WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse des risques hydrologiques ( inondation et remontées de capillarité dans les quartiers Nkolmintag, Nylon, Tergal à  Douala).

( Télécharger le fichier original )
par Casimir Pascal KAMGHO KAMSU
Université de Douala au Cameroun - Master 2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.1.6.2 Présentation des concepts ou conceptualisation en rapport avec l'objet d'étude

Nous avons choisi de structurer ce travail autour de trois principaux concepts : 

Ø Le risque

Dans son étymologie le mot risque vient d'un terme italien du moyen âge : risco, provenant lui - même du latin : resecum qui signifie « coupant » ; risco désigne littéralement le roché escarpé, l'écueil (Veryet et Al., 2004).Le sens qu'on accorde à ce terme aujourd'hui varie selon les milieux. Pour le commun des mortels, le risque représente un danger, une menace, une potentialité de perte conformément aux racines étymologiques du mot. Tandis que chez le géographe ce terme a un sens plus systémique.

De manière classique le risque est décrit suivant l'équation : risque = aléa + vulnérabilité. Le risque est donc la confrontation d'un aléa (phénomène naturel dangereux) et d'une zone géographique où existent des enjeux qui peuvent être humains, économiques ou environnementaux. Cette définition est insuffisante elle ne laisse pas apparaitre le résultat catastrophique possible de cette confrontation. La cindynique, science qui étudie les risques, les définit comme «  la probabilité d'occurrence de phénomènes d'intensité donnée dommageables pour une société donnée.»

L'analyse critique et la fonctionnalité de ce parangon conceptuel du risque révèlent quelques failles, en rapport avec la vraisemblance de l'épithète naturel à aléa et l'incapacité de la vulnérabilité à exposer les réalités qu'elle recouvre (Pigeon P., 2005). Pourtant beaucoup d'auteurs et même de décideurs continuent de travailler sur ce paradigme, « le dogme pourrait-on dire, est : risque = aléa + vulnérabilité » (Pigeon, 2003cité par Metzger et D'ercole 2011).

Présentant les confusions conceptuelles ou usuelles de la division traditionnelle du risque en aléa et vulnérabilité, Carrega P., propose d'ajouter une troisième composante : la susceptibilité. Cet auteur la définit comme « la potentialité qu'un aléa puisse entrainer un développement dangereux ». Il s'agit en quelque sorte du maillon manquant entre les deux piliers du risque. Autrement dit l'aléa et la vulnérabilité ne permettent pas de comprendre la distribution géographique non seulement de l'intensité du phénomène mais surtout des dommages possibles à l'intérieur d'un espace donné. Le supplément ici est la perspective d'étudier et de quantifier simultanément les facteurs physiques aggravants du risque (à priori indépendants de l'aléa exemple : la topographie, le sens des masses d'air...) et les facteurs humains (à priori indépendants de la vulnérabilité exemple : l'urbanisation, les remblais, la présence d'une autoroute,...). La conceptualisation du risque suivant le modèle aléa - susceptibilité - vulnérabilité, répond selon Carrega au besoin « de quantifier » de prédire efficacement le risque pour en garantir une meilleure prise de décision.

Dans un article, « réflexion sur les notions et les méthodes en géographie des risques dit naturels », Pigeon P. expose, outre les ambiguïtés posées par la définition classique du risque, les problèmes d'ordre méthodologiques qui en découlent. Pour lui, la géographie des risques naturels devrait vider les absurdités sou jacentes de son discours et redéfinir ses méthodes afin d'avoir dans un premier temps un discours logique ensuite de donner une plus grande opérationnalité à ses concepts. Pigeon P., pour sa part, définit le risque en tant que : « probabilité d'occurrence de dommage compte tenu des interactions entre processus physiques d'endommagement (aléas) et facteurs de peuplement (vulnérabilité) ». Il entend par processus physiques d'endommagement la modification que subit le phénomène naturel et induite par le peuplement qui en retour lui donne un potentiel destructeur. Cette action (peuplement) - rétroaction (milieu agressif) met l'homme au coeur de la genèse du risque (anthropisation de l'aléa) ; les facteurs de peuplement résument les actions et/ou les non-actions territoriales (modes d'occupation du sol, densité de peuplement, politiques de gestion...) pouvant conduire à « l'endommagement effectif ou potentiel ». Une telle conception bouleverse les habitudes et les pratiques car elle impose de sortir de l'analyse courante monocausale (soit c'est le milieu naturel qui entretient le risque soit c'est la société) pour effectuer une analyse combinatoire. De plus l'endommagement effectif ou potentiel s'évalue suivant une démarche à postériori. Cette approche conceptuelle a prouvé son opérationnalité à Chablais (Pigeon P. 2005).

La notion de risque hydrologique quant à elle renvoie au risque lié à l'eau. L'adjectif « hydrologique » est pris ici au sens relatif à l'eau et non au sens propre (relatif à l'hydrologie). Certes, elle est peu usitée et n'est définit dans aucun texte officiel mais elle a été indirectement « officialisée » par le CNRS dans l'un de ses programmes nationaux qui porte sur cette problématique et qui s'appelle « risques hydrologiques » au même titre que d'autres programmes sur « les risques volcanologiques » et les « risques sismiques » (Carbonnel J., et Margat J., 1996).

Au cours de cette étude, qui vise justement à étudier les risques hydrologiques dans les quartiers Nkolmintag, Nylon et Tergal, sous le prisme aléa -susceptibilité- vulnérabilité nous nous en tiendrons à la définition du risque tel que proposée par Carrega P. Toutefois nous envisagerons également la vulnérabilité selon l'acception de D'Ercole R.

I

SUSCEPTIBILITE

VULNERABILITE

I- approche classique ; II- approche de l'étude

-- Fig. 2 : conceptualisation du risque naturel inspirée de Carrega

Ø L'aléa

L'alea se définit, au sens large, comme toute source de danger. L'alea peut sembler impropre que son équivalent anglo-saxon « hasard » pour designer la composante naturelle du risque (Laganier R 2006), « l'aléa caractérise le phénomène physique » (OnanaV.P., 2005). On retrouve cette approche chez Carrega, « l'aléa est par contre considéré comme assez indépendant de l'homme, il est l'évènement naturel à la source du risque ». En cindynique, il se définit à partir de son intensité : c'est alors, la probabilité d'occurrence d'un phénomène d'intensité donnée. Au sens le plus complet, l'aléa est donc un évènement ou un processus naturel défini par une intensité, une occurrence spatiale et temporelle (Dauphiné, 2001). De ce qui précède l'aléa est un élément distinct de la vulnérabilité car supposé naturel. Or cette distinction n'est jamais facile à opérer « on peut se demander au fond où cesse l'aléa et où commence la vulnérabilité ?» (Carrega 2003). Ce problème se pose de manière précise en milieu urbain, lorsqu'il s'agit d'étudier les inondations, puisqu'ici on assiste à une anthropisation de l'aléa par l'imperméabilisation des surfaces, la réduction des chéneaux d'écoulement, la colonisation des champs d'expansion des crues... (Meva'a D., et al., 2010). Compte tenu de cette interrelation indéniable entre le peuplement des zones à risque et les transformations de l'aléa, Pigeon parle d'endommagement physique au lieu d'aléa. L'endommagement physique, n'est rien d'autre que les modifications apportées par l'homme à un phénomène qui au départ est naturel, inoffensif mais dont la dangerosité lui est attribuée par l'action humaine.

Pour nous, l'aléa est un phénomène naturel doté d'une dynamique intrinsèque ou provoquée, potentiellement dommageable aux sociétés. Nous opérons ainsi, une subtile distinction entre les fondements naturels de la source de danger et sa manifestation destructrice, fruit d'un ajustement aux processus naturels ou humains. Par conséquent l'aléa ici est rendu agressif en raison de la susceptibilité, c'est-à-dire, la propension du milieu à jouer sur l'intensité du phénomène.

La littérature

Crue

CONCEPT DIMENSIONS COMPOSANTES VARIABLES INDICATEURS

Les marqueurs spatiaux

Spatiale

Un ancien marécage

Eaux stagnantes

Observations directes

Inondations

Documents d'urbanisme

Structure en charge

Gestion

Territoriale

Action institutionnelle

Protection

Action individuelle

ALEA

Niveau de la nappe

Quartier

Densité de drainage

Spatiale

Encaissement

Site

Remontées de capillarité

Etat des murs et du plancher

Humidité

Intensité

Temporelle

Fréquence

Eaux résurgentes

Saisonnière

Intermittente

Liens de dépendance

Liens interdépendants

Liens indirects

Fig. 3 : Conceptualisation de l'aléa en rapport avec l'objet d'étude.

Ø La susceptibilité

La notion de susceptibilité est bien connue dans le domaine de la médecine spécialement celui de la recherche génétique. Il s'agit d'un paradigme selon lequel les infections communes seraient favorisées par des dizaines de gènes de susceptibilité, chacun d'eux apportant une modeste contribution au déclenchement de la maladie. Laurent Abel et Jean-Laurent Casanova (2011) expliquent que : «  des pathologies graves et communes telles que la lèpre et la tuberculose reflètent en fait l'existence d'un gène majeur de susceptibilité, du moins dans certaines populations. »

Ce concept est introduit dans l'étude géographique des risques par Carrega. Les travaux de terrain de cet auteur ont montré que la quantification et la spatialisation des risques, en vue de les prévenir, ne peut convenablement se faire suivant le schéma simpliste aléa-vulnérabilité. En effet, la susceptibilité est : « le potentiel physique de développement d'une crise », il l'explique de la manière suivante : «  à conditions météorologiques égales... une averse donnée provoque une plus forte crue sur un substrat imperméable (argiles) et un réseau hydrographique hiérarchisé ». Ce troisième agrégat du risque est nécessaire dans la caractérisation de la sensibilité spatio-temporelle (extrêmement variable) d'un lieu à un risque donnée. Il s'agit des éléments du milieu naturel qui, sans être rattachés directement à l'aléa peuvent l'aggraver, en créant une sorte de forçage. Dans cette logique l'aléa est d'autant plus dommageable que l'espace où il se produit est susceptible. La prise en compte de ce conditionnement naturel permet d'établir une cartographie fine de l'intensité du phénomène.

Susceptibilité

Conjoncturelle

Physiographie

Altimétrie

Interannuelle

Relief

Structurelle

Relief

Climat

Hydrosystème

Sol

Mensuelle

Superficielle

Souterraine

Structure

Texture

Topographie

Altitudes

Pentes

Hauteur mensuelle des pluies

Distribution annuelle des pluies

Hauteurs journalières du le plus mois pluvieux

Séquences journalières du mois le plus pluvieux

Longueurs et largeurs des drains

Hauteur de la lame d'eau et débit

Variation piézométrique

Ecoulement souterrain

Superposition des couches de sol

Coupe du sol

La perméabilité

La porosité

CONCEPT DIMENSIONS COMPOSANTES VARIABLES INDICATEURS

Liens de dépendance

Liens interdépendants

Liens indirects

Fig. 4 : Conceptualisation de la susceptibilité en rapport avec l'objet d'étude inspirée de Carrega

Ø La vulnérabilité

Ce concept « souffre d'un trop - plein sémantique puisqu'il évoque aussi bien la dépendance ou la fragilité, la centralité, la complexité, l'absence de régulations efficaces, le gigantisme ou la faible résilience » (Fabiani JF. et Theys J. 1987) il existe donc une pluralité de définition parfois contradictoires (Veyret Y. et al., 2004).

Les ingénieurs, les aménageurs, les économistes définissent la vulnérabilité comme «  le niveau de conséquences prévisibles d'un phénomène sur des enjeux (hommes, biens, milieux) » (P.P.R, 1997). Cette conception est analytique, parce qu'elle procède d'une estimation quantitative de la vulnérabilité. Elle repose par conséquent sur une juste évaluation des éléments dommageables. Or cette évaluation, faite avant la catastrophe, comporte volontairement des biais (D'Ercole et al., 1994) et ne peut être fidèle à la réalité.

Dans les sciences sociales, ce concept, partie faible de la définition des risques (Gilbert, 2009), est à géométrie variable. Veyret in les risques naturels (2004) présente d'abord son évolution et propose ensuite une approche communément admise. En effet, initialement la vulnérabilité exprime le degré de perte et de dommage causés par la survenance de l'aléa. Par la suite, elle s'étend au degré au degré d'exposition à la source de danger. Plus tard elle devient l'incapacité pour un bien ou un groupe social à absorber la catastrophe. La vulnérabilité est alors fonction du seuil d'acceptabilité et de la résilience du groupe social en danger. La tendance actuelle venant de l'école anglo - saxonne consiste à distinguer deux types de vulnérabilité :

- La vulnérabilité biophysique : c'est « une fonction de l'aléa, de l'exposition et de la sensibilité aux impacts de l'aléa ». Cette vulnérabilité n'est rien d'autre que le croisement entre un élément naturel (physique) source de danger et un complexe d'éléments pouvant être endommagés (biologique). Les enjeux sont définis comme vulnérables lorsqu'ils sont sensibles à l'aléa. Du reste l'exposition à une source de danger sans conséquence dénote d'une absence de fragilité du système biologique. Toutefois, son évaluation se fait à posteriori, c'est-à-dire qu'elle vise à comptabiliser les dommages après une catastrophe au détriment d'un examen de la solidité, de la résistance du système avant la survenance de l'aléa. Ce concept a servi de base aux travaux sur les risques liés au changement climatique.

- La vulnérabilité sociale quant à elle fait appel à une mécanique « d'auto régulation du système vulnérable » En d'autres termes elle s'exprime ou se mesure à partir de « la capacité d'absorption du choc, de réponse et de redressement par rapport à l'impact de l'évènement sur la population ». La vulnérabilité proviendrait donc de l'incapacité d'un retour à l'état initial. Les enjeux sont d'autant plus vulnérables qu'ils recouvrent difficilement l'équilibre ancien après le choc. Cette approche se soucie peu de l'aléa et met l'accent sur la capacité des structures mentales ou socio - économiques à digérer la catastrophe. Dans ce cas, la vulnérabilité résulte du déséquilibre fragilités - capacités. Cette école réalise un compromis entre ce que les auteurs appellent la vulnérabilité passive (propension à subir l'aléa) et active (propension à modifier l'aléa). Sur le plan pratique il est moins évident de déterminer la vulnérabilité.

Dans le cadre d'un travail sur la vulnérabilité des villes africaines face aux changements climatiques lancé par le CLUVA, la vulnérabilité est subdivisée et étudiée en quatre variables : « asset vulnerability » (vulnérabilité individuelle), « institutional vulnérability » (vulnérabilité institutionnelle), « attitudinal vulnerability » (vulnérabilité sociale), enfin « physical vulnérability » (vulnérabilité physique). Il faut noter que cette traduction littérale décrit difficilement le contenu de chacune des variables. Toutefois l'existence des vulnérabilités montrent que cette notion est intégrative et qu'il s'agit en réalité d'un système.

On retrouve cette idée de système chez D'Ercole (1994), qui définit la vulnérabilité comme, « l'expression synthétique d'un certain contexte, d'un certain nombre de conditions propices, ces dernières étant susceptibles d'engendrer des dommages et/ou dysfonctionnements majeurs en cas de concrétisation de l'aléa ». Selon cet auteur, vu que les risques en milieu urbain sont intrinsèques au système urbain (November V., 1994), on ne peut convenablement les étudier, spécialement la partie vulnérabilité, que dans ce système. Peut-on parler de la vulnérabilité liée aux phénomènes naturels indépendamment de la vulnérabilité liée aux phénomènes sociaux ? L'approche systémique est donc de mise. Cette dernière conçoit la vulnérabilité, objet d'étude composite où se distinguent les facteurs de vulnérabilité et les éléments de vulnérabilité. Cette distinction est créée artificiellement afin de simplifier la compréhension des interrelations et interactions qui se combinent au coeur d'un système vulnérable. D'après cette logique, il existe trois démarches dans l'approche de la vulnérabilité : la démarche qualitative portant sur les facteurs de vulnérabilité ; la démarche semi-quantitative portant à la fois sur les facteurs de vulnérabilité et les éléments de vulnérabilité ; la démarche quantitative relative aux éléments de vulnérabilité.

En somme le concept de vulnérabilité est polysémique, il varie en fonction de chaque auteur. Dans ce travail nous nous appuierons sur la conception de D'Ercole qui premièrement embrasse notre approche méthodologique (systémique globale) et deuxièmement la perspective d'analyse qu'elle offre, cadre bien avec notre problématique (démarche semi-quantitative). Cependant, nous n'aborderons que des facteurs préalablement définis et des éléments repérables sur le terrain. Economique

Locale

Superstructurelle (facteurs)

Prix du loyer

Profession des chefs de ménage

Socioprofessionnelle

Revenu mensuel des chefs de ménage

Sociale MATERIELLEMATERIELLE MATERIELLE

Origine des chefs de ménage

Sociodémographiques

Statut, ancienneté

Biens estimables

Habitations, chantiers

Individuelle MATERIELLEMATERIELLE MATERIELLE

Mobiliers, commerces

Vie humaine

Biens non estimables MATERIELLEMATERIELLE MATERIELLE

Santé

Infrastructurelle (éléments)

Services publics

Communale MATERIELLEMATERIELLE MATERIELLE

Transcommunale

MATERIELLE MATERIELLE

Marchés, gare routière

Avenues

Aires sociales

Collectif MATERIELLEMATERIELLE MATERIELLE

Relance économique dès 1945

Contingente

Crise des années 1990

Prix des terrains

CONCEPT DIMENSIONS COMPOSANTES VARIABLES INDICATEURS

VUNERABILITE

Fig. 5 : Conceptualisation de la vulnérabilité en rapport avec l'objet

d'étude inspirée de D'Ercole

Ø Marchés, gare routière

Avenues

Aires sociales

La santé

De manière Courante, la santé se confond à l'absence de maladie, pourtant elle va bien au delà d'un dysfonctionnement biologique du corps humain. Selon L'O.M.S (1946) « La santé est un état de complet bien être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ». Cette définition est assez satisfaisante car elle prend en compte toutes les dimensions de l'individu. Cependant elle semble être un idéal, un luxe hors de portée des êtres humains. Peut-on espérer atteindre un état de santé quand on sait combien cette dernière est précaire ?

Hippocrate propose une réponse « si quelqu'un désire la santé il faut lui demander s'il est prêt à supprimer les causes de sa maladie. Alors seulement il est possible de l'aider ». C'est une solution un peu radicale, puisqu'il existe des maladies d'origine congénitale ou sociétale. L'idée dans cette affirmation est bien de montrer que la santé ne se résume pas à la prise de médicaments et qu'elle est un enjeu ou un capital susceptible d'être dégradé par des agents pathogènes d'origines diverses (biologiques, psycho - sociales, environnementales)

La santé s'exprime et s'exerce donc dans chacune de ces dimensions, biologique, psycho - sociale, environnementale (La charte de Ljubljana 2006). Dès lors la recherche en santé échappe aux seules préoccupations biomédicales (Lebel J. 2003) ; elle épouse par conséquent une démarche transdisciplinaire. Les sciences comme l'anthropologie, la sociologie, la psychologie ont une tradition de l'étude de la santé humaine. L'intérêt pour cette notion en géographie est assez récent surtout dans les pays en développement et se justifie par le fait que les questions de santé exigent l'étude de l'écologie de la maladie.

L'écologie de la maladie est tout ce qui contribue à l'émergence de la maladie (la charte de Ljubljana 2006). Elle fait appel à une démarche écosystémique dans laquelle le géographe s'intéresse aux conditions naturelles et humaines capables de déterminer le développement des agents infectieux à l'extérieur du corps humain. Au bout du compte c'est une discipline qui est au coeur des problèmes de santé, tant il est vrai que bon nombre de maladies sont d'origine environnementale (O.C.D.E 2003). 

Dans ce travail la santé se décline en deux dimensions :

Elle est d'une part, une réalité spatiale, dans ce sens où les caractéristiques du milieu physique déterminent très souvent la distribution géographique des maladies et donc de la santé. C'est le cas des zones de forte prévalence ou d'endémicité de certaines maladies liées à un habitat naturel qui leur est propice. Or cette écologie de la maladie peut être créée ou amplifiée par les aléas naturels.

D'autre part, la santé revêt une dimension socio-économique, puisque d'un côté le coût élevé des soins de santé, l'absence d'assurance maladie, la vente au noir des produits pharmaceutiques de qualité douteuse. De l'autre, les modes de construction, l'incivisme des populations, une vision fataliste de la maladie, l'auto médication... sont autant de paramètres qui influent sur la santé des populations dans notre zone d'étude.Coûts de traitement

Coûts d'internements

Accès aux soins de santé

Les établissements sanitaires

Discours courants sur la maladie

Lien entre maladie et milieu de vie

Maladies hydriques

Hybridation des traitements

Exposition des puits

Disposition des latrines

Remontée de capillarité

Humidité accrue

Prévalence des maladies hydriques

Achat de médicaments dans la rue

Eaux stagnantes

Inondations

Suivi médical

Offre de soin de santé

Perceptions et conceptions

Pratiques sociales

Insécurité

Inconfort

Etat de santé des populations

Insalubrité

Economique

Sociale

La maison

Le quartier

Spatiale

SANTE

Socio- économique

CONCEPT DIMENSIONS COMPOSANTES VARIABLES INDICATEURS

Liens interdépendants

Liens indirects

- Fig. 6 : Conceptualisation de la santé en rapport avec l'objet

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon