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Francophonie et intégration internationale des états africains dans la mondialisation.

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par Marius Blum TADA LANDO
Institut des Relations Internationales du Cameroun - Master 2015
  

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CHAPITRE IV

LIMITES ET ANALYSE PROSPECTIVE POUR UNE INTEGRATION INTERNATIONALE PLUS EFFICACE DE L'AFRIQUE DANS LA MONDIALISATION.

« La Francophonie a bien contribué au rêve africain.

Son impact est non négligeable, mais les résultats

ne sont pas à la hauteur des aspirations africaines,

beaucoup de choses restent à faire... »150(*)

Comme il a été démontré plus haut dans notre analyse, l'intégration dans la mondialisation constitue un véritable défi pour l'Afrique en général et pour les Etats africains francophones en particulier. En effet, sur le plan économique l'Afrique francophone représente une part très limitée du commerce mondial et des investissements directs étrangers (IDE). Elle est la zone du monde la plus confrontée aux difficultés d'accès aux marchés locaux, régionaux et mondiaux. En outre, le manque d'infrastructures et la dépendance à l'exportation de matières premières constituent des freins importants au développement du commerce au sein des pays d'Afrique francophone et par conséquent à leur intégration dans le commerce mondial. Au-delà des aspects économiques, il faut également relever les défis politiques auxquels cette zone fait face. En effet, l'Afrique francophone demeure l'une des régions les plus politiquement instables au monde, les cas de la RDC, de la Centrafrique, du Mali ou encore les récents évènements survenus au Burkina Faso et au Burundi en témoignent. Ainsi, il apparait bien que l'intégration des pays d'Afrique francophone dans la mondialisation passe par le relèvement de ces défis. Et dans cette optique, les organisations internationales telles que l'OIF apportent leur concours. Cependant ces dernières rencontrent plusieurs difficultés qui bien qu'ayant une influence différente selon les organisations, ne manquent pas d'impacter l'efficacité de leurs actions.

Notre recherche étant focalisée sur le cas de l'OIF, ce dernier chapitre vise donc dans un premier temps à déterminer les obstacles rencontrés par cette organisation dans sa contribution à la résolution des défis que les pays d'Afrique francophone doivent préalablement surmonter pour s'intégrer dans la mondialisation (Section 1), et ensuite d'identifier les mesures qui doivent être mis en oeuvre pour une meilleure intégration internationale de ces États (Section 2).

Section 1 : Une Francophonie limitée dans ses actions.

La contribution de l'OIF à la dynamique d'intégration internationale des Etats africains dans la mondialisation est limitée à la fois par des causes endogènes à la Francophonie elle-même (Paragraphe 1), et des causes exogènes (Paragraphe 2).

Paragraphe 1: Les limites endogènes.

Les limites endogènes à l'action de la Francophonie en tant que levier d'intégration internationale des États africains sont principalement liées à la relative emprise de cette organisation sur les Etats africains (A) et l'influence limitée de son volet économique (B).

A. La relative emprise de la Francophonie en Afrique.

Malgré le fait que l'Afrique soit son lieu d'intervention privilégié, l'emprise de la Francophonie sur les pays d'Afrique francophones reste cependant très relative. En effet, si sur le plan culturo-linguistique, l'OIF possède une réelle influence en Afrique comme le démontre le graphique ci-dessous avec notamment ses 115 millions d'Africains parlant français (43% du total) répartis dans 31 pays d'Afrique. Cette emprise reste cependant limitée

Graphique 4 : Répartition des francophones dans le monde (2014).

Source : http://www.francophonie.org/Estimation-des-francophones consulté le 14 Août 2015.

sur le plan politico-économique. Si cela est dû d'une part à un certain manque d'intérêt de la part de certains Africains pour cette organisation dont ils sont pourtant les fondateurs, l'on peut aussi noter d'autre part que, le fait que cette institution ne dispose pas d'un cadre normatif contraignant et des moyens financiers considérables en est également la raison.

En effet, que ce soit dans les textes ou les résolutions qu'elle adopte lors de ses sommets, l'on constate que toutes les limites mises en lumière font du cadre normatif de la Francophonie un cadre ambigu, peu contraignant, voir sans force juridique151(*). Les sanctions y sont absentes, en dehors des suspensions de toute participation aux assises de l'organisation en cas de rupture de la démocratie. Ainsi par exemple, à la lecture de la déclaration de Bamako152(*), on se rend bien compte que ce texte est difficile à apprécier en tant que texte normatif dans la mesure où on y voit plus de l'éthique que de la norme juridique, ce qui empêche l'OIF d'agir efficacement dans le domaine de la paix et de la sécurité.

En outre, il existe une réelle difficulté liée à la politique, tant les différents pays africains membres trouvent que l'OIF n'est pas la vitrine ou la tribune internationale adéquate pour mieux se projeter dans le champ de la politique mondiale. Ainsi parfois, ces États préfèrent-il observer les règles édictées par les espaces sous régionaux auxquels ils appartiennent car, ils considèrent que ces derniers offrent plus de visibilité et de potentialité d'expression et de projection sur la scène internationale. Ça a par exemple été le cas de la Côte d'ivoire qui meurtrie par une crise politique en 2011 a préféré observer les exigences normatives de la CEDEAO et de l'UA que celles de l'OIF.

GRAPHIQUE 3 : Évolution du budget de la Francophonie de 1979 à 2013 (en millions d'euros)

Source : www.francophonie.org/Le-budget , consulté le 06 juin 2015 à 10h30.

Au-delà de son cadre normatif non contraignant, la faible emprise de la Francophonie en Afrique est également dû au manque criard de moyens financiers auquel fait face l'OIF. En effet, si le budget constitue un facteur essentiel pour l'atteinte ou non des objectifs au sein des organisations internationales, il ne fait aucun doute que la modicité du budget de l'OIF telle que mise en exergue dans le graphique précédent (moins de 100 million d'euros)153(*) pose un réel problème pour l'atteinte de ses objectifs.

En plus, le fait que la France soit le principal pourvoyeur de fonds de l'OIF (50%) entrave encore un peu plus la crédibilité de la Francophonie pour certains africains franco-sceptiques. En effet, pour eux la Francophonie incarne seulement une certaine idée de la France à l'étranger et non une entité indépendante à laquelle la France participe154(*). Ils voient ainsi en elle un continuum néocolonial.

* 150 Mohamed Lardi HAOUAT, « Quel impact de la Francophonie sur le rêve Africain ! » géostratégiques n° 36
· 2e Trimestre 2012.p. 170.

* 151 Awono Eyebe. P, Le dispositif Francophone de prévention des conflits et de gestion des crises : du normatif au stratégique, mémoire de Master, Op.cit.p.74.

* 152 Déclaration de Bamako Op.cit.

* 153 En comparaison : l'ONU c'est 5.5 milliard d'euros, l'UE c'est près de 141 milliards d'euros.

* 154 Bourges, H ; Pour une Renaissance de la Francophonie, Rapport remis à Monsieur Alain JOYANDET, Secrétaire d'Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie, Juin 2008.p.4.

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