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Analyse des risques hydrologiques ( inondation et remontées de capillarité dans les quartiers Nkolmintag, Nylon, Tergal à  Douala).

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par Casimir Pascal KAMGHO KAMSU
Université de Douala au Cameroun - Master 2013
  

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1.1.1.2 Contexte scientifique

Le risque est omni présent dans la société moderne (Veyret Y., 2004). Pratiquement toutes les disciplines traitent directement ou indirectement des risques, car ils engagent inévitablement une réflexion transversale allant aussi bien des sciences humaines aux sciences dures. Toutefois le champ d'action du risque, à l'interface nature-culture, et la réflexion épistémologique qu'il engage, en ont consacré l'étude aux sciences sociales, précisément à la géographie.

En géographie, on distingue les risques technologiques et les risques naturels. Les questions sur les risques naturels, thématique de cette étude, sont très anciennes. Cependant celles-ci font leur incursion dans le monde scientifique suite à l'étude des catastrophes (Veyret Y., 2004). En effet, l'essor du positivisme au XIXe siècle, dans les sociétés occidentales, fait reculer l'interprétation théologique ou magique des catastrophes au bénéfice d'explications rationnelles et logiques. Cette approche heuristique sécularise la perception des évènements naturels dommageable. Ainsi les catastrophes et incidemment les risques naturels sortent de la sphère métaphysique pour devenir des objets d'étude scientifique à part entière. La place est alors faite à l'analyse des principes et des lois universelles de la physique régissant les évènements extrêmes (Allard P., 2006).

La géographie anglo-saxonne va s'inscrire pendant longtemps dans ce créneau. La plupart des contributions se cantonne à l'analyse de la partie physique du risque c'est-à-dire l'aléa. Quant à la vulnérabilité elle est considérée comme une composante passive moins importante (Reghezza N., 2004). Il s'agit là d'une analyse monocausale, déterministe, taxée de naturaliste par certains auteurs. En fait, celle-ci cherche à expliquer le risque par la seule activité de l'aléa. D'ailleurs, Hewitt G. (1997) cité par Pigeon P. (2002) qualifie cette démarche - qui étudie le phénomène naturel dans sa régularité, ses temps forts et son intensité afin de l'anticiper ou de le contrer - d' « hazard paradigm » ; pour signifier qu'elle se concentre uniquement sur « l'effet de la nature », en ignorant volontairement l'action des sociétés à l'intérieur desquelles cet « effet » se produit. Dans le même ordre d'idée la géographie française, avec des figures comme Pardé à Grenoble et Tricart à Strasbourg, tous deux géographes physiciens, s'intéresse prioritairement à l'étude des processus naturels en rapport avec le risque spécialement le risque d'inondation (Ribas P., 1994).

Ce n'est qu'à partir des années 1980 que la géographie française, sous l'influence de l'école vidaliènne, et les travaux des universitaires américains tels que White G., Burton et Kates, font évoluer la réflexion vers l'étude des processus humains qui déterminent le risque. On assistera à la valorisation de la dimension « vulnérabilité », parfois au détriment de l'aléa. « Ce courant connu sous le nom de «  Hazard Research »  se penche sur les « impacts » des situations de risque et cherche à connaitre les modalités d'un ajustement adéquat des sociétés aux caprices du milieu » (Rebotier J., 2011). Dans contexte nouveau, pour le moins déterministe, les travaux portent non seulement sur l'évaluation de la vulnérabilité de trois manières : quantitative, qualitative ou selon « l'analyse multicritères » (Theys et Fabiani in Veyret Y. et al., 2004), mais aussi sur sa représentation cartographique.

Actuellement les publications sur les risques naturels s'alimentent de cette conception dualiste : aléa + vulnérabilité, déjà profondément ancrée dans l'interprétation des spécialistes. Malgré les mérites de ce paradigme, il comporte plusieurs faiblesses. D'un côté, au plan sémantique il est impropre de parler d'aléa purement naturel puisque le peuplement agit en retour sur ce dernier. Autrement dit, il y a presque toujours une anthropisation des causes naturelles d'un sinistre (Pigeon P., 2002). De l'autre, au niveau conceptuel, la vulnérabilité est limitée pour rendre compte des réalités dynamiques dans le temps, l'espace et les sociétés, qu'elle est supposée recouvrir (D'Ercole R. 1998). C'est pourquoi, ce dernier préfère parler de système de vulnérabilité. La réflexion épistémologique se poursuit actuellement autour de l'évaluation quantitative exacte de l'endommagement ; de l'adéquation entre l'évaluation et la réduction de la vulnérabilité.

Il faut noter l'introduction d'un nouveau concept dans l'étude des risques qui est celui de la susceptibilité. Ce concept est présent dans les travaux de Carrega sur les risques d'incendie de forêt dans la région de la méditerranée. En effet, la susceptibilité permet de rechercher des paramètres sur la prédisposition du milieu naturel à amplifier l'aléa. Cette démarche aboutit à une meilleure compréhension de l'aléa et à sa cartographie, ce qui permet ensuite une prédiction fine de son comportement.

En Afrique la recherche sur les risques naturels est assez récente. Elle se conjugue avec l'urbanisation et reste le domaine privilégié des géographes. Une fois de plus la part belle est consacrée à l'étude de l'aléa qui s'appuie sur des réalités géophysiques - certes évolutives mais dont les structures sont assez stables (climat, sol, hydrographie) - en oeuvre dans le déclenchement des risques naturels. La tendance actuelle, ne s'inscrit pas en faux de l'acception traditionnelle du concept de risque naturel, en même temps elle incorpore la dynamique spatio - temporelle du risque selon les territoires, les legs coloniaux, les particularismes socio-culturels. On note également un travail de cartographie et de géo - référencement des risques (Zoning A., 2010).

Nous voulons nous inscrire dans la méthode hydrologique des crues. Cette dernière suit actuellement trois lignes : l'étude des mécanismes d'écoulement sur des bassins expérimentaux, l'étude hydrologique de certains épisodes catastrophiques, l'analyse de la relation eaux souterraines eaux superficielles dans les épisodes d'inondations (Ribas P., 1994).

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