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Rites traditionnels en pays Degah. Regard anthropologique sur le Gbà¶nnචdans le village de Motiamo.

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par KOUASSI MALIRET KOUAKOU
EFAC/INSAAC - Master professionnel 2015
  

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2. Pratiques culturelles et traits distinctifs des Dègah

Les Dègah restent très attachés à leurs traditions. Ils aiment les festivals, le culte des idoles, les cérémonies rituelles, les danses sacrées etc. Ils sont un peuple très heureux de leur identité culturelle. Ils ont en effet des pratiques culturelles permanentes qui indiquent leur caractère distinctif et aussi démontrent leurs croyances religieuses. Au nombre des diverses coutumes et célébrations traditionnelles qu'ils pratiquent, on a le Pidii ou fête de moisson d'ignames en reconnaissance à « Korowii » (Dieu) et aux « vôuga » (divinités terrestres), le Harè Kwaala ou sanctification de la terre qui consiste à réparer les torts commis sur la terre, les rites de veuvage ou loubaalô pour les hommes et louhannôn pour les femmes, les Loudjenan ou encore louuri qui sont des rites funéraires organisés chaque année pour tous les morts du village, le Hamfaalô qui désigne la célébration du mariage traditionnel etc. Chez les Dègah, le mariage est une institution sacrée dont la célébration respecte un certain nombre d'étapes. Traditionnellement, le processus pour contracter le mariage implique les parents qui cherchent des épouses pour leurs fils. Mais lorsque les jeunes sont assez majeurs pour vivre en couple, les parents du garçon vont annoncer leur intention en envoyant le montant de la somme prévue à cet effet pour demander officiellement la main de la fille. A ce niveau, les parents de la jeune fille demandent son consentement avant de recueillir les présents. En d'autres circonstances, il peut arriver que deux familles s'accordent pour marier leurs enfants. Les deux familles bouclent alors toutes les démarches du mariage et passent à la célébration traditionnelle et festive, parfois à la surprise de la jeune fille. On parle dans ce cas de hankenh. Une fois ces démarches du mariage coutumier sont effectuées et selon la tradition, la jeune fille devient l'épouse du jeune homme. Cependant, avant de s'établir dans son foyer conjugal, plusieurs étapes sont à observer, notamment, le KwaanKpoe (prise de nourriture ou de vivres dans le champ du mari), le hamfaalôudi (période où la jeune fille passe trois semaines dans la maison du jeune mari) suivie du retour de la mariée à la maison de ses parents, et enfin à l'étape du Dî-koûl-la ou la jeune fille part s'établir définitivement à son domicile conjugal. Mais de nos jours, toutes ces procédures conjugales sont en train de changer au fil du temps. Désormais, il est de plus en plus question de mariage d'amour (par consentement des deux époux) qui s'officialise par le Kôkôdu jeune homme et sa famille, puis la dot selon une contenance redéfinie par l'ensemble des acteurs de la vie sociale (cadres et autorités traditionnelles).La famille Dègah est composée des enfants et du père. Les femmes peuvent se marier en dehors du clan, mais on s'attend à leur retour à la maison de leur père après la mort de leurs maris.

Les Dègah sont très religieux. Leurs ancêtres ont émigré avec la divinité de la terre, Tîhon, et ils ont ajouté d'autres divinités qu'ils ont rencontrées, comme Gnangan, Gbogboti, etc. Selon eux, ces divinités donnent des enfants à toutes les femmes qui en demandent et, par conséquent, les enfants doivent porter leurs noms. C'est ainsi qu'on a des Dègah avec des noms comme Kouakou Gbogboti... Les religions révélées font également parti des croyances des populations. Cependant, avant même que le Christianisme et l'Islam ne fassent leur entrée chez les Dègah, ils reconnaissaient l'existence de Dieu, l'être surnaturel, qui est appelé Yadôloû Korowiri. Cependant pour eux, Korowiri, le chef de tous les esprits est trop loin de l'humanité et ne peut être atteint qu'à travers les ancêtres, divinités et autres esprits, notamment les Vôuga (les divinités locales), qui sont considérés comme les représentants de Dieu. C'est pourquoi ils restent attachés à leurs fétiches qu'ils adorent constamment.

Sur le plan architectural, même si les constructions sont de plus en plus de types modernes, la plupart des villages Dègah étaient construits de maisons en terre avec des toits en paille. Les styles architecturaux sont de variétés différentes: généralement des maisons aux toits plats faites de boue et des maisons rondes et rectangulaires aux toits de chaume. Les cases traditionnelles aux toits en paille sont très populaires chez les Dègah. On les retrouve au village sous l'appellation de djènguin ou hiliman, et aux champs sous le nom de lôguî pour désigner une sorte d'appâtâme de repos et de restauration ou se prépare le kookaalâ (le foutou du champ). Les Dègah ont en effet pour habitude de manger du foutou quand ils vont au champ. Au bout d'un bon moment de travail, ils profitent de leur temps de repos pour s'adonner à une petite partie de chasse aux rats, souris, agoutis et autres, qui leurs servent de viandes pour la confection d'un plat de foutou igname appelé kookaalâ qu'ils partagent entre hommes avant de rentrer au village le soir.

En raison de leur longue alliance avec les Ashanti et les Brong, les Dègah ont été influencés par un certain nombre de coutumes comme l'adoption de noms Akan, car les noms Kouassi ou Kossa, Kouadio ou Adjoua, Kobenan ou Abenan, Kouakou ou Akoua, Yao ou Yawa, Koffi ou Affoua et Kouame ou Aman qu'ils portent sont des emprunts de leurs rapports avec les Akan. Il existe cependant des noms de la linguistique Dègah qui sont portés selon le rang de naissance de l'individu dans sa famille de père et mère, jusqu'au sixième né chez les hommes et la septième chez les femmes. Ainsi, chez les hommes, le premier né s'appelle Sié, San pour le deuxième, Wolo pour le troisième, Penh pour le quatrième, Gnamanp our le cinquième et Tonh pour le sixième. Chez les femmes, on a Yéli pour la première, Yah pour la deuxième, Gninin pour la troisième, Pènin pour la quatrième, Sélé pour la cinquième, Gnaman pour la sixième et Tonh pour la septième. Au-delà de ces limites, les nouveaux nés qui suivent peuvent porter n'importe lequel de ces noms pris au hasard ou à la convenance des parents. Aussi, les Dègah portent souvent des noms inspirés de leur patois, expliquant une situation de vie ou traduisant une pensée. On a par exemple des noms comme Onmindôman (craint ton ennemi), Donganrèdigin (plus jamais pareille), Ndomgbounin (me battre pour réussir dans la vie, contre la volonté de mes ennemis de me voir périr), Maliret (surprise agréable, situation heureuse à laquelle on s'entendait le moins et dont Dieu nous fait grâce), etc. Traditionnellement, les chefs Dègah et les sages avaient l'habitude de porter de grandes blouses et montaient à cheval. Mais aujourd'hui, ils ont adopté de nouvelles habitudes vestimentaires telles que le port de pagnes et d'ornements d'or par les chefs, le port des chefs etc. Le calendrier traditionnel Dègah reconnait seulement six jours que sont : Tchîla, Sémé, Kanan, Mouléha, Saaga, et Saagatchô. L'année lunaire s'étend sur une période de douze mois appelés tchan.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius