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Analyse cognitive de la pratique du roller street en milieu urbain.

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par Mathieu LE BRUN
Université LILLE 3 - Master Ergonomie et conception des systèmes de travail - UFR Psychologie du travail 2014
  

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I.2.5. La réappropriation de l'espace public

Le Roller Street s'avère donc être à la fois un sport, qualifié de sport " à risque " ou de sport " extrême ", tant pour le pratiquant que pour l'usager de l'espace urbain. Par ailleurs, la ville fait partie intégrante de l'idéologie de cette pratique. Cette idéologie s'appuie sur le détournement et l'appropriation de tout type d'espaces, réglementés comme non réglementés. Ainsi, le caractère mobile des Riders Street les amènent à délocaliser fréquemment leurs pratiques, d'où cette recherche continue de Spots. De ce fait, les Riders donnent une nouvelle qualification à l'espace de la ville en la détournant de son usage originel.

Selon le sociologue Alain Loret, dans son ouvrage Génération glisse de 2001, l'origine de ce développement et de ce changement de perspectives provient de la multiplication des territoires sportifs « hors-piste, hors limite et hors norme », centrés sur les lieux de vie et les liens sociaux.

I.2.6. Une pratique nomade autogérée

Eric Adamkiewicz, ancien enseignant-chercheur du Laboratoire Sport - Intégration - Culture de la Faculté des Sciences du Sport de Lille II, définissait en 1998 le Roller Street comme « une pratique sportive libre ou auto-organisées »4. Nous notons, au regard de tous ces éléments, que les Riders évoluent de manière autonome, sans rapport à une pratique établie, car celle-ci évolue constamment et selon leurs propres règles.

4Adamkiewicz Eric, Les performances sportives de rue, 1998.

Le Roller Street n'est donc pas seulement un sport, c'est aussi un mode de vie, doté d'une idéologie de réappropriation de l'espace urbain. Les Riders se réclament d'une « culture Roller Street », qui possède ses propres codes vestimentaires, une culture musicale et multimédia spécifique et un langage opératoire propre à ses pratiquants truffé d'anglicismes. De ce fait, le Roller Street s'apparente à une pratique de la contre-culture urbaine, tel que le graffiti, le rap ou encore le hip-hop.

Plus généralement, on peut analyser la pratique du Roller et son développement culturel et sportif au regard des autres pratiques sportives. En effet, on constate que cela correspond à l'évolution de la perception de l'activité sportive, celle-ci étant déplacée d'un objectif de compétition vers des fonctions de convivialité, ce qui en d'autres termes, en fait un "sport de loisir".

Repenser les usages de la ville et les aménagements urbains est aujourd'hui une manière pour les villes d'encadrer les pratiques autogérées telle que le Roller Street. Dans l'objectif de contrer l'interprétation des règles informelles, les projets de conception urbaine s'organisent afin de répondre aux mieux aux enjeux sociétaux de cohabitation des différents usagers.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams