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Système de collecte des déchets ménagers solides à  Bobo Dioulasso . à‰tat des lieux, perspectives et projection de rentabilité.

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par Blaise BONOU
AUBE NOUVELLE Bobo Dioulasso ( Burkina faso) - Master Professionnel, sciences de gestion, option Comptabilité , Controle et Audit 2016
  

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2.2.2. L'organisation du « système aval »

A l'échelle locale, les acteurs de la filière déchets sont d'origine nationale ou étrangère, à l'instar de ceux qui animent la filière,au plan national.

2.2.2.1. Les acteursnationaux

Les acteurs nationaux viennent dessecteurs public et ou privé.

Au niveau du secteur public, la commune estle principal dépositaire de la compétence d'organisation de la collecte et de l'élimination des déchets urbains (Article 8 du décret 95-176/PRES/MFP/MATS du 23 mai 1995). Le conseil municipal élabore et initie les plans de développement de la commune, les orientations en matière de gestion des déchets telles que celles contenues dans les SDGD, le PASUB ou le PDC précités et les services de propreté de la ville en assurentl'exécution.

Quant aux acteurs du Privé, officiant dans le domaine des déchets ménagers solides,leurs statuts sont divers .On rencontre des associations, parfois réunies en groupements, et des opérateurs privés. A coté de ces acteurs organisés ou formels, existent des collecteurs isolés, des ramasseurs occasionnels.

2.2.2.2.Les acteurs étrangers

Les acteurs étrangers qui impactent sur l'organisation de la collecte des déchets, au plan communal, sont les partenaires étrangers de la ville, à savoirl'ONU-HABITAT, le Centre International de l'eau et de l'assainissement (IRC) des Pays Bas, la Banque Mondiale etc. Leurs apports sont, en rappel, de natures matérielle, technique ou financière.

2.2.3. La technique du système de collecte des déchets ménagers solides

àBobo-Dioulasso

Qualifiéepar DIABAGATE S. (2009) et OUEDRAOGO R.U.E. (2010) comme étant desPhases ouétapes de collecte (cf. page 12,1.2.2.1.),la technique de collecte des déchets ménagers solides, implémentée à Bobo-Dioulasso, permet de mettre en évidence trois (03) paliers ou « maillons » dixit BAGUIAN H et TRAORE B.S ( 2009): la pré collecte, la collecte, le transfert (ou le transport) à la décharge finale et, ensuite,vers les centres de traitement ( www.sidwaya.bf).

La pré collecteest un procédé de récupération des déchets auprès des ménages. Sa manifestation la plus caractéristique est la récupération de porte en porte. En tant que phase ou étape du processus de collecte, la pré collecte relève du secteur privé (associations, entreprises privées) (PDC, 2007).Les moyens matériels utilisés sont disparates, suivant la nature du pré collecteur. Au niveau des associations, le plus souvent, il s'agit de matériels rudimentaires comme descharrettes à traction, essentiellement, animale (Cf. Annexe8, photo n°2). Certaines entreprises privées, à l'image de l'Entreprise SYA KINI,ont recours à des équipements motorisés tels que des tracteurs munis de portes déchets, par ailleurs, vétustes, dans la plupart des cas, (Cf. Annexe 9, photo n° 3) etc.

La collecte consiste en la centralisation des déchets ramassés auprès des ménages, en des lieux contrôlés appelés « décharges contrôlées » ou « centres de collectes » (MAS S .et VOGLER C. ,2006). L'expression consacrée à ces décharges, au niveau du Service Technique Municipal de la Propreté de la DSTM de Bobo-Dioulasso, responsable de cette collecte, est « dépôts provisoires ». Ces dépôts sont « pratiquement en pleine ville, (situés sur la routede Nasso, route de Ouagadougou et derrière le lycée professionnel) »(KAMBIRE I., 2014).

Enfin, le transfert ou le transport des déchets centralisés, de ces sitesvers le centre d'enfouissement technique (CET),incombe, en principe, à la fois à la commune et au privé, notamment les opérateurs de pré collecte, « enjoints [...] d'évacuer, eux-mêmes, les ordures vers le centre qui est pourtant assez éloigné de la ville » (CREPA, 2005 et www.urbanwaste.org ). Selon le PDC (2007), la ville de Bobo disposait, au mois de mars 2011, de quatorze(14) centres de collecte dont seulement trois(3) étaient fonctionnels. Le matériel utilisé pour la collecte (véhicules et équipements divers), qu'il appartienne aux opérateurs privés ou à la commune, est, dans l'ensemble, vétuste. S'agissant de cette dernière, il faut remarquer que le parc roulant affecté à l'activité d'évacuation des ordures ménagères est hérité du deuxième projet de la Banque mondiale (1990-1997), c'est-à-dire d'un projet initié il y a presque deux décennies. C'est ce projet qui dota la commune de « sept (7) camions lève-conteneur de quatorze (14) tonnes, de cent trois(103) bacs de sept (7) m3, d'un (1) camion benne de dix neuf(19) tonnes, de deux(2) « bâchées » (pick-up) et de quarante cinq (45) filets de protection »(www.urbanwaste.org).

Mais, il convient de souligner qu'à l'heure actuelle, la commune de Bobo-Dioulasso, précisément, le Service de propreté de la DSTM, connaît une situation de désolation matérielle réelle (Cf. Tableau 2, page 55). Les véhicules et ou équipements divers évoqués, au paragraphe juste précédent, ont subi autant l'effet du temps, que l'absence d'investissement de la Municipalité, depuis ce deuxième projet de la Banque mondiale jusqu'en 2008 (www.urbanwaste.org). .

Les propos du Directeur de la DSTM qui était en poste ,en 2014, Hamidou BAGUIAN, à l' occasion de la réception d'un(01) camion-conteneur, un véhicule flambant neuf de plus de 90 millions de F CFA, le mardi 11 mars 2014, laissent penser, effectivement, que, depuis 2008, cette situation n'a pas, significativement, évolué. Il affirmait ceci :

« Nous avons deux autres camions pour toute la ville, mais ces véhicules sont vétustes avec chacun une ancienneté de 25 ans environ.[...] L'acquisition de ce camion toujours [...] donnera un nouveau souffle au service de collecte des bacs à ordures de la ville. [...] Nous avons plus de 80 bacs dont une cinquantaine en service. Le nouveau camion que nous avons reçu nous permettra de mettre en état les autres bacs qui étaient hors d'usage, pour contribuer convenablement à l'assainissement de la ville »(TOE J-M., 2014).

En se limitant à la comparaison, du parc de camions- conteneurs ou de celui des bacs à ordures, entre les périodes de 1990 à 1997 et 2015, incontestablement, il y a dégradation de la situation. Les parcs actuels sont moins bien fournis qu'il y a une vingtaine d'années.

Tous comptes faits, les déchets solides pré collectés, de porte en porte, auprès des ménages et transférés sur les sites de transit, afin d'être acheminés vers le

CET sont à l'image de ce que YE(2007) a intitulé « la composition moyenne de la poubelle de Bobo-Dioulasso ».Cette composition apparait, dans le Tableau1, ainsi qu'il suit :

Tableau 1.Composition moyenne de la poubelle de la ville deBobo -Dioulasso.

CatégoriesPourcentages (%)

 
 

Eléments fins (sables, etc.)

41,5

Déchets putrescibles

16,8

Papiers et cartons

5,5

Plastiques

3,6

Verres

0,7

Métaux

1,1

Incombustibles

19,5

Combustibles

5,2

Textiles

4,7

Complexes

1,2

Spéciaux

0,2

Total

100

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source :YE (2007 )

En mettant , en parallèle, la composition de YE avec celle qui figure dans le PDC(2007), données tirées du SDGD(2002) , à savoir six pour cent( 6%) de matières inertes, quatre pour cent ( 4%) de plastiques, cinq pour cent(5%) de papiers et cartons, trente quatre pour cent (34%) de matières organiques et cinquante un pour cent (51%)de matières fines, on peut constater que la poubelle du ménage demeure, relativement, inélastique à l'écoulement du temps. En d'autres termes, sa composition n'a pas beaucoup varié.

En outre, de sources concordantes (23), il ressort que la quantité produite de déchets, par personne et par jour, s'élève à zéro virgule cinquante quatre (0,54) kilogramme, en moyenne, à Ouagadougou comme à Bobo-Dioulasso. En supposant qu'au regard de l'évolution galopante de la population deSya, celle-ci, avoisine, en ce moment, un million (1 000 000)habitants (www.lefaso.net), la production de déchets, par jour, dans la ville, serait de cinq cent quarante mille (540 000) kilogrammes, soit cinq cent quarante (540) tonnes. Par an, cela donnerait, environ cent quatre vingt dix sept mille cent (197100) tonnes(24). Une telle éventualité nécessiterait, des investissementscolossaux, au niveau de la commune, tant du point de vue humain que matériel et financier.

Autrement dit, malgré des objectifs et des principes d'action, pour le moins, nobles, des moyens techniques et financiers considérables mis à la disposition du pays(25), et, partant, de la commune de Bobo-Dioulasso, le problème de propreté, de dégradation du cadre de vie persiste. Cet état de fait peut être interprété triplement.

1(*)

Premièrement, on peut être fondé de dire que les populations, sensées être responsabilisées pour l'assainissement de leurscadres de vie (Cf. Principes d'autonomie, page 8, 1.1.2 )etdu pollueur payeur, page 17, paragraphe 1,),demeurent imperméables ou insuffisamment perméables auxchangements structurels de comportements souhaités.

Deuxièmement, les politiques nationales ou communales semblent ne pas avoir, dans leurs approches, pris l'exacte mesure des pesanteurs socio culturelles qui caractérisent les populations Burkinabé, dans leur ensemble, celles de Bobo-Dioulasso, en particulier. Ces pesanteurs sont , de notre point de vue, appelées, à disparaitre ,tôt ou tard, certainement, avec la consolidation éventuelle du pouvoir d'achat moyen des individus, du niveau d'instruction des populations etc. et non pas par une simple expression administrative ou volonté politique affichées ,au sommet de l' Etat ou au niveau communal , même si celles-ci sont, le plus souvent, motivées par l' exhibition paternaliste de prébendes par les nations occidentales.

Enfin , troisièmement, pour une ville telle que Bobo-Dioulasso, l'ampleur du problème de gestion des déchets dépasse, et la volonté des services communaux, et les ressources(matérielles ou financières) dont ils disposent dans l'exercice normal de leurs attributions (collecte, traitement des déchets).

Pour illustrer cette réalité, la comparaison ,ci-après, est suffisamment éloquente : Alors que le budget 2014 de la commune de Bobo-Dioulasso, s'élève à trois milliards huit cent quatre vingt quatorze millions deux cent huit mille neuf cent quarante deux (3 894 208 942 ) FCFA (DAO S., 2014), l'uniqueCET, mis à la disposition de la ville ,en 2001, « Sur prêt de la Banque mondiale et avec l'aval du gouvernement burkinabè  », exigeait ,déjà, pour son fonctionnement « à temps plein » , la bagatelle de quatre milliards cinq cent millions ( 4 500 000 000) FCFA par an (KAMBIRE I., 2014). Quatorze ans plus tard, le budget de la commune, n'a toujours pas atteint la masse critique financière qui était nécessaire à ce seul projet.On peut, donc, comprendre, sans difficulté, la léthargie qui existe à cette étape fondamentale de la chaine de gestion des déchets, depuis lors. En tout état de cause, ces constats témoignent de faiblesses réelles liées aux politiques nationales ou locales de gestion des déchets, faiblesses qui alimentent, un mécontentement latent ou non déguisé  par rapport à l' animation ou au suivi des activités de collecte des déchets, dans la commune deSya.En voici quelques traces :

Selon le site www.urbanwaste.org :

Bobo-Dioulasso est la seule ville de l'étude où la gestion des déchets s'est dégradée de manière nette au cours des dernières années [...]. Cette évolution négative s'est faite en dépit de l'intervention de la Banque mondiale, qui a mis en oeuvre le même programme d'appui à la gestion des déchets qu'à Ouagadougou [...].La construction du centre d'enfouissement n'est pas mise à profit puisque [...] après la fin des travaux, les infrastructures ne sont toujours pas utilisées. [...]. Dans cette ville, la mise en oeuvre du schéma directeur de gestion des déchets est restée lettre morte et la municipalité, devant les difficultés rencontrées lançait à partir de septembre 2004 le Projet d'amélioration des services urbains de base (PASUB). En septembre 2005, ce projet produisait une surprenante stratégie communale de gestion des services urbains. .En effet, en pleine mise en oeuvre du schéma directeur de gestion des déchets de la ville de Bobo-Dioulasso, il en est à peine fait mention dans le document.[...] Il est difficile de dire si la municipalité de Bobo-Dioulasso prévoyait dès 2004 l'échec de la stratégie du projet de développement urbain [...] En tous cas, on note qu'au moment même où la nouvelle organisation de la gestion des déchets aurait dû débuter, la ville produit une nouvelle stratégie qui contredit largement la précédente. .

Abondant dans le même sens, SOMA I.(2011) , écrivait :

[...] Bénéficier de plusieurs milliards de F CFA d'investissement et ne pas en tirer profit. C'est pourtant l'exploit qu'a réussi la ville de Sya, ville des contrastes décidément ! La cité bobolaise a en effet bénéficié depuis 2001, de la part de la Banque mondiale et avec l'aval du gouvernement burkinabè, l'argent sous forme de prêt remboursable par les populations bobolaises pour la construction d'un Centre d'enfouissement technique (CET) et de 14 centres de collecte des déchets d'un coût estimé à 3 milliards de F CFA. Ce qui est inquiétant et révoltant à la fois, c'est qu'à ce jour, l'infrastructure inaugurée en grande pompe en 2005 n'est toujours pas opérationnelle.[...] L'Etat qui a approché les partenaires pour cet investissement est en partie responsable pour non suivi. Pourquoi n'avoir pas demandé de comptes aux autorités communales, ensuite les aider à trouver l'opérateur privé et enfin appuyer la municipalité pour le démarrage effectif du traitement des déchets ? Il faut agir vite si l'on veut encore sauver les équipements électromécaniques du CET qui sont en train de mourir de leur belle mort. .

KAMBIRE I.(2014) conclut qu'« au-delà du manque de moyens évoqué, Bobo-Dioulasso s'illustre de la mauvaise manière en affichant un laxisme, un manque de dynamisme montrant qu'elle ne prend pas au sérieux la menace des déchets ».

Conclusion

On retiendra de ce chapitre quela problématique de la collecte ou de l'enlèvement des déchets ménagers, ne date pas d'aujourd'hui. Pendant plus d'un demi siècle, en effet, des indépendances (1960) à nos jours, différentes politiques ou stratégies furent expérimentées par les différentes autorités centrales ou municipales, du pays, avec des infortunes diverses. Tantôt « gérée » par la puissance publique, tantôt confiée à des acteurs privés, l'organisation de la collecte des déchets urbains y compris les déchets ménagers solides, est, depuis 1995, dévolue aux collectivités locales, c'est-à-dire aux communes. Depuis lors, deux (2) systèmes collaborent, en la matière. L'un est à vocation nationale ; c'est un système d'appui à la filière déchets sur l'étendue du territoire national ; l'autre est un système de collecte proprement dite, basée à Bobo-Dioulasso, et qui oeuvre, tant bien que mal, à l'amélioration du cadre de vie des populations.

* (23).Il s'agit du SDGD (2002), du PDC(2007) ou de KAMBIRE I. (2014)

(24)Ce nombre est obtenu en multipliant 540 tonnes par 365 jours .De plus, cette opération relève d'une simple projection.

(25)La Banque mondiale a financé la phase 3(2012-2027) du PNGT Burkinabé à hauteur de 70 millions de dollars, soitenviron 40 milliards492 millions 970 milles FCFA (évalué en parité BCEAO du 13 septembre 2015 avec 1 dollar = 578.471 FCFA).Cette phase avait pour objectif de « renforcer les capacités institutionnelles des communautés locales et [...] faciliter la décentralisation  »(www.banquemondiale.org)

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams