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L'humour, inné ou acquis. Vers une formation des manipulateurs en électroradiologie médicale ?

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par Etienne CORDIER
Institut Supérieur Technologique Montplaisir - DTS Imagerie médicale et radiologie thérapeutique 2016
  

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E. FORMER À L'HUMOUR PROFESSIONNELS ET ÉTUDIANTS

Pour les manipulateurs considérant l'humour comme une faculté innée de l'individu, une formation n'est pas utile : « L'humour ne s'apprend pas. Il doit être spontané et naturel ». Le concept de former à l'humour apparaît alors comme étant contre nature : « Une formation n'est pas nécessaire voire inutile. Soit on est ouvert à l'humour, soit on ne l'est pas. On ne peut pas forcer les gens à faire ce qu'ils ne savent pas faire » ; « Je trouve le concept bizarre. L'humour est un trait de personnalité, que l'on a ou non, et qui plaît aux gens justement parce que c'est spontané ».

D'autres sont réfractaires à cette formation car ils ne perçoivent pas le gain que cette dernière pourrait apporter dans leur pratique actuelle : « Non je ne pense pas que je la suivrai, l'humour que j'utilise me suffit amplement dans ma pratique quotidienne » ; « Non je ne serai pas intéressée je

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pense. Je préfère prendre quelques jours et me déplacer pour des formations plus `techniques' ».

Cependant, pour de nombreux soignants, l'intérêt d'un tel enseignement est bien réel. L'Annexe 15 reprend les différents bénéfices, évoqués par les manipulateurs, d'une formation continue mise en place au cours de leur pratique. Que cela soit pour améliorer la prise en charge des patients, se perfectionner, échanger notre expérience avec d'autres professionnels de santé, tenter de vaincre sa timidité avec les patients, ou bien tout simplement par curiosité, la question d'une hypothétique formation à l'humour ne semble pas anodine.

La vingtième et dernière question de notre complément d'enquête consistait à évaluer si la mise en place d'une formation - non plus continue, mais initiale - était perçue comme pertinente dans le cadre d'une meilleure prise en charge du patient.

Est-ce seulement possible ? Considérer l'humour comme une faculté innée de l'Homme rend difficilement applicable son apprentissage auprès de tous les étudiants, notamment chez ceux qui n'y sont pas réceptifs. En conséquence, est-il préférable d'envisager un module « humour » optionnel ouvert uniquement aux étudiants de nature joviale ? Mais cela ne serait-il pas discriminatoire envers les autres ? Enfin, est-il raisonnablement possible d'attribuer une note pour quelque chose que l'on assimile à une prédisposition naturelle propre à chaque individu ? Cela ne reviendrait-il pas à désavantager ceux qui n'en seraient guère pourvus ? À moins que l'humour soit une faculté acquise de l'Homme, accessible à tous, quelque soit sa personnalité. Dès lors, le problème ne se pose plus et la mise en place d'une telle formation semble envisageable au regard des bénéfices apportés à la fois au patient et au soignant.

Au vu des réponses, les avis semblent là encore très partagés. Si certains s'opposent à former les étudiants à l'humour, la raison évoquée n'est pas forcément la même (Cf. Annexe 16). Nous l'avons vu, plusieurs soignants considèrent l'humour comme inné donc non accessible via un enseignement. Alors que d'autres le voient comme acquis, ils envisagent une formation possible uniquement en continue, lors de la pratique professionnelle. Enfin, certains se disent contre un apprentissage de l'humour dès le cursus de manipulateur car cela signifierait plus de matières - et donc plus d'heures de cours pour les étudiants - alors que le programme d'études est déjà très dense actuellement.

Toutefois, tous les soignants ne s'opposent pas à former les étudiants à l'humour (Cf. Annexe 17). Illustrons ce cas de figure par ce très beau témoignage : « Lors de mon cursus, ma formatrice nous a mis face à des situations sociales courantes que l'on rencontre à l'hôpital. On a alors appris ce qu'était la colère, le déni, la tristesse, etc. Toutes ces émotions que le patient peut ressentir au cours de son passage à l'hôpital. Elle nous a donné des conseils afin de soulager le patient dans sa détresse sans l'abandonner en fuyant la situation qui peut nous blesser. Cet apprentissage, j'ai eu l'occasion de le réaliser face à une patiente qui saturait des soins médicaux et qui se sentait abandonnée. J'ai réussi à lui redonner un sourire. Le lendemain, je l'ai croisée avec son frère qui m'a remerciée. Ils souriaient

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tous les deux et cela m'a rendue heureuse. Alors oui, ce que j'ai appris, je l'utilise encore aujourd'hui et pas seulement face à des patients. Je pense donc que l'humour trouverait sa place dans notre formation ». Mais accepter de former les étudiants à l'humour pose néanmoins la question de rendre cette formation obligatoire à tous les étudiants ou bien seulement optionnelle. Un enseignement humain, dans un cadre d'apprentissage porté essentiellement sur la technique, en vue d'améliorer le relationnel et d'enrichir la dimension psychosociale des futurs soignants.

Nous avons donc recueilli les avis des soignants au regard d'une formation continue, à mettre en place durant leur exercice professionnel, et d'une formation initiale, à instaurer dès le cursus étudiant de manipulateur en électroradiologie médicale.

Notre quatrième et dernière partie tentera de répondre à notre problématique de départ, à savoir si une formation à l'humour est envisageable - et si oui, sous quelles formes et conditions - après avoir répondu préalablement à nos deux hypothèses de recherche. Enfin, nous mettrons en exergue les limites rencontrées au cours de ce travail de fin d'études.

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