.

      C. Les précipitations

      Le café prospère mieux dans les régions où les précipitations atteignent 1500mm à 1800mm/an (Gaie et Flémal, 1990). Les précipitations moyennes de la région naturelle de KIRIMIRO ont été calculées en se basant sur les données météorologiques fournies par l'IGEBU-GITEGA de trois stations à savoir : la station GITEGA aérodrome, station GIHETA, station MUGERA paroisse.

      Figure 3 : Evolution de la production des cerises et des précipitations (en mm) dans la région KIRIMIRO
      Source: Construite par l'auteur sur base des donnees de la SOGESTAL KIRIMIRO, ARFIC et IGEBU (pour les précipitations)
      Comme cette figure l'illustre bien, les quantité des précipitations sont étroitement liées à la quantité des tonnes de cerises produites. Il lui faut de 1200mm à 1500mm de pluies de l'année, mais pas beaucoup plus, avec une saison sèche de 2 à 4mois, et une humidité moyenne. A l'exemple de l'année 2008 où on avait 1571,90mm comme moyenne des précipitations, on voit que la production a passé de 5 035,3 tonnes en 2007 (avec 862,13mm de précipitations moyennes) à 18 315, 21 tonnes en l'an 2008.

      D. Urée

      Comme le montre Sindayizeruka (2001) dans son étude « Les prix agricoles et leur incitations à la production : une analyse empirique basée sur les études de cas », l'utilisation des engrais chimiques est l'un des facteurs qui influence les rendements des caféiers. Les données de l'urée utilisée dans les vergers de caféiers dans KIRIMIRO, nous les avons trouvées dans les rapports agronomiques de l'OCIBU ainsi que dans les rapports de la CNAC (ces données concernent uniquement la région naturelle de KIRIMIRO).

      Figure 4 : Evolution des quantités de l'urée utilisée et du café produit dans KIRIMIRO
      Source : Construite par l'auteur sur base des données de l'ARFIC et CNAC
      Comme on le constate sur la figure, la production du café est en corrélation avec l'offre du café. Les années où on a augmenté des quantités d'urée utilisée vont de pair avec les pics de la production caféière

      E. Pesticides

      Il est évident qu'un caféier sain donnera un produit de meilleure qualité. Les pesticides peuvent aider le caféiculteur dans sa lutte contre les prédateurs (les scolytes) et les maladies du caféier et contribuer efficacement à améliorer la qualité du café marchand. Les données des pesticides utilisés dans les vergers de caféiers dans KIRIMIRO, nous les avons trouvées dans les rapports agronomiques de l'OCIBU ainsi que les rapports de la CNAC.

      Figure 5 : Evolution des quantités de pesticides utilisés(en litres)
      Source : Construite par l'auteur sur base des données de l'ARFIC, CNAC
      L'utilisation des pesticides a été variante d'année en année du fait que certaines années le Burundi a importé peu de pesticide ou bien certaines localités du pays étaient en crise et il était difficile aux caféiculteurs de se procurer des pesticides (Agronome de l'association NSHIRAMAZINDA).

      F. Evolution des prix réels et nominaux du café

      De l'avis de certains auteurs, des prix élevés et rémunérateur stimulent la production au-delà des besoins familiaux, tandis que des prix faibles ramèneront la production aux besoins de la cellule familiale (Sindayizeruka, 2001). Au cours de notre enquête, 100% des caféiculteurs nous ont révélé qu'ils ne sont pas satisfaits du prix pratiqué au kg de café cerise. Ces caféiculteurs ont suggéré un prix moyen de 1555,55Fbu au kg de café cerise. Certains même nous ont signalé qu'ils sont prêts à arracher leurs caféiers (41% des caféiculteurs enquêtés).
      Ces prix ont été trouvés en utilisant la formule ci-après:

      où IPC désigne l'Indice de Prix à la Consommation

      Figure 6 : Evolution des prix nominaux et des prix réels (en Fbu) au Kg du café cerise
      Source : Construite par l'auteur sur base des données de la SOGESTAL KIRIMIRO, ARFIC et ISTEEBU

      Figure 7 : Evolution du prix réel (Fbu) au kg de café cerise et de la production du café dans la région de KIRIMIRO(en tonnes)
      Source : Construite par l'auteur sur base des données de la SOGESTAL KIRIMIRO, ARFIC et ISTEEBU
      Comme cette figure le montre très clairement, nous voyons que la production des cerises est en correlation avec le prix pratiqué au kg de café cerise. Sur la période où le prix a augmenté, à l'exemple de la campagne 2009-2010, on voit que la production a augmenté aussi. Cela s'explique par le fait que les caféiculteurs ont été encouragé davantage à pailler leur caféiers,à utiliser de l'engrais chimique ou urée ou en gros à exercer tous les travaux d'entretien que requiert le développement des caféiers.
      On voit que même si quand le prix augmente, les caféiculteurs ne peuvent pas augmenter directement les superficies emblavées ; ils pourront être incités à pailler, à mettre des engrais chimiques dans leurs plantations ou à utiliser des insecticides pour lutter contre certains insectes ravageurs comme les anthracnoses ou d'autres.

      G. Prix de banane, du haricot et du maïs

      Les 83% (50 sur 60) des caféiculteurs que nous nous sommes entretenus au cours de l'enquête, nous ont avoué qu'ils pratiquent l'association du café avec d'autres cultures ; principalement  le bananier (tout autour des plantations caféières), le haricot et le maïs (à l'intérieur des plantations). Ces prix ont été trouvés dans les rapports annuels des prix de l'ISTEEBU sur le marché de GITEGA.

      Figure 8 : Evolution du prix nominal (en Fbu) du haricot, banane et du maïs sur le marché de GITEGA
      Source : Construite par l'auteur sur base des rapports mensuels de l'ISTEEBU
      Comme on le voit sur la figure 8, les prix des cultures concurrentes du café ont augmenté avec le temps alors que le prix réel du café n'a cessé de dégringoler (figure 7). ce qui a poussé les caféiculteurs de cette région à associer le café avec d'autres cultures ou du moins à remplacer la caféiculture dans des parcelles situant loin des routes.

      IV.2. Statistique descriptive

      Dans cette section, nous calculons les éléments de la statistique descriptive à savoir : la moyenne, le maximum, le minimum et l'écart-type. Le nombre d'observation est égal à 23 pour tous les éléments.
      Tableau 1 : la statistique descriptive des variables continues du modèle
      VariablesMoyenneMaximumMinimum Ecart-typeNombre d'obs.Coefficient de VariationOffre (Kg)19059524467293902723000121115672363,54
      Pesticides ( litres)
      10472,221396967201988,9532318,992
      Prix du Maïs (Fbu/kg)
      210,61645,945,28169,19352380,334Précipitations (mm)1133,6751571,9735,9195,71152317,263Prix du Banane (Fbu/kg) 104,37927417,976,852373,625
      Prix du Haricot (Fbu/kg)
      330,4765769,873,86241,2962373,014
      Prix réel du café (Fbu/kg) 32,472
      72,0321,6810,6382332,76
      Superficies emblavées (Ha)
      24406,1732880150004830,7532319,793Urée (kg) 149 532280 00050 00065 676,62343,921Source : l'auteur à partir des différentes données collectées
      La moyenne est calculée en faisant la sommation des valeurs des 23 observations, divisées par le nombre total des observations qui est égal à 23. Pour l'offre du café, nous avons une moyenne de 19 059 524Kg, avec un maximum de l'offre du café de 46 729 390Kg et un minimum de 2 723 000Kg. L'écart-type mesure le degré de dispersion autour de la moyenne. Pour l'offre du café, nous avons l'écart-type de 12 111 567Kg. Ce qui dénote une variabilité de l'offre du café autour de la moyenne ; ce qui peut s'expliquer par la vieillesse des vergers comme nous l'avons constaté au cours de notre enquête. L'offre a varié de 12 111 567Kg autour d'une moyenne de 19 059 524Kg. En ce qui est des superficies emblavées, nous avons une moyenne de 24 406,17 ha, un maximum de 32 880ha et un minimum de 15 000ha. Nous avons un écart-type égal à 4724,569ha, cette valeur nous montre comment les superficies ont varié autour de la moyenne. Pour les pesticides, nous avons une moyenne de 10 472,22litres, un maximum de 13 969 et un minimum de 6720. L'écart-type est égal à 1988,953. Cette valeur nous montre comment l'utilisation des pesticides a varié au cours des 23 années. Pour les prix du maïs, nous avons une moyenne de 210,61 Fbu, un maximum de 645,9 et un minimum de 45,28 avec un écart-type de 169,19Fbu. Pour le prix de banane, nous avons une moyenne de 104,37, un maximum de 274 ; un minimum de 17,9 avec un écart-type de76, 85. Pour les prix du haricot, nous avons une moyenne de 330,47Fbu, un maximum 769,8 et un minimum de 73,86 avec un écart-type de 241,29. Pour le prix réel du café, nous avons une moyenne de 32,47 Fbu, un maximum de 72,03 ; un minimum de 21,68 et un écart-type de 10,63. Cet écart-type montre qu'il n y a pas eu une grande variation du prix réel du café. Pour les précipitations, nous avons une moyenne qui est égale à 1 1333,67 mm, un maximum de 1571,9 ; un minimum de 735,9 et un écart-type de 195,711. Cette valeur de l'écart-type montre que les quantités de pluies tombaient dans la région de KIRIMIRO variaient de 195,711mm autour d'une moyenne qui est de 1 133,67mm.

       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       

      IV.3. Analyse empirique de l'offre du café

      Pour tester si le modèle est bien spécifié et -/ou les variables prises individuellement sont significatives, la significativité des variables prises individuellement a été analysée sur base de la statistique t de Student alors que celle des coefficients pris globalement a été illustrée par la statistique F de Fisher. De même, à partir du coefficient de détermination R2 et surtout R2- ajustée permet de juger sur la validité ou non du modèle. Il permet de connaitre la proportion de la variation totale de la variable dépendante due à l'explication des variables dépendantes. La variable dépendante est bien expliquée par les variables indépendantes si le R2-ajusté est élevé.

      IV.3.1.Estimation des paramètres du modèle

      Les variables que nous utilisons dans l'estimation sont déjà décrites au troisième chapitre.

      IV.3.2. Estimation statistique

      Nous allons estimer l'offre du café dans la région de KIRIMIRO (la variable endogène) par les variables explicatives respectivement prix réel du café, pluviométrie, superficies emblavées, pesticides, urée, prix des cultures concurrentes du café (haricot, maïs et banane).

      IV.3.2.1. Test de normalité

      L'hypothèse de normalité des résidus joue un rôle essentiel car elle aide à préciser la distribution statistique des estimateurs.

      Tableau 2 : Test de Normalité

      0

      2

      4

      6

      8

      -0.10

      -0.05

      0.00

      0.05

      Séries: Résiduelles

      Echantillon: 1992 2012

      Observations 21

      Moyenne

      2.37E-15

      Médiane

      0.005724

      Maximum

      0.057893

      Minimum

      -0.081828

      Ecart type

      0.036598

      Valeur de Symétrie

      -0.652775

      Valeur d'aplatissement

      2.775636

      Jarque-Bera

      1.535452

      Probabilité

      0.464067

      Source : Obtenu à partir du traitement des données avec Eviews

      H: il y a normalité des résidus

      H: il n y a pas de normalité des résidus

      Dans la partie droite de l'histogramme se trouve un ensemble de statistique descriptive portant sur la série des résidus : la moyenne, la médiane, le maximum et l'écart type. En plus de ces statistiques, Eviews reporte des indicateurs de forme qui permettent d'apprécier la normalité.

      Pour une série normalement distribuée, la valeur de symétrie (Skewness) mesure l'asymétrie de la distribution autour de la moyenne. Le Skewness d'une distribution symétrique, comme la distribution normale, est nulle. Ainsi, pour notre cas, nous avons un Skewness négatif (-0,65), ce qui signifie que la distribution est décalée vers la gauche.

      Le Kurtosis mesure le degré d'aplatissement de la distribution. Le Kurtosis d'une distribution normale est égal à 3. Pour notre cas, nous avons un Kurtosis de 2,77 ; donc légèrement inférieure à 3 (Gujarati, 2004). La statistique de Jarque Bera a une probabilité de 0,46 ; une valeur supérieure à 0,05. Donc le terme d'erreur suit une distribution normale. Ce qui veut dire que l'on ne rejette pas l'hypothèse nulle de normalité des termes d'erreur.

      IV.3.2.2.Test de diagnostic sur les termes d'erreur

      Ces tests de diagnostic sur les résidus ont comme objectifs de vérifier si les séries qui alimentent le modèle suivent une loi normale.

      -Test d'hétéroscédasticité de White

      Dans le modèle de régression log-linéaire ou linéaire tout simplement, une des hypothèses de base est que les résidus doivent avoir une variance finie et constante. Cela est connu sous le nom de l'homoscédasticité des termes d'erreur. La violation de cette hypothèse est connue sous le nom de l'hétéroscédasticité. L'une des hypothèses clés des modèles linéaires est l'hypothèse d'homoscédasticité ; c'est-à-dire que les résidus du modèle ont la même variance.

      Selon Maddala (1977), la violation de cette hypothèse de base (homoscédasticité des résidus) conduit à l'inefficience des paramètres de régression, au biais de la variance de l'estimation et partant ; des résultats des statistiques biaisés. Ce test d'hétéroscédasticité a été développé par White (1980). Il est applicable aux résidus des Moindres Carrés Ordinaires (MCO). Différentes méthodes de correction existent mais nous avons choisi l'une des méthodes proposées par White qui consiste à corriger sans préciser la forme d'hétéroscédasticité.

      H: les résidus du modèle sont homoscédastiques.

      H: les résidus du modèle sont hétéroscédastiques.

      Tableau 2: Test de White

      Test d'hétéroscédasticité de White:

      Statistique de Fisher

      8.933359

      Probabilité

      0.211887

      Nombre d'obs. R-carré

      22.26690

      Probabilité

      0.174672

       
       
       
       
       

      Source : Obtenu à partir du traitement des données avec Eviews.

      Comme on peut le voir à travers du tableau no2, la probabilité associée au test de White (0,17) est supérieure à 0,05. On ne rejette pas l'hypothèse nulle de l'homoscédasticité des résidus.

      IV.3.2.3.Le test de détection de l'autocorrélation des termes d'erreur

      La présence de la corrélation sérielle est suffisante pour rendre le processus d'estimation par la méthode des Moindres Carrées Ordinaires (MCO) biaisé et inconsistant. La détection de l'autocorrélation des termes d'erreur semble importante car dans le cas de son existence, on obtient des variances des paramètres qui sont sous-estimés. De là, les paramètres satisfont le test de Student car la valeur « t » se trouve dans ce cas surestimé. De ce fait, ces paramètres obtenus ne sont pas considérés comme des critères d'évaluation de la signification statistique des coefficients.

      La détection des termes d'erreur (autocorrélation sérielle) se fait dans ce cas au moyen de multiplicateur de Lagrange (LM). Pour tester l'autocorrélation, on se fie sur la probabilité de la statistique de Fisher.

      H0 : il n y a pas d'autocorrélation

      H: il y a autocorrélation

      Tableau 3: Test de Breusch-Godfrey

      Test du Multiplicateur de Lagrange de l'autocorrélation sérielle de Breusch-Godfrey :

      Statistique de Fisher

      29.04921

      Probabilité

      0.110880

      Obs.R-carré

      19.96888

      Probabilité

      0.000046

       
       
       
       
       

      Source : Obtenu à partir du traitement des données avec Eviews

      On accepte l'hypothèse nulle de l'absence de l'autocorrélation car la probabilité de la statistique de Fisher est supérieure à 5%.

      -Test d'autocorrélation des erreurs de Durbin-Watson

      Le test de Durbin-Watson (DW) permet de mesurer l'autocorrélation des erreurs. Le test d'hypothèse se construit comme suit:

      -

      -

      251695616

      4- di

      251694592

      4-ds

      251693568

      ?

      251687424

      ?

      251686400

      251688448251684352251683328251681280

      di

      251690496

      251698688

      251697664

      251696640251685376251682304

      2

      251692544

      ds

      251691520

      0

      251689472251680256251679232251678208

      De

      De part sa construction, cette statistique varie entre 0 et 4 et nous avons DW = 2 lorsque Afin de tester l'hypothèse, Durbin et Watson ont tabulé les valeurs critiques de

      DW au seuil de 5% en fonction de la taille de l'échantillon et du nombre de variables explicatives. La lecture de la table permet de déterminer deux valeurs et (Gujarati, op.cit.).251677184

      et  : position du coefficient de Durbin-Watson dans l'espace empirique

      Selon cette position, nous pouvons conclure :

      · 0<DW<, on rejette l'hypothèse (il y a l'autocorrélation des erreurs

      · <DW< : zone d'indétermination ou zone de doute

      · <DW<4- : on accepte l'hypothèse (pas d'autocorrélation des erreurs)

      · 4-<DW<4-  : zone d'indétermination ou zone de doute

      · 4- <DW<4, on rejette : il y a autocorrélation des erreurs

      Pour notre modèle, le DW calculée est de 2,664. =0,202 et =1,977 (lu dans la table de Durbin-Watson, le nombre d'observation (n) =23 et les variables explicatives (k) égales à 13). Les résultats trouvés montrent qu'il y a absence d'autocorrélation des erreurs car DW calculé se trouve entre et 4-.

      IV.4. La significativité globale des variables du modèle

      Le test de significativité globale des coefficients cherche à savoir s'il existe au moins un seul parmi eux, à l'exception de la constante qui soit significativement différent de zéro. C'est-à-dire une variable explicative qui influence significativement la variable endogène. On teste l'hypothèse nulle H0 selon laquelle tous les coefficients du modèle sont égaux à zéro, à l'exception de la constante, contre l'hypothèse selon laquelle il existe au moins un coefficient différent de zéro.

      Comme on l'a fait sur la significativité individuelle des variables du modèle, on va statuer sur la significativité globale des variables pour voir si la probabilité de la statistique de Fisher est? à 5%. Pour notre cas, le résultat de l'estimation affiche pour la probabilité du Test de Fisher très significative (probabilité F-stat : 0,000001).

      Le coefficient de détermination R2 et surtout R2- ajusté obtenu indique de combien la variation de la variable dépendante (offre du café) a été expliquée par les variables indépendantes. Pour notre modèle, ce coefficient est égal à 0,992 ; cela signifie que les variables retenues dans le modèle expliquent 99,2% des variations totales de l'offre du café dans la région de KIRIMIRO.

      Le test de Durbin-Watson est si près de 3 (2,6) qu'il suggère une absence d'autocorrélation ou d'erreurs de spécification (Gujarati, op.cit,).

      IV.5. Les résultats de la régression

      Une fois linéarisée, la fonction de production du type Cobb-Douglas a été estimée avec la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) à l'aide du logiciel Eviews 3.1, et nous avons appliqué les différents tests liés au modèle.

      - Analyse des signes des coefficients et Interprétation économique des résultats
      Tableau 4 : Résultats de la régression par la méthode des Moindres Carrés Ordinaires(MCO)
      Variable dépendante: LOFFMéthode: Moindre Carré OrdinaireDate: 20/02/14 Heure: 13:41Observation (ajusté): 1992 2012Nombres d'observations: 21 après ajustement des points finauxVariableCoefficientErreur Std. t-StatistiqueProb. C

      7.9172943.4863192.270961

      0.0636LOFF(-1)-0.1284180.049573-2.5904610.0412LPEST0.3098210.142062

      2.180887

      0.0720LPREC-0.7073300.152437-4.6401500.0035LUREE

      1.304585

      0.158186

      8.247157

      0.0002LSUP0.6572730.291762

      2.252771

      0.0652LPRIXB-0.4569260.132903-3.4380290.0138LPRIXB(-2)0.4567690.145456

      3.140249

      0.0201LPRIXH-0.5676560.172975-3.2817270.0168LPRIXM0.9762390.267600

      3.648130

      0.0107LPRIXM(-2)-0.5893520.221580-2.6597680.0375LPRIXR0.2658300.145508

      1.826912

      0.1175LPRIXR(-1)0.7060510.143091

      4.934288

      0.0026LPRIXR(-2)-0.6748310.168179-4.0125690.0070DUMMY0.0458760.1111280.4128200.6941R-carré0.997849 Variable moy.dépend.16.48210R-carré ajusté0.992830 Ecart typ. dépendent var.0.789084S.E. de régression0.066818 Critère d'info. d'Akaike-2.397884Somme des carrés des résidus 0.026788 Critère de Schwarz-1.651796
      Log. max. de vraisemblance
      40.17778 Statistique de Fisher198.8052
      Stat. de Durbin-Watson

      2.664505

      Prob. (Statistique de Fisher)
      0.000001

       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       

      Estimons donc notre équation avec les variables que nous avons dans notre modèle, nous aurons :

       
       

      Les résultats de l'estimation nous renseignent sur le signe et la signification des coefficients :

      - La variable « offre décalée d'une période» à un coefficient négatif (-0,128) et sa probabilité est inférieure à 5%. En effet, quand l'offre de l'année précédente augmente de 1%, l'offre de l'année en cours diminue en moyenne de 0,12%. Cela s'explique par le fait que, suite à la cyclicité du café, on voit qu'une année de bonne récolte alterne avec une année de mauvaises récoltes.

      - La variable « prix réel du café décalé d'une période » a un coefficient positif (0,706) et elle est significative (p?0,05). Si le prix de l'année antérieure augmente de 1%, l'offre du café augmentera de 0,7%. C'est-à-dire s'il y a l'augmentation du prix de l'année antérieure, l'année suivante les caféiculteurs seront incités à entretenir leur verger de caféiers.

      - La variable « prix réel du café décalé de deux périodes » présente un coefficient négatif (-0,674) et elle est significative au seuil de 5% (p?0,05). C'est à dire que si le prix du café décalé de deux périodes baisse de 1%, l'offre du café augmentera de 0,6% et vice-versa. Cela pourrait être expliqué par la cyclicité de la production caféière au Burundi où l'année de bonnes récoltes alterne avec une année de mauvaises récoltes. L'effet négatif du prix décalé de deux périodes sur la production actuelle est une combinaison de deux facteurs. D'une part, la production en cours est négativement corrélée avec la production antérieure. Or cette dernière est positivement influencée par les prix de l'année d'avant. En conséquence, il y a une corrélation négative entre et.

      - La variable « précipitation » présente un coefficient négatif (-0,707) et elle est significative au seuil de 5% (p?0,05). Si la variable « précipitation » augmente de 1%, l'offre caféicole diminuera de 0,7%.

      - La variable « urée » présente un coefficient positif (1,233) et elle est significative au seuil de 5% (p?0,05). Si la quantité d'urée appliquée augmente de 1%, tout autre chose restant égale par ailleurs, la quantité du café produite augmentera de 1,23%.

      - La variable « prix de banane de l'année en cours » présente un coefficient négatif (-0,456) et elle est significative (p?0,05). Si le prix de la banane augmente de 1%, l'offre du café diminuera de 0,45%. C'est-à-dire que si le prix de la banane augmente, la production caféière diminuera. Plus le prix de la banane augmente, plus le caféiculteur sera incité à entretenir davantage ses bananeraies et à mettre en place de nouvelle plantation de bananier aux dépens de caféier.

      - La « variable prix de la banane décalé de deux périodes » présente un coefficient positif (0,456) et elle est significative (p?0,05). Cela veut dire que si le prix de la banane décalé de deux périodes augmente de 1%, l'offre du café augmentera de 0,4%. Selon les caféiculteurs que nous nous sommes entretenus au cours de notre enquête, nous avons constaté que la majeure partie d'entre eux pratique une association du caféier avec d'autres cultures vivrières. Comme l'a constaté aussi Hubert (2001), l'association du café avec d'autres cultures est prolifique du fait que les restes de ces plantes vont être utilisés pour pailler les vergers de caféier.

      - La variable « prix du maïs de l'année en cours » présente un coefficient positif (0,976) et elle est significative (p?0,05). Cela signifie que si le prix du maïs augmente de 1%, l'offre du café augmentera aussi de 0,97%.

      - La variable « prix du maïs décalé de deux périodes » présente un coefficient négatif (-0,55) et elle est significative (p?0,05). Cela veut dire que si le prix du maïs décalé de deux périodes avait augmenté de 1%, l'offre caféicole de l'année en cours diminue de 0,55%. En d'autres termes, le prix retardé de deux périodes du maïs augmente la production actuelle de cette céréale au détriment de la production caféicole.

      - La variable « prix du haricot de l'année en cours » présente un coefficient négatif (-0,56) et elle significative (p<0,05). Cela signifie que si le prix du haricot de l'année en cours augmente de 1%, l'offre du café diminue de 0,016. Comme les résultats de notre enquête nous l'ont ont déjà montrée, les caféiculteurs de cette région pratique une association du café avec d'autres cultures. Donc si les prix du haricot augmentent, les agriculteurs vont augmenter les superficies sur lesquelles ils cultivent le haricot ; ils vont consacrer le gros de leurs efforts sur le haricot au détriment du café.

      CONCLUSION DU QUATRIEME CHAPITRE

      Le quatrième chapitre concernant L'ANALYSE EMPIRIQUE DES RESULTATS, est fait d'un traitement de données et d'une interprétation des résultats. Après avoir discuté des tests de validité du modèle empirique, nous avons interprété les résultats. Nous avons procédé par deux sortes de tests à savoir : le test de significativité globale et le test de significativité individuelle.

      Le test de significativité globale des coefficients cherche à savoir s'il existe au moins un seul parmi eux, à l'exception de la constante qui soit significativement différent de zéro. Pour tester la significativité globale du modèle, on fait recourt à la Statistique de Fisher. La probabilité du test de Fisher doit être inferieure à 5%. Pour notre étude, nous avons trouvé une probabilité de Fisher qui est significativement nulle (0,000001). De plus, pour qu'un modèle soit significatif de façon globale, il faut que le coefficient de corrélation (R2) et surtout R2- ajusté soit élevé. Pour notre cas, nous avons trouvé un coefficient de détermination ajusté très élevé : 0,99. Concernant la significativité individuelle des variables du modèle, on l'observe si la probabilité associée au test de Student est inférieure à 5%.

      Dans notre analyse individuelle des variables, nous avons trouvé 10 variables significatives. C'est-à-dire, dont la probabilité associée à la statistique de Student est inférieure à 5% ; ces variables sont :

      -Les variables : « prix réel du café décalée d'une période, prix réel du café décalé de deux périodes, précipitation,  urée, prix de banane de l'année en cours, prix de banane décalé de deux périodes, prix du haricot de l'année en cours, prix du maïs de l'année en cours et prix du maïs décalé de deux périodes ». Il ressort de ce résultat que la banane, le maïs et le haricot constituent de véritables cultures concurrentes du caféier. Ainsi, la détermination du prix au producteur devrait tenir compte, en plus des prix du café qui prévalent sur le marché international, de l'ampleur de l'augmentation des prix des principales cultures concurrentes du café.

      CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS

      1. Conclusion

      Notre travail de fin d'étude intitulé : ANALYSE DES DETERMINANTS DE L'OFFRE DU CAFE DANS LA REGION NATURELLE DE KIRIMIRO est composé de quatre chapitres.

      Le premier chapitre passe en revue quelques notions sur la culture du café ; que ce soit l'historique de la culture du café, les caractéristiques de cette culture, les zones d'aptitude caféicole. Les zones d'aptitude caféicole sont entre autre la zone de bonne aptitude regroupant les régions naturelles de BUYENZI et MUMIRWA ; les zones d'aptitudes moyennes qui regroupent les régions de KIRIMIRO, une partie de BWERU et BURAGANE et enfin les zones d'aptitude marginale constituée par les régions de BUGESERA, BUYOGOMA, MOSO et IMBO. Les principales techniques culturales du café vulgarisées au Burundi sont entre autre : le désherbage, le paillage, la taille, la désinsectisation ainsi que la récolte.

      Dans le deuxième chapitre nous avons développé les quelques théories en rapport avec l'offre agricole et puis, nous avons élucidé les quelques déterminants de l'offre du café dans la région naturelle de KIRIMIRO. Les déterminants de l'offre du café que nous avons utilisé dans notre zone d'étude constituée de la région de KIRIMIRO sont au nombre de huit à savoir : le prix réel payé au producteur (les prix retardés d'une période et de deux périodes du café), la pluviométrie, les superficies emblavées, les pesticides, l'urée, et sans oublier aussi les prix des autres cultures concurrentes du café dans cette région telles la banane, le haricot et le maïs. Nous avons l'objectif de voir si les caféiculteurs seraient incités par le prix du café ou si ce dernier chuterait, ils seraient tentés à remplacer leur caféiculture par d'autres cultures procurant un revenu supérieur ou égal et dans un délai court. Les caféiculteurs seraient incités sans doute à entretenir leurs caféicultures si le prix appliqué au kg de café (cerise ou parche) permettrait de rémunérer les facteurs de production.

      Dans le troisième chapitre de notre étude, il s'agissait d'étayer les quelques théories économiques de l'offre et essayer de les confronter avec les théories économétriques en utilisant la fonction de production du type Cobb-Douglas. Nous avons énoncé quelques théories concernant cette fonction de production. C'est une fonction largement utilisée en économie pour représenter le lien qui existe entre intrants (inputs) et extrants (outputs).

      Dans le dernier chapitre en rapport avec l'analyse empirique des résultats, nous avons utilisé le logiciel de traitement de données Eviews3.1 avec pour objectif de voir si les variables choisies expliquent le modèle et ce, de façon globale et /ou individuelle.

      Au niveau global, le coefficient de détermination R2 et surtout R2-ajusté permet de juger sur la validité ou non du modèle. Il permet de connaître la proportion de la variation totale de la variable dépendante due à l'explication des variables indépendantes. La variable dépendante est bien expliquée par les variables indépendantes si le R2- ajusté est élevé. Pour le cas de notre modèle, ce coefficient est égal à 0,992.Cela signifie que les variables retenues dans le modèle expliquent à 99,2% les variations de l'offre du café dans la région de KIRIMIRO.

      De plus, il faut aussi que la probabilité de la statistique de Fisher soit inférieure à 5% ; pour notre modèle, nous avons cette probabilité qui est égale à 0,000001.

      Au niveau individuel, une variable est significative si sa probabilité est inférieure à 5%. Dans notre modèle, nous avions trouvé 10 variables significatives à savoir : «prix réel du café décalé d'une période , prix réel du café décalé de deux périodes, prix de la banane de l'année en cours, prix de la banane décalé de deux périodes, prix au kg de maïs de l'année en cours, prix du maïs décalé de deux périodes ,  urée ,offre du café décalé d'une période, prix du haricot de l'année en cours et précipitation » .

      Ce dernier chapitre nous a permis aussi d'affirmer ou d'infirmer les hypothèses que nous nous sommes données auparavant. Ces hypothèses sont les suivantes :

      -La première hypothèse de notre travail est : « l'offre du café est sensible aux variations du prix ». A partir de nos résultats, nous avons trouvé que les prix du café décalés d'une période et de deux périodes sont significatifs, ce qui nous conduit à affirmer notre première hypothèse.

      - La deuxième hypothèse : « la pluviométrie, l'urée, ainsi que les prix des principales cultures concurrentes du café (haricot, banane, maïs) influent sur l'offre du café » a été affirmée puisque nous avons trouvé que toutes ces sont significatives.

      -La troisième hypothèse : « les superficies emblavées, la gouvernance de la filière café, les pesticides jouent un rôle important dans la détermination de l'offre du café » a été infirmée puisque nous avons trouvé que ces variables ne sont pas significatives.

      En somme, nous avons vu que l'offre du café dans la région de KIRIMIRO est influencée par les variables : « prix du café décalé d'une période, prix du café décalé de deux périodes, précipitation, offre décalé d'une période, prix du maïs décalé d'une période, prix du maïs décalé de deux périodes, prix du café décalé deux périodes, urée,  prix de banane décalé de deux périodes, prix du haricot de l'année en cours ».

      · IMPLICATIONS ECONOMIQUES ET POLITIQUES DES RESULTATS

      Les analyses économétriques ont conduit à des résultats différents selon le type de variables. Ces résultats sont l'expression des différentes actions que les acteurs du secteur café peuvent mener pour assurer une augmentation de l'offre du café. Nous devons maintenant traduire et exploiter nos résultats en termes de politiques publiques. Le constat d'un désintéressement des agriculteurs face au café du fait que son prix n'est pas rémunérateur, renvoie ainsi à un ensemble d'actions de la part des acteurs du secteur café.

      Si nous analysons du point de vue économique nos résultats, alors nous voyons que plus le prix du café satisfait les caféiculteurs, plus l'offre augmentera l'année suivante parce qu'ils sont incités à entretenir davantage leur vergers ; ce qui par après, pourra jouer sur la production même si, comme nous l'avons déjà signalé d'autres variables (pluviométrie, prix des principales plantes concurrents au café, pesticides, quantité d'urée utilisée, les superficies emblavées) interviennent pour influencer l'offre du café.

      Comme le signale Sindayizeruka (2001) dans son étude : « Les prix agricoles et leur incitation à la production : Une analyse empirique basée sur les études de cas  », les prix élevés et rémunérateurs stimulent la production au-delà des besoins familiaux ; tandis que des prix faibles découragent les producteurs. A l'inverse, si le prix du café ne les satisfait pas, les caféiculteurs semblent être incités à remplacer le café par d'autres cultures ou de pratiquer une association avec d'autres plantes comme notre enquête nous l'a révélé. Le sacro-saint principe de la culture pure du café doit être repensé. Dans les pays voisins, à l'instar de la Tanzanie, où caféiers et bananiers sont associés dans la même parcelle, ce qui résous ainsi la contrainte fondamentale de manque de paillis (Hubert, 2001). Les décideurs doivent prendre des mesures allant à l'augmentation du prix, qui pourront inciter les caféiculteurs à continuer à s'atteler davantage à cette culture de rente qui fait rentrer beaucoup de devises dans les caisses de l'Etat.

      En définitive, nous osons espérer que ce travail n'est pas le dernier du genre. Nous invitons d'autres chercheurs à poursuivre la recherche dans ce domaine :

      -L'analyse des déterminants de la production du haricot, banane et maïs dans la région de KIRIMIRO,

      -L'analyse des déterminants des productions caféicole dans les différentes régions naturelles du Burundi

      Toutefois, nous ne pouvons pas boucler notre travail de recherche sans dégager quelques recommandations sur les mesures à prendre en tenant compte des résultats trouvés.

      2. RECOMMANDATIONS

      A l'issue de ce travail, nous voulons émettre quelques suggestions au près des intervenants dans la filière café sur notre analyse :

      · A l'ARFIC :

      -d'ajuster le prix du café burundais au prix international et au prix des pays de l'EAC pour éviter que les caféiculteurs puissent être tentés de vendre de façon illicite leurs productions dans ces pays.

      -de réduire les circuits de rémunération dans le secteur de la filière café puisqu'on a constaté que la grande part des revenus du café rémunèrent plusieurs catégories de personnes intervenant dans le circuit de commercialisation du café et le caféiculteur ne reçoit que des résidus du prix en cours.

      -De se référer aussi sur les prix des principales cultures concurrentes du café (haricot, banane et haricot) dans la fixation du prix du café au producteur.

      · A l'Inter-Café :

      -de mettre à la disposition des caféiculteurs des fertilisants nécessaires à temps en quantité suffisantes.

      -de continuer à assurer un encadrement de caféiculteurs et les aider à avoir un prix conforme au prix pratiqué sur le marché international.

      · Aux associations des caféiculteurs :

      -de mener des campagnes de mobilisations des caféiculteurs pour que ces derniers puissent retrouver une confiance dans la principale culture d'exportation que dispose notre pays et qui fait rentrer beaucoup de devises.

      -de piloter les négociations avec tous les intervenants de la filière café pour le prix donné aux producteurs soit calqué au prix pratiqué sur le marché international.

      · Aux caféiculteurs :

      -de continuer à s'atteler aux activités de l'amélioration des caféiers,

      -de continuer à pailler, tailler leurs caféiers

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      30. NICOLAS H. (2005), Les marchés à terme agricole, Paris, 228p.

      31. PHILIPPE C. (2011), Les marchés mondiaux, Paris, 736p.

      32. PIERRE R. (1987), Economie agricole : vol2 : l'agriculture dans le développement économique, Paris, 754p.

      33. POCHET P. (1990), La qualité du café de la plantule à la tasse, AGCD, publication agricole n°21, Bruxelles

      34. RITSCHART G. (1981), contribution à l'analyse des structures qualitatives des modèles économiques, Paris, 215p.

      35. TRICOU F. (2008), La loi de l'offre et de la demande : Une enquête sur le libéralisme économique, Presses universitaires du septentrion, Paris, 187p.

      36. White H. (1980), A heteroscedasticity Consistent Covariance Matrix Estimation and a Direct Test of heteroscedasticity, Econometrica, vol.48

      II. Mémoires et thèses

      1. BAHAMINYAKAMWE, L. (1981), Contribution à l'analyse régionale de la production agricole du Bututsi par les fonctions de production, UB, FACAGRO, Bujumbura, 98p.

      2. BANYIYEZAKO J.-C. (2003), Essai d'analyse des prélèvements sur les cultures de rente au Burundi : Cas du café (1980-2001), mémoire UB, FSEA, Bujumbura, 76p.

      3. BIKORIMANA Y. (2011), Analyse de la performance de la riziculture intensifiée de Mugerero : Modèle Cobb-Douglas, mémoire UB, FSEA, Bujumbura, 74p.

      4. GAHAMA A.-L. (1999), Analyse de la réaction des agriculteurs burundais à l'incitation par les prix : Cas de la production cotonnière, mémoire UB, FSEA, Bujumbura.

      5. HATUNGIMANA A. (2005), La caféiculture au Burundi : Economie et Société des débuts à l'indépendance : 1920-1962 : régime de l'acte du 30 Mars 1992, thèse de doctorat en histoire, Paris, 640p.

      6. HATUNGIMANA A. (2005), Le café au Burundi au XX siècle : paysans, argent, pouvoir, Paris, Karthala, 512p.

      7. KAMARIZA A. (2001), Analyse économétrique de la réaction des agriculteurs burundais à l'incitation par les prix : cas des agricultures vivrières, mémoire UB, FSEA, Bujumbura, 78p.

      8. KANYANGE S. (2003), La réaction des producteurs du café du café à l'incitation par les prix : une analyse empirique pour le Burundi (1980-2000), UB, FSEA, Bujumbura, 88p.

      9. NDARISHIKANYE B. (1993), Effet prix sur l'offre du café au Burundi, mémoire UB, FSEA, Bujumbura, 76p.

      10. NDIMANYA P. (2002), La filière café burundaise : situation et stratégie pour une amélioration de sa compétitivité, thèse de doctorat, Gembloux, 171p.

      11. NGENDANKAZI L. (2004), La libéralisation de l'exportation du café et son impact sur les performances de la Burundi Coffee Company, mémoire UB, FSEA, Bujumbura, 103p.

      12. NIGEZE J. (1995), La nouvelle forme d'intervention de la SRDI face à la politique de désengagement de l'Etat, mémoire UB, FSEA, Bujumbura.

      13. NTIBANTUNGANYA J. (1995), Le système de vente aux enchères du café au Burundi : une approche analytique, mémoire UB, FSEA, Bujumbura, 71p.

      III. Revues

      1. ARFIC (2009-2010), rapport annuel, Bujumbura.

      2. Banque Mondiale (2007), Rapport principal, République du Burundi, Sources de croissance rurales, 10 septembre, 179p.

      3. BERGEN D.W. (1992), Contribution à la connaissance des régions naturelles du Burundi, données de superficie et de population par colline de recensement, ISABU, Bujumbura, Publication n?161

      4. DPAE GITEGA (2001), Rapport annuel, Gitega.

      5. Edouard B. et Sakwa B. (1996), Séminaire sur la politique des prix et du commerce des produits agricoles, Banque mondiale, IDEC.

      6. FAO (1994), Prix des produits agricoles et certains moyens de production en Europe et en Afrique du Nord, Rome

      7. GAHUNGU A. (2008), Analyse de la rentabilité du café au Burundi, 75p.

      8. IGEBU (2000), Rapport annuel, Gitega.

      9. KIMONYO J.P. et NTIRANYIBAGIRA D. (2007), Réformes de la Filière Café au Burundi: Perspectives d'Avenir pour la Participation, la Prospérité et la Paix, International Alert, 75p.

      10. MINAGRIE, Stratégie Agricole Nationale 2008-2015 (2008), Bujumbura, 111p.

      11. NDIMURIRWO L., Contribution à la connaissance des régions naturelles du Burundi, flux des produits agricoles et de leurs facteurs influents. : Régions naturelle du KIRIMIRO, ISABU, publications n°96.

      12. NYAMOYA P. (1999), Problématique de la relance de la production caféière, communication aux deuxièmes journées de réflexions sur les problèmes contemporains de l'économie Burundaise, IDEC, 32p.

      13. OCDE (1984), La satisfaction des besoins alimentaires dans un monde en évolution, Paris ; 85p.

      14. OCIBU (1999), Politique de la redynamisation de l'encadrement caféicole, Département Agronomique, Bujumbura, 93p.

      15. OCIBU (2000), rapport annuel, 66p.

      16. PAGE (2007), Rapport d'ensemble en appui au diagnostic et à la stratégie de développement de la chaîne de valeur du café burundais, 75p.

      17. Rapport annuel de l'OCIBU, 2009-2010

      18. SINAMENYE M. (1988), La politique des prix agricoles au Burundi, cahier CURDES, 31p.

      19. SINDAYIZERUKA O. (2002), Impact de la politique des prix sur la répartition des gains de productivité : cas de la filière café burundaise, IDEC, 28p.

      20. SINDAYIZERUKA O. (2001), Les prix agricoles et leur incitation à la production : une analyse empirique basée sur les études de cas, IDEC, 40p.

      21. SOTTIAUX G. (1987), Aptitude des terres à l'arabiculture dans le KIRIMIRO, ISABU, Publication n°98 Bujumbura, 23p.

      Sites internet

      1. www.oic.org

      2. www.wikipedia.com

      3. www.page.bi

      Source photographique : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/83/fruitcolors.jpg

      ANNEXES

      Annexe 1 : prix et production du café cerise et parche, précipitation moyenne

      Campagne café

      prix par Kg cerise

      production de café cerise (fois100t)

      Production de café parche (fois 100t)

      Prix par Kg de café parche

      Moyenne des précipitations annuelles

      1990-1991

      30

      231,5206

      44,22

      175

      1028,73

      1991-1992

      36

      252,933

      42,44

      175

      1116,57

      1992-1993

      36

      106,02

      21,63

      175

      1087,07

      1993-1994

      40

      400,04

      80,11

      175

      735,90

      1994-1995

      40

      259,97

      51,99

      170

      952,60

      1995-1996

      55

      150,18

      30,03

      180

      966,53

      1996-1997

      55

      183,81

      36,76

      240

      1163,10

      1997-1998

      70

      126,34

      25,26

      290

      1514,97

      1998-1999

      90

      236,04

      47,20

      330

      1224,63

      1999-2000

      100

      176,50

      35,29

      420

      822,17

      2000-2001

      100

      109,51

      21,90

      450

      1217,67

      2001-2002

      100

      427,76

      85,55

      450

      1107,70

      2002-2003

      110

      36,94

      7,38

      450

      1044,03

      2003-2004

      120

      467,29

      93,45

      450

      1245,53

      2004-2005

      200

      56

      11,10

      500

      862,13

      2005-2006

      200

      278,90

      55,78

      900

      1571,90

      2006-2007

      250

      50,35

      10,07

      930

      1119,33

      2007-2008

      300

      183,15

      36,63

      1300

      1156,17

      2008-2009

      300

      27,23

      5,44

      1400

      1179,80

      2009-2010

      350

      201,63

      40,32

      1400

      1191,10

      2010-2011

      630

      70,22

      14,04

      1400

      1315,63

      2011-2012

      400

      140,26

      28,05

      1400

      1289,5

      2012-2013

      400

      31,83

      6,31

      1450

      -

      Source : ARFIC, SOGESTAL KIRIMIRO et IGEBU (pour les précipitations)

      Annexe 2 : superficie emblavée, quantité d'urée et de pesticide utilisés

      campagne café

      Urée(en tonnes)

      Pesticides (en litres)

      superficies emblavées(en hectares)

      1990-1991

      180,8

      13899

      28880

      1991-1992

      214,04

      12129

      29600

      1992-1993

      150

      10841

      27700

      1993-1994

      83,4

      8001

      20920

      1994-1995

      250

      9158

      30750

      1995-1996

      189

      12123

      26130

      1996-1997

      145

      13150

      21800

      1997-1998

      153

      12420

      25400

      1998-1999

      130

      9004

      23780

      1999-2000

      175

      10921

      27600

      2000-2001

      149

      11150

      24000

      2001-2002

      128

      10400

      20550

      2002-2003

      270

      8150

      31560

      2003-2004

      65

      7945

      15950

      2004-2005

      280

      9660

      32880

      2005-2006

      60

      12068

      18500

      2006-2007

      192

      13969

      23450

      2007-2008

      59

      9650

      19300

      2008-2009

      150

      6720

      25600

      2009-2010

      50

      9255

      15000

      2010-2011

      149

      11500

      26800

      2011-2012

      75

      8618

      20567

      2012-2013

      142

      10130

      24625

      Source : ARFIC

      Annexe 3 : Les prix des principales cultures concurrent du café dans la région de KIRIMIRO (Sur le marché de GITEGA)

      Année/Culture

      Banane verte (Fbu/Kg)

      Haricot sec (Fbu/Kg)

      Maïs sec (Fbu/Kg)

      1990

      19,5

      76,32

      59,92

      1991

      21,98

      73,86

      58,87

      1992

      17,9

      79,81

      52,32

      1993

      22,61

      79,32

      45,28

      1994

      35,8

      125,15

      66,84

      1995

      31,5

      104,2

      58,62

      1996

      35,5

      152,7

      77,2

      1997

      43,55

      237,5

      113,1

      1998

      51,49

      234,5

      152,5

      1999

      138,1

      261,4

      192,2

      2000

      124,27

      287,8

      190,4

      2001

      109,4

      217,3

      154,2

      2002

      62,2

      216

      120,2

      2003

      92,5

      221,5

      135,7

      2004

      106,92

      264,8

      187,4

      2005

      122

      413,7

      266,4

      2006

      152,5

      424

      315,1

      2007

      115

      508,2

      270,7

      2008

      156

      726,9

      367,5

      2009

      199

      644,6

      436,7

      2010

      230

      730

      414

      2011

      274

      751,6

      463

      2012

      239

      769 ,8

      645,9

      Source : Evolution annuelle des prix, Rapports mensuels des prix, ISTEEBU.

      Annexe 4 : Evolution du prix nominal par kg de café cerise et du prix réel du café

      Campagne café

      Prix nominal au kg de café cerise

      Prix réel du kg de café cerise

      IPC (Indice de Prix à la Consommation), base 100 en 1991

      1990-1991

      30

      35,59

      84,27

      1991-1992

      30

      30

      100

      1992-1993

      36

      35,36

      101,8

      1993-1994

      36

      32,22

      111,7

      1994-1995

      40

      31,2

      128,2

      1995-1996

      40

      26,14

      153

      1996-1997

      55

      28,43

      193,4

      1997-1998

      55

      21,68

      253,6

      1998-1999

      70

      24,53

      285,3

      1999-2000

      90

      30,5

      295

      2000-2001

      100

      26,98

      370,6

      2001-2002

      100

      24,96

      400,6

      2002-2003

      100

      25,29

      395,3

      2003-2004

      110

      24,16

      455,2

      2004-2005

      110

      23,2

      474,1

      2005-2006

      120

      22,39

      535,8

      2006-2007

      200

      36,3

      550,9

      2007-2008

      250

      41,87

      597

      2008-2009

      300

      40,38

      742,8

      2009-2010

      300

      36,54

      821

      2010-2011

      300

      72,03

      874,6

      2011-2012

      300

      36,51

      958,6

      2012-2013

      400

      40,61

      1132,6

       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       

      Source : Rapports mensuels des prix de l'ISTEEBU

      Annexe 5: QUESTIONNAIRE D'ENQUETE

      Nom et prénom de l'enquêteur :......................................................

      Numéro de l'enquête :........................................................................

      I. Les questions d'identification de l'enquêté :...................................................

      1. Nom et prénom du caféiculteur :.........................................................

      2. Colline :....................................................................................

      3. Commune :......................................................

      4. Province :..........................................

      II. Etendue et état de l'exploitation caféière :...........................................

      5. Combien de caféiers avez-vous dans votre exploitation ?...................................

      6. Disposez-vous des terres pour les extensions caféières ? Oui Non

      Si non, pourquoi ?..............................................................................................................

      III. Les questions relatives avec l'identification des problèmes relatifs à la production

      A. Paillage

      7. Avez-vous de paillis en suffisance pour couvrir votre caféier ? Oui Non

      8. Quels sont les principaux matériaux utilisés ?

      a. Feuilles de bananiers b. Herbe de collines c. plantes à paille d. résidus de récoltes e. feuillage d'arbre f. Autres (à préciser) ..........................................................................................

      9. Disposez-vous des surfaces encore libres pour les plantes à pilles ? Oui Non

      Si oui, à quelle dimension ?..............................

      B. Fertilisation

      10. Acheter-vous régulièrement appliquer de l'urée sur vos caféiers ? Oui Non

      Si oui, combien de Kg pour une seule année ?....................................

      Si non, Pourquoi ?................................................................

      11. Les produits de fertilisation du café vous êtes facilement accessibles ? Oui Non

      12. Quels sont les facteurs limitant la production ?

      a. Exigüité des terres b. mauvais entretien c. les maladies du café

      d. manque des intrants e. les précipitations insuffisantes

      13. Quelles sont les contraintes très sérieuses que vous rencontrez en rapport avec la caféiculture ?

      i. Contraintes techniques :

      a. manque de produits phytosanitaires b. manque de matériaux de paillage

      c. manque d'encadrement d. manque d'intrants

      Autres (à préciser)..............................................................................

      ii. Contraintes financières :

      a. Le faible prix du café b. manque d'argent pour l'achat des engrais

      b. paiement de la main d'oeuvre supplémentaire

      iii. contraintes humaines :

      a. manque de main d'oeuvre pour l'entretien b. manque de main d'oeuvre pour la récolte

      iv. comment a été la pluviométrie? a.bonne b. très bonne c. moins bonne d.médiocre

      14. Auriez-vous pensé à l'arrachage de votre caféier ? Oui Non

      Si oui, pourquoi ?...................................................................................

      15. Etes-vous satisfait des rendements du caféier ? Oui Non

      Si non, pourquoi ?......................................................................

      16. D'après vous ; quelles sont les causes de ces faibles rendements ?.......................................

      17. Depuis combien d'années avez-vous planté votre caféier ?...........................................

      18. Quelle est la production moyenne de vos caféiers ?......................Kg

      19. Vous est-il arrivé à envisager l'augmentation du nombre de votre caféier ? Oui Non

      Si oui, pourquoi ?.............................................................................................

      20. Le prix proposé par l'Etat vous parait satisfaisant ? Oui Non

      Si non, pourquoi ?.................................................................

      21. A combien exigeriez-vous le prix d'1Kg de café cerise ou de café parche ?....................Fbu

      22. Associez-vous la caféiculture avec d'autres cultures ? Oui Non

      Si oui, lesquelles ?............................................................................................................

      Pourquoi ?...................................................................................................................

      23. Où vous vendez votre production ? SOGESTAL'S ASSOCIATIONS

      * 1Deux espèces présentent un intérêt économique, il s'agit du café arabica et du café robusta.

      * 2 Pour plus de détails, voir le lien www.oic.org






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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery