WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'humour, inné ou acquis. Vers une formation des manipulateurs en électroradiologie médicale ?

( Télécharger le fichier original )
par Etienne CORDIER
Institut Supérieur Technologique Montplaisir - DTS Imagerie médicale et radiologie thérapeutique 2016
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B. L'HUMOUR, VALEUR PERSONNELLE ET PROFESSIONNELLE

La deuxième partie des questionnaires consiste à évaluer l'humour au travail (Cf. Annexe 3). Afin de simplifier la comparaison entre soignants et étudiants, nous avons regroupé sur un même diagramme les résultats de chacun de ces deux groupes. Avant toute chose, il était important de savoir si l'humour constituait pour la plupart une caractéristique majeure de la personnalité (Cf. Annexe 3, Question 1). Diplômés et non diplômés semblent s'accorder sur le fait que l'humour fait « modérément » (51% en moyenne) voire « énormément » (42% en moyenne) partie de leur caractère. Seuls trois soignants (0.5%) et un étudiant (0.2%) déclarent ne pas avoir l'humour comme attribut dominant de leur tempérament. De la même manière, l'usage de l'humour dans leur profession semble « assez important » pour 54.9% des soignants et 66.2% des étudiants ; voire « très important » pour 38.2% des manipulateurs et 22.6% des apprentis (Cf. Annexe 3, Question 2). Deux soignants (0.3%) et deux étudiants (0.5%) seulement considèrent l'humour comme « pas important » au sein de l'environnement médical.

Après avoir abordé les perceptions quant à l'usage de l'humour au travail, il convient d'analyser concrètement son emploi au quotidien dans la vie professionnelle. Concernant l'usage de l'humour auprès des patients, cela ne semble pas se faire en systématique (Cf. Annexe 3, Question 3). Même si l'humour est pour la plupart des soignants « souvent » utilisé dans la relation avec le soigné (62.9%), il n'en reste pas moins que seuls 7.5% des sondés déclarent l'utiliser « tout le temps ». À l'inverse, uniquement sept manipulateurs (1.1%) disent ne « jamais » pratiquer l'humour avec leurs patients. En comparaison, les étudiants semblent davantage partagés entre une pratique récurrente de l'humour (45.7%) durant leurs stages, et une pratique occasionnelle (48.2%). Ces résultats peuvent possiblement s'expliquer par le manque d'expérience des étudiants.

52

ETIENNE CORDIER - Promotion 2013/2016

Qu'il s'agisse de manipulateurs diplômés ou non, la pratique de l'humour dans les soins semble varier suivant l'âge des patients (Cf. Annexe 3, Question 4). En effet, 94.4% des soignants et 88.1% des étudiants font usage de l'humour auprès des adultes ; tandis que seuls 5.5% des professionnels et 4.4% des apprenants le font auprès des nourrissons. De même, soignants et étudiants s'accordent à dire que nous avons moins tendance à rire avec les enfants (51.3% et 44.0% respectivement) ou les adolescents (48.5% et 47.9% respectivement), qu'avec les plus âgés. Dans tous les cas, l'humour semble « parfois » initié par le patient lui-même pour 76.3% des soignants et 63.0% des étudiants (Cf. Annexe 3, Question 5). Ces derniers déclarent même que l'humour est « souvent » mis en place dans la relation de soin (20.9% des et 33.8% respectivement). Les extrêmes sont rares : seuls huit professionnels (1.2%) et neuf apprenants (2.2%) déclarent l'humour comme « tout le temps » initié par le patient, tandis que dix manipulateurs (1.6%) et quatre étudiants (1.0%) considèrent qu'il n'est « jamais » introduit par le soigné.

À la vue de ces premiers résultats, il nous a semblé judicieux de savoir si la personnalité de l'individu influe sur sa relation avec le patient dans son travail. En d'autres termes, un soignant avec un caractère jovial au naturel est-il prédisposé à pratiquer l'humour dans les soins ? Poser l'humour en tant que valeur personnelle fondamentale revient-il nécessairement à l'introduire en tant que valeur professionnelle indispensable à notre pratique ? Pour tenter de répondre à ces questions, nous avons croisé les données « soignant » sur l'humour comme caractéristique majeure du sujet en ordonnée, en fonction de la fréquence à employer l'humour avec le patient en abscisse (Cf. Figure I).

Énormément Modérément Pas vraiment Pas du tout

 
 
 
 
 

87.5%

Tout le temps Souvent Parfois Jamais

Source : L'auteur

 
 
 
 
 
 
 
 

50.4%

 
 

15.3%

14.3%

12.5%

 
 
 
 
 

47.4%

 
 
 
 

70.5%

 
 
 

42.9%

 

0.0%

2.0%

13.7%

28.6%

 
 

0.0%

0.2%

0.5%

14.3%

Figure I. L'humour, valeur personnelle et professionnelle

Ce graphique démontre clairement qu'un soignant qui décrit l'humour comme une valeur faisant « énormément » partie de sa personnalité, l'utilise « tout le temps » dans les soins qu'il prodigue (87.5%). Par contre, l'inverse n'apparaît pas aussi formel. Si l'on constate bien que seules les personnes qui n'ont « pas du tout » un caractère comique tendent à ne « jamais » pratiquer l'humour

53

ETIENNE CORDIER - Promotion 2013/2016

dans un contexte de soins (14.3%), il n'en reste pas moins que tous autant déclarent ne « jamais » l'employer avec les patients alors que l'humour fait « énormément » partie de leur caractère (14.3%).

Cela est donc relativement surprenant : poser l'humour comme valeur personnelle essentielle ne suppose en aucun cas l'employer dans sa pratique. Cependant, ne pas considérer l'humour en tant que trait de notre caractère, implique nécessairement que l'humour ne peut être posé comme valeur professionnelle. À la suite de ce graphique, nous en arrivons à la conclusion suivante : on peut aimer rire dans sa vie personnelle, sans pour autant rire dans sa vie professionnelle ; mais il paraît plus qu'improbable de rire dans notre profession, si nous ne sommes pas déjà prédisposés à l'humour dans notre vie privée. L'humour, avant même d'être une valeur professionnelle, se pose donc comme une valeur personnelle. À nous, soignants, d'entretenir ce trait de caractère, puis de faire le choix de le mettre ou non en pratique dans notre métier.

Mais l'emploi de l'humour ne se fait pas qu'auprès des patients. Rire au travail, c'est aussi rire avec ses collègues. Près de la moitié des soignants (46.6%) déclarent utiliser « tout le temps » l'humour avec leurs collègues de travail (Cf. Annexe 3, Question 6). Presque autant (44.1%) tendent à « souvent » l'adopter et uniquement deux manipulateurs (0.3%) ne le manient « jamais ».

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite