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Rites traditionnels en pays Degah. Regard anthropologique sur le Gbà¶nnචdans le village de Motiamo.

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par KOUASSI MALIRET KOUAKOU
EFAC/INSAAC - Master professionnel 2015
  

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Première partie :

CADRE ANTHROPOLOGIQUE DE L'ETUDE

Chapitre 1 : ELEMENTS D'INFORMATION SUR LE PEUPLE

DEGAH

I. DONNEES HISTORIQUES ET CULTURELLES

1. Origines et mouvements migratoires des Dègah

Les Dègah sont un peuple cosmopolite vivant en Côte d'Ivoire et au Ghana. En Côte d'Ivoire où ils sont parfois assimilés aux Koulango et aux Abron, ils représentent une minorité ethnique repartie dans seulement trois villages du département de Bondoukou, dans la région du Gontougo. On les retrouve précisément dans les villages de Boromba, Motiamo et Zagala. Cependant, même si ce peuple apparait comme minoritaire en Côte d'Ivoire avec seulement quinze mille (15 000) âmes environ, de l'autre côté de la frontière au Ghana, on dénombre plus d'une cinquantaine de villages. Les Dègah font partie du grand groupe Gur composé entre autres des Grousi et Dagari (au Ghana et au Burkina Faso), des Sénoufo (en Côte d'Ivoire et au Burkina),des Koulango (en Côte d'Ivoire) etc.

L'histoire, en concordance avec les propos recueillis à la chefferie du village de Motiamo lors de nos recherches, nous enseigne que tous ces groupes vivaient ensemble et en parfaite harmonie dans le territoire Sissala, en Haute Volta (actuel Burkina Faso). Et un jour,  il ya eu une dispute entre les Dègah et les Grousi sur la tête d'un chien après un rituel en honneur au Dieu de la terre qu'ils adorent. Cette  dispute engendra un conflit qui va entrainer la séparation et le déplacement des Dègah vers d'autres terres un peu plus au Sud du territoire Sissala, notamment au Ghana actuel. Une fois descendus vers le Ghana, ceux-ci vont s'installer dans deux districts administratifs, à savoir le district de Kintampo et le district de Buêlè. Notons que ces deux districts sont séparés par la Volta Noire qui sépare également les deux grandes villes Dègah (Maantukwa et Gbanboi) qui sont dotées de chefs suprêmes. Ce territoire situé presque sur le territoire Ashanti a été occupé par l'ensemble des Dègah jusqu'à ce que le gouvernement colonial britannique décide de créer le territoire Nord en utilisant la Volta Noire comme frontière naturelle, sans tenir compte du fait qu'un groupe, les Dègah notamment, avait été divisé en deux territoires. Cette délimitation, ajoutée aux rivalités nées de la guerre de 1722-1728 entre les Ashanti et les Bono qui avaient déjà entrainé des migrations internes, a intensifié les tensions politiques locales. Suite à ces tensions, certains Dègah vont à nouveau migrer vers la région de Djaman pour créer des villages comme Dadiè, Bonakélé et Dokatchinan. Un autre groupe va progresser jusqu'en Côte d'Ivoire pour s'installer à Bondoukou et fonder les villages de Boromba, Motiamo et Zagala.

Selon des sources historiques, l'expression Dègah signifierait « multiplier », « propager rapidement» ou «fertilité ». C'est un nom contracté dans les rapports du peuple avec ses voisins du territoire Sissala. Une personne issue du groupe Dègah est appelée « Dèguî » et son pluriel donne « Dèga ». La langue est également connue comme le Dègah. D'autres groupes ethniques du Ghana les reconnaissent sous l'appellation« Moh » pour la langue et « Mofouô » pour le nom du peuple. Leurs ancêtres auraient obtenus ce nom « Mofouô » de l'aide qu'ils ont apporté au peuple Nkoranza pendant leur guerre avec les Ashanti. En effet, les Dègah ont été reconnus pour leurs exploits dans la guerre, ce qui leur a valu d'être félicité et remercié par l'expression « Mo » qui va donner le nom « Mofouô », un mot Akan qui signifie « les gens qui ont bien fait ».

Le site «  http://peupledegahencotedivoire.unblog.fr » qui retrace l'origine et l'histoire du peuple Dègah, sur la base de recherches historiques menées par le chercheur d'origine Dègah David MENSAH, nous renseigne que suite aux grands mouvements d'immigration dûs aux conflits meurtriers entre les peuples du Gold Coast (actuel Ghana) entre le XVIIè et le XVIIIè siècle qui a provoqué des déplacements massifs des peuples, une partie du peuple Dègah s'est vue contrainte de faire mouvement vers le Nord-ouest du Ghana de l'autre côté de la Volta Noire. Le plus gros du contingent est parti des villages de Longro, Gbanbouè et de Djougoubouè, pour s'orienter vers la Côte d'Ivoire où ils vont s'installer par groupes vers la fin du XVIIIè siècle. Le site explique par exemple qu'une délégation conduite par le chef Kama Djôdjô est arrivé au bord de la rivière dadai et du lac songui (site de l'actuelle EPP Gbogboti de Boromba) où le chef et sa délégation déposèrent leurs bagages pour se reposer. Mais ayant trouvé l'endroit paisible et propice à l'agriculture, à la pêche et à la chasse, ils décidèrent alors d'y élire domicile. Le petit campement va devenir ensuite un village qui portera le nom de Jogbouè (village de Jog), aujourd'hui Boromba par déformation.

Le site ajoute que deux autres groupes ayant pris d'autres directions vont créer les villages de Zagala et Motiamo, mais n'aborde pas l'histoire de leur migration. En effet, chacun des trois villages Dègah en Côte d'Ivoire représente un groupe migratoire dont l'histoire est différente des autres. Chaque village a son histoire, son territoire, son ancêtre fondateur et ses descendants. La différence entre ces trois villages se situe au niveau du parler. Dans le langage, certaines expressions et appellations diffèrent d'un village à un autre. Mais n'empêche que les populations se comprennent très bien entre elles. Ces trois villages pratiquement isolés entre les Koulango, les Nafana et les Abron, sont très solidaires dans toutes les situations de la vie. Leurs relations sont fondées sur la fraternité. Ils ont presque les mêmes coutumes et font tout ensemble (funérailles, fêtes traditionnelles etc). D'ailleurs, ils se sont organisés pour créer l'Union des Dègah (UNIDEGAH) qui est une union de solidarité et de développement, la plus grande association dans l'univers Dègah en Côte d'Ivoire.

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