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L'humour, inné ou acquis. Vers une formation des manipulateurs en électroradiologie médicale ?

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par Etienne CORDIER
Institut Supérieur Technologique Montplaisir - DTS Imagerie médicale et radiologie thérapeutique 2016
  

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B. LA RELATION SOIGNANT/SOIGNÉ

B.1. LE CONCEPT DE RELATION

B.1.1. Le jugement clinique

Le jugement clinique correspond à la première étape de la démarche soignante dans le cadre d'une relation de soin. L'Association Nord Américaine pour les Diagnostics Infirmiers (North American Nursing Diagnosis Association, 1990) définit le jugement clinique comme « l'acte intellectuel d'émettre une appréciation, une opinion, de tirer une conclusion à partir d'un ensemble de signes et de symptômes se rapportant à l'état de santé de la personne ». Émettre un jugement clinique, c'est donc émettre une opinion claire suite à un processus d'observation, de réflexion et de raisonnement sur les données recueillies à l'égard du patient.

Un tel jugement nécessite pour le soignant de disposer des connaissances théoriques et des compétences humaines nécessaires. Ce dernier doit mettre en éveil tous ses sens, en vue d'une correcte analyse des besoins à satisfaire chez le patient, mais aussi d'une plus ample connaissance du sujet. L'enjeu étant d'adopter une attitude bientraitante envers le soigné.

Dans ses « Recommandations de bonnes pratiques professionnelles », l'Agence Nationale de l'Évaluation et de la Qualité des Établissements et Services Sociaux et Médico-sociaux (ANESM, 2008) définit la bientraitance, au travers de quatre dimensions, en vue de bâtir un échange relationnel avec le patient : « La première dimension consiste à observer les faits en évitant les jugements de

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ETIENNE CORDIER - Promotion 2013/2016

valeur. La seconde, à reconnaître ses propres sentiments, ce qui permet à l'interlocuteur de trouver plus facilement un espace pour exprimer également les siens. La troisième, d'avoir conscience et d'exprimer ses besoins propres, ce qui facilite aussi la compréhension des besoins de l'autre. La quatrième enfin, de savoir formuler sa demande ».

Cette définition nous montre que le mot n'est pas le seul chemin de toute relation de soin. Avant même d'émettre un son, il suffit parfois d'observer, d'écouter, et de comprendre, pour engager une relation solidement basée sur le respect mutuel, la bientraitance, et un jugement clinique pertinent. C'est précisément ce jugement qui assurera au soignant la bonne posture à avoir, avec pour objectif d'entrer en interaction avec le patient et de communiquer avec lui.

B.1.2. Le modèle de communication

L

e terme « communiquer » provient du latin « communicare » signifiant « être en commun », « être en relation ». C'est donc par cette communication que deux individus entrent en relation. La relation de soin, c'est la rencontre entre un soignant et un soigné, deux êtres uniques avec leur propre identité.

Le modèle de communication le plus connu en sciences du langage est celui de Jakobson (1896-1982). Le schéma de Jakobson (1963) évoque différents acteurs du langage, à savoir : un destinateur ou émetteur d'un message, le message en lui-même, le destinataire ou récepteur du message. Si le récepteur répond à ce message, il devient alors lui-même émetteur, c'est-ce qu'on appelle un « feed-back ». A cela s'ajoute le contexte dans lequel se déroule la communication.

Au modèle de Jakobson découle un modèle de communication davantage en lien avec la relation de soin, le modèle psychosocial. Ce dernier considère qu'émission et réception sont simultanées, en d'autres termes, l'émetteur est destinateur en même temps que destinataire, et inversement. Ce modèle s'inscrit dans l'optique où il n'est pas possible de ne pas communiquer. Même un silence est en soi communication car porteur de signification pour le récepteur. Ce modèle ne se limite plus qu'à un seul message, mais bien à de multiples canaux : la gestuelle, la posture, les mimiques, sont tout autant porteurs d'informations que les mots.

Chalifour (1999) évoque les techniques de communication en expliquant que : « dans un entretien, les modes de contacts permettent à l'intervenant de manifester sa présence et son intérêt envers le client [...] Ces modes de contact relèvent de techniques liées à la communication verbale et non verbale ». Cette définition met en avant deux types de communication. De manière générale, lorsque l'on entre en relation avec autrui, 7% de notre communication est verbale - c'est le « langage de l'esprit » - tandis que 93% de la communication est non verbale - c'est le « langage du corps ». Ces deux modes de communication sont systématiquement liés et coexistent en permanence.

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La communication verbale s'exprime par des mots, c'est-à-dire à un ensemble de sons en vue de transmettre un message. À ces mots s'associe un sens dénotatif et un sens connotatif. Le sens dénotatif est le sens propre du mot, sa signification littérale. Le sens connotatif correspond quant à lui à la portée émotionnelle du mot. Ce dernier peut faire résonnance au vécu propre de la personne et ainsi conduire à des réactions affectives. Une démarche soignante consiste donc à trouver les mots justes, des mots appropriés à la situation, des mots qui rassurent.

La communication non verbale s'exprime par le partage d'éléments traduisant un message, sans emploi de la parole. Elle se déroule le plus souvent de façon non consciente, et constitue en ce sens un aspect révélateur de la partie intrinsèque de la personne. Le langage du corps s'exprime à la fois par le toucher, l'attitude adoptée, les mimiques faciales, le regard. Ajoutons à cela la communication paraverbale, composante essentielle de la communication non verbale. Aux mots s'accorde la voix, révélatrice du contenu émotionnel de la personne, se traduisant par des vocalisations telles que le timbre de voix, des pleurs, des soupirs, ou des rires.

En tant que soignant, le manipulateur en électroradiologie médicale doit être capable de décoder le langage du patient au-delà de ses mots. Percevoir les émotions, analyser le ressenti, c'est étayer notre jugement clinique et ainsi favoriser l'échange avec la personne.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus