REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE UNIVERSITE
OFFICIELLE DE BUKAVU
B.P.570/Bukavu
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, POLITIQUES ET
ADMINISTRATIVES DEPARTEMENT DE RELATIONS INTERNATIONALES
DEUXIEME ANNEE DE LICENCE
L'UNICEF ET LA PROTECTION DES ENFANTS AU SUD-KIVU
:
FORCES ET FAIBLESSES
Mémoire de licence présenté et
défendu en vue de l'obtention du titre de licencié en Relations
Internationales Par NGILA KIKUNI Ibrahim
Encadré par le Chef de Travaux KAMWANGA KILIYA
Dominique Dirigé par le Professeur NSABUA TSHIABUKOLE
Josée
EPIGRAPHES
1. « Je vous le dis en vérité, toutes les
fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces petits qui sont mes
frères, c'est à moi que vous les avez faites. »
(Mathieu 25 : 40)
2. « Les droits de l'enfant doivent être connus
pour être reconnus. » (Frederico MAYOR)
3. « Ce n'est qu'en progressant vers la
réalisation des droits de tous les enfants que les nations se
rapprocheront de leurs objectifs de développement et de paix. »
(Kofi ANNAN)
4. « Les pays doivent assurer une meilleure protection
aux enfants se trouvant dans des circonstances particulièrement
difficiles et s'attaquer aux causes fondamentales de ces situations. »
(L'objectif 8 du Sommet Mondial pour les enfants)
II
IN MEMORIAM
A vous nos regrettés grands parents MUZALIA MENGE,
APENDEKI WAGULWA, Léonard MAKINDE OTELI, Martha ELAYA et KILOLWA
MUKENGWA ;
A vous notre défunte mère Yvonne TALUBEZYE NGILA
arrachée précocement à notre affection, vous nous avez
quitté sans pour autant manger des fruits de votre semence actuellement
en phase de la récolte ;
A vous notre disparu Professeur Mascotch NDAY WA MANDE ;
Paix à vos âmes.
Ibrahim NGILA KIKUNI
III
DEDICACE
A vous notre cher papa Justin KILOLWA MUZALIA KIKUNI MENGE et
à vous notre chère mère Louise ONENDA MAKINDE : vos
conseils, sacrifices et encouragements exceptionnels ont été sans
limite tout au long de nos études ; Recevez à travers ce travail
nos vifs sentiments de reconnaissance pour tous vos efforts fournis afin de
faire de nous aujourd'hui un être utile à la société
;
A vous nos frères et soeurs : Dorcas LEMBA BUSOGA,
Daniel MUKUBI KIKUNI, Benjamin MUZALIA KIKUNI, Priscille KYENGI NEEMA KIKUNI et
Merveilles MATISHO MUKEINA KIKUNI pour les différentes circonstances de
vie tant de joie que de peine partagées dans un esprit de
fraternité ;
Et à vous tous qui nous sont chers.
Ibrahim NGILA KIKUNI
Ibrahim NGILA KIKUNI
IV
REMERCIEMENTS
D'autant plus que ce travail a connu le concours de plusieurs
personnalités, il nous serait inhumain d'achever sa rédaction
sans pour autant adresser nos vifs sentiments de gratitude et de reconnaissance
à l'égard de tous ceux qui, de près ou de loin ont, d'une
manière ou d'une autre, contribué à notre
évolution.
De prime abord, à l'Eternel Dieu qui continue à
nous prêter le souffle de vie et de pourvoir à nos besoins
quotidiens ;
A toutes les autorités tant décanales
qu'administratives de l'Université Officielle de Bukavu, institution qui
nous a assuré une bonne formation et qui nous a façonné
pour nous rendre utile à la communauté ;
A notre très cher Professeur Josée NSABUA
TSHIABUKOLE qui a assuré la direction de ce travail en bon père
de famille et à notre cher encadreur, Monsieur le Chef de Travaux
Dominique KAMWANGA KILIYA, dont les efforts, conseils et sacrifices
distingués ont rendu possible la réalisation de ce travail ;
A nos chers grands-parents Benjamin MUZALIA MUKENGWA ; Furaha
SAMVURA et Elizabeth MATISHO MUKEINA ;
A nos chers oncles KAMUNGU WANGACHUMO et sa femme Atosha
MIHAKO KABARUKA ; Paul KILOLWA MULONGEKI, Jean-Paul MAKINDE, Corneille KABEMBA,
Charlie MAKINDE, Léon MAKINDE, etc.
Plus particulièrement nous remercions nos
frères, amis et connaissances : Firmin LUSENGA MUNGANGA ; Esther WABIWA
LUBUNGO ; Christophe SADIKI KALUBISA ; Sandrine MUTULA KYABILA ;
Dieudonné IDANGI ; Tonton KYABILA ; Rodrigue BATENDE MUSIMBI ; Pascal
MWEZE CHIRUZA ; Espoir NGOMA KYALANGALILWA ; Germaine KAVIRA VWIRAVUNAKWA ;
Ghislaine MAPENDO BALAGIZI ; ABAMWINDJA LUHIRIKA, Solange CAMUNANI NYENYEZI ;
Belinda BYAMUNGU NYENYEZI ; etc.
A tous ceux qui se sont disponibilisés pour nous donner
des informations nécessaires sur le thème de nos recherches ;
Nous éloignant de toute forme d'ingratitude, nous
prions que tout celui qui a contribué à notre évolution
retrouve dans ces lignes l'expression de notre profonde reconnaissance.
V
SIGLES ET ABREVIATIONS
A.G. : Assemblée Générale
Art. : Article
CARECO : Carrefour des Enfants du Congo
C.D.E. : Convention relative aux Droits de l'Enfant
C.E.E. : Centre d'Ecoute d'Enfants
Cf. : Confer
C.I.C.R. : Comité International de la Croix-Rouge et du
Croissant-Rouge
C.U.B. : Centre Universitaire de Bukavu
D.E. : Droit de l'Enfant
DINU : Département de l'Information des Nations-Unies
DIV.A.S. : Division des Affaires Sociales
D.U.D.H. : Déclaration Universelle des Droits de
l'Homme
Ed. : Edition
E.P.S.P. : Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel
Etc. : Etcéteri-etcétéra
F : Féminin
FDLR : Forces Démocratiques pour la Libération du
Rwanda
I.S.T. : Infection Sexuellement Transmissible
M : Masculin
MICS : Multiple Indicator Cluster Survey
MONUC : Mission de l'Observation des Nations-Unies au Congo
MONUSCO : Mission de l'Organisation des Nations-Unies pour la
Stabilisation de la République Démocratique Congo
N° : Numéro
OEV : Orphelins et autres Enfants Vulnérables
O.I. : Organisation Internationale
O.I.T. : Organisation Internationale du Travail
O.P.J. : Officier de la Police Judiciaire
O.N.G. : Organisation Non Gouvernementale
O.N.U. : Organisation des Nations-Unies
p. : Page
P.E. : Protection de l'Enfance
VI
P.E.L.V.S. : Police de l'Enfance et Lutte contre le
V.I.H./SIDA
PNUD : Programme des Nations-Unies pour le
Développement
P.V.V. : Personne Vivant avec le Virus
d'Immunodéficience Humaine
R.D.C. : République Démocratique du Congo
R.I. : Relations Internationales
SIDA : Syndrome Immunodéficitaire Acquis
T.G.I. : Tribunal de Grande Instance
UNICEF : United Nations International Children Emergency
Found
U.O.B. : Université Officielle de Bukavu
V.I.H. : Virus d'Immunodéficience Humaine
§ : Paragraphe
% : Pourcent
1
INTRODUCTION
1. ETAT DE LA QUESTION
N'étant pas le premier à aborder un thème
relatif aux enfants et aux organismes spécialisés de l'ONU, nous
avons parcouru quelques ouvrages et des documents de certains auteurs qui ont
traité des sujets similaires. D'abord, il ressort de cette revue de la
littérature qu'Ishmael BEAH1 décrit la situation des
enfants victimes des conflits armés en Sierra-Léone. Cet auteur
souligne l'importance de l'existence des instruments internationaux de
protection des droits de l'enfant, notamment la Convention relative aux droits
de l'enfant du 20 novembre 1989. Il aboutit aux résultats selon lesquels
la C.D.E. contribue à l'amélioration positive du sort des enfants
dans le monde, mais ces efforts restent encore insuffisants.
Ensuite, Justin SHERIA NFUNDIKO2 fait mention de
certaines activités réalisées par le gouvernement de la
R.D.C., en collaboration avec les institutions internationales dont l'UNICEF,
dans la réinsertion sociale des enfants sortis des forces et groupes
armés après le processus de démobilisation,
désarmement et réinsertion initié pour la pacification de
la R.D.C. A l'issu de ses analyses, cet auteur constate que plusieurs efforts
(activités concrètement réalisées) ont
été consentis par le gouvernement de la R.D.C. en collaboration
avec l'UNICEF pour assurer la réinsertion sociale des enfants sortis des
forces et groupes armés surtout dans les zones touchées depuis
plusieurs années par des conflits armés (à l'Est du
pays).
Puis, Marcelin CHIZUNGU MUSHAGALUSA3 fait des
analyses sur le terrain et cherche à épingler les causes
profondes du phénomène « enfant-soldat » ainsi que les
différents procédés d'enrôlement des enfants dans
les forces et groupes armés. Cet auteur étudie, par ailleurs,
d'une façon large, les modalités pouvant être
envisagées en vue d'une démobilisation et d'une
réinsertion sociale réussie des enfants-soldats en R.D.C. Il
conclut qu'en R.D.C. les enfants ont subi des dégâts
énormes liés à leur enrôlement dans les forces et
groupes armés. Parmi ces dégâts cet auteur mentionne entre
autres le développement du phénomène enfant-soldat, les
massacres et tueries des populations civiles parmi lesquelles figurent les
enfants, ainsi que la séparation entre les enfants et leurs parents.
1 I. Beah, « Le chemin parcouru :
Mémoires d'un enfant soldat », La situation des enfants dans le
monde, UNICEF, 2006.
2 J. SHERIA NFUNDIKO, La réinsertion
sociale des enfants sortis des forces et groupes armés,
Mémoire de licence en Sociologie, U.O.B., 2008.
3 M. CHIZUNGU MUSHAGALUSA, De la participation
des enfants aux conflits armés internes internationalisés dans la
région des Grands-Lacs africains : cas de la R.D.C., Mémoire
de licence en Droit Public, C.U.B., 2002, 75p
2
De sa part, le ministère du plan de la
R.D.C.4 souligne dans son rapport général de 2003,
quelques problèmes majeurs connus dans l'application du droit des
enfants et des femmes à la santé, à l'éducation,
à la protection et à la participation. Le ministère
souligne quelques causes des problèmes liés à
l'application du droit des enfants et des femmes à la santé,
à l'éducation, à la protection et à la
participation et en propose aussi quelques pistes de solution pour la sortie de
la crise. Il donne également quelques opérations
effectuées dans ce domaine (bien sûr avec l'appui de l'UNICEF)
ainsi que les résultats attendus. Il aboutit au résultat selon
lequel malgré une législation en concordance avec les principes
d'universalité, d'intérêt supérieur de l'enfant, de
non-discrimination et d'interdépendance des droits exprimés par
la Convention relative aux Droits de l'Enfant (ratifiée en 1990) et la
Convention pour l'Elimination de toutes les formes de Discrimination à
l'égard de la femme (ratifiée en 1985), la situation des enfants
et des femmes est marquée en R.D.C. par une faible application de leurs
droits.
Enfin, Joseph STIGLITZ5 constate que la
pauvreté dans le monde en développement ainsi que les moyens de
l'atténuer ont suscité un intérêt croissant.
Cependant, constate toujours cet auteur, la pauvreté parmi les enfants,
pourtant très rependue et dont les conséquences pernicieuses sont
durables, n'a pas reçu toute l'attention qu'elle mérite.
Il affirme dans ses analyses que le manque d'éducation
a aussi des répercussions graves et à long terme pour les
enfants. Aux termes de ses analyses, cet auteur conclut que tous les pays ont
la responsabilité d'éradiquer la pauvreté qui menace la
survie, la santé, l'éducation et l'avenir des enfants : chacun
d'entre eux doit faire davantage d'efforts pour relever ce défi.
Le présent travail se démarque des
précédents en ce sens qu'il se propose de procéder par des
analyses sur un terrain différent de ceux cités, à savoir,
la province du Sud-Kivu en prenant en compte la vérification de l'impact
(positif ou négatif) des interventions de l'UNICEF dans la protection
des droits des enfants, spécialement en matières sociale,
sanitaire, éducative et juridique. Il s'agit donc de l'évaluation
de l'efficacité des interventions de l'UNICEF dans les domaines ainsi
retenus.
4 R.D.C./Ministère du plan, Analyse de
la situation des enfants et des femmes (ASEF), Ed. de l'UNICEF, Kinshasa,
décembre 2003, 150p.
5 J. Stiglitz, « Le monde peut mettre fin
à la pauvreté des enfants ». In UNICEF, La situation des
enfants dans le monde. L'enfance en péril, New
York, Ed. de l'UNICEF, 2005, 152p.
3
2. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix de ce sujet a été motivé par les
exigences académiques voulant que l'on traite des sujets se rapportant
aux interactions entre les acteurs des R.I. sur la scène internationale.
Dans le cas d'espèce, nous avons voulu étudié les
interactions entre la R.D.C. et l'UNICEF qui sont des acteurs des R.I. Notre
sujet est donc intitulé « l'UNICEF et la protection des enfants au
Sud-Kivu : forces et faiblesses ».
Il y a lieu de situer l'intérêt porté dans
le choix de ce travail sur un double plan :
Du point de vue scientifique, d'abord, notre travail s'inscrit
dans la logique d'une recherche appliquée. D'une part, elle constitue un
effort de confrontation des théories et paradigmes dans la
résolution des problèmes pratiques vécus par une
population. Cela nous permet, dans le cas d'espèce, de contribuer
objectivement à la résolution des problèmes liés
à la protection des enfants dans la province du Sud-Kivu. D'autre part,
nous avons envisagé, à travers ce travail, constituer une banque
de données pour ceux qui désirent s'aventurer sur le terrain de
recherche.
Au niveau personnel et social, ensuite, ce thème a
attiré notre intellect du fait que nous avons été
interpellé par les conditions de marginalité et d'abandon dans
lesquelles vivent nombreux enfants dans la société sud-kivutienne
qui, pourtant constituent une couche sociale vulnérable, à
l'instar des femmes, des vieillards, des personnes vivant avec handicap,
etc.
A travers cette étude, nous avons voulu apporter notre
contribution à la compréhension des mesures tendant à
atténuer les souffrances dont sont victimes les enfants. Cela passe par
l'évaluation des actions entreprises par l'UNICEF, organe
spécialisé du système des Nations Unies, qui, grâce
à la coopération internationale, vient en aide aux Etats dans la
protection des droits des enfants. Par leur pertinence, les recommandations qui
découlent des analyses faites dans le cadre de ce travail, pourraient
inciter tous les intervenants de prendre des dispositions utiles à
l'amélioration effective des conditions des enfants dans la province du
Sud-Kivu en particulier et dans la République Démocratique du
Congo en général.
3. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESE
La question relative à la protection des enfants
constitue un des goulots d'étranglement dans le développement de
la province du Sud-Kivu. L'accroissement en nombre des enfants orphelins,
abandonnés, séparés, affectés et/ou infectés
du SIDA, des enfants de la rue et des enfants délinquants pose de graves
problèmes quant à la gestion de leur situation par le
gouvernement. Pourtant, dans la plupart des cas, il apparait que l'enfant est
plus victime innocente qu'auteur de sa situation alors qu'en
réalité il a besoin d'une protection spéciale et des soins
appropriés.
4
En effet, la nécessité d'assurer une protection
efficace aux enfants sur tous les plans s'était faite ressentie suite
aux conséquences néfastes de deux premières guerres
mondiales. A l'issu de ces guerres, en fait, il a été
constaté que les enfants, d'une manière particulière,
étaient touchés par des effets négatifs dont ils
étaient pourtant victimes innocentes. Il y a lieu de citer parmi ces
effets la perturbation du système éducatif (suite à la
destruction des infrastructures scolaires, à la séparation des
familles, etc.), l'augmentation en nombre des enfants orphelins et
abandonnés, des troubles psychologiques et du traumatisme chez les
enfants ayant assisté au déroulement de la guerre, etc.
C'est dans cette optique, d'ailleurs, que les Etats du monde
avaient reconnu la nécessité d'assurer une protection efficace
aux enfants. Le 11 décembre 1946 l'organisation universelle avait
procédé à la création d'un organisme
spécialisé devant se charger de la protection des enfants,
l'UNICEF. Mais, c'est en grande partie grâce à une Anglaise,
Eglantyne JEBB, que les droits de l'enfant bénéficient d'une
reconnaissance juridique internationale. Elle crée en 1919 l'association
Save the Children Fund pour remédier à la misère
que connaissent des milliers d'enfants européens au lendemain de la
première guerre mondiale. Ses ambitions dépassent le simple
apport de secours immédiats, et en 1920, elle va vivre à
Genève pour y former l'Union Internationale de secours aux enfants (qui
deviendra par la suite l'Union internationale de protection de l'enfance). En
1924, la Société des nations adopte la Déclaration de
Genève des droits de l'enfant, dont l'avant-projet a été
rédigé par l'Union Internationale de protection de l'enfance. La
déclaration énonce le droit des enfants à un
développement matériel, moral et spirituel ; à recevoir de
l'aide lorsqu'ils ont faim, sont malades, handicapés ou orphelins ;
à être les premiers à recevoir des secours en cas de
difficultés ; à être protégés contre
l'exploitation économique ; et à recevoir une éducation
qui leur inculque un sentiment de responsabilité vis-à-vis des
autres.6 De même, il fut reconnu l'obligation de
protéger l'enfant dans les statuts des autres institutions
spécialisées de l'ONU et ceux des organisations internationales
qui militent pour le bien-être de l'enfant dans le monde ainsi que dans
la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme du 10 décembre
1948 dont l'article 25 stipule : « La maternité et l'enfance ont
droit à une protection, à une aide et à une assistance
spéciales. Tous les enfants, qu'ils soient nés dans ou hors
mariage jouissent d'une protection de la même manière. Il faut
lutter contre les maladies chez l'enfant car il est un être
vulnérable et défavorisé ».7
6 UNICEF, La situation des enfants dans le monde.
L'enfance en péril, New York, 2005, p. 2.
7 Article 25 de la D.U.D.H. du 10 décembre
1948.
5
Par ailleurs, le préambule de la Déclaration des
droits de l'enfant adoptée et proclamée par l'Assemblée
Générale de l'ONU le 20 novembre 1959 affirme que l'enfant, en
raison de son manque de maturité physique et intellectuelle, a besoin
d'une protection juridique appropriée avant comme après la
naissance. L'article 42 de la convention relative aux droits de l'enfant du 20
novembre 1989 invite les gouvernements des Etats à faire connaitre les
droits de l'enfant et d'en assurer le respect par des mesures
législatives et autres adaptées progressivement à
l'application des principes contenus dans ladite convention. En 1990, le Sommet
mondial pour les enfants a lieu à New York. Il réunit 71 chefs
d'Etat et de gouvernement. Les dirigeants signent la Déclaration
mondiale en faveur de la survie, de la protection et du développement de
l'enfant, ainsi qu'un plan d'action pour l'application de la
Déclaration, dans lequel sont énoncés des objectifs
à atteindre au plus tard en l'an 2000.
En 1994, l'Année internationale de la famille
réaffirme que les programmes devraient soutenir les familles dans leurs
fonctions d'encadrement et de protection des enfants, au lieu de fournir des
substituts à ces fonctions. En 1999, la Convention concernant
l'interdiction des pires formes de travail des enfants et l'action
immédiate en vue de leur élimination (Convention n°182 de
l'OIT) est adoptée.
En 2000, les Objectifs du Millénaire pour le
développement (ONU) comprennent des objectifs précis relatifs aux
enfants, visant notamment à réduire de deux tiers le taux mondial
de mortalité des enfants de moins de cinq ans et à parvenir
à l'enseignement primaire universel pendant la période allant de
1990 à 2015. L'Assemblée générale des Nations-Unies
adopte deux protocoles facultatifs à la convention relative aux droits
de l'enfant, l'un concernant l'implication d'enfants dans les conflits
armés et l'autre la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la
pornographie mettant en scène les enfants. En 2002, l'Assemblée
Générale des Nations-Unies tient une Session extraordinaire
consacrée aux enfants, au cours de laquelle elle examine
spécifiquement, pour la première fois de son histoire, les
questions concernant les enfants.8
Convaincu que la situation des enfants ne fait que s'aggraver
au pays, le gouvernement de la R.D.C. a initié l'organisation
régulière des enquêtes nationales sur la situation des
enfants et des femmes. D'une manière globale, ces enquêtes ont
visé à améliorer le respect des droits de l'enfant ;
améliorer la pertinence des politiques et programmes en faveur des
enfants et des femmes ; augmenter les allocations des ressources et des
financements en faveur des enfants et des femmes ; mieux faire connaitre la
situation des enfants et des
8 UNICEF, op.cit., p. 2.
9 UNICEF, Enquête nationale sur la
situation des enfants et des femmes MICS2 /2001, Rapport d'analyse R.D.C.,
Ed. UNICEF, juillet 2002, p.4.
6
femmes en R.D.C.; suivre les indicateurs sociaux relatifs au
bien-être des enfants et des femmes en R.D.C. ; renforcer les
capacités individuelles et institutionnelles en matière de
recherche socio-économique concernant les enfants et les
femmes.9 Il a aussi publié, en 2009, une loi visant à
renforcer les mesures de protection des droits de l'enfant sur toute
l'étendue du territoire national. Il s'agit de la loi n°09/001 du
10 janvier 2009 portant protection de l'enfant en R.D.C. Soutenant les
initiatives gouvernementales dans ce domaine, l'UNICEF a aussi initié
une multitude d'actions en faveur des enfants congolais. Il publie en outre,
chaque année, des rapports sur la situation des enfants dans le monde en
vue de jeter un coup d'oeil sur l'état des enfants et de proposer des
pistes de solution pour améliorer leur situation.
Malgré tous les efforts fournis par les
différents acteurs, le constat demeure amer. La situation des enfants
demeure catastrophique dans la province du Sud-Kivu comme sur presque tout le
territoire national congolais. Cet état des choses prouve combien les
problèmes liés à la protection des enfants se posent
encore avec acuité. Ce qui nous pousse à nous poser la question
suivante en guise de problématique : Quelles seraient les implications
de l'intervention de l'UNICEF dans la protection des enfants au Sud-Kivu ?
En guise d'hypothèse, la réponse suivante peut
être formulée à la question ci-haut posée : nous
estimons que l'intervention de l'UNICEF dans la protection des enfants au
Sud-Kivu n'aurait pas d'implications positives parce qu'il se constaterait une
certaine stagnation, et peut-être même une aggravation de la
situation des enfants dans cette partie du pays. Cette aggravation se
remarquerait, par exemple, par l'augmentation des cas d'enfants dans la rue,
d'enfants en conflit avec la loi, d'enfants en situation
particulièrement difficile, etc., ce qui remettrait en cause
l'efficacité de l'intervention de l'UNICEF dans la protection des
enfants au Sud-Kivu et justifierait une nécessité de
révision des mécanismes et stratégies d'intervention de
cet organisme spécialisé des Nations Unies.
4. METHODOLOGIE ET REFERENTS THEORIQUES
A. Méthode
Pour la réalisation de ce travail, nous avons recouru
au fonctionnalisme relativisé de Robert KING MERTON comme méthode
d'analyse. Cette méthode a les postulats suivants :
1. Considérer la fonction comme une conséquence
qui contribue à la stabilité ou à l'équilibre du
système.
2. Distinguer les fonctions manifestes (voulues,
acceptées et reconnues par tous les membres du système) de celles
latentes (ni voulues ni reconnues par tous).
7
3. Discerner la dysfonction comme étant un
élément perturbateur de l'ordre établi ;
4. Trouver une alternative fonctionnelle impliquant les
substituts fonctionnels et les équivalents fonctionnels.
Le recours à cette méthode nous a conduit
à considérer l'UNICEF comme étant un cadre qui stabilise
et équilibre la société humaine à travers ses
différentes actions qui ont pour objectif de contribuer au respect et
à la promotion des droits de l'enfant à travers le monde,
à constater dans le fonctionnement de l'UNICEF ses fonctions manifestes
constituées des missions officielles reconnues par les statuts de
celui-ci. Il s'agit de toutes les activités officiellement
réalisées par l'UNICEF et mis à la disposition du grand
public pour la protection et la promotion des droits de l'enfant.
Cependant, d'autres fonctions de l'UNICEF passent
inaperçues dans la province du Sud-Kivu. Leur latence fait qu'elles sont
ni vues ni connues par les membres de la société, chose que la
présente étude s'attèle d'ailleurs à
démontrer dans les analyses. L'usage de cette méthode nous a
conduit enfin à voir dans quelle mesure combler le vide que pourrait
orchestrer l'inefficacité des actions et mécanismes mis en oeuvre
par l'UNICEF dans la résolution des problèmes des enfants du
Sud-Kivu en réfléchissant sur les substituts fonctionnels
à travers les organismes similaires. La compréhension de la
relation de causalité ne sera pas mise à l'écart dans
l'usage de cette méthode tout au long du travail.
B. Techniques
Deux techniques différentes mais complémentaires
ont facilité la récolte et l'analyse des données de ce
travail. Il s'agit entre autres de :
1. La technique documentaire
Elle consiste à récolter les données de
seconde main, c'est-à-dire grâce à l'exploitation des
ouvrages des différents auteurs dont l'étude cadre avec notre
sujet. Dans ce cadre, nous avons exploité différents ouvrages,
textes juridiques, travaux monographiques, rapports, etc.
2. L'interview
Cette technique consiste à organiser un dialogue avec
les personnes-ressources (qui détiennent l'information nécessaire
au thème d'analyse). En ce sens, nous avons échangé
verbalement avec différentes personnalités dont un O.P.J. de
l'inspection provinciale de la police/Sud-Kivu, le chargé des OEV
à la DIV.A.S./Sud-Kivu, le chargé de la protection des enfants au
bureau de liaison de l'UNICEF/Sud-Kivu, etc.
8
3. L'herméneutique
Il s'agit de l'interprétation et/ou la critique des
sources sélectionnées par le chercheur, et constitue une source
documentaire par laquelle le chercheur apprécie les documents
nécessaires à son travail. L'herméneutique analyse les
textes juridiques quant en ce qui concerne leur contenu et leur portée
juridique. A ce sujet, nous avons procédé à l'analyse des
conventions et lois relatives à la protection des enfants, notamment, la
Convention relative aux Droits de l'Enfant, la loi n°09/001 du 10 janvier
2009, la D.U.D.H. du 10 décembre 1948, les Conventions de Genève
leurs protocoles additionnels, la constitution de la transition du 04 avril
2003, le code pénal congolais, le code congolais de la famille, la
charte congolaise des droits de l'homme, etc.
C. Théorie
Un travail scientifique exige, pour sa réalisation,
l'usage d'une théorie explicative qui circonscrit le champ (cadre)
d'analyse du phénomène étudié. Ainsi, la
présente étude s'inscrit dans le cadre de la théorie
libérale. Cette dernière comporte trois principaux courants,
à savoir, le libéralisme républicain (la paix
démocratique), le libéralisme commercial (la paix par le
marché) et le libéralisme institutionnel (l'éthique dans
les Relations Internationales).10 Nous avons estimé que le
libéralisme institutionnel convient le mieux l'objet sous analyse parce
qu'il s'intéresse à l'étude d'une institution
internationale qui constitue un cadre de coopération entre les Etats. En
mettant à la disposition des Etats ses organismes
spécialisés, notamment l'UNICEF, les Nations-Unies ont
répondu à cet objectif.
En effet, l'institutionnalisme est né entre les deux
guerres mondiales. Ses origines reposent surtout sur les idées
proposées par le président américain, Woodrow WILSON,
pendant les travaux qui ont conduit à la signature du traité de
Versailles, en 1919. Pour ce courant, les institutions internationales sont
dotées d'un pouvoir stabilisateur. Elles consolident en
l'institutionnalisant, la coopération entre les Etats jusqu'à la
rendre irréversible. Elles dissuadent, par divers mécanismes, les
Etats à rechercher des gains unilatéraux, développent la
communication entre eux et limitent ainsi les risques d'incompréhension
et de conflit.11
En guise d'application du courant institutionnaliste à
ce travail, disons qu'il nous permet de démontrer comment l'UNICEF
constitue un cadre majeur de coopération entre Etats en matière
de la protection et de la défense des droits de l'enfant au niveau
international. Nul ne peut contester le pouvoir stabilisateur dont il est
doté sur le plan international dans la lutte pour le respect et la
promotion des droits de l'enfant en toutes situations, surtout dans les
10 A. BLOM et F. CHARILLON, Théories et
concepts des Relations Internationales, Editions
Hachette, Paris, 2001, p. 32.
11 Ibidem
9
pays du Sud. C'est grâce à ce pouvoir qu'il met
en oeuvre des procédures juridiques et politiques pour essayer de
résoudre les problèmes que connaissent les Etats dans la gestion
des droits de l'enfant ainsi que la promotion de leurs intérêts en
temps de guerre comme en temps de paix. A travers cette étude, notre
visée est donc l'évaluation critique de l'impact réel de
ce pouvoir et de sa mise en oeuvre pour résorber les problèmes
sociaux que rencontrent les enfants de la province du Sud-Kivu.
5. DELIMITATION DU SUJET
Dans le temps, les recherches couvrent la période
allant de 2007 à 2009. Nous avons choisi l'année 2007 du fait
qu'elle correspond au cinquantième anniversaire de la
célébration de la journée universelle de l'enfant au
Congo, et l'année 2009 suite à la publication de la loi portant
protection de l'enfant dans notre pays la R.D.C. Ce qui nous permettra dans le
cadre de ce travail, d'étudier l'applicabilité des instruments
juridiques (parmi lesquels figurent la C.D.E. et la loi portant protection de
l'enfant en R.D.C.) par le gouvernement provincial du Sud-Kivu avec l'appui de
l'UNICEF dans la protection des enfants au Sud-Kivu.
En ce qui concerne l'espace, nos analyses dans le cadre de ce
travail ont couvert la province du Sud-Kivu, partie de la R.D.C.
déchirée depuis plusieurs années par des actions
menées par des groupes armés irréguliers contre les
populations civiles dont les enfants.
6. SUBDIVISION SOMMAIRE DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion, le développement
de ce travail renferme trois chapitres. Le premier chapitre ainsi
intitulé : l'Unicef, une O.I. spécialisée dans la garantie
des droits de l'enfant ; tente de donner quelques notions essentielles et la
typologie des organisations internationales ; présente les missions et
compétences de l'Unicef et donne les instruments qui assurent la
garantie des droits de l'enfant. Le deuxième est relatif aux
problèmes des enfants au Sud-Kivu et les actions de l'Unicef en leur
faveur. Ce chapitre relève quelques-unes des causes des
difficultés auxquelles sont confrontés les enfants au Sud-Kivu en
analysant l'état des lieux des droits des enfants, les principaux droits
de l'enfant violés dans cette partie du pays et les diverses actions
menées par l'Unicef en faveur de ces enfants.
10
Le troisième chapitre, enfin, est intitulé : de
l'efficacité des actions et mécanismes de l'Unicef en
matière de protection de l'enfance en province du Sud-Kivu. Le contenu
de ce chapitre a respectivement trait à l'évaluation des actions
entreprises par l'UNICEF, organisme spécialisé des Nations-Unies
chargé de veiller au respect des droits de l'enfant dans les Etats
membres, ainsi qu'à la proposition d'un modèle de protection des
droits de l'enfant en termes de pistes de solutions.
11
CHAPITRE PREMIER : L'UNICEF, UNE ORGANISATION
INTERNATIONALE
SPECIALISEE DANS LA GARANTIE JURIDIQUE DES DROITS DE
L'ENFANT
D'autant plus que notre travail porte sur une Organisation
Internationale, il importe de chercher à comprendre à travers ce
chapitre, quelques notions essentielles et la typologie des organisations
internationales (section I) ; la présentation des missions et
compétences de l'Unicef (section II) ainsi que les instruments qui
assurent la garantie des droits de l'enfant (section III).
Section I. NOTIONS ET TYPOLOGIE DES ORGANISATIONS
INTERNATIONALES
Il convient de souligner que de nos jours, l'Organisation
Internationale est une réalité évidente qui confirme
l'existence du Droit International Public ; elle est une expression de la
volonté politique des acteurs unitaristes du pouvoir.12
L'existence des O.I. témoigne à la fois de l'intensification des
R.I. et de l'incapacité des Etats à assurer par les moyens
classiques le règlement de nombreux problèmes
internationaux.13 La création d'O.I. traduit le désir
des Etats de coopérer dans un but défini et de s'intégrer
aux niveaux régional et mondial. Très souvent, les O.I. sont le
résultat d'accords individuels conclus par les Etats souverains pour
trouver des solutions communes aux diverses questions qui dépassent
leurs moyens politiques ou financières.14 Ainsi, cette
section se propose de tenter de définir ce que c'est une O.I. et ses
compétences (§1) avant d'en donner par la suite, une typologie
(§2).
§1. Tentatives de définition et
compétences
Les auteurs ne sont pas unanimes sur la définition de
ce qu'est une organisation internationale. Toutefois, il y a lieu
d'appréhender le concept « O.I. » de deux manières :
d'abord au sens large et ensuite au sens strict.15 Pris dans son
sens large, le concept « O.I. » recouvre deux réalités
différentes. Selon la première réalité, l'O.I. est
synonyme d'organisation de la société internationale. En ce sens,
elle désigne la manière dont est organisée la
société internationale. Selon la seconde réalité,
le concept d'O.I. vise les méthodes et modalités de la
coopération internationale.
12 K. NGUWAY KPALAINGU, Les organisations
internationales, Presses des Etablissements Amphydroit-Imprimerie,
Lubumbashi, 2012, p. 3.
13 S. SUR, Relations Internationales, Ed.
Montchrestien, 4ème Ed., Paris, 2006, p. 289.
14 H-A. SCHRAEPLER, Organisations Internationales
et Européennes, Ed. Economica, Paris, 1995, p. VI.
15 K. NGUWAY KPALAINGU, op.cit., p.3.
12
Au sens strict, la définition d'une O.I. se
réfère à des considérations d'ordre juridique et
sociologique. En effet, du point de vue sociologique, les organisations
présentent toutes un trait commun : elles sont fondées et
constituées par les Etats, et animées en général
par les représentants des gouvernements qui ont qualité pour agir
au nom de leurs Etats. Ce sont des organisations internationales. Quant au
point de vue juridique, les O.I. peuvent être définies comme des
associations d'Etats établies par des accords entre leurs membres et
dotées d'un appareil permanent d'organes chargés de poursuivre la
réalisation d'objectifs d'intérêt commun par voie de
simples mesures de coopération ou d'intégration.16 De
cette définition, il ressort les caractéristiques
spécifiques aux O.I. à savoir : un fondement
interétatique, volontariste, elles sont dotées d'un appareil
d'organes permanents, elles sont autonomes et poursuivent les objectifs
d'intérêt commun.
Pour le professeur LABANA LASAY'ABA17, une
Organisation Internationale est une structure de coopération
internationale, une association d'Etats souverains poursuivant des buts
d'intérêt commun au moyen d'organes autonomes. Le terme d'O.I.
évoque l'image d'une construction harmonieuse substituée à
l'anarchie interétatique, dépassant radicalement le rôle
des Etats par l'appui sur des forces plus profondes et plus authentiques de la
société internationale. En réalité, il s'agit
beaucoup plus d'institutions interétatiques et même
intergouvernementales que de la mise en oeuvre d'une dynamique autonome. La
qualité de membre d'une O.I. ou ce statut sont acquis par les Etats
exclusivement. Il n'est pas nécessairement définitif et peut
également disparaître. 18 Les O.I. ne se ressemblent
généralement guère dans la mesure où elles sont de
vocations différentes. La fin de la bipolarité a
revitalisé les principes et l'objectif de l'ONU et des autres O.I.
Depuis, elle a confirmé leur rôle irremplaçable dans les
affaires du monde.19
Plusieurs missions et compétences sont assignées
aux O.I. Parmi ces missions, la poursuite de la réalisation de
l'intérêt commun aux Etats-membres demeure la principale. Disons
que cette mission n'est pas facile à réaliser du fait que chaque
Etat définit ses priorités conformément à son
intérêt national. D'autres missions sont déterminées
par les statuts, les actes constitutifs de l'organisation, et cela dans
plusieurs domaines : politique, économique, sanitaire, etc. Les
compétences ici font référence aux fondements, aux bases
juridiques sur
16 K. NGUWAY KPALAINGU, op.cit., p. 4
17 L. LASAY'ABAR, Les Relations Internationales
: Présentation panoramique et approches théoriques,
Imprimerie MEDIASPAUL, Kinshasa (R.D.C.), 2006, p. 34.
18 S. SUR, op.cit., p. 291
19 H-A. SCHRAEPLER, op. cit., p. VI
13
lesquelles se fondent les O.I. pour accomplir leurs
tâches : les chartes, les traités, etc.20 Les O.I.
tirent leurs compétences des Etats-membres qui sont les destinataires
ordinaires des mesures qu'elles adoptent.21 En effet, les O.I. sont
conçues pour remplir des tâches données et ne sauraient
s'en écarter. Pour la nature, on opposera les compétences
normatives aux compétences opérationnelles. Les premières
entraînent l'aptitude à adopter des textes dont la mise en oeuvre
incombe aux seuls Etats sous leur responsabilité. Les secondes
comportent une action exécutive et matérielle conduite par
l'organisation elle-même.22 Il existe des actes à
caractère réglementaire (acte de nomination par exemple) ; des
actes à caractère législatif (création d'un organe
subsidiaire par exemple) ; des actes à caractère judiciaire (un
avis de la cour par exemple), etc. Ces actes sont en principe exprimés
sous forme de voeux, recommandations, résolutions et décisions.
Parmi ces actes, certains s'imposent aux Etats-membres (résolutions et
décisions), d'autres non (voeux et recommandations).
§2. Typologie des O.I.
Plusieurs typologies d'O.I. ont été
proposées par différents auteurs. Certains auteurs distinguent
les organisations temporaires ou ad hoc des organisations
permanentes.23 Cette classification se révèle moins
scientifique du fait que les conférences ad hoc qui ont
précédé les O.I. actuelles ne sont pas réellement
des O.I. si l'on considère les définitions ci-dessus. D'autres
ont distingué les organisations gouvernementales (crées sous
l'initiative des Etats) des organisations non gouvernementales
(créées sous l'initiative des particuliers).
Suivant leurs compétences, on oppose les organisations
à compétences larges, du type Nations-Unies voire l'Union
Africaine, et les organisations à compétences étroites qui
sont les plus nombreuses (institutions spécialisées des
Nations-Unies, organisations économiques, militaires, etc.). Suivant
leurs pouvoirs, on différenciera les organisations ou les organes
à pouvoirs forts - l'Union Européenne, le Conseil de
Sécurité - et ceux à pouvoirs faibles, qui sont la
quasi-totalité.24 Il faut toutefois noter que malgré
leur diversité, les O.I. ont toutes plusieurs caractères en
commun : base juridique (statut, convention), vocation, objectif (politique,
militaire, économique, scientifique, humanitaire ou social, culturel,
idéologique),
principes, Etats-membres, structures (assemblée,
conseil exécutif, comités,
secrétariat), ressources,
activités, information, etc. Ces éléments facilitent leur
classification et leur fonctionnement25
20 Ibidem, p.20
21 S. SUR, op. cit., p. 301
22 Ibidem, pp. 320 et 221.
23 K. NGUWAY KPALAINGU, op.cit., p.15
24 S. SUR, op. cit., p. 290
25 H-A. SCHRAEPLER, op.cit., p. V
14
Par ailleurs, une O.I. peut conclure des accords avec un Etat
non membre, comme elle peut assister à une conférence. Ce qui est
plus important dans les rapports entre les Etats non membres et les O.I. est
que, dans la pratique internationale actuelle, il est difficile qu'un Etat non
membre s'oppose aux décisions prises par une O.I. comme
l'O.N.U.26 Plusieurs décisions de cette dernière
entrent maintenant dans le cadre des principes généraux du Droit
International Public, et les Etats, voulant le plus souvent se conduire selon
les normes posées par ce Droit essaient, dans la mesure du possible, de
se conformer aux décisions de l'O.N.U. ne fut-ce que passivement. Les
O.I. peuvent aussi avoir des compétences sur les individus. Elles
constituent un monde à part souvent déconcertant pour le citoyen
qui n'a, sur elles, ni droit d'intervention, ni influence, sauf par le biais de
son gouvernement.27
Section II. L'UNICEF COMME ORGANISATION
INTERNATIONALE
1. Signification et historique
UNICEF (United Nations International Children Emergency Found)
signifie en
français, « Fonds des Nations-Unies pour l'Enfance
». Il est la seule organisation de l'ONU à se consacrer
exclusivement aux enfants en travaillant pour la protection, la survie et le
développement des enfants dans le cadre de la C.D.E. Il a
été créé en 1946 par l'Assemblée
générale des Nations-Unies pour répondre aux besoins
urgents des enfants dans l'Europe de l'après-guerre et jouissait d'une
certaine autonomie au sein de la famille des Nations - Unies. Au début
en 1946, le but de l'UNICEF était de secourir les enfants et les
mères victimes de la deuxième guerre mondiale. En 1953, elle
devient un organisme permanent des Nations Unies. Dès lors, son but
devient la protection maternelle et infantile dans les pays en
développement. Le prix Nobel de la paix lui a été
décerné en 1965.
Le tout premier directeur de l'UNICEF est monsieur PATES
(1946-1964) ; le deuxième, monsieur Henry LABOUISSE (1965-1979) suivi de
James GRANT, etc.
Actuellement nous avons à la tête de l'UNICEF le
directeur général Anthony LAKE de nationalité
américaine qui a remplacé à ce poste depuis mai 2010,
madame Anne-Marie VENEMANN de nationalité canadienne.
2. Organisation et fonctionnement
L'UNICEF est dirigé par un Conseil administratif
composé de 36 membres. Il établit
les politiques, examine les programmes et approuve les
budgets. Il relève de l'A.G. de l'ONU par le biais du Conseil
économique et social. Il se réunit une fois l'an pour
définir la ligne de conduite à suivre, procède à un
examen et rend compte de ses activités au conseil économique
26 Ibidem
27 H-A. SCHRAEPLER, op.cit., p. V
15
et social ainsi qu'à l'assemblée
générale de l'ONU. Il est géré par un directeur
général selon les directives données par son conseil
d'administration composé des représentants des pays - membres de
l'ONU et ceux de ses institutions spécialisées.
Au niveau international, l'UNICEF comprend quatre bureaux : un
bureau général couvrant tous les autres bureaux dans chaque
région ; un bureau pays (pour chaque Etat) ; un bureau zone
destiné à chaque zone bien déterminée (cas du
bureau de la zone-Est de l'UNICEF en R.D.C. ayant son siège à
Goma) et un sous-bureau dans chaque province (le cas du bureau de liaison de
Bukavu).
Pour la réalisation de ses différentes
activités, l'UNICEF dispose d'une coopération qui revêt
trois formes : l'assistance en matière des services destinés aux
enfants et la planification de ces services ; la fourniture de la
matière nécessaire et de l'équipement de ces services ;
l'octroi des crédits pour assurer la formation du personnel (les
enseignants, les nutritionnistes, les travailleurs sociaux...) appelé
à travailler avec et pour les enfants. Dans son fonctionnement, il
collabore avec les gouvernements des Etats, les organisations non
gouvernementales et plusieurs autres organisations internationales et ce, dans
différents domaines. Ses principaux collaborateurs28 sont :
l'UNESCO (Organisation des Nations - Unies pour
l'éducation, la science et l'agriculture.), l'OMS
(Organisation Mondiale de la Santé), la FAO
(Organisation des Nations-Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture) et
l'O.I.T (Organisation Internationale du Travail). Il convient
de noter que d'autres O.N.G jouent auprès de l'UNICEF un rôle de
consultant. C'est le cas du C.I.C.R, des groupes religieux, des organisations
professionnelles, des infirmiers, des nutritionnistes, des assistants sociaux,
des enseignants, etc. Les activités de contribution
bénévole aident et financent l'UNICEF. Environ trois quart de ses
services proviennent des contributions bénévoles des
gouvernements et du reste du grand public. Disons en somme que l'UNICEF est
aujourd'hui une grande organisation au sein des Nations-Unies et constitue
actuellement le plus grand organisme protecteur des droits de l'enfant au
monde.
§3. De la représentation de l'UNICEF au
Sud-Kivu
A. Présentation
En R.D.C., le bureau de l'UNICEF est installé à
Kinshasa depuis 1960. Plus tard, d'autres bureaux ont été
installés dans les provinces. Actuellement, l'on dénombre sept
bureaux dits « bureaux de liaison ». Pour la province du Sud-Kivu,
l'UNICEF est représenté par le bureau de liaison de Bukavu se
trouvant dans le Bureau de la zone - Est de la R.D.C.
28 NATIONS UNIES, Abc des Nations-Unies,
DINU, 1998, pp. 57-59.
29 F. MULINDILWA, Chargé de la protection de
l'enfance à l'UNICEF/bureau de liaison de Bukavu, Entretien
à Bukavu, avril 2010.
16
dont le siège se trouve à Goma. Le bureau de
liaison de Bukavu a été ouvert sous-forme d'une antenne afin
d'apporter une aide aux populations affectées par des troubles à
l'Est du pays. En 1994, il est devenu un bureau à part entière
par des programmes élargis suite à l'arrivée massive des
réfugiés Rwandais.
Le bureau de l'UNICEF à Bukavu a à sa tête
un chef de bureau qui coordonne les activités du bureau, et cinq
sections ou programmes gérés chacun par un chargé de
section (ou de programme). Les programmes sont :
? Le programme éducation qui s'occupe de la
scolarisation des enfants en collaboration avec la division de l'enseignement
primaire, secondaire et professionnel ;
? Le programme survie de la mère et de l'enfant ;
? Le programme participation communautaire et communication ; ?
Le programme des urgences ;
? Le programme protection.
A côté de tous ces programmes, il y a une section
des opérations renfermant deux services :
o L'administration et finance
o La logistique.
Au bas de la structure organisationnelle de l'UNICEF / Bukavu
nous trouvons les chauffeurs (conducteurs des véhicules automoteurs) qui
facilitent le déplacement du personnel dans la réalisation de
diverses activités.
B. Missions et stratégies
A en croire monsieur Floribert MULINDIWA29,
l'UNICEF/ bureau de liaison de Bukavu a pour missions de soutenir et d'appuyer
les services techniques du gouvernement dans la réalisation des projets
en matière de protection des enfants. Il se déduit que
l'UNICEF/bureau de liaison de Bukavu est un partenaire du gouvernement
provincial en matière de protection des enfants au Sud-Kivu.
Contrairement à la MONUSCO's Child protection et aux O.N.G qui agissent
directement sur le terrain, l'UNICEF est une agence d'appui technique. Son
rôle veut dire, est d'accompagner les services techniques gouvernementaux
(Division des affaires sociales, division de la justice, division du genre,
famille et enfant, etc.) et les O.N.G locales et internationales dans
l'accomplissement des activités de protection de l'enfant.
En fonction des réalités sur le terrain,
l'UNICEF/bureau de liaison de Bukavu adopte différentes
stratégies visant à pousser le gouvernement provincial à
assurer efficacement la
17
protection des enfants dans cette partie du pays. Ces
stratégies sont conçues en termes de projets repartis en fonction
des programmes ci-haut énumérés. Ces projets sont ainsi
repartis : - Programme éducation, nous trouvons les projets suivants
:
o Eveil et développement des jeunes enfants ;
o Enseignement primaire de qualité ;
o Compétence de vie courante et participation des
adolescents. - Programme survie de la mère et de l'enfant renferme :
o Le projet vaccination ;
o Le projet revitalisation ;
o Le projet nutrition ;
o Le projet P.T.M.E (·Protection, Transmission du
VIH/SIDA de la Mère à l'Enfant) ;
- Programme participation communautaire et communication :
o La transmission des mesures de sensibilisation
o La mise sur pied des programmes de survie communautaire ;
- Programme des urgences : répondre aux exigences et
imprévus qui peuvent survenir en cours d'exécution des programmes
avec qui il agit en inter secondarité.
- Programme protection :
o La protection générale des droits de l'enfant
surtout celle des enfants en situation particulièrement difficile.
o Le traitement de la connaissance et de l'application de la
loi.
o L'accompagnement psycho-social et judiciaire ainsi que de
la réinsertion socio-familiale des enfants.
En plus, le programme protection comprend les projets
ci-après :
o O.E.V : orphelins et autres enfants vulnérables
o Protection légale et sociale
o Protection de l'enfant dans les situations d'urgence et de
post conflit (enfants affectés par des conflits armés).
o Violences sexuelles (pour l'accompagnement des enfants et
des femmes victimes d'abus sexuels).
o D.D.R : Désarmement ; Démobilisation et
Réinsertion. Ce projet appuie la réinsertion des enfants
associés aux forces et groupes armés.
Par ailleurs, il existe au sein de l'UNICEF/Bukavu, un
programme d'eau, hygiène et assainissement qui est chargé
d'apporter l'appui à la réhabilitation et à
l'assainissement des
18
écoles et villages avec deux projets : village assaini
et école assainie. Enfin, signalons que le rôle principal du
programme protection de l'UNICEF en RDC est d'aider le gouvernement et les
O.N.G locales et internationales à promouvoir et à
protéger les droits de l'enfant. Cette promotion et cette protection se
réalisent grâce à une législation constituée
d'un ensemble de ces instruments qui constitue le cadre juridique relatif
à la protection des enfants.
Section III. LE CADRE JURIDIQUE DE PROTECTION DES
ENFANTS
Le cadre juridique de la garantie des droits de l'enfant s'est
progressivement élaboré.
Il s'est réalisé à un triple point de vue
: au niveau international universel (§1) et sur le plan régional ou
continental ainsi qu'en droit interne (§2).
§1. La garantie juridique internationale
universelle
Les Nations-Unies sont l'instance internationale la mieux
placée pour assurer la
protection des droits de l'enfant en tant que personne
humaine. Elle a eu à élaborer un ensemble non négligeable
de textes juridiques de protection des droits des enfants au niveau
international. Elle distingue les traités généraux des
traités spécifiques. La première catégorie regroupe
essentiellement la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948
et les deux Pactes Internationaux de 1966 qui constituent les instruments de
base. Ils protègent l'être humain dans son ensemble tout en
réservant quelques dispositions relatives aux droits des enfants. La
deuxième catégorie s'adresse spécialement aux enfants.
A. La Déclaration Universelle des Droits de
l'Homme et les Pactes Internationaux
L'article 25 de la Déclaration Universelle des Droits
de l'Hommes dispose que « la
maternité et l'enfance ont droit à une
protection, à une aide et à une assistance spéciales. Tous
les enfants, qu'ils soient nés dans ou hors mariage jouissent d'une
protection de la même manière. Il faut lutter contre les maladies
chez l'enfant car il est un être vulnérable et
défavorisé ».30 Il se remarque donc que cet
instrument accorde une importance particulière à la protection
des enfants et de leurs mères.
Pour sa part, le Pacte International relatif aux Droits
Economiques, Sociaux et Culturels stipule au troisième paragraphe de son
article 10 que « des mesures spéciales de protection et
d'assistance doivent être prises en faveur de tous les enfants et
adolescents, sans discrimination aucune pour des raisons de filiation ou
autres. Les enfants et les adolescents doivent être
protégés contre l'exploitation économique et sociale. Le
fait de les employer à des travaux de nature à compromettre leur
moralité ou leur santé, à mettre leur vie en danger ou
à nuire à leur développement normal doit être
sanctionné par la loi. Les Etats doivent aussi
30 Article 25 de la D.U.D.H. du 10 décembre
1948
19
fixer des limites d'âge au-dessous desquelles l'emploi
salarié de la main-d'oeuvre enfantine sera interdit et sanctionné
par la loi. ». Cet instrument fut adopté et ouvert à la
signature, à la ratification et à l'adoption par
l'Assemblée Générale de l'ONU dans sa résolution
2200 A (XXI) du 16 décembre 1966. 31
Quant au Pacte International relatif aux Droits Civils et
Politiques, il étend l'application des droits qu'il contient aux
enfants. En effet, le paragraphe 1 de l'article 2 de ce texte stipule que
« Les Etats parties au présent Pacte s'engagent à respecter
et à garantir à tous les individus se trouvant sur leur
territoire et relevant de leur compétence les droits reconnus dans le
présent Pacte, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur,
de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion,
d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre
situation ». Parmi les droits fondamentaux contenus dans ce Pacte figurent
le principe d'égalité entre l'homme et la femme (art.3), le droit
à la vie (art.6 §1), le droit à la liberté et
à la sureté de sa personne (art.9 §1), etc.
B. Les conventions de Genève du 12 août
1949 et le Statut de Rome de 1998
Les conventions de Genève de 1949 ainsi que leurs
protocoles additionnels ont été les textes de base dans la
protection des droits de l'enfant auxquels se sont joints bien d'autres
instruments internationaux et régionaux pour rendre plus efficace cette
protection. Les quatre conventions de Genève du 12 août 1949 sont
:
- La convention pour l'amélioration du sort des
blessés et des malades dans les forces armées en campagne ;
- La convention pour l'amélioration du sort des
blessés et des malades et des naufragés des forces armés
sur mer ;
- La convention relative au traitement des prisonniers de
guerre ;
- La convention relative à la protection des personnes
civiles en temps de guerre.
Ces textes sont pris en considération dans le cadre de
la protection des enfants du fait que l'article 3 qui leur est commun
protège les personnes ne participant pas ou plus aux
hostilités.32 Les enfants sont généralement
représentés dans cette catégorie dès lors qu'ils ne
prennent pas ou plus part aux hostilités.
Les deux protocoles additionnels de 1977 interdisent le
recrutement et l'utilisation des enfants de moins de 15 ans dans les forces
armées (art.8 du protocole additionnel I et art.9 du protocole
additionnel II). L'article 4, § 3, littera c, du Protocole
additionnel II précise en effet
31 ONU, Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels, Résolution 2200 A (XXI),
s.l., 16 décembre 1966, pp. 1- 9
32 CICR, Les conventions de Genève du
12août 1949, 4ème Ed., Genève, 1981, pp.
25-224.
20
que « les enfants de moins de quinze ans ne devront pas
être recrutés dans les forces et groupes armés, ni
autorisés à prendre part aux hostilités ».
33 Le troisième protocole additionnel du 08 décembre
2005 consacre également la protection de l'enfance du fait qu'il porte
sur le signe distinctif additionnel à savoir, le
cristal-rouge.34
En effet, « au fil des conflits et des années, des
millions de victimes de la guerre ou de catastrophes naturelles -
blessés, naufragés, prisonniers, réfugiés ou
populations sinistrées - ont vu dans les emblèmes de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge une protection contre la violence des combats
ou l'arbitraire de l'ennemi, une main secourable au milieu de la
détresse générale et l'espoir d'une fraternité
retrouvée ».35
En ce qui concerne le statut de Rome sur la Cour Pénal
Internationale, il est entré en vigueur le premier juillet 2002. Ce
statut érige en crime de guerre « le fait de procéder
à la conscription ou à l'enrôlement d'enfants de moins de
15ans dans les forces armées ou dans des groupes armés ou de les
faire participer activement à des hostilités » (article 8,
§ 2, alinéa e, point VII).36
C. La convention relative aux droits de l'enfant du 20
novembre 1989 et ses
protocoles facultatifs du 25 mai 2000 et du 12
février 2002
Adoptée et ouverte à la signature, ratification
et adhésion par l'A.G. de l'O.N.U. dans sa résolution 44/25 du 20
novembre 1989, la C.D.E. est le seul instrument international consacré
spécialement à la protection des droits de l'enfant. La R.D.C.
fait partie à la Convention sur les Droits de l'Enfant à dater de
sa ratification par l'ordonnance-loi n°20/48 du 22 août 1990
(signée le 20 mars 1990, réception de l'instrument de
ratification le 27 septembre 1990 et entrée en vigueur le 27 octobre
1990).
Le protocole facultatif du 25 mai 2000 renforce des
interdictions internationales relatives à la vente d'enfants, la
prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène les
enfants.37 Cet instrument fut ratifié en R.D.C. par le
décret-loi N°003/01 du 28 mars 2001, et s'appuie sur les articles
1, 11, 21, 32, 33, 34, 35 et 36.38
Le protocole facultatif du 12 février 2002 à la
C.D.E. porte sur l'implication des enfants dans les conflits armés. Il
s'est greffé à la C.D.E. et a fait passer l'âge minimum
acquis pour la participation des mineurs aux hostilités de 15 à
18 ans. Ce protocole prohibe absolument tout recrutement forcé d'enfants
de moins de 15 ans dans les forces et groupes
33 M. CIZUNGU MUSHAGALUSA, op.cit, p.28.
34 F. BUGNION, Croix-Rouge, Croissant-Rouge et
Cristal-Rouge, Ed. du CICR, mai 2007, p. 59 35Ibidem, p.
1
36 M. CIZUNGU MUSHAGALUSA, op.cit., p. 28
37 NATIONS UNIES, op. cit., p.266
38 Journal Officiel de la RDC,
N° Spécial septembre 2001, p. 151
21
armés (art.2). L'article 4, §1, de ce protocole
stipule que : « les groupes armés qui sont distincts des forces
armées d'un Etat ne devraient en aucune circonstance enrôler ni
utiliser dans les hostilités les personnes âgées de moins
de 18 ans ».39 Ce texte condamne également, dans son
préambule, le fait que les enfants soient pris pour cibles dans des
situations de conflit armé ainsi que les attaques directes de lieux
protégés par le Droit International, notamment des endroits
où se trouvent généralement de nombreux enfants, comme les
écoles et les hôpitaux.40
D. La convention n°182 de l'O.I.T. sur les pires
formes de travail des enfants
D'abord, la convention fondamentale 138 de l'OIT
adoptée le 2O juin 1973 et entrée en vigueur le 19 juin 1976
à Genève disposait qu'il y a un âge minimum d'admission
à l'emploi. Cet âge devrait être fixé par chaque Etat
conformément à sa législation nationale ce, après
une concertation avec les représentants des employeurs et ceux des
travailleurs.41 Ensuite, un autre texte fut adopté le 17 juin
1999 et est entré en vigueur le 19 novembre 2000. Il s'agit de la
convention sur les pires formes de travail des enfants. Elle oblige chaque Etat
partie à prendre des mesures immédiates et efficaces pour assurer
l'interdiction et l'élimination des pires formes de travail des enfants
et ce, de toute urgence (article 1). A son article 3, elle prohibe le
recrutement forcé ou obligatoire des enfants de moins de 18 ans dans les
forces armées. Elle interdit le recrutement d'enfants pour être
utilisés dans des conflits armés, comme travailleurs du sexe ou
dans des emplois qui, par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils
sont exercés sont susceptibles de nuire à la santé,
à la sécurité, à la morale de
l'enfant.42 Plusieurs autres textes juridiques tant nationaux,
régionaux qu'internationaux sont applicables en R.D.C. dans le but
d'assurer aux enfants congolais une protection qui soit efficace.
§2. La garantie régionale et nationale
Selon l'article 213 de la constitution de la troisième
République, les dispositions internationales dont les instruments ont
été ratifiés par la R.D.C. font partie de la
législation interne. Les plus importants sur le plan africain et
congolais sont ainsi représentés ci-après.
A. La Charte Africaine des Droits et du
Bien-être de l'Enfant
Cet instrument est entré en vigueur le 29 novembre
1999. Il interdit spécifiquement le recrutement et l'utilisation
d'enfants soldats de moins de 18 ans dans des conflits armés
internationaux et non internationaux. L'article 22, § 2, exige que les
Etats parties « prennent
39 M. CIZUNGU MUSHAGALUSA, op. cit., p.28.
40 RDC, op. cit., p.14
41 Article 2§1 de la convention n°182 de
l'O.I.T. sur les pires formes de travail des enfants
42 RDC, op. cit., p. 29
22
toutes les mesures nécessaires pouvant veiller à
ce qu'aucun enfant ne prenne directement part aux hostilités, et en
particulier à ce qu'aucun enfant ne soit enrôlé sous les
drapeaux ».43 La mise en oeuvre de la charte ainsi que les
autres instruments internationaux se matérialise dans la Constitution et
un certain nombre de lois.
B. La constitution et les codes pénal et de la
famille congolais
La vulnérabilité qui caractérise l'enfant
compte tenu de sa capacité en croissance, place ce dernier dans la
nécessité d'une protection juridique spéciale avant et
après la naissance. Ce faisant, la constitution de la R.D.C. comprend
plusieurs droits fondamentaux. L'article 41 est essentiellement consacré
aux droits de l'enfant. Il dispose en effet que les parents et l'Etat ont
l'obligation aux parents et à l'Etat de protéger les enfants
contre tout acte de violence et de maltraitance.
Le code pénal congolais, se conformant aux dispositions
constitutionnelles, protège l'enfant contre toute atteinte à la
vie, à l'intégrité physique et morale. Cet instrument mis
à jour le 30 novembre 2004 punit sévèrement, en ses
articles 43 à 56, l'avortement criminel, le viol des mineurs et d'autres
atteintes à la vie et à l'intégrité physique. Pour
sa part, la loi n°87/010 du 1er août 1987 portant code de
la famille en R.D.C. prévoit à son article 219 que le mineur est
tout individu de l'un ou de l'autre sexe qui n'a pas encore l'âge de
dix-huit ans accomplis. A en croire ce texte, la présentation d'un acte
de l'état-civil susceptible de renseigner avec précision sur
l'âge du candidat serait préalable à tout recrutement au
sein des forces armées et dans tout autre service de nature à
entraver la croissance de l'enfant, les travaux industriels, les usines
biologiques ou chimiques, etc.44
Cet instrument consacre le droit à un nom (article 59),
à une nationalité (articles 14, 17 et 18), à un domicile,
à une filiation (articles 591 et 595).
C. Le code de travail et la Charte congolaise des
droits de l'homme
La loi n°15/2002 du 16 octobre 2002 portant code du travail
en R.D.C. règlemente le travail de l'enfant et détermine pour lui
la capacité de contracter. Ce code prévoit à son article 3
que l'âge minimum en dessous duquel un mineur ne peut être
employé est de 14 ans. Entre 15 et 18 ans, le code détermine les
conditions de travail (article 38), la durée (article 120, c.) et la
nature des travaux que l'enfant peut exercer (article 128) ainsi que les
sanctions relatives à la violation de ces dispositions (article 32,
c).
43 M. CIZUNGU MUSHAGALUSA, op.cit., p. 30
44 Ibidem, p.26
23
Pour sa part, adoptée à Kinshasa le 30 juin
2001, la Charte congolaise des droits de l'homme prévoie que nul ne peut
être recruté dans les forces combattantes et dans les forces de
l'ordre, ni être autorisé à prendre part aux
hostilités s'il n'a accompli l'âge de 18 ans (article 60). Elle
prohibe, à son article 47, alinéa 3, le travail des enfants.
Ce texte consacre en outre, à son article 15, la
protection de l'enfant par la loi, le droit au respect de sa vie et à
l'intégrité physique et morale de sa personne.45
D. La loi n°09/001 du 10 Janvier 2009 portant
protection de l'enfant en R.D.C.
Ce texte constitue le principal instrument juridique national
congolais consacré exclusivement aux droits de l'enfant. Il remplace le
décret du 06 décembre 1950 sur l'Enfance délinquante,
aujourd'hui dépassé et en retard par rapport à la
constitution et aux standards internationaux de protection de l'enfant. La loi
n°09/001 du 10 Janvier 2009 portant protection de l'enfant en R.D.C.
couvre les matières46 que suivantes :
- La protection judiciaire de l'enfant en conflit avec la loi
(manquements qualifiés d'infraction à la loi pénale commis
par les enfants) ;
- La procédure pénale pour les enfants (la
poursuite des enfants, le tribunal compétent, les voies de recours,
etc.) ;
- Les infractions commises contre les enfants (viol,
maltraitance, abandon, accusation de sorcellerie, violences sexuelles,
recrutement et utilisation des enfants dans les groupes et forces armés,
etc.) ;
- Le droit des enfants (état-civil, identité,
domicile, interdiction des fiançailles et du mariage d'enfants,
l'adoption internationale, etc.) ;
- Le droit du travail et des enfants (âge d'admission
à l'emploi 16ans, conditions de travail des enfants, etc.) ;
- Le traitement social de l'enfant (garde, éducation,
rééducation, assistance sociale, famille d'accueil, etc.) ;
- Les droits et les devoirs de l'enfant envers la famille et
la société tels que reconnus par les lois nationales et
internationales.
Ce passage en revue de la législation relative à
la protection des enfants balise le chantier de l'analyse de la situation des
enfants au Sud-Kivu ainsi que des différents droits de l'enfant
constamment violés dans cette province.
45 M. CIZUNGU MUSHAGALUSA, op.cit., p.27
46 Voy. Loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant
protection de l'enfant.
24
CHAPITRE II : DES PROBLEMES DES ENFANTS AU SUD-KIVU ET
DES
ACTIONS DE L'UNICEF EN LEUR FAVEUR
En province du Sud-Kivu, les enfants se heurtent à des
difficultés de tout genre. Ce
chapitre se propose d'en relever quelques-unes en analysant
l'état des lieux des droits des enfants (section I), les principaux
droits de l'enfant violés dans cette partie du pays (section II) et les
diverses actions menées par l'Unicef en faveur de ces enfants (section
III).
Section I. L'ETAT DES LIEUX DES DROITS DES ENFANTS AU
SUD-KIVU
§1. Relevés démographiques de la
situation des enfants au Sud-Kivu en général
Il est important à travers ce paragraphe, de donner la
situation générale des enfants en
province du Sud-Kivu telle qu'elle se présente pendant
la période de notre étude. Elle s'étend entre les
années 2007 et 2009 et se fonde essentiellement sur les rapports
publiés par les organismes spécialisés.47
En 2007, la province du Sud-Kivu comptait 4 570 617 habitants.
Ce nombre est passé à 4 687 444 en 2008 et à 4 899 606 en
2009. 23 897 naissances ont été enregistrées en 2007, 30
176 en 2008 et 40 477 en 2009. Il se constate donc à ce niveau une
croissance rapide de la population pendant ces trois ans
considérés. Sur un total général de 6 827
décès enregistrés en 2007, 3 830 étaient des
enfants, notamment 1 858 garçons et 1 972 filles ; 6 637
décès d'enfants de 0 à 19 ans enregistrés en 2008.
Au cours de cette même année, sur 899 651 enfants de 0 à 5
ans enregistrés, 242 907 (27%) sont morts du paludisme. Du point de vue
sanitaire, 237 cas de V.I.H. positif ont été enregistrés
chez les enfants de 0 à 19 ans sur un total de 1 832 cas de V.I.H.
positif enregistrés sur toute l'étendue de la province en 2007,
205 sur un total de 1 661 cas enregistrés en 2008, et 184 sur un
effectif total de 1 473 cas connus en 2009. Sur le plan éducatif, un
total de 646 948 enfants dont 351 154 garçons et 295 794 filles
étaient inscrits dans des écoles primaires réparties sur
toute l'étendue de la province en 2007. Cet effectif a connu une chute
en 2008, année au cours de laquelle 628 424 dont 332 483 garçons
et 295 941 seulement ont été inscrits dans 13 476 classes de 2
228 écoles primaires publiques et 170 écoles primaires
privées agréées ; et pour l'année scolaire
20092010, cet effectif atteint 807 690 dont 427 975 garçons et 379 715
filles. 20 enfants ont été accusés de sorcellerie en 2007.
Ce nombre passe à 346 en 2008 pour atteindre 1 816 (dont 692
garçons et 1 124 filles) en 2009. 187 enfants violés dont 67 en
commune d'Ibanda dans la
47 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2007, Bukavu, décembre 2008, pp.
2-30 ; Institut National de la Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des
indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données statistiques de l'année
2008, N° 003, Bukavu, août 2009, pp. 2 - 43 ; Institut
National de la Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux
du Sud-Kivu : données statistiques de l'année 2009,
N°005, Bukavu, octobre 2010, pp. 5 - 52
25
ville de Bukavu et 48 autres figurant sur la liste des auteurs
des violences sexuelles faites aux enfants ont été
enregistrés en 2007. En 2008, le nombre des cas de viol des enfants est
réduit à 113 pour atteindre 827 en 2009 avec 98 cas de grossesses
issues du viol. Au cours de l'an 2008, 3 453 enfants séparés non
accompagnés et 221 autres en conflit avec la loi étaient
enregistrés. Cet effectif connait une baisse en 2009 où l'on a
enregistré à Bukavu et Uvira, 128 cas d'enfants en conflit avec
la loi (dont 96 garçons et 32 filles). 2 366 enfants dont 2 273
garçons et 93 filles ont été estimés
associés aux forces et groupes armés en province au cours de l'an
2008. En 2009, ce nombre atteint un effectif de 632 enfants dont 476
garçons et 156 filles. 1 411 dont 933 garçons et 478 filles,
victimes de l'exploitation minière ont été recensés
au cours de la seule année 2008, et en 2009, 942 enfants dont 661
garçons et 281 filles exploités dans les carrés miniers
ont été enregistrés dans la province. L'on a
enregistré en 2007, 146 cas d'enfants de 0 à 14 ans rendus
orphelins. Cet effectif décroit jusqu'à 123 cas en 2008 pour
atteindre 44 cas en 2009.
De ce qui précède, il ressort que pendant la
période concernée par nos analyses, la situation des enfants en
province du Sud-Kivu est déplorable. C'est pour cela que le
quatrième chapitre de ce travail essaiera de dire un mot sur les actions
de l'UNICEF (en termes d'appui au gouvernement) en vue d'améliorer tant
soit peu, le sort des enfants dans cette partie du pays. Avant d'y arriver,
nous-nous proposons d'analyser certaines particularités par rapport
à cette situation pour la ville de Bukavu (dans le deuxième
paragraphe de cette section), puis d'identifier quelques droits fondamentaux de
l'enfant violés au Sud-Kivu (dans la deuxième section de ce
même chapitre).
§2. Relevés démographiques de la
situation des enfants dans la ville de Bukavu en
particulier
Nous avons estimé intéressant d'insister un peu
sur le cas de la situation des enfants dans la ville de Bukavu qui constitue
même le chef-lieu de la province du Sud-Kivu. En effet, les rapports de
la mairie de Bukavu de 2007 et de 2008 ainsi que le bulletin des indicateurs
sociaux du Sud-Kivu de l'an 2009 donnent certaines réalités
relatives à la situation des enfants dans cette
contrée.48
Selon ces rapports, sur une population totale estimée
à 556 885 en 2007, le nombre total d'enfants de 0 à 19 ans
était estimé à 355 365 (dont 185 915 filles et 169 450
garçons) reparti de la manière suivante : 97 810 (sur une
population totale de 152 280) en commune de Bagira ; 144 288 (sur une
population totale de 218 392) en commune d'Ibanda et 113 267 (sur
48 Mairie de Bukavu, Rapport annuel de
2007, Février 2009, pp. 35-52 ; Mairie de Bukavu,
Rapport annuel de 2008, s.l, s.d., pp. 30-48 ; Institut
National de la Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux
du Sud-Kivu : données statistiques de l'année 2009,
N°005, Bukavu, octobre 2010, pp. 5 - 52
26
une population totale de 186 213) en commune de Kadutu. En
2008, sur une population totale estimée à 615 161 personnes,
l'effectif des enfants de 0 à 19 ans était estimé à
397 789 dont 189 389 garçons et 208 400 filles reparti comme suit : 103
756 (sur une population totale de 155 393) dont 51 011 garçons et 52 745
filles en commune de Bagira ; 154 613 (sur une population totale de 232 508)
dont 71 552 garçons et 83 061 filles en commune d'Ibanda et 139 420 (sur
une population totale de 227 260) dont 66 826 garçons et 72 594 filles
en commune de Kadutu. Au premier semestre 2009, l'on comptait sur une
population totale de 622 892, un total de 400 979 enfants de 0 à 19 ans
dont 192 979 garçons et 208 000 filles.
1 536 naissances dont 818 garçons et 718 filles
étaient enregistrées en 2007 contre 5 648 dont
2 746 garçons et 2 902 filles en 2008 et 6 634 dont 3
292 garçons et 3 342 filles en 2009. Au cours de l'an 2008, 515 enfants
dont 251 garçons et 149 filles sont décédés, contre
139 dont 70 garçons et 69 filles en 2009.
Un effectif de 268 533 de 0 à 19 ans était
enregistré, sur un total de 326 220 constituant la main d'oeuvre en
2007. Cet effectif a diminué jusqu'à 57 348 sur un total de 112
050 constituant la main d'oeuvre en 2008. En 2007, 8 356 enfants dont 4 324
garçons et 4 032 filles étaient scolarisés dans 23
écoles primaires de l'Etat contre 20 733 dont 10 823 garçons et 9
910 filles dans 31 écoles primaires de l'Etat en 2008 ; 46 941 enfants
dont 22 176 garçons et 24 765 filles étaient scolarisés
dans 21 écoles catholiques, 38 écoles protestantes, 2
écoles musulmanes, 17 autres écoles privées et 2
écoles kimbanguistes et 1 023 autres dont 634 garçons et 389
filles scolarisés dans 38 écoles privées
agréées recensées contre 124 883 enfants dont 68 238
garçons et 56 045 filles scolarisés dans 24 écoles
catholiques, 31 écoles protestantes, 5 écoles kimbanguistes, 3
écoles musulmanes, 11 écoles privées (d'autres
églises) et 82 écoles privées agréées en
2008. 3 745 enfants dont 2 211 garçons et 1 543 filles étaient
scolarisés dans 10 écoles primaires de l'Etat en 2007, contre 13
033 dont 6 991 garçons et 6 042 filles en 2008.
Au cours de cette dernière année, 105 529
enfants dont 57 489 garçons et 48 040 filles étaient
scolarisés dans 135 écoles secondaires dont 14
conventionnées catholiques, 19 conventionnées protestantes, 3
conventionnées kimbanguistes, une conventionnée islamique, 13
autres privées et 60 privées agréées en 2008. 5 397
personnes parmi lesquelles les enfants étaient encadrées dans 40
foyers et centres sociaux en 2007 contre 5 397 (dont 163 enfants au jardin, 47
dans l'alphabétisation, 17 en coupe-couture et 11 en rattrapage) dans 40
foyers et centres sociaux en 2008. 296 jeunes et 300 autres enfants orphelins
et vulnérables étaient encadrés en 2007 dans le seul
orphelinat officiellement connu à savoir, le village d'enfants SOS. Au
cours de la même année, 34 jeunes enfants abandonnés
étaient recensés à Kadutu et
27
231 autres accueillis à Bagira, alors qu'en 2008, 190
enfants abandonnés et 233 orphelins étaient
enregistrés.
Section II. LES PRINCIPALES VIOLALTIONS DES DROITS DE
L'ENFANT
CONSTATEES
Comme presque partout en R.D.C., les enfants de la province du
Sud-Kivu sont
victimes des violations de leurs droits au sein de la
société.
§1. Les droits liés à la nature humaine
et à la personnalité
Plusieurs droits de l'enfant sont violés, notamment le
droit à la vie, le droit à l'intégrité
physique et morale, le droit à l'éducation, la
liberté de pensée, de religion et l'opinion de l'enfant, la
protection contre l'exploitation économique, le droit à la
santé, et le droit à un nom, à une nationalité et
le droit d'être enregistré à l'Etat-civil.
A. Le droit à la vie
Comme vu dans le paragraphe précédent, la C.D.E.
consacre, en son article 6, le droit de l'enfant à la vie.
Malheureusement il se constate que ce droit est violé en province du
Sud-Kivu, ce qui met en danger le bien-être des enfants dans cette partie
de la République Démocratique du Congo. Dans son
mémorandum de 2003 à l'intention du gouvernement de la R.D.C., le
Carrefour des Enfants du Congo (CARECO) fait état : « les
violations massives du droit des enfants à la vie observées dans
certains milieux dans notre pays nous préoccupent. Chaque année,
de nombreux cas d'enfants éliminés physiquement sont
enregistrés... ».49 Les cas d'association des enfants
dans les forces et groupes armées enregistrés en province du
Sud-Kivu constituent un exemple typique de la violation du droit à la
vie des enfants dans cette partie du pays. A titre d'illustration, 2 366
enfants dont 2 273 garçons et 93 filles ont été
estimés associés aux forces et groupes armés en province
au cours de l'an 2008. En 2009, ce nombre atteint un effectif de 632 enfants
dont 476 garçons et 156 filles (voir supra).
Des tueries d'enfants et différentes menaces contre
leur vie continuent d'être enregistrées dans différents
coins de la province et surtout les zones touchées par des conflits
armés : Shabunda, Fizi, Bunyakiri, etc.).
B. La liberté de pensée, de religion et
l'opinion de l'enfant
Ce droit consacré aux articles 5, 14 et 36 de la C.D.E.
Souvent les décisions prises par les parents et/ou les autorités
politico-administratives ne tiennent pas compte de l'opinion de l'enfant. Tel
est le cas par exemple des parents et/ou tuteurs qui imposent aux enfants la
section à suivre dans ses études. Conformément à
l'article 5, les parents et/ou la famille ne peuvent que guider l'enfant, de
l'orienter dans ses choix (et non lui imposer) en tenant compte
49 CARECO, Mémorandum des enfants
à l'intention du parlement de la R.D.C., Bukavu, 2004, p.3
28
du développement de ses capacités. Même
quand il s'agit de prendre une mesure en sa faveur, l'enfant sud-kivutien n'est
pas appelé à donner son point de vue. Ce fait constitue
dès lors un manquement à l'article 3 de la C.D.E. qui prône
la considération primordiale de l'intérêt supérieur
de l'enfant dans la prise des décisions qui le concernent.
Pour confirmer les thèses qui précèdent,
le CARECO écrit : « ...nous n'avons pas été
associés aux pourparlers de paix lors du dialogue inter-congolais et
nous ne sommes même pas associés au train de mesure pour la
consolidation de la paix dans notre pays et pour la reconstruction nationale
». 50 Sont rares dans la province du Sud-Kivu, les familles qui
tiennent compte de la liberté de pensée, d'expression et
d'opinion de l'enfant lors de la désignation de la tutelle
dative.51
Par ailleurs, beaucoup de familles et d'écoles imposent
aux enfants la religion à pratiquer. Dans la plupart des cas, la
religion du père de la famille s'impose aux enfants, et dans les
écoles (conventionnées), tous les enfants sont soumis aux
pratiques religieuses exigées par la direction. Dans le cas contraire,
l'inscription est carrément refusée ou, si l'enfant est
déjà en formation, il encoure les peines d'exclusion.
52 Les éducateurs et, notamment, les parents devraient
plutôt orienter l'enfant et le guider dans le choix de la pratique d'une
religion qu'ils jugent saine et non de lui imposer leur volonté.
C. Le droit à l'éducation
L'on note dans la province du Sud-Kivu un nombre important
d'enfants n'ayant pas accès aux études (cf. le §2 du premier
chapitre de ce travail portant la situation des enfants en province du
Sud-Kivu). En effet, « nombreux sont les enfants qui ne vont plus à
l'école dans nos villes et dans nos campagnes et la plupart sont des
filles ».53 En 2000, le taux net de fréquentation
scolaire (au primaire) était de 41% en province du
Sud-Kivu.54
Plusieurs infrastructures éducatives ne respectent pas
les normes exigées. Dans certaines écoles, les enfants sont
recrutés sans qu'il ne soit tenu compte de la capacité d'accueil
des classes, de celle des enseignants à assurer le suivi et le
contrôle des enfants. La difficulté pour les enfants à
suivre aisément les enseignements y est souvent perceptible. Les
enseignants se plaignent toujours du fait qu'ils ne bénéficient
pas d'un bon encadrement par le gouvernement, ce qui fait qu'ils ne remplissent
pas leur tâche comme il faut, et ce, en
50 Ibidem
51 L. LUKWANGOMO, chargé des orphelins et
autres enfants vulnérables à la division provinciale des affaires
sociales/Sud-Kivu, Entretien, Jeudi le 23 février 2012,
Bukavu
52 CARECO, op. cit., p. 3
53 Ibidem
54 Institut National de la Statistique,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données statistiques
de l'année 2010, N° 006, Bukavu, Novembre2011, p.14
29
défaveur des enfants. Ainsi, certains parents
incapables de payer la prime des enseignants préfèrent garder
leurs enfants à la maison.55
D. Le droit à un nom, à une
nationalité et le droit d'être enregistré à
l'Etat-civil
Sont nombreux, les enfants à qui les parents ont
attribué des noms contraires aux moeurs et à la coutume. A sa
naissance, l'enfant aussitôt a droit à un nom, à la
nationalité et à être enregistré à
l'Etat-civil, dispose l'article 7 de la C.D.E. Certains parents donnent
à leurs enfants des noms portant atteinte à leur honneur et
réputation et ce, selon les coutumes de chaque communauté : des
noms comme « Buroko » (prisonnier), « Mateso »
(souffrance).56A ces noms, il y a lieu d'ajouter « Machozi
» (larmes), « Masumbuko » (difficultés), « Kamundala
» (conséquences voulues), etc. L'expérience a
démontré que ce cachet de nom présage déjà
l'avenir de l'enfant qui le porte.
Par ailleurs, précise la même source, la
protection légale de tout enfant n'est acquise que si celui-ci est
enregistré à l'Etat-civil. Non seulement cet enregistrement
permet à l'enfant bénéficiaire d'acquérir une
reconnaissance officielle, mais aussi il lui permet l'accès à
d'autres droits notamment le droit à l'éducation, aux soins de
santé et à toute autre protection sociale. Malheureusement,
ajoute le CARECO, en République Démocratique du Congo,
très peu sont les enfants qui sont enregistrés à
l'Etat-civil. Les raisons de cette situation sont multiples notamment les
déplacements des populations, l'ignorance de certains parents,
l'irresponsabilité de certains d'entre eux, etc.57
D'après les résultats de l'enquête nationale sur la
situation des enfants et des femmes de 2001, 34% seulement d'enfants congolais
de moins de 5ans étaient enregistrés à l'Etat-civil en
2001.58 Dans le même angle, considérant la
période sur laquelle s'est étendue notre étude, il se
remarque une très grande différence entre le nombre total
d'enfants à la naissance et celui d'enfants de moins de 5ans
enregistrés à l'Etat-civil (Cf. le §2 du premier chapitre de
ce travail). A titre illustratif, en 2010, sur 178 098 enfants de moins d'un an
recensés au Sud-Kivu, 43 967 seulement étaient enregistrés
à l'Etat-civil.59 En 2006 au Sud-Kivu, 34% d'enfants
étaient enregistrés à l'Etat-civil. Ce pourcentage a connu
une chute pour atteindre 22% en 2010.60
55 L. LUKWANGOMO, op. cit.
56 CARECO, op.cit., p.6
57 Ibidem
58 R.D.C, Enquête nationale sur la
situation des enfants et des femmes MICS2 /2001, Rapport d'analyse...,
Ed. UNICEF, juillet 2002,, p. 179
59 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
op.cit., pp. 12-37
60 Ibidem, p. 18
30
§2. Les droits relatifs à
l'intégrité physique et morale
A. Les traitements dégradants
Le non-respect de l'intégrité physique et morale
se demeure perceptible dans la province du Sud-Kivu aussi bien dans des
familles qu'au niveau des écoles. En effet, contrairement à ce
qui est prévu à l'article 19 de la C.D.E., plusieurs enfants sont
victimes d'injures et châtiments corporels non seulement dans leurs
familles mais également dans leurs écoles en province du
Sud-Kivu. Pourtant, l'éducation et la discipline ne doivent pas
être appliquées par la violence. Dans plusieurs familles, l'on
remarque que les enfants sont souvent tabassés d'une manière
sauvage par leurs parents ou tuteurs même pour de petites erreurs
indépendante de leur propre volonté.61
Par ailleurs, aux termes de l'article 31 de la C.D.E., pour
leur épanouissement, les enfants ont droit aux jeux, aux loisirs et
à la participation aux activités culturelles et artistiques. A la
place, le CARECO a émis l'opinion selon laquelle l'on assiste au «
délabrement progressif des infrastructures des jeux dans toutes les
provinces de notre pays et à une négligence dans la promotion du
sport et dans la préparation des enfants et jeunes aux
compétitions diverses ».62 Il s'observe donc dans la
province du Sud-Kivu une quasi-absence des structures des jeux pour enfants,
certains loisirs étant organisés seulement dans le cadre
activités parascolaires et ecclésiastiques.
B. La protection contre l'exploitation
économique
Des nombreux enfants sont exploités sur le plan
économique dans cette partie du pays. Il s'y observe l'utilisation des
filles mineures dans des débits de boisson et dans des maisons de
tolérance, dans les familles comme filles de ménage, etc. Les
jeunes garçons quant à eux sont beaucoup plus exploités
pour des travaux lourds notamment : le coulage des dalles des immeubles en
construction, le port des fardeaux lourds dans les magasins, boutiques, ports
et différentes entreprises, etc. pour une rétribution très
dérisoire ne leur permettant même pas de rendre l'énergie
perdue. Selon une enquête nationale sur la situation des femmes et des
enfants congolais de 2001, 24% d'enfants congolais de 5 à 14 travaillent
et que globalement les filles travaillent plus que les
garçons.63 Entre 1999 et 2007, 32% d'enfants congolais de 5
à 14 ans travaillent.64 Au Sud-Kivu, 5O% d'enfants de 5
à 14 ans travaillent.65
61 M. MBONEKUBE, OPJ/PELVS,
Entretien, Bukavu , le 22 février 2012.
62 CARECO, op.cit., p.8
63 R.D.C., op. cit., p.179
64 PNUD, Rapport sur le développement
humain, Ed. du 20ème anniversaire, 2010, p.215
65 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu, op.
cit., p.13
31
C. Le droit à la santé
Plusieurs épidémies ne sont pas encore
maîtrisées par le gouvernement de la République
Démocratique du Congo, ce qui est à la base d'un taux
élevé de mortalité et de morbidité chez les enfants
en province du Sud-Kivu. Les enfants souffrent du kwashiorkor et du marasme
parce qu'ils n'ont plus à manger. Dans les anciennes zones sous
contrôle rebelle, à cause de la guerre, la situation est plus
dramatique encore. Le non-accès des enfants aux services de santé
se justifie par l'insuffisance et le délabrement des centres
hospitaliers, la carence en matériels et produits pharmaceutiques,
l'absence d'une politique de formation permanente du personnel médical,
la pauvreté des parents, les déplacements des populations fuyant
la guerre, etc.66 La surveillance des maladies chez les enfants pose
encore problème au Sud-Kivu. En 2009 par exemple, sur 191 cas de
rougeole enregistrés, 10 sont décédés, sur 459 cas
de méningite, 77 sont décédés, sur 158 cas
enregistrés de l'hépatite 33 sont décédés,
etc. En 2010, sur 1162 cas de rougeole enregistrés, 26 sont
décédés, sur 520 cas de méningite, 100 sont
décédés, sur 195 cas enregistrés de
l'hépatite 17 sont décédés, etc.67
Il se constate au travers des lignes
précédentes, que la situation des enfants demeure précaire
au Sud-Kivu suite notamment aux violations massives dans cette contrée,
des principaux droits consacrés par la convention sur les droits de
l'enfant. D'où la nécessité d'analyser la contribution de
l'UNICEF au travers de ses interventions dans l'appui au gouvernement en
matière de protection des enfants dans cette partie du pays.
Section III. DES ACTIONS DE PROTECTION DE L'ENFANCE
APPUYEES PAR
L'UNICEF
Comme signalé dans les lignes
précédentes, l'UNICEF/bureau de liaison de Bukavu a pour
rôle d'accompagner les services techniques du gouvernement dans leurs
actions de protection des enfants. Cela veut dire qu'il n'a pas pour rôle
de planifier pas seul les activités relatives à la protection de
l'enfance au risque de se substituer à l'Etat congolais. Par
conséquent, il ressort que la protection de l'enfance en R.D.C.
relève du ministère des affaires sociales aussi bien national que
provincial. La division provinciale des affaires sociales en constitue l'organe
technique. C'est cette dernière qui conçoit les activités
à réaliser en matière de protection des enfants sur le
plan provincial.
Les programmes et projets conçus sont approuvés
par la division du plan qui transmet les rapports au ministère de
tutelle. Une fois validées, les activités sont
réalisées par les différents services du gouvernement en
fonction des domaines d'intervention (l'inspection
66 CARECO, op.cit., p.4
67 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu, op.
cit., p.26
32
provinciale de l'enseignement primaire, secondaire et
professionnel en matière d'éducation ; l'inspection provinciale
de la santé en matière de santé ; la division provinciale
des affaires sociales ; l'inspection provinciale de la police, etc.). C'est au
stade de la mise en oeuvre des projets que s'observe l'intervention de
l'UNICEF. Ainsi, cette section tente de passer en revue certaines
activités réalisées par les différents services
techniques du gouvernement avec l'appui de l'UNICEF/bureau de liaison de Bukavu
en matière de protection des enfants au Sud-Kivu, d'abord sur les plans
social et juridique (§1) et, ensuite, sur les plans sanitaire et
éducatif (§2).
§1. Du point de vue socio-sanitaire
Sur le plan socio-sanitaire, l'UNICEF/bureau de liaison de
Bukavu a réalisé plusieurs activités en matière de
protection social et juridique des enfants au Sud-Kivu. Celles-ci concernent
essentiellement la période de trois ans : 200768,
200869 et 200970. Elles ont concerné
successivement l'identification des enfants souvent accusés de
sorcellerie dans la société, la récolte des informations
relatives aux violences sexuelles faites aux enfants, la formation sur la
participation et le développement des adolescents, le recensement des
OEV ainsi que leur soutien, le recensement des enfants en situation
particulièrement difficile, le renforcement des compétences du
personnel d'encadrement d'enfants, l'apprentissage des métiers aux
enfants, l'exécution du projet développement intégral du
jeune enfant, l'assistance psychosociale, les campagnes de
supplémentation en vitamine A et de déparasitage, la lutte contre
le SIDA, la vaccination des enfants, le suivi de la croissance des enfants, la
prise en charge des enfants malnutris, etc.
A. L'identification des enfants accusés de
sorcellerie
A travers la province, l'UNICEF a appuyé les
activités d'identification des enfants accusés de sorcellerie en
vue de leur protection. En 2007 par exemple, ces activités ont fait
état d'un total de 21 enfants de 0 à 19 ans accusés de
sorcellerie (voir tableau n°1 en annexe).
B. La récolte des informations relatives aux
violences sexuelles faites aux enfants Dans un contexte
socio-politique instable, les enfants ont souvent été victimes
des violences sexuelles dans la province du Sud-Kivu. Le premier travail a
consisté à identifier les victimes d'actes de violences
sexuelles. Ainsi, en 2007, il a été remarqué que les
tranches les
68 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2007, Bukavu, décembre 2008, pp.
6-29
69 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2008, N° 003, Bukavu, août
2009, pp. 2-43
70 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2009, N°005, Bukavu, octobre 2010,
pp. 5 - 52
71 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2008, N° 003, Bukavu, août
2009, p. 14
33
plus victimes des violences sexuelles au Sud-Kivu sont celles
de 10 à 14 ans représentant 39,6 % des cas et de 15 à 19
ans représentant 33,1% des cas (voir tableau n°2 en annexe).
Après l'identification des victimes, le deuxième
travail était celui d'identifier les auteurs des violences sexuelles
faites aux enfants. Pour ce faire, l'UNICEF a appuyé les
activités d'identification des auteurs des violences sexuelles faites
aux enfants en vue de les déférer devant les instances
judiciaires. Nous référant au tableau n°3 en annexe de ce
travail, les statistiques réalisées par les enquêtes en
2007 nous font remarquer que les hommes dont la tranche d'âge varie entre
20 et 24 ans sont plus auteurs des violences sexuelles faites aux enfants avec
un pourcentage de 32,1.
En outre, certaines autres actions d'encadrement des victimes
ont été menées en 2008 (voir le tableau n°4 en
annexe). Celles-ci sont reprises dans les traits qui suivent :
- Deux centres d'encadrement des jeunes et enfants ont
été dotés de 300 lapins, 150 chèvres, kits
scolaires et des semences maraichères.
- Octroi des outils aratoires dont 39 arrosoirs à
Walungu et 39 à Kabare ; 92 ficelles ; 25 houes ; 10 bèches.
- Distribution des friperies dont 5 ballots et des chaussures
aux enfants et jeunes.
Enfin, les sensibilisations sur la lutte contre les violences
sexuelles : différentes actions ont été menées dans
le cadre de la sensibilisation contre les violences sexuelles. A ce sujet, 1388
enfants ont bénéficié des jeux publics ; 500 enfants ont
bénéficié des actions « briser le silence » ;
992 ont bénéficié des théâtres de la rue ; et
50 enfants enfin, ont bénéficié des activités de
renforcement des capacités en technique de communication et plaidoyer
(voir le tableau n°5 en annexe).
C. La formation sur la participation et le
développement des adolescents
Dans ce cadre, plusieurs formations étaient
organisées en faveur des jeunes adolescents. On peut citer notamment, la
formation sur la prévention des IST-VIH/SIDA qui avait connu la
participation de 24 inspecteurs et enseignants du secondaire parmi lesquels 21
hommes et 3 femmes, celle des élèves Pairs Educateurs (dans 20
écoles ciblées) sur la prévention des IST-VIH/SIDA : 100
jeunes dont 43 garçons et 26 filles ont bénéficié
de cette activité, etc.71
D. Le recensement des OEV ainsi que leur soutien
11792 OEV ont été enregistrés sur toute
la province en 2009. Parmi eux, 5443 ont été scolarisés ;
1277 ont bénéficié de l'assistance nutritionnelle ; 710
abrités dans 6 structures
34
avec orphelinats et 4251 ont bénéficié
d'un appui alimentaire.72 En 2008, avec l'appui de l'UNICEF en
collaboration avec quatre autres principaux partenaires du gouvernement
à savoir le village d'enfants SOS, Catholic Reliefs Services (CRS),
Comité diocésain de lutte contre le SIDA/Bureau Diocésain
des OEuvres Médicales (CODILUSI/BDOM) et le Programme Alimentaire
Mondiale, 60986 orphelins et autres enfants vulnérables (OEV) ont
été assistés sur la stratégie de la mise en place
des cantines scolaires. A ce sujet, un total de 64796 cantines scolaires
étaient mises en place à travers toute la province en faveur des
OEV.73 250 OEV ont bénéficié d'un appui en
activités génératrices de revenu et 6700 ont
bénéficié des appuis divers ainsi que 17059 familles d'OEV
ont été appuyées.74
E. Le recensement des enfants en situation
particulièrement difficile
En vue de prendre des mesures pour leur protection, les enfants
en situation particulièrement difficile ont d'abord été
recensés et enregistrés de par toute la province. Le tableau
n°6 repris en annexe de ce travail fait état d'un total de 10536
enfants dont 7009 garçons et 3527 filles en situation
particulièrement difficile enregistrés sur toute l'étendue
de la province du Sud-Kivu en 2009.
F. Le renforcement des compétences du personnel
d'encadrement d'enfants
Plusieurs personnes ont subies des formations appuyées
par l'UNICEF dans le but de contribuer au renforcement des compétences
du personnel d'encadrement d'enfants. Il s'agit notamment des formations :
- sur la conduite d'une session de formation ;
- sur l'utilisation du programme Espace Communautaire d'Eveil
;
- des enseignants du 1er degré sur le
programme Développement Intégral du Jeune Enfant ;
- des formateurs sur le comité d'appui à la
présentation des Espace Communautaire d'Eveil ;
- des membres des comités d'appui à la
présentation des Espace Communautaire d'Eveil ;
- des encadreurs des Espaces Communautaires d'Eveil
formés sur le module Développement Intégral du Jeune
Enfant ;
- des formateurs (dont 88 enseignants et 32 chefs
d'établissements) sur le V.I.H./SIDA
72 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2009, N°005, Bukavu, octobre 2010,
p. 32
73 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2008, N° 003, Bukavu, août
2009, p. 35
74 Ibidem, p. 32
35
- des pairs éducateurs (élèves de
1ère et 2è cycle d'orientation) ;
- sur la démultiplication des pairs éducateurs sur
le V.I.H./SIDA ;
- des enseignants sur l'éducation à la paix et
à la citoyenneté ;
- des pairs éducateurs sur l'éducation à la
paix et à la citoyenneté ;
- des formateurs sur l'éducation à la paix et
à la citoyenneté ;
- des encadreurs des jeunes en leadership ;
- des alphabétiseurs en alphabétisation
fonctionnelle ; etc.
A part toutes ces formations organisées en faveur des
enfants, l'autre activité a
concerné la mise en place et appui aux clubs des
adolescents pour le développement.
Les effectifs relatifs aux bénéficiaires de toutes
ces activités sont illustrés par le tableau n°7
repris en annexe de ce travail.
G. L'apprentissage des métiers aux enfants
100 OEV ont bénéficié de l'apprentissage
professionnel, et 80 autres ont été formés sur la
prévention des I.S.T./SIDA en 2009. Outre ces OEV, 222 autres enfants
dont 73 garçons et 149 filles ont bénéficié de
diverses formations dans des centres professionnels à Bukavu, Uvira,
Kabare et Kalehe.75
H. L'exécution du projet développement
intégral du jeune enfant
Cette activité visait à assurer à
l'enfant qui est vulnérable, un développement sur les plans
physique, mental et moral. A cet effet à travers la province, 6780
enfants (dont 1718 de Bukavu, 810 de Kabare, 546 de Fizi, 1151 d'Idjwi, 180 de
Mwenga, 665 d'Uvira, 670 de Shabunda et 1040 de Walungu) ont
bénéficié de cette activité. Dans la ville de
Bukavu, 206 enfants dans la rue ont été réunifiés,
parmi eux 61 ont regagné la rue par après.76
I. L'assistance psychosociale
Pour compléter la procédure judiciaire, la
protection des enfants victimes de l'exploitation, violence et maltraitance.
Une assistance psychosociale a été à cet effet
apportée à 519 enfants en conflit avec la loi (425 de Bukavu et
94 d'Uvira).77
J. Les campagnes de supplémentation en vitamine
A et de déparasitage
Plusieurs activités dont les campagnes de
supplémentation et de déparasitage étaient
réalisées avec l'appui de l'UNICEF dans le cadre de la protection
des enfants sur le plan sanitaire. Ainsi, comme illustrés par les
tableaux n°8 repris en annexe de ce travail, en 2009,
75 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2009, N°005, Bukavu, octobre 2010,
pp. 43 - 48
76 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2008, N° 003, Bukavu, août
2009, p. 14
77 Ibidem, p. 36
36
802135 enfants de 6 à 59 mois ont été
supplémentés en vitamine A pendant la première campagne de
supplémentation en vitamine A et 772112 enfants de 6 à 59 mois
pendant la deuxième campagne ; 706369 enfants de 1 à 5 ans (pour
la première phase de la campagne de déparasitage en vermifuges)
et 654318 de la même tranche d'âge (pour la deuxième
campagne) ont été déparasités en vermifuges. A part
ces catégories, 54163 autres enfants de 6 à 11 mois, 154106 de 12
à 59 mois, 89 de 0 à 5 ans avec rougeole, 26709 de 0 à 5
ans avec diarrhées et 51062 femmes allaitantes ont aussi
été supplémentés en vitamine A (voir le tableau
n°9 repris en annexe de ce travail).
En 2008, 39267 enfants de 6 à 11 mois et 77814 autres
de 12 à 59 mois ainsi que 40434 femmes allaitantes ont été
supplémentés en vitamine A.78
K. La lutte contre le SIDA
Parmi les activités réalisées dans ce
domaine figurent :
- La mobilisation sociale : à ce niveau, l'UNICEF a
appuyé la distribution de 33443 préservatifs ; 2246 consultations
du SIDA ; la fourniture de traitement aux antirétroviraux à 33
structures et la formation de 79 prescripteurs des antirétroviraux.
79 2029429 autres préservatifs étaient
distribués, 34238 pairs éducateurs, 2698645 relais communautaires
et 7738 professionnels de sexe sensibilisés sur la prévention du
V.I.H./SIDA.80
- Les sensibilisations sur la lutte contre le SIDA : dans ce
cadre, 2356 professionnels de sexe ont été sensibilisés
sur la lutte contre le SIDA ; 32841 femmes ont été testées
au V.I.H./SIDA et 416 d'entre elles se sont retrouvées atteintes par ce
virus. Par ailleurs, 100 sites de Protection Transmission Mère-Enfant
(P.T.M.E.) ont été opérationnalisés. 2763 personnes
parmi lesquelles des enfants ont été traitées au moyen des
antirétroviraux et 7767 personnes vivant avec le V.I.H./SIDA ont
bénéficié des appuis divers (en activités
génératrices de revenu, etc.).81
- Le dépistage : le tableau n°10 repris en annexe
de ce travail nous donne des illustrations sur les activités de
dépistage sur le V.I.H./SIDA effectuées sur toute
l'étendue de la province en 2009, et nous fait constater que sur 1473
cas testés positifs, 184 cas dont 66 garçons et 118 fille
concernaient les enfants âgés de 0 à 19 ans.
78 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
op. cit., pp. 22 - 29
79 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2007, Bukavu, décembre 2008, pp.
9 - 10
80 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2009, N°005, Bukavu, octobre 2010,
p. 31
81 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2008, N° 003, Bukavu, août
2009, pp. 31 - 33
37
Dans le cadre de cette même activité, 50897
femmes enceintes étaient testées au V.I.H./SIDA, et parmi elles,
481 étaient retrouvés infectés. Par ailleurs, 12108
personnes vivant avec le V.I.H./SIDA dont 10513 de Bukavu et 1595 d'Uvira ont
été appuyées en alimentation, en activités
génératrices de revenu, etc. Parmi elles figuraient les
enfants.82
- La prise en charge des victimes des violences sexuelles :
dan ce sens, 10138 personnes parmi lesquelles des enfants victimes des
violences sexuelles étaient prises en charge.
L. La vaccination des enfants
Les enfants ont été vaccinés dans le but
de prévenir différentes maladies. Les données relatives
à la vaccination des enfants dans la province du Sud-Kivu en 2009 sont
présentées en annexe de ce travail, dans le tableau n°11. Au
total, 184677 enfants ont été ciblés par les campagnes de
vaccination contre la rougeole, la diphtérie, la coqueluche, le
tétanos, la fièvre jaune, etc. Parmi ces enfants, 161131 ont
survécu. 140146 femmes enceintes ont reçu des moustiquaires
imprégnées d'insecticide dans différents hôpitaux et
centres de santé de la province.83
Dans l'antenne Bukavu, 139726 enfants étaient
vaccinés contre la coqueluche (sorte de vaccin : BCG ou Bacille de
Calmette et Guérin) et 250492 enfants vaccinés contre la
diphtérie, la coqueluche, la tuberculose et l'hépatite (sorte de
vaccin DTC-HePB). Dans l'antenne Uvira, 52178 enfants étaient
vaccinés contre la coqueluche et 95685 enfants vaccinés contre la
diphtérie, la coqueluche, la tuberculose et l'hépatite.
Dans toute la province, 177451 enfants étaient
vaccinés contre la poliomyélite (sorte de vaccin : VPO ou Vaccin
anti poliomyélite) ; 151534 enfants vaccinés contre la rougeole
(sorte de vaccin : VAR ou Vaccin anti rougeole) ; 142108 enfants
vaccinés contre la fièvre jaune (sorte de vaccin VAA ou Vaccin
contre la fièvre jaune) et 150525 femmes enceintes vaccinées
contre le tétanos (type de vaccin : VAT ou Vaccin anti
tétanique).84
M. Le suivi de la croissance des enfants
Pour leur assurer une bonne croissance, les enfants
nécessitent un suivi régulier à travers les C.P.N., les
C.P.S., C.PO.N. ; etc. Ainsi, 253941 nouveaux cas et 478891 anciens cas
d'enfants de 0 à 5 ans ont été pesés au cours des
séances de C.P.S. au Sud-Kivu ; 327896 enfants de 0 à 11 mois et
163913 enfants de 12 à 59 mois ont été pesés dans
le cadre de la vérification de l'évolution de leur état de
santé ; et 64613 enfants de 0 à 5 ans étaient pesés
et
82 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2009, N°005, Bukavu, octobre 2010,
p. 32
83 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2008, N° 003, Bukavu, août
2009, pp. 22 - 24
84 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2007, Bukavu, décembre 2008, pp.
15 - 17
38
mesurés (poids et taille).85 Dans le
même angle, 168038 femmes enceintes ont été reçues
en C.P.N. et 65068 femmes allaitantes reçues en C.PO.N. Dans ce cadre,
les activités de C.P.N. et de C.P.S. ont été
réalisées ainsi que des pèses d'enfants.86 Le
tableau n°12 repris en annexe de ce travail réitère le
contenu de ces activités et nous fait remarquer qu'en 2008, 230717
enfants de 0 à 5 ans constituant de nouveaux cas, et 402435 autres de la
même tranche d'âge constituant des anciens cas, ont
été pesés à la C.P.S.
Outre ces cas, plusieurs autres enfants de 0 à 11 mois
et de 12 à 59 mois ont été pesés.
N. La prise en charge des enfants malnutris
Conscient du fait que la malnutrition constitue une menace
pour la vie des enfants, le gouvernement conçoit des programmes
nationaux de nutrition. Ainsi, 78484 enfants malnutris ont été
pris en charge dans des centres nutritionnels de supplémentation. Parmi
eux, 1602 ont été transférés dans des centres
nutritionnels de supplémentation, 18222 sont sortis guéris, 682
ont abandonné le traitement, 13 sont décédés et 782
autres ont rechuté. Le reste a continué le traitement. 12667
enfants malnutris ont été pris en charge dans des centres
nutritionnels thérapeutiques. Parmi eux, 620 ont été
transférés dans des centres nutritionnels thérapeutiques,
5422 sont sortis guéris, 72 ont abandonné le traitement, 188 sont
décédés et 283 autres ont rechuté ; le reste a
continué le traitement.87 Dans 15 centres nutritionnels de
supplémentation ciblés en province, 45788 enfants étaient
pris en charge. Parmi eux, 1094 sont sortis guéris, 1257 ont
été transférés dans des centres de santé,
812 ont abandonné le traitement, 12 sont décédés,
395 ont rechuté et les autres ont continué le traitement. Dans 3
centres nutritionnels thérapeutiques ciblés en province, 4344
enfants étaient pris en charge. Parmi eux, 91 ont été
transférés dans des centres nutritionnels de
supplémentation et dans des centres de santé ; 1793 sont sortis
guéris ; 58 ont abandonné le traitement ; 73 sont
décédés et 102 ont rechuté ; les autres ont
continué les soins.88
§2. Sur les plans juridique et éducatif
L'UNICEF/bureau de liaison de Bukavu a également
réalisé plusieurs activités en matière de
protection des enfants sur les plans juridique et éducatif au Sud-Kivu.
Ces activités
85 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2009, N°005, Bukavu, octobre 2010,
p. 15
86 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2008, N° 003, Bukavu, août
2009, p. 28
87 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu, op.
cit., p. 28
88 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2009, N°005, Bukavu, octobre 2010,
p. 15
39
concernent essentiellement les années 2007
89, 2008 90 et 2009 91 et sont successivement
relatives au renforcement de la capacité des encadreurs des clubs
d'écoute, à l'identification des enfants en conflit avec la loi,
à l'assistance juridique, à la sensibilisation sur les droits et
la protection de l'enfant, à facilitation de la participation des
enfants à la réalisation de leurs droits, au plaidoyer pour la
promotion des droits de l'enfant, la construction et la réhabilitation
des écoles, la distribution des manuels d'éducation à la
santé dans le cadre du projet Ecole assainie, la distribution des
mobiliers dans différentes écoles de la province, le renforcement
des capacités des enseignements, la scolarisation des orphelins et
autres enfants vulnérables (OEV), la sensibilisation pour la
scolarisation des filles, la collecte des données relatives aux
effectifs des élèves dans les écoles primaires
ciblées, l'appui aux centres de rattrapage scolaire, etc.
A. Le renforcement de la capacité des encadreurs
des clubs d'écoute
Les activités de formation et d'information des
encadreurs et animateurs des clubs d'écoute d'enfants sur les droits de
l'enfant. Dans ce cadre, 37 enfants journalistes et animateurs des clubs
d'écoute d'enfants ont été renforcés dans la
connaissance de la C.D.E. ; 30 émissions sur la C.D.E. ont
été produites et diffusées ; 75 séances collectives
d'animation sur la C.D.E. ont été organisées, et 50
événements spéciaux tenus et appuyés. Par ailleurs,
deux documentaires vidéo sur les droits de l'enfant étaient
produits et 10 missions de suivi des activités des centres
d'écoute d'enfants étaient organisées. Dans la ville de
Bukavu et ses environs, 34 centres d'écoute d'enfants
opérationnels (dont 11 à Ibanda, 12 à Kadutu et 11
à Bagira) étaient animés par 204 enfants parmi lesquels
102 filles (33 d'Ibanda, 36 de Kadutu et 33 de Bagira) et 102 garçons
(33 d'Ibanda, 36 de Kadutu et 33 de Bagira). Dans la cité de Kavumu et
ses environs, 3 centres d'écoute d'enfants opérationnels
étaient animés par 18 enfants dont 9 garçons et 9 filles.
Il en résulte donc que le total de centres d'écoute d'enfants
opérationnels dans la province étaient au nombre de 37,
animés par 222 enfants dont 111 filles et 111 garçons.
Grâce aux animations organisées par ces centres
d'écoute d'enfants, 14040 personnes ont accédé à
une information de qualité sur le thème : « Savoir pour
sauver en rapport avec la survie, l'éducation et la protection » ;
60 visites ont été initiées et réalisées au
sein de ces
89 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2007, Bukavu, décembre 2008, pp.
6-29
90 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2008, N° 003, Bukavu, août
2009, pp. 2-43
91 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2009, N°005, Bukavu, octobre 2010,
pp. 5 - 52
40
C.E.E. autour du thème « les droits des enfants et
les pratiques essentielles » et un théâtre a
été organisé sur le thème « Droits de l'enfant
». 92
B. L'identification des enfants en conflit avec la
loi
En vue de leur porter assistance sur le plan juridique et de
les transférer au Tribunal de Grande Instance (T.G.I.), de les remettre
dans leurs familles d'origine ou de les placer dans des centres d'encadrement
d'enfants, les enfants en conflit avec la loi ont été d'abord
identifiés dans différents coins de la province (cf. le tableau
n°14 en annexe de ce travail).
C. L'assistance juridique
112 enfants dont 85 de Bukavu et 27 d'Uvira ont
bénéficié d'une assistance juridique appuyée par
l'UNICEF93, 14 jugements concernant les mineurs (enfants en conflit
avec la loi) ont été rendus, 111 enfants dont 96 garçons
et 25 filles ont été assistés et ont obtenu la
libération94, etc.
D. La sensibilisation sur les droits et la protection
de l'enfant
A ce sujet, plusieurs supports de sensibilisation sur les
droits et la protection des enfants ont été distribués.
Le nombre ainsi que les types des supports distribués
sont précisés dans le tableau n°15 repris en annexe de ce
travail.
Dans le même cadre, la vulgarisation de la loi n°
08/011 du 14 juillet 2008 a été réalisée à
Bukavu et à Walungu avec 400 copies distribuées et 126 leaders
politico-administratifs sensibilisés.
Par ailleurs, des manifestations d'information sur les droits
de l'enfant à l'occasion des événements spéciaux
célébrés ont été organisées en 2009.
Ces activités sont résumées dans le tableau n°16
repris en annexe de ce travail et concernent les événements
spéciaux suivants : la journée de l'enfant africain, la date de
l'adoption de la C.D.E., et la journée mondiale du SIDA.
E. La facilitation de la participation des enfants
à la réalisation de leurs droits
Dans le cadre de la participation des enfants, 888 débats
ont été réalisés à Kavumu et Bukavu. Deux de
ces débats étaient radiodiffusés. Ces débats
communautaires visaient à permettre à un enfant d'attirer
l'attention de ses pairs sur les violences et exploitations
92 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2007, Bukavu, décembre 2008, p.
28 - 29
93 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2008, N° 003, Bukavu, août
2009, p. 36
94 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2009, N°005, Bukavu, octobre 2010,
p. 48
41
sexuelles faites aux enfants. 95 Conscient que les
enfants peuvent aussi participer à la réalisation de leurs
droits, l'UNICEF a appuyé des activités pour inciter les enfants
de la province du Sud-Kivu à participer à la réalisation
de leurs droits. Le tableau n°17 repris en annexe de ce travail donne le
résultat de ces activités.
F. Le plaidoyer pour la promotion des droits de
l'enfant
Dans ce cadre, des activités de sensibilisation, de
plaidoyer et de promotion des droits de l'enfant dans la communauté ont
été organisées en 2009. Les tableaux n°18 et
n°19 repris en annexe de ce travail en donnent le résumé
explicatif.
G. La construction et la réhabilitation des
écoles
Le tableau n°20 repris en annexe de ce travail reprend
l'effectif des écoles construites et réhabilitées avec
l'appui de l'UNICEF en province du Sud-Kivu pour l'an 2007. Considérant
les résultats repris dans ce tableau, 55 écoles (dont 9 dans la
ville de Bukavu, 6 à Shabunda, 25 à Uvira, 6 à Mwenga, 6
à Walungu et 3 à Kabare) ont été construites ; et
45 autres (dont 16 dans la ville de Bukavu, 5 à Shabunda, 12 à
Uvira, 4 à Mwenga, 6 à Walungu et 2 à Kabare) ont
été réhabilitées.
Signalons qu'à part l'UNICEF, plusieurs autres
organisations (le Programme des Nations-Unies pour le Développement ;
The Save the children fund ; la CARITAS ; l'Action Aid ; le Norvegian Refugee
Counsil, etc.) ont appuyé le gouvernement dans la réalisation de
cette activité en faveur des enfants. Dans le même sens, à
Walungu, Kabare et Uvira, certaines écoles ont été
réhabilitées en 2008 grâce à l'appui de l'UNICEF tel
que le démontre le tableau n°21 repris en annexe de ce travail.
H. La distribution des manuels d'éducation
à la santé dans le cadre du projet Ecole
assainie
Des manuels d'éducation à la santé ont
été distribués en 2007 dans le cadre du projet Ecole
assainie. Le tableau n°22 repris en annexe de ce travail explicite le
déroulement de cette activité.
I. La distribution des mobiliers dans
différentes écoles de la province
Un total de 2089 mobiliers était distribué en
province pour contribuer à l'éducation des enfants. 5964 enfants
dont 3580 garçons et 2364 filles de 22 écoles situées dans
la sous-division de l'EPSP/Fizi ont bénéficié de cette
activité ayant eu lieu en 2008.96 Le tableau n°23 repris
en annexe de ce travail détaille la qualité et le nombre de
mobiliers distribués.
J. Le renforcement des capacités des
enseignements
95 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2007, Bukavu, décembre 2008, p.
27
96 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu, op.
cit., p. 13
97 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2009, N°005, Bukavu, octobre 2010,
pp. 41 - 44
42
Différents éducateurs ont été
formés sur différents thèmes avec l'appui de l'UNICEF dans
le cadre du renforcement des capacités des enseignements. Cette
affirmation est corroborée par le contenu du tableau n°24 repris en
annexe de ce travail, en ce qui concerne les activités
réalisées à ce sujet en 2008.
Pour l'an 2009, les activités réalisées
cadrant avec le renforcement des capacités des
enseignements97 sont entre autres :
- La formation sur le programme national de l'enseignement
primaire avec compétence de vie courante : dans ce sens, 20 formateurs
dont 19 hommes et une femme de la ville de Bukavu ainsi que 1000 enseignants du
territoire de Shabunda étaient formés sur le programme national
de l'enseignement primaire avec compétence de vie courante.
- La mise en place des unités pédagogiques :
dans 20 écoles ciblées dans la ville de Bukavu, 60 unités
pédagogiques ont été mises en place.
- La formation des agents de la division provinciale de l'EPSP
en informatique : 10 agents dont 5 hommes et 5 femmes de la ville de Bukavu,
tous agents de la division provinciale de l'EPSP/Sud-Kivu ont été
formés en informatique.
- La formation des alphabétiseurs en
alphabétisation fonctionnelle : 61 alphabétiseurs dont 43 hommes
et 18 femmes ont été formés en alphabétisation
fonctionnelle.
- La formation sur la cogestion d'une école : 20
formateurs dont 17 hommes et 3 femmes ainsi que 225 membres des comités
des parents dont 202 hommes et 23 femmes ont été formés
sur la cogestion d'une école.
K. La scolarisation des orphelins et autres enfants
vulnérables
67607 enfants orphelins ont été
scolarisés, 2606 OEV ont été assistés en frais
scolaires et 388 OEV assistés en fournitures scolaires.
L. La sensibilisation pour la scolarisation des
filles
En 2009, des calicots et autres affiches ainsi que des
émissions radiodiffusées ont étaient produits avec l'appui
de l'UNICEF en vue de sensibiliser la population sur la participation des
filles à la scolarité au primaire. Le constat qui a poussé
l'UNICEF à intervenir dans ce cadre se résume dans le tableau
n°25 repris en annexe de ce travail.
M. La collecte des données relatives aux
effectifs des élèves dans les écoles primaires
Pour se rassurer de l'accès des enfants à
l'éducation au primaire, les activités de collecte des
données sur les effectifs des enfants inscrits dans des écoles
primaires de la
43
province ont été réalisées. Pour la
seule ville de Bukavu, cette réalité est corroborée par
les résultats obtenus en 2009 qui sont repris dans le tableau n°26
repris en annexe de ce travail. N. L'appui aux centres de rattrapage
scolaire
En 2009, 30 personnes dont 24 hommes et 6 femmes membres des
comités des parents ont été formés dans 5 centres
de rattrapage scolaire sur la gestion d'un projet de construction. Dans le
même angle, des travaux de réhabilitation de 24 salles de classes
et 24 portes de latrines en faveur des écoles organisant les centres de
rattrapage scolaire ; 130 personnes ont été sensibilisées
sur les inscription et le maintien des enfants dans les centres de rattrapage
scolaire ; 450 encadreurs (dont 50 hommes et 400 femmes) dans ces centres ont
reçu une prime de motivation dans tous les territoires sauf à
Idjwi, etc.98
98 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu, op.
cit., p. 44
44
CHAPITRE III : DE L'EFFICACITE DES ACTIONS ET
MECANISMES DE
L'UNICEF EN MATIERE DE PROTECTION DE L'ENFANCE
La mesure de l'effectivité de la garantie des droits de
l'enfant dans la province du Sud-
Kivu passe par l'évaluation des actions entreprises par
l'UNICEF, organisme spécialisé des Nations Unies chargé de
veiller au respect des droits de l'enfant dans les Etats membres (section I).
Les résultats de cette évaluation vont alors permettre de
proposer un modèle de protection des droits de l'enfant en termes de
pistes de solutions (section II).
Section I. DE L'EFFECTIVITE DE LA GARANTIE DES DROITS
DE L'ENFANT AU
SUD-KIVU
Affirmer que les activités menées par l'UNICEF en
faveur de l'enfant du Sud-Kivu
ont totalement réussi constitue un amadouement de
l'organisme agissant. Par ailleurs, dire aussi que le résultat est nul
constitue une subjectivité intolérable pour un scientifique que
nous sommes appelés à être. Ainsi, de l'observation faite
des actions menées par l'UNICEF dans la province du Sud-Kivu, il ressort
que celles-ci ont eu autant de mérites que de défis.
§1. Les mérites des interventions de l'UNICEF
en faveur des enfants au Sud-Kivu
Les mérites suivants peuvent être retenus pour le
compte de l'UNICEF dans son
intervention en matière de protection des enfants au
Sud-Kivu en fonction des domaines d'intervention et à la mission de
l'UNICEF et des méthodes d'action utilisées.
Généralement, les activités appuyées par l'UNICEF
ont été réalisées dans les domaines
privilégiés de protection de l'enfance. En effet, « toute
protection de l'enfance bien conçue doit orienter ses activités
dans trois domaines interdépendants à savoir, les domaines
social, sanitaire et légal ».99 Ainsi, en observant les
activités ayant bénéficié de l'appui de l'UNICEF en
matière de protection des enfants au Sud-Kivu, nous constatons que ces
activités se sont inscrites dans les domaines privilégiés
susmentionnés auxquels s'ajoute le domaine éducatif.
En comparaison avec la mission de l'UNICEF ainsi que ses
formes de coopération, nous constatons que son intervention a
respecté les limites dressées, tel que c'est
démontré dans la troisième section du premier chapitre de
ce travail. Aussi, cette intervention s'inscrit dans un cadre
multilatéral, ce qui permet la réduction des
conditionnalités d'appui par rapport au cas de la coopération
dans un cadre bilatéral. Etant donné que la R.D.C. constitue un
nouveau Etat, ce cadre multilatéral l'avantage plus pour la raison
précédemment avancée.100
A l'analyse de l'intervention de l'UNICEF dans la protection
des enfants sur le plan social en province du Sud-Kivu, il se constate que la
sensibilisation a été un cheval de batail.
99 F. MULINDILWA, Chargé de la protection de
l'enfance à l'UNICEF/bureau de liaison de Bukavu,
Entretien, Bukavu, avril 2010.
100 J. NSABUA TSHIABUKOLE, Docteur en Relations internationales,
Entretien, Bukavu, avril 2012.
45
Ceci est une chose à féliciter du fait que les
activités réalisées visent la protection de l'enfant en
vue de son développement. Or, tout développement durable est
surtout axé sur le changement de la mentalité, aspect sans lequel
les actions de développement sont vaines.
Nous avons déjà vu que dans ses interventions,
l'UNICEF faisait participer les enfants aux activités visant leur propre
protection. C'est notamment dans le sens où l'on note des enfants pairs
éducateurs formés pour sensibiliser non seulement les adultes
mais aussi les autres enfants dans le cadre des débats, films,
théâtres, etc. Dans ce cadre, les activités
réalisées ont été bénéfiques pour les
enfants en province du Sud-Kivu. Cela répond à la pensée
de Ghandi qui disait : « ce que vous faites sans moi, vous le faites
contre moi et non pas pour moi ».
L'intervention de l'UNICEF a favorisé l'accès
d'un nombre important d'enfants à l'éducation surtout au primaire
grâce à des sensibilisations pour la scolarisation des jeunes
filles, la réhabilitation de certaines infrastructures scolaires, etc.
En effet « les enfants de certains coins et périphéries de
la province du Sud-Kivu sont exclus depuis de longues années de
l'éducation scolaire par manque d'infrastructures scolaires » 101 .
L'intervention de l'UNICEF dans ce cadre a encouragé les parents
à faire inscrire leurs enfants dans les écoles nouvellement
réhabilitées pour y bénéficier de
l'éducation scolaire. Tel est le cas de certains coins de Shabunda,
Uvira, Kabare et Walungu ayant bénéficié de la
réhabilitation des écoles.
Les techniques utilisées dans le cadre de la
sensibilisation sur les droits de l'enfant semblent être adaptées
pour une bonne compréhension des bénéficiaires. En effet,
certaines techniques dont le théâtre, le film, etc. permettent
même aux analphabètes de saisir le message qui leur est transmis.
Des émissions radio-télédiffusées en langues
étrangères, des débats scientifiques... ne seraient pas
favorables par exemple à la sensibilisation sur les droits de l'enfant
dans un village où plus de la moitié d'habitants sont
analphabètes. Ceci dépend aussi de la culture de chaque
communauté.102 Ainsi, les différentes techniques
utilisées dans le cadre de la sensibilisation sur les droits de l'enfant
ont permis à une masse hétérogène de capter le
message.
Par ailleurs, ignorés par bon nombre d'individus, les
droits de l'enfant ont été connus par diverses personnes
ciblées par des sensibilisations à ce sujet, ce qui a
également contribué à la vulgarisation de la Convention
sur les Droits de l'Enfant ainsi que d'autres textes consacrant la protection
de l'enfant en R.D.C. (cf. supra).
101 L. LUKWANGOMO, op. cit.
102 F. MULINDILWA, op. cit.
46
1. En rapport avec une relative
amélioration de la situation socio-éducatif et sanitaire des
enfants
Bon nombre d'OEV longtemps privés de l'éducation
scolaire ont été scolarisés grâce à
l'intervention de l'UNICEF tel que démontré
dans la section précédente.
En ce qui concerne l'amélioration de la qualité
d'enseignement ; la distribution des manuels d'enseignement, la formation des
éducateurs (enseignants, directeurs, alphabétiseurs, agents de
l'EPSP, etc.), la réhabilitation des écoles ainsi que la
distribution des mobiliers scolaires ont permis d'améliorer la
qualité d'enseignement en faveur des enfants bénéficiaires
dans différents milieux en province du Sud-Kivu. Aussi, un taux net de
73% de fréquentation scolaire au primaire était enregistré
en 2010103, ce qui constitue un bon signe.
L'amélioration de la situation sanitaire des enfants
n'est pas aussi à négliger : avec l'intervention de l'UNICEF,
plusieurs enfants ont bénéficié du programme national de
nutrition, de la vaccination, de la lutte contre le V.I.H./SIDA, de la
sécurisation des accouchements, de la supplémentation en vitamine
A, etc., ce qui nous permet de dire que ces activités ont
contribué à l'amélioration de la situation sanitaire des
enfants en province du Sud-Kivu. Par exemple en ce qui concerne les
accouchements sécurisés, le taux d'accouchement assisté
est passé de 54 % en 2007 à 84% bien qu'il ait connu une petite
chute en 2009, année au cours de laquelle il s'est élevé
à 82%.104
2. Par rapport à l'influence sur les
décideurs politiques et la population globale en matière de
protection des enfants
L'intervention de l'UNICEF a permis d'attirer l'attention des
décideurs politiques et
de la population globale sur la situation des enfants en
province du Sud-Kivu ainsi que sur la nécessité de leur porter
assistance et secours. En effet, les statistiques relevées sur la
situation des enfants en province du Sud-Kivu par les services techniques du
gouvernement avec l'appui de l'UNICEF constituent en quelque sorte un rappel
à la conscience des différentes autorités
politico-administratives qui doivent accomplir leurs responsabilités au
regard des enfants. Les activités d'identification des enfants ayant
touché des cas plus sensibles a permis au gouvernement provincial mais
aussi à la population de prendre des mesures pour la protection des
enfants vulnérables. Il y a lieu de donner ici les cas de
l'identification des enfants accusés de sorcellerie, des enfants
victimes des violences sexuelles, des orphelins et autres enfants
vulnérables, des enfants en conflit avec la loi ainsi que d'autres
enfants en situation particulièrement difficile. Il est bien
éclairci dans la section précédente que
103 Institut National des Statistiques,
Bulletin des statistiques annuelles du Sud-Kivu/2010, N°006,
novembre 2011, p. 13
104 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2009, N°005, Bukavu, octobre 2010,
p. 28
47
différentes activités ont été
initiées et réalisées pour assurer la protection des
catégories d'enfants ci-haut signalées. C'est ainsi, par exemple,
qu'au regard de la multiplication des cas de viols et violences sexuelles faits
aux enfants, une police de lutte contre les violences sexuelles faites aux
enfants a été mise en place et est opérationnel pour
protéger les enfants contre les violences sexuelles au
Sud-Kivu.105
Toutefois, l'intervention de l'UNICEF en matière de
protection des enfants au Sud-Kivu a été marquée par
plusieurs faiblesses constituant des freins à l'amélioration de
la situation des enfants dans cette partie du pays.
§2. Les faiblesses des actions et stratégies de
garantie des droits de l'enfant
D'une manière générale, elle a
été inefficace dans la mesure où la situation des enfants
demeure critique dans cette partie du pays. Les données sur la situation
des enfants au Sud-Kivu en 2010 nous permettent de corroborer cette
affirmation. Par exemple, 50% d'enfants de 5 à 14 ans travaillaient au
Sud-Kivu en 2010, seulement 22% d'enfants de moins de 5 ans étaient
enregistrés à l'état-civil, le taux de
fréquentation scolaire s'élevait à 32%, celui de
mortalité infantile à 101%, etc.106
1. Faible durabilité des résultats de ces
interventions
Les activités rentrant dans le cadre de cette
intervention n'ont pas tenu compte du développement durable. En effet,
le développement durable veut que l'on tienne compte des
générations présentes et futures dans la
réalisation des différentes activités de
développement. Cependant, l'intervention de l'UNICEF a consisté
en l'appui des activités non durables. Tel est le cas des campagnes de
sensibilisation d'inscription des enfants à l'école. «
Touchés par des sensibilisations, certains parents ont fait inscrire
leurs enfants dans des écoles de la place. Mais, les effectifs de fin
d'année sont inférieurs par rapport à ceux du début
de l'année ; et selon les analyses, cette situation est due au fait que
beaucoup d'enfants abandonnent les études au milieu de l'année
par manque des frais scolaires ».107 C'est ce que confirme le
PNUD en constatant que « en RDC il y a un taux d'abandon scolaire à
tous les niveaux (surtout au primaire), élevé à 20,5%
entre 2005 et 2008 ».108
Certaines de ces activités se sont limitées
à l'identification des différentes catégories d'enfants en
situation particulièrement difficile sans pour autant définir les
mesures d'urgence pour le secours de ces enfants. En effet, il ne suffit pas
d'identifier les catégories d'enfants en souffrance, il faut encore leur
porter une assistance nécessaire en priorité. Les quelques
105 M. MBONEKUBE, op. cit.
106Institut National des Statistiques/Sud-Kivu,
op.cit., p. 28
107 L. LUKWANGOMO, op. cit.
108 PNUD, Rapport sur le développement
humain, 2010, Ed. du 20ème anniversaire, p. 219
48
mesures prises n'ont pas couvert le nombre de
bénéficiaires identifiés. Par exemple en 2007, 20 enfants
accusés de sorcellerie ont été identifiés mais
aucune mesure n'a été prise pour leur protection. Les enfants de
0 à 14 ans rendus orphelins ont été enregistrés
(146 en 2007, 123 en 2008 et 44 en 2009)109 mais nulle part
où l'on a signalé des mesures spécifiques pour leur
protection.
2. Moindre effectif d'enfants
bénéficiaires de ces interventions
L'effectif du personnel formé pour travailler avec et
pour les enfants grâce à cette intervention de l'UNICEF a
été trop faible par rapport au nombre d'enfants à
assister.
En 2009 par exemple, 120 enseignants seulement sur toute la
province, ont bénéficié de la formation sur
l'éducation à la paix et à la citoyenneté.
Considérant le nombre d'écoles en province du Sud-Kivu (102
écoles maternelles, 2 228 écoles primaires et 873 écoles
secondaires) 110 ainsi que celui d'enfants encadrés dans ces
écoles (voir supra), nous constatons que cette activité ne peut
pas produire des effets escomptés.
3. Inadéquation des techniques et
méthodes utilisées
Cette intervention semble plus s'attaquer aux
conséquences qu'aux causes des problèmes liés aux enfants.
Par exemple, elle se préoccupe de porter assistance aux enfants en
conflit avec la loi au lieu de procéder d'abord par la lutte contre
l'irresponsabilité des parents et même du gouvernement qui est
souvent à la base de cette situation. Il en est de même des
enfants victimes de l'exploitation économique. Par ailleurs, au lieu de
prévenir les naissances indésirables (par une forte
sensibilisation des couples sur le planning familial, la lutte acharnée
contre les violences sexuelles et l'insécurité, etc.), cette
intervention s'attaque à la malnutrition, à l'enfance
délinquante, etc. qui sont plutôt les conséquences de ce
phénomène.
Cette intervention n'a pas utilisé des techniques
efficaces de sensibilisation sur les droits de l'enfant, pourtant cette
dernière demeure le cheval de batail de l'UNICEF.
En 2009 par exemple, seulement 1000 personnes ont
bénéficié des activités de sensibilisation et
plaidoyer sur les droits de l'enfant (voir tableau n°12). Ainsi donc, les
droits de l'enfant demeurent ignorés par bon nombre de gens,
l'intervention de l'UNICEF n'appliquant pas des techniques qu'il faut pour
atteindre un effectif élevé de personnes. Il ne suffit pas de
procéder par le rassemblement de quelques individus à l'occasion
de certains événements internationaux pour réaliser les
activités de sensibilisation sur les droits de l'enfant, mail il faut
créer des mécanismes permanents de sensibilisation sur ces
droits. Parmi ces mécanismes
109 Institut National des Statistiques,
Bulletin des statistiques annuelles du Sud-Kivu/2010, N°006,
novembre 2011, p. 52
110 Ibidem, p. 5
49
il y a lieu de citer les émissions permanentes
radio-télédiffusées sur les droits de l'enfant, des
brigades scolaires et universitaires de sensibilisation sur les droits de
l'enfant, la tenue régulière des conférences et animations
sur les droits de l'enfant en collaboration avec le parlement d'enfants du
Sud-Kivu, etc.
4. Divergences entre les interventions et les besoins
naturels et réels des enfants et insuffisante mobilisation de
ressources
Les jeux et loisirs de l'enfant semblent être totalement
négligés par cette intervention.
En effet, nulle part où il a été
signalé la création d'un cadre pour l'épanouissement de
l'enfant (air des jeux, centre culturel, etc.) pourtant l'enfant est un
être gai, joyeux, actif, en mouvement et qui met beaucoup d'importances
sur les jeux. Il se déduit que cette intervention n'a pas tenu compte
des aspirations naturelles des enfants.
La non-amélioration de la situation des enfants peut
être liée à la mobilisation des moyens. Ne disposant pas de
moyens suffisants pour couvrir tous les besoins en protection de l'enfance,
l'UNICEF est parfois amené à ne pas être à la
hauteur de sa tâche. Nous avons en effet découvert que l'UNICEF ne
bénéficie pas d'une facilitation voulue pour l'accomplissement de
sa mission au Sud-Kivu. Par ailleurs, le gouvernement congolais ne lui assure
pas toutes les conditions exigées dans la coopération pour
l'efficacité de ses interventions. Parmi ces conditions, il y a lieu de
citer la garantie de la sécurité des biens et des agents de
l'UNICEF, l'utilisation rationnelle des fonds et autres moyens alloués
aux activités de protection des enfants, etc.
5. Le laxisme du gouvernement provincial du Sud-Kivu
dans la prise en compte des droits de l'enfant et la confusion dans
l'attribution des tâches
Le gouvernement provincial du Sud-Kivu est à la base de
la stagnation de la mauvaise
situation des enfants dans cette partie du pays pour plusieurs
causes. Parmi elles, l'on peut citer d'abord la méconnaissance des
droits de l'enfant. En effet, les autorités politico-administratives en
province du Sud-Kivu semblent ne pas reconnaître les droits de l'enfant.
Il ne suffit pas de connaitre les droits de l'enfant, il faut encore les
reconnaître. La reconnaissance des droits de l'enfant traduit le fait
d'être convaincu que ces droits s'imposent dans leur application,
à la personne concernée. Cependant, il se produit un constat amer
au Sud-Kivu, du fait que le gouvernement provincial bafoue les droits de
l'enfant qui par ailleurs ne s'imposent pas à lui. La simple
inapplication par ce gouvernement des règles contenues dans les
instruments juridiques de protection de l'enfant corrobore cette affirmation.
Citons ici le droit à l'éducation gratuite à
l'école primaire qui est resté lettre morte. Pourtant, la R.D.C.
a ratifié plusieurs instruments juridiques de protection de l'enfant et
a elle-même incorporé dans
50
sa constitution et les autres lois nationales les principes
qui consacrent la protection des enfants tel que nous l'avons
détaillé dans le troisième chapitre de ce travail.
Les moyens ne manquant pas en réalité,
l'inapplication de ces textes, très riches de contenu en matière
de protection des enfants, est dû au manque de volonté politique
à la fois du gouvernement central que du gouvernement provincial. En
effet, le plus souvent, il a été constaté que le
gouvernement ne libère pas les moyens nécessaires pour couvrir
les besoins en matière de protection des enfants. Les prévisions
budgétaires du plan du programme de pays entre le gouvernement de la RDC
et l'UNICEF démontrent que pour la période allant de 2008
à 2012, seulement 12 800$ sont programmés par an.111
Au regard des besoins liés à la protection des enfants, ce budget
est trop insignifiant. Au-delà de ce constat, il faut encore se demander
si les montants prévus ont été libérés en
totalité et à temps opportun. Et s'ils l'ont été,
il faudra encore se demander s'ils ont été utilisés
rationnellement et aux fins pour lesquelles ils ont été
destinés. Comme le souligne le Secrétaire Général
de l'ONU, « de nouvelles allégations faisant état d'actes de
corruption et de détournement de fonds publics commis par des membres
des administrations et assemblées provinciales ont surgi, entravant les
travaux des structures gouvernementales dans les provinces de Maniema,
Kinshasa, en Equateur et dans le Sud-Kivu ».112
En outre, nos recherches sur le terrain nous ont fait
constater que le gouvernement provincial du Sud-Kivu est
caractérisé par une confusion dans l'attribution des tâches
en matière de P.E. En effet, ce gouvernement semble abandonner une bonne
part de ses responsabilités et met les espoirs dans l'intervention des
O.I. et O.N.G. qui se préoccupent de la P.E. Pourtant c'est à lui
qu'incombe en premier lieu la charge de protéger les enfants sur son
territoire, les O.I. et les O.N.G. ne pouvant jouer qu'un rôle d'appoint.
Ainsi, nous avons été personnellement surpris pendant la
récolte des données du fait que certains services de l'Etat nous
renvoyaient à l'UNICEF, au Save the Children Found... pourtant ce sont
ces premiers qui sont sensés constituer des premières banques de
données en cette matière sur base des rapports qui lui sont
présentés par ces organisations.
111 RDC/Ministère du plan, Plan d'action du
programme de pays entre le gouvernement de la RDC et l'UNICEF
2008-2012, draft, inédit, s.l.n.d.
112 ONU/Conseil de sécurité,
Vingt-sixième rapport du Secrétaire général
sur la MONUC, Ed. Nations-Unies, le 3 juillet 2008, p. 15
51
6. L'insécurité, la négligence des
initiatives locale et l'ignorance de la législation des droits de
l'enfant par la population
Le rôle de ces structures non gouvernementales locales
telles que le B.V.E.S. (Bureau pour le Volontariat au service de l'Enfance et
de la Santé), le CRISEM (Cris de Secours aux enfants
Marginalisés), la DSEV (Dynamique pour le Soutien aux Enfants
Vulnérables), le parlement d'enfants, le village d'enfants SOS, etc.
dans la protection des enfants n'est pas à négliger car ce sont
elles qui sont beaucoup plus rapprochées du terrain.113
Pourtant, elles ne bénéficient pas de l'appui de la part du
gouvernement. En conséquence, elles sont fragilisées et ne savent
pas intervenir pour contribuer à l'amélioration de la situation
des enfants au Sud-Kivu. Tel est le cas du parlement d'enfants du Sud-Kivu qui,
n'a même pas un simple bureau en province par manque d'appui.
L'insécurité, les guerres et conflits
armés qui déstabilisent la province depuis des années ;
l'analphabétisme de la population ; les barrières liées
à la coutume (incompatibilité entre la coutume et certains
principes relatifs aux droits de l'enfant : filles, garçons, enfants
légitimes, enfants nés hors mariage ; de la scolarisation de la
jeune fille et de sa participation, sa liberté d'opinion, de
pensée et de religion, etc.) sont autant d'autres facteurs engouffrant
l'enfant dans l'incertitude. Ce qui nous amène à affirmer par
rapport à nos coutumes, que « bien trop souvent, les femmes et les
filles sont victimes de discrimination dans les domaines de la santé, de
l'éducation et de l'emploi, avec toutes les répercussions
négatives que cette situation peut avoir sur leurs libertés
»114) ; la croissance démographique rapide et
incontrôlée ; la pauvreté de la population et la
mentalité rétrograde de celle-ci, ce qui entraine
l'irresponsabilité des parents et du gouvernement ; etc. En ce qui
concerne l'insécurité, dans son rapport adressé au conseil
de sécurité de l'ONU, le secrétaire général
de l'ONU souligne : « dans l'ensemble, les conditions de
sécurité dans la RDC ont demeuré précaire...Dans le
Sud-Kivu, l'insécurité s'est aggravée, en particulier dans
les régions éloignées ; des agents d'Organisations Non
Gouvernementales Internationales ont été victimes de vols
à mains armées et des véhicules de transport ont
été volés au cours de la période
considérée. Les FDLR sont toujours la principale cause
d'insécurité pour les populations dans les territoires de Kabare
et de Walungu. On observe toujours des signes d'association entre les
Maï-Maï et les FDLR dans le Sud-Kivu ».115
113 L. LUKWANGOMO, op. cit.
114 PNUD, op. cit., p. 92
115 ONU, op.cit., pp. 1-2
52
Section II. POUR UN MODELE EFFICACE DE PROTECTION DE
L'ENFANT AU
SUD-KIVU : DES PISTES DE SOLUTION POUR UNE SORTIE DE LA
CRISE
Au regard des constats ci-dessus, il nous est important en tant
que chercheur, de
proposer quelques pistes de solution pouvant permettre de
contribuer tant soit peu à l'amélioration de la situation des
enfants en province du Sud-Kivu. C'est d'ailleurs notre contribution
essentielle dans le cadre de ce travail. En ce sens, les principales
suggestions que nous formulons dans le cadre de ce travail se résument
dans les points qui suivent :
§1. Le passage des discours et théories aux
actions concrètes pour la mise en oeuvre et l'application effectives des
droits de l'enfant au Sud-Kivu
En effet, la deuxième section du chapitre II de ce travail
nous prouve qu'il existe
plusieurs instruments juridiques tant nationaux,
régionaux qu'internationaux de protection de l'enfance applicables en
R.D.C. et notamment au Sud-Kivu, mais la section II du troisième
chapitre de ce même travail nous fait voir combien les principaux droits
consacrés par ces instruments sont massivement violés dans cette
partie du pays. Par ailleurs, notre pays a connu des discours si riches en
contenu tels « finie la recréation », « tolérance
zéro », « la révolution de la modernité »
qui, une fois appliqués en matière de protection des enfants au
Sud-Kivu produiraient de bons résultats. Malheureusement nous-nous
retrouvons devant des discours et théories sans actions
concrètes, ce qui constitue toujours un blocage à
l'amélioration de la situation des enfants au Sud-Kivu. C'est en ce sens
que nous sommes de même avis que l'UNICEF lorsqu'il suggère
d'« en finir avec la culture de l'impunité et renforcer
l'obligation de rendre compte en traduisant en justice les auteurs de crimes de
génocide, de crimes de guerre - notamment l'enrôlement de
personnes âgées de moins de 15 ans - et de crimes contre
l'humanité ».116 D'une manière spécifique,
nous demandons à tous les acteurs (principalement le gouvernement,
l'UNICEF et les autres ONG ainsi que la population) de s'impliquer
sérieusement dans l'application concrète et effective des droits
de l'enfant au Sud-Kivu. Les déclarations ne suffisent pas, il faut des
actions concrètes telles la répression sévère des
violations aux droits de l'enfant, l'application stricte des règles
contenues dans les instruments de P.E. telles la gratuité de
l'enseignement pour les enfants, le droit à une protection, le droit aux
soins de santé, etc. Ceci pourra aussi contribuer à la paix sur
toute l'étendue du pays, car, « ce n'est qu'en progressant vers la
réalisation des droits de tous les enfants que les nations se
rapprocheront de leurs objectifs de développement et de paix
».117
116 UNICEF, La situation des enfants dans le monde.
L'enfance en péril, New York, 2005, p. 39
117 A. KOFFI cité par UNICEF, La situation des
enfants dans le monde, op.cit., page de garde
53
Parmi les causes de non-respect des droits de l'enfant au
Sud-Kivu, MIRINDI MBONEKUBE118 souligne la non application de la loi
portant protection des enfants en RDC, la corruption à tous les niveaux,
l'impunité et l'arrangement à l'amiable des cas de violation des
droits de l'enfant, etc. Ainsi, la lutte contre l'impunité et la
corruption non seulement par le gouvernement mais aussi par tous permettrait de
trouver une solution aux problèmes liés aux enfants en province
du Sud-Kivu. Par ailleurs, l'on doit fournir des efforts considérables
pour réaliser des activités tenant compte du critère de
développement durable, sans quoi la situation demeurera critique. C'est
pourquoi nous suggérons au gouvernement provincial du Sud-Kivu et
à ses partenaires dont l'UNICEF (partenaire privilégié en
matière de protection des enfants) d'étudier avec minutie les
projets et activités à réaliser et à appuyer pour
une efficacité d'intervention. Mais avant d'y parvenir, il faudra se
rassurer que les D.E. sont connus et reconnus par tous.
§2. La prise des mesures efficaces pour la
connaissance et la reconnaissance des D.E. par
tous au Sud-Kivu
La protection efficace des enfants au Sud-Kivu n'est possible
que si les droits de l'enfant sont connus et reconnus par les gens qui doivent
en assurer une protection effective.
En effet, les droits de l'enfant devraient être connus
pour être reconnus. Ainsi donc, des sensibilisations plus intenses
seraient susceptibles d'assurer une vulgarisation à grande
échelle des droits de l'enfant en vue de leur connaissance et leur
reconnaissance. La connaissance suppose la maitrise du la matière et des
principes contenus dans les instruments juridiques, alors que la reconnaissance
est le fait d'être convaincu que les droits consacrés par ces
instruments s'imposent dans leur application.119 Ainsi, des
techniques visant à atteindre tout le monde dans le cadre de la
sensibilisation sur les droits de l'enfant seraient appropriées, en
l'occurrence des affiches, des émissions régulières
médiatisées sur les D.E., l'insertion des notions d'enseignement
sur les D.E. à partir de l'école primaire et au secondaire dans
toutes les orientations confondues, des campagnes de sensibilisation sur les
D.E., etc. Le fait d'accorder une importance particulière aux services
de protection des enfants ainsi qu'à la célébration des
journées commémoratives des D.E. contribuerait également
à une connaissance puis à une reconnaissance des D.E. au
Sud-Kivu.
A ce sujet, il importe d' « informer et de sensibiliser
les enfants et les femmes sur leurs droits ; de renforcer la prise de
conscience sur l'obligation de respecter les droits des enfants et des femmes ;
de sensibiliser la communauté et de l'impliquer dans la protection des
D.E. et
118 M. MBONEKUBE, op.cit.
119 F. MULINDILWA, op.cit.
54
des femmes et dans la lutte contre toutes formes de violences
et d'abus sur ces catégories ; de favoriser la culture de
dénonciation des violations des droits et sensibiliser la
communauté à briser le silence ».120
Par ailleurs, l'on doit plutôt s'attaquer aux causes de
cette situation et non à ses conséquences. Il serait donc mieux
de contrôler les naissances. L'irresponsabilité des parents (qui
mettent trop au monde sans moyens de subvenir aux besoins des enfants) serait
une des causes majeures des problèmes liés à la protection
des enfants au Sud-Kivu.121Il faut donc « développer une
capacité de prévention, étant donné que les moyens
sont souvent insuffisants pour la gestion des crises »122.
Ainsi, il faut que le gouvernement améliore le niveau des salaires et
les paye régulièrement.123 Ceci n'est possible que
grâce à la preuve d'une volonté politique et d'une
détermination ferme de la part du gouvernement provincial notamment par
la disponibilisation d'importants moyens et par la lutte contre
l'impunité. La RDC en général fait en effet, l'objet d'une
honte publique internationale124par le fait qu'il ne respecte pas
les droits de l'homme et notamment les droits de l'enfant, d'où il est
qualifié d'un nouveau Etat au regard de la considération selon
laquelle les nouveaux Etats sont ceux caractérisés par le
non-respect des droits de l'homme.125 Le fait que « la RDC a
connu des violations des droits de l'homme les plus fortes en 2008
»126 corrobore cette affirmation.
D'où, pour palier à cette situation, nous
marions les idées selon lesquelles il faut « prévenir les
conflits en s'attaquant aux causes sous-jacentes de la violence et de la
pauvreté, et en investissant davantage dans les efforts de
médiation et de règlement des conflits ; améliorer la
surveillance et la signalisation des violations des droits de l'enfant en
période de conflit ; mettre fin au recrutement d'enfants soldats par
l'accélération (de l'adoption et) de l'application du protocole
facultatif de la Convention de Genève relative aux droits de l'enfant
concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés
».127
120 Ministère du plan, Analyse de la situation
des enfants et des femmes (ASEF), Ed. de l'UNICEF, Kinshasa,
décembre 2003, pp. 117-118.
121 L. LUKWANGOMO, op.cit.
122 K. NGUWAY KPALAINGU, Docteur en Relations
Internationales, Entretien, Bukavu, avril 2012.
123 Ministère du plan, op.cit., p. 60
124K. NGUWAY KPALAINGU, op. cit.
125 J. NSABUA TSHIABUKOLE, op. cit.
126 PNUD, op. cit., p. 191
127 UNICEF, La situation des enfants dans le monde.
L'enfance en péril, New York, 2005, p. 39
55
§3. L'appui aux autres structures (associations
et ONG locales) de protection des enfants Nous suggérons au
gouvernement en particulier, d'appuyer les différentes ONG
locales qui constituent des cadres proches dont les actions
sont susceptibles de contribuer à l'amélioration de la situation
des enfants au Sud-Kivu. Ceci puisque « les activités de protection
de l'enfance nécessitent beaucoup plus des travaux de terrain et des
techniques appropriées avec des moyens importants et un personnel
formé capable de travailler avec et pour les enfants
».128 Pratiquement, le gouvernement doit financer ces ONG et
créer (ou renforcer) un cadre de collaboration avec elles en dehors de
la division des affaires sociales et celle du genre, famille et enfant en vue
de monter des politiques d'action capables de faire face aux problèmes
liés aux enfants en province du Sud-Kivu. Le parlement d'enfants serait
peut-être mieux placé à ce sujet. Beaucoup de projets en
matière de P.E. échouent peut-être puisque
élaborés dans des bureaux par des personnes prétendant
connaître les réels problèmes des enfants, alors qu'en
réalité ils n'en connaissent pas grand-chose. Pourtant, tout
projet de développement est un travail de terrain (et non de bureau), et
son élaboration doit tenir compte des besoins réels des
bénéficiaires, lesquels besoins sont identifiés par des
travaux de terrain. C'est pour cette raison qu'il convient de définir et
évaluer la pauvreté des enfants car « ...les interventions
à mener doivent se fonder sur la façon dont les enfants vivent la
pauvreté ».129En ce sens, il conviendrait d' «
impliquer la société civile dans le processus de vulgarisation
des droits »130 et de lui accorder des moyens
nécessaires pour ce fait. Non seulement la société civile,
mais également d'autres structures susmentionnées. Par ailleurs,
nous ne devons pas ignorer que la famille constitue une structure importante de
protection de l'enfance et « constitue même la première ligne
de défense des enfants »131. C'est ainsi que nous
appuyons l'idée selon laquelle la promotion de la famille132
dans le cadre de la lutte contre la pauvreté contribuerait à
l'amélioration de la situation des enfants au Sud-Kivu.
4. Le contrôle et le suivi par les donateurs (dont
l'UNICEF) de l'usage rationnel des moyens mis à la disposition du
gouvernement pour le compte des enfants
La mise en place des mécanismes efficaces de
contrôle et de suivi de la coopération
entre le gouvernement, l'UNICEF et les autres ONG et
structures d'appui à la protection des enfants serait un aspect
important pour l'amélioration de la situation des enfants au Sud-Kivu.
C'est dans ce cadre que nous suggérons à l'UNICEF de mettre en
place un cadre de suivi et de contrôle des moyens mis à la
disposition du gouvernement au service de l'enfance. Ceci
128 L. LUKWANGOMO, op. cit.
129 UNICEF, op. cit., p. 15
130 R.D.C./Ministère du plan, op. cit., p. 118
131 UNICEF, op. cit., p. 15
132 Ibidem
56
permettrait la transparence dans la gestion des fonds
destinés aux services de l'enfance. Nous ne rejetons pas non plus la
proposition selon laquelle il conviendrait de « contribuer au
rapprochement des services administratifs de la population, ainsi que de
rétablir la paix, l'unité nationale et la bonne gouvernance
»133 pour améliorer la situation des enfants au
Sud-Kivu.
Nous suggérons enfin à la communauté
internationale d'accorder des moyens suffisants à l'UNICEF en vue de le
pousser à réaliser sa mission avec succès non seulement au
Sud-Kivu mais également partout en RDC. Cette même
communauté devrait aider le gouvernement de la RDC à
résoudre les conflits armés en répétition sur le
territoire national et en particulier aux Nord et Sud-Kivu du fait que
l'insécurité influe sur la situation des enfants comme
souligné plus haut. A ce sujet, « la création des forces
armées de la RDC professionnelles, capables et responsables de leurs
actes demeure un objectif de la plus haute importance pour établir la
sécurité, la stabilité et l'autorité
légitime de l'Etat dans l'Est du pays ».134
133 R.D.C./Ministère du plan, op. cit., p. 118
134 ONU, op. cit., pp. 19-20
57
CONCLUSION
Ce travail dont la réflexion a été
axée sur l'UNICEF et la protection des enfants au Sud-Kivu : forces et
faiblesses, a développé la notion des Organisations
Internationales puis la notion sur les droits de l'enfant avant de faire
état des problèmes auxquels sont confrontés les enfants au
Sud-Kivu sur différents plans, pour enfin commenter et critiquer les
réalisations de l'UNICEF dans la protection des enfants au Sud-Kivu.
L'explication faite à l'aide de la théorie libérale, du
fonctionnalisme relativisé de Robert KING MERTON comme méthode
appuyée par la technique documentaire et l'interview, une meilleure
perception et analyse des différentes réalisations de l'UNICEF
dans la protection des enfants au Sud-Kivu a été rendue possible
pour l'appréhension des différentes réalités
relatives à notre thème de recherche.
Les résultats de nos recherches ont
démontré que l'UNICEF a appuyé plusieurs activités
en matière de protection des enfants au Sud-Kivu sur les plans
socio-juridique, sanitaire et éducatif. Ces activités n'ont
toutefois contribué que de façon très relative à
l'amélioration de la situation des enfants. Celle-ci est, en effet,
demeurée préoccupante à cause d'un certain nombre de
raisons évoquées le long du travail. Les plus importantes sont
notamment l'explosion démographique croissante, la pauvreté
chronique, l'inadéquation des méthodes et techniques
utilisées par l'UNICEF dans ses interventions, les divergences
continuelles entre les interventions et les besoins naturels et réels
des enfants et insuffisante mobilisation de ressources, le laxisme du
gouvernement provincial du Sud-Kivu dans la prise en compte des droits de
l'enfant et la confusion dans l'attribution des tâches ainsi que
l'insécurité, la négligence des initiatives locale et
l'ignorance de la législation des droits de l'enfant par la
population.
Ainsi, notre hypothèse de départ selon laquelle
l'intervention de l'UNICEF a des implications positives sur la protection des
enfants au Sud-Kivu est infirmée par les résultats de l'analyse.
Les actions de cet organisme onusien sont moins importantes et ne permettent
pas une amélioration voulue de la situation des enfants dans cette
partie du pays.
Face à une telle réalité, l'on a
estimé nécessaire de soumettre à l'appréciation des
acteurs intervenant dans la garantie des droits de l'enfant dans la province
quelques pistes pour sortir de la crise et assurer l'effectivité de la
protection. Parmi elles nous pouvons citer le passage des discours et
théories aux actions concrètes pour la mise en oeuvre et
l'application effectives des droits de l'enfant au Sud-Kivu ; la prise des
mesures efficaces pour la connaissance et la reconnaissance des D.E. par tous
au Sud-Kivu ; l'appui aux autres structures (associations et ONG locales) de
protection des enfants ainsi que le contrôle et le suivi par les
donateurs (dont
58
l'UNICEF) de l'usage rationnel des moyens mis à la
disposition du gouvernement pour le compte des enfants.
Le monde de la recherche scientifique en matière de
protection de l'enfant au Sud-Kivu et en RDC demeure ouvert. Nous encourageons
tout chercheur désireux de nous emboîter les pas d'aborder l'un ou
l'autre aspect de la protection internationale de l'enfant que nous n'avons pas
pu aborder dans cette étude.
59
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Nations-Unies, le 3 juillet 2008, 22p
60
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20ème anniversaire, 2010, 254p
IV. Mémoires de licence
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de licence en Droit Public, C.U.B., 2002, 75p
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licence en Sociologie, U.O.B., 2008.
V. Entretiens
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enfants vulnérables à la division
provinciale des affaires
sociales/Sud-Kivu, Entretien, Jeudi le 23 février 2012,
Bukavu
2. MBONEKUBE, M., OPJ/PELVS, Entretien,
Mercredi le 22 février 2012, Bukavu.
3. MULINDILWA, F., Chargé de la protection de
l'enfance à l'UNICEF/bureau de
liaison de Bukavu,
Entretien, avril 2010 Bukavu.
4. NGUWAY KPALAINGU, K., Docteur en Relations
Internationales, avril 2012,
Bukavu.
5. NSABUA TSHIABUKOLE, J., Docteur en Relations
Internationales, avril 2012,
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3. CARECO, Mémorandum des enfants à
l'intention du parlement de la R.D.C.,
Bukavu, 2004, 10p
4. Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du
Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2007, Bukavu, décembre 2008,
30p
5. Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du
Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2008, N° 003, Bukavu, août
2009, 46p
6. Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du
Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2009, N°005, Bukavu, octobre 2010,
54p
7. Institut National de la Statistique/Sud-Kivu,
Bulletin des indicateurs sociaux du
Sud-Kivu : données
statistiques de l'année 2010, N° 006, Bukavu, Novembre
2011, 56p
8. Pacte international relatif aux droits économiques,
sociaux et culturels, Résolution
2200 A (XXI), s.l.,
16 décembre 1966
61
9. RDC, journal officiel, N°
Spécial septembre 2001
10. RDC/Ministère du plan, Plan d'action du
programme de pays entre le
gouvernement de la ROC et l'UNICEF,
2008-2012, inédit
Section I. L'ETAT DES LIEUX DES DROITS DES ENFANTS AU SUD-KIVU
24
62
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHES I
IN MEMORIAM II
DEDICACE III
REMERCIEMENTS IV
SIGLES ET ABREVIATIONS V
INTRODUCTION 1
1. ETAT DE LA QUESTION 1
2. CHOIX ET INTERET DU SUJET 3
3. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES 3
4. METHODOLOGIE ET REFERENTS THEORIQUES 6
A. Méthode 6
B. Techniques 7
C. Théorie 8
5. DELIMITATION DU SUJET 9
6. SUBDIVISION SOMMAIRE DU TRAVAIL 9
CHAPITRE PREMIER : L'UNICEF : UNE ORGANISATION
INTERNATIONALE SPECIALISEE
DANS LA GARANTIE JURIDIQUE DES DROITS DE L'ENFANT 11
Section I. NOTIONS ET TYPOLOGIE DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES
11
§1. Tentatives de définition et compétences
11
§2. Typologie des O.I. 13
Section II. L'UNICEF COMME ORGANISATION INTERNATIONALE 14
§1. Signification et historique 14
§2. Organisation et fonctionnement 14
§3. De la représentation de l'UNICEF au Sud-Kivu
15
Section III. LE CADRE JURIDIQUE DE PROTECTION DES ENFANTS 18
§1. La garantie juridique internationale universelle 18
§2. La garantie régionale et nationale
21
CHAPITRE II : DES PROBLEMES DES ENFANTS AU SUD-KIVU ET DES ACTIONS DE
L'UNICEF EN LEUR FAVEUR 24
63
§1. Relevés démographiques de la situation
des enfants au Sud-Kivu en général 24
§2. Relevés démographiques de la situation
des enfants dans la ville de Bukavu en particulier 25
Section II. LES
PRINCIPALES VIOLALTIONS DES DROITS DE L'ENFANT CONSTATEES 27
§1. Les droits liés à la nature humaine et
à la personnalité 27
§2. Les droits relatifs à l'intégrité
physique et morale 30
Section III. DES ACTIONS DE PROTECTION DE L'ENFANCE
APPUYEES PAR L'UNICEF 31
§1. Du point de vue socio-sanitaire 32
§2. Sur les plans juridique et éducatif
38
CHAPITRE III : DE L'EFFICACITE DES ACTIONS ET MECANISMES DE L'UNICEF
EN
MATIERE DE PROTECTION DE L'ENFANCE 44
Section I. DE L'EFFECTIVITE DE LA GARANTIE DES DROITS DE L'ENFANT
AU SUD-
KIVU 44
§1. Les mérites des interventions de l'UNICEF en
faveur des enfants au Sud-Kivu 44
§2. Les faiblesses des actions et stratégies de
garantie des droits de l'enfant 47
Section II. POUR UN MODELE EFFICACE DE PROTECTION DE L'ENFANT AU
SUD-
KIVU : DES PISTES DE SOLUTION POUR UNE SORTIE DE LA CRISE 52
§1. Le passage des discours et théories aux actions
concrètes pour la mise en oeuvre et
l'application effectives des droits de l'enfant au Sud-Kivu
52
§2. La prise des mesures efficaces pour la connaissance et
la reconnaissance des D.E. par tous au
Sud-Kivu 53
§3. L'appui aux autres structures (associations et ONG
locales) de protection des enfants 55
§4. Le contrôle et le suivi par les donateurs (dont
l'UNICEF) de l'usage rationnel des moyens mis
à la disposition du gouvernement pour le compte des
enfants 55
CONCLUSION 57
BIBLIOGRAPHIE 59
TABLE DES MATIERES 62
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n° 1 : Statistique des enfants
accusés de sorcellerie au Sud-Kivu
Tranche d'âge
|
Effectif
|
Pourcentage
|
0 - 4 ans
|
1
|
4,8
|
5 - 9 ans
|
4
|
19,4
|
10 - 14 ans
|
12
|
57,14
|
15 - 19
|
3
|
14,3
|
20 - 24
|
1
|
4,8
|
25 - 29
|
0
|
0
|
30 à plus
|
0
|
0
|
Total
|
21
|
100
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2007, p. 26
Il ressort de ce tableau que sur 21 personnes accusées de
sorcellerie au Sud-Kivu en 2007, 20 sont des enfants de 0 à 19 ans ; et
le taux le plus élevé concerne les enfants de 10 à 14 ans
(12 sur 21, soit 57,14%).
Tableau n°2 : Données sur les violences
sexuelles faites aux enfants
Tranche d'âge
|
Nombre
|
%
|
0 - 4 ans
|
10
|
5,9
|
5 - 9 ans
|
27
|
15,9
|
10 - 14 ans
|
67
|
39,6
|
15 - 19
|
56
|
33,1
|
20 - 24
|
9
|
5,3
|
25 - 29
|
-
|
-
|
30 ans et plus
|
-
|
-
|
Total
|
169
|
100
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2007, p. 26
Au vu de ce tableau, il se remarque que les tranches les plus
victimes des violences sexuelles au Sud-Kivu en 2007 sont celles de 10 à
14 ans représentant 39,6 % des cas et de 15 à 19 ans
représentant 33,1% des cas.
Tableau n°3 : L'identification des auteurs des
violences sexuelles faites aux enfants
Tranche d'âge
|
Nombre
|
Pourcentage
|
0 - 4 ans
|
0
|
0
|
5 - 9 ans
|
0
|
0
|
10 - 14 ans
|
0
|
0
|
15 - 19 ans
|
48
|
29,6
|
20 - 24 ans
|
52
|
32,1
|
25 - 29 ans
|
28
|
17,3
|
30 - 34 ans
|
12
|
7,4
|
35 - 39 ans
|
9
|
5,5
|
40 - 44 ans
|
3
|
1,8
|
45 - 49 ans
|
2
|
1,2
|
50 - 54
|
5
|
3,1
|
55 - 59 ans
|
1
|
0,6
|
60 ans et plus
|
2
|
1,2
|
Total
|
162
|
100
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2007, p. 27
Il se remarque, au regard de ce tableau, que les hommes dont
la tranche d'âge varie entre 20 et 24 ans sont plus auteurs des violences
sexuelles faites aux enfants avec un pourcentage de 32,1. Signalons que les
informations ci-dessous ont été fournies par l'inspection
provinciale de la police du Sud-Kivu qui a fait rapport à l'inspection
provinciale du plan.
Tableau n°4 : Les actions de protection des enfants
victimes de l'exploitation, violence et
maltraitance
Territoire
|
Effectif
|
Actions entreprises
|
Garçons
|
Filles
|
Total
|
Kabare
|
70
|
45
|
115
|
- Deux centres d'encadrement des jeunes et enfants ont
été dotés de 300 lapins, 150
chèvres, kits scolaires et des semences maraichères.
- Octroi des outils aratoires dont 39 arrosoirs
à Walungu et 39 à Kabare ; 92 ficelles ; 25 houes ; 10
bèches.
- Distribution des friperies dont 5 ballots et
des chaussures aux enfants et jeunes.
|
Walungu
|
73
|
28
|
101
|
Total
|
143
|
73
|
216
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu
données statistiques de l'année 2008, p. 37
Au vu de ce tableau, trois principales actions étaient
entreprises dans le cadre de la protection des enfants victimes de
l'exploitation, violence et maltraitance. Deux territoires étaient
ciblés par ces activités, il s'agit des territoires de Kabare et
Walungu.
Tableau n°5 : Les sensibilisations dans le cadre de
la lutte contre les violences sexuelles
|
Actions entreprises
|
Effectif d'enfants
bénéficiaires
|
Jeux publics
|
|
1388
|
Briser le silence
|
|
|
|
500
|
Théâtre de la rue
|
|
|
|
992
|
Renforcement des capacités
communication et plaidoyer.
|
en
|
technique
|
de
|
50
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu
données statistiques de l'année 2008, p. 37
Il se remarque que les jeux publics ont constitué le
moyen privilégié de sensibilisation de lutte contre les violences
sexuelles faites aux enfants.
Tableau n° 6 : Relevé de la statistique des
enfants en situation particulièrement difficile
N°
|
Catégories
|
Sexe
|
Total
|
Lieu
|
Garçons
|
Filles
|
1
|
Enfants en conflit avec la loi
|
96
|
32
|
138
|
Bukavu et Uvira
|
2
|
Enfants associés aux forces et groupes armés
|
476
|
156
|
632
|
Bukavu, Uvira, Kalehe, Mwenga et Fizi
|
3
|
Enfants sortis des forces et groupes
armés
|
217
|
64
|
281
|
Bukavu et Uvira
|
4
|
Enfants accusés de sorcellerie
|
692
|
1124
|
1816
|
Bukavu et Uvira
|
5
|
Enfants vivant avec handicap
|
2191
|
1234
|
3425
|
Sud-Kivu
|
6
|
Enfants exploités dans les carrés miniers
|
661
|
281
|
942
|
Fizi, Mwenga, Kalehe et Walungu
|
7
|
Enfants en difficulté d'intégration
communautaire (albinos)
|
361
|
81
|
442
|
Bukavu et Uvira
|
8
|
Enfants dans la rue
|
2315
|
555
|
2870
|
Bukavu et Uvira
|
Total
|
7009
|
3527
|
10536
|
-
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2009, p. 45
Il se déduit de ce tableau que les enfants vivant avec
handicap ont été la catégorie dominante des enfants en
situation particulièrement difficile. Des efforts se doivent donc
d'être fournis en vue de leur assurer une protection et une
réintégration.
Type d'activité
Effectif
M F Tot
al
Tableau n° 7 : La formation du personnel
d'encadrement d'enfants
Formation sur la conduite d'une session de formation
|
19
|
7
|
26
|
Formation sur l'utilisation du programme Espace Communautaire
d'Eveil
|
35
|
255
|
290
|
Formation des enseignants du 1er degré sur
le programme Développement Intégral du Jeune Enfant
|
170
|
130
|
300
|
Formation des formateurs sur le comité d'appui à
la présentation des Espace Communautaire d'Eveil
|
19
|
6
|
25
|
Formation des membres des comités d'appui à la
présentation des Espace Communautaire d'Eveil
|
235
|
154
|
389
|
Formation des encadreurs des Espaces Communautaires d'Eveil
formés sur le module Développement Intégral du Jeune
Enfant
|
24
|
79
|
103
|
Formation des formateurs (enseignants et chefs
d'établissements) sur le V.I.H./SIDA
|
114
|
6
|
120
|
Formation des pairs éducateurs (élèves de
1ère et 2è cycle d'orientation)
|
52
|
48
|
100
|
Formation sur la démultiplication des pairs
éducateurs sur le V.I.H./SIDA
|
3838
|
2998
|
68
|
Mise en place et appui aux clubs des adolescents pour le
développement
|
-
|
-
|
20
|
Formation des enseignants sur l'éducation à la paix
et à la citoyenneté
|
112
|
08
|
120
|
Formation des pairs éducateurs sur l'éducation
à la paix et à la citoyenneté
|
117
|
93
|
200
|
Formation des formateurs sur l'éducation à la paix
et à la citoyenneté
|
24
|
02
|
26
|
Formation des encadreurs des jeunes en leadership
|
19
|
11
|
30
|
Formation des alphabétiseurs en alphabétisation
fonctionnelle
|
43
|
18
|
61
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2009, pp. 41- 44
Au regard de ce tableau, il se remarque que l'UNICEF a
appuyé plusieurs sessions de formation en faveur du personnel
appelé à travailler avec et pour les enfants (voir supra : l'aide
de l'UNICEF).
Tableaux n° 8 : Résultat des campagnes de
supplémentation en vitamine A et de
déparasitage
1. Supplémentation en vitamine
A
Phase
|
Tranche d'âge
|
Enfants supplémentés en vitamine
A
|
Première phase
|
6 à 59 mois
|
802135
|
Deuxième phase
|
6 à 59 mois
|
772112
|
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2009, pp. 16-20
2. Déparasitage en
vermifuges
Phase
|
Tranche d'âge
|
Enfants déparasités en
vermifuges
|
Première phase
|
1 à 5 ans
|
706369
|
Deuxième phase
|
1 à 5 ans
|
654318
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2007, p. 7
De ces deux tableaux, il ressort que deux phases de campagnes
ont été organisées en 2007, et pendant ces phases, un
total de 1574247 enfants dont l'âge varie entre 6 et 59 mois ont
été supplémentés en vitamine A et 1360687 enfants
de 0 à 5 ans ont été déparasités en
vermifuges.
Tableau n° 09 : L'effectif des enfants et des
femmes allaitantes supplémentés en
vitamine A
Catégories
|
Effectif
|
Enfants de 6 à 11 mois
|
54163
|
Enfants de 12 à 59 mois
|
154106
|
Enfants de 0 à 5 ans avec rougeole
|
89
|
Enfants de 0 à 5 ans avec diarrhées
|
26709
|
Femmes allaitantes
|
51062
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2009, pp. 16 - 17
Ce tableau témoigne que 54163 enfants de 6 à 11
mois et 154106 autres de 12 à 59 mois ; 89 enfants de 0 à 5 ans
avec rougeole et 26709 autres avec diarrhées ainsi que 51062 femmes
allaitantes ont été supplémentés en vitamine A.
Tableau n° 10: Répartition par tranche
d'âge et par sexe des cas testés positifs
Tranche d'âge
|
Sexe
|
Masculin
|
Féminin
|
0 - 4 ans
|
22
|
27
|
5 - 9 ans
|
11
|
8
|
10 - 14 ans
|
15
|
22
|
15 - 19 ans
|
18
|
61
|
20 - 24 ans
|
42
|
151
|
25 - 29 ans
|
64
|
188
|
30 - 34 ans
|
109
|
182
|
35 - 39 ans
|
87
|
131
|
40 - 44 ans
|
80
|
104
|
45 - 49 ans
|
51
|
63
|
50 - 54 ans
|
41
|
38
|
55 - 59 ans
|
28
|
20
|
Total
|
578
|
895
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2009, 31
Il se remarque au vu de ce tableau que sur 1473 cas
testés positifs, 184 cas dont 66 garçons et 118 fille
concernés les enfants âgés de 0 à 19 ans.
Tableau n° 11 : Les activités de
vaccination des enfants en 2009
Type de vaccin administré
|
Effectif d'enfants vaccinés
|
BCG
|
190352
|
DTC-Hep B1
|
184794
|
DTC-Hep B3
|
166627
|
VPO3
|
169581
|
VAR
|
139137
|
VAA
|
152645
|
VAT2+
|
150110
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2009, pp. 19 et 20
Au vu de ce tableau, le type de vaccin le plus
administré en 2009 était le BCG ayant enregistré 190352
enfants bénéficiaires.
Tableau n° 12: Activités de suivi de la
croissance des enfants
Activités réalisées
|
Enfants bénéficiaires
|
Nouveaux cas pesés à la C.P.S.
|
230717 enfants de 0 à 5 ans
|
Anciens cas pesés à la C.P.S.
|
402435 enfants de 0 à 5 ans
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2008, p. 28
Au vu de ce tableau, les activités de C.P.S. ont
été réalisées en faveur des enfants de 0
à 5ans.
Tableau n° 14 : Identification des enfants en
conflit avec la loi et actions prises en leur
faveur
Milieu
|
Effectif
|
Sexe
|
Transférés au T.G.I.
|
Remis en famille
|
Placés au centre
|
Autres
|
Actions menées
|
G
|
F
|
Bukavu
|
425
|
391
|
34
|
31
|
118
|
23
|
253
|
Suivi et
réinsertion sociale de ces enfants
|
Uvira
|
114
|
113
|
01
|
15
|
18
|
00
|
81
|
Total
|
539
|
504
|
35
|
46
|
136
|
23
|
334
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2008, p. 36
A l'analyse de ce tableau, sur 539 enfants en conflit avec la
loi enregistrés, 136 ont été remis dans leurs familles
d'origine, 46 transférés au T.G.I., 23 placés dans des
centres d'encadrement d'enfants et 334 autres ont été retenus au
quartier pour mineurs.
Tableau n° 15 : Distribution des supports de
sensibilisations sur les D.E. et la P.E.
Affiches
|
Dépliants
sur les violences sexuelles
|
T- shirt
|
Boîte à image
|
Calicots produits et affichés
|
Copies de
la nouvelle loi de P.E. en R.D.C.
|
Livret
de la C.D.E.
|
C.D.E.
|
Dépliants de l'alphabet des D.E.
|
Autres documen ts
|
500
|
500
|
150
|
10
|
10
|
1000
|
1500
|
500
|
2000
|
500
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2008, p. 37
Ce tableau fait remarquer que plusieurs documents dont 2000
dépliants de l'alphabet des D.E., 1500 livret de la C.D.E., 1000 copies
de la nouvelle loi portant P.E. en R.D.C., etc. ont été
distribués en vue de faciliter la sensibilisation sur les D.E. et la
P.E.
Tableau n° 16 : Les manifestations d'information sur
les droits des enfants
Evénement spécial
|
Période
|
Thème
|
Personnes atteintes
|
Lieu
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2009, p. 49
Journée de
l'enfant africain
|
Le 16 juin 2009
|
L'avenir des
enfants dépend de nous
|
50 élèves ont organisé des
poèmes et scénettes : 300
personnes atteintes par les médias
|
Bukavu
|
Adoption de la CDE
|
Le 20 novembre 2009
|
Les enfants
ont droit à la participation
|
500 personnes atteintes grâce aux
dépliants distribués et aux manifestations des
enfants
|
Bukavu,
Uvira et Walungu
|
Journée mondiale du SIDA
|
1er décembre 2009
|
Les droits des PVV
|
200 jeunes
|
Bukavu
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2009, p. 50
Il se remarque au regard de ce tableau que plusieurs
manifestations ont été organisées à l'occasion des
événements spéciaux concernant l'enfant, et à
chaque manifestation, un thème visant la protection des enfants
était développé à l'intention des participants.
Tableau n° 17 : Résultats des
activités de participation des enfants à la réalisation
de
leurs droits
Indicateurs de progrès
|
Données de base (2007)
|
Niveau d'atteinte
|
Nombre d'enfants actifs au sein des structures de
participation
|
222
|
1140
|
Nombres d'enfants formés sur la C.D.E.
|
37
|
93
|
Nombre d'enfants formés en plaidoyer
|
0
|
44
|
Nombre de micro plans au niveau du parlement d'enfants
|
0
|
8
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2008, p. 43
Au vu de ce tableau, les activités de participation des
enfants à la réalisation de leurs droits ont connu un
progrès par rapport à l'an 2007.
Tableau n° 18 : Activités de
sensibilisation, de plaidoyer et de promotion des droits de
l'enfant
Activités
|
Produits
|
Thèmes
|
Observation
|
Théâtres populaires
|
12 théâtres ayant réuni environ 12000
personnes
|
Divers droits : « enfants
sorciers ; enfants dans la rue ;
OEV ; participation des
enfants ; scolarisation ; enregistrement à
l'état-civil...)
|
On a enregistré 200 à 2000 participants à
chaque production
publique suivant le site et l'heure.
|
Emissions de
jeux publics
|
Deux émissions
produites pour 500 personnes
|
Education : compétence de vie courante ; les enfants face
au leadership ; l'enfant sorcier.
|
Les activités ont connu
également pour leur réalisation,
le partenariat de l'EPSP à Bukavu, Uvira et Walungu.
|
Visites à
domicile
|
41209 personnes
membres de 5887 ménages ont été
visitées à domicile
|
Les droits des enfants à
Bukavu, Uvira et Walungu
|
Les activités ont concerné toute la province.
|
Dissémination des supports
|
30000 livrets et dépliants sur les droits de l'enfant ont
été distribués.
|
Vaccination : les enfants face aux maladies des mains sales
|
Beaucoup de gens nécessitent une information sur les
droits de l'enfant.
|
Ce tableau nous fait remarquer que les activités de
sensibilisation sur les droits de l'enfant ont connu la participation de
plusieurs personnes, mais nombreuses sont celles qui ignoraient ces droits.
Tableau n° 19 : Les activités de plaidoyer
sur les Droits de l'Enfant
Type d'activité
|
Effectif des bénéficiaires
|
Lieu
|
M
|
F
|
Total
|
Organisation d'une session de formation des enfants encadreurs
en CDE et plaidoyer autour du thème : « La CDE et le plaidoyer)
|
55
|
15
|
70
|
Bukavu
|
Formation des équipes d'encadrement des enfants en
communication et négociation autour du thème : «
Communication et Négociation »
|
18
|
7
|
25
|
Bukavu
|
Organisation d'un atelier de briefing des enfants reporters
sur les formats journalistiques d'élaboration d'un plan de reportage.
Thème :
« briefing des enfants reporters sur les formats
journalistiques d'élaboration d'un plan de reportage ».
|
12
|
9
|
21
|
Bukavu
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2009, p. 50
Au regard de ce tableau, il se remarque que l'UNICEF a
appuyé les sessions de formation des enfants et des adultes en
matière de plaidoyer sur les droits de l'enfant. Au total, 116 personnes
parmi lesquelles les enfants ont été formées. Cependant,
ce tableau nous fait remarquer que seule la ville de Bukavu a été
ciblée pour ces activités, pourtant d'autres coins et territoires
nécessitent ces genres d'activités.
Tableau n° 20 : Nombre d'écoles
construites et réhabilitées avec l'appui de l'UNICEF en province
du Sud-Kivu
Territoire
|
Ecoles construites
|
Ecoles réhabilitées
|
Total
|
Nombre total de structures (classes)
|
Ville de Bukavu
|
9
|
16
|
25
|
335
|
Shabunda
|
6
|
5
|
11
|
83
|
Uvira
|
25
|
12
|
37
|
238
|
Mwenga
|
6
|
4
|
10
|
62
|
Walungu
|
6
|
6
|
12
|
84
|
Kabare
|
3
|
2
|
5
|
42
|
Total
|
55
|
45
|
100
|
844
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2007, p. 22
Il se remarque que la cité d'Uvira a été
la première à avoir un nombre élevé d'écoles
construites (25) et réhabilitées (12) avec un total de 238
structures.
Axe
Nom de l'école
Réseau
Tableau n° 21 : Les écoles
réhabilitées à Walungu, Kabare et Uvira
WALUNGU
|
E.P. BIDEKA
|
8ème C.E.P.A.C.
|
E.P. BURHALE
|
CATHOLIQUE
|
E.P. CIHANDA/NYANGEZI
|
CATHOLIQUE
|
KABARE
|
E.P. MUBANDA
|
OFFICIEL
|
E.P. MULUNGU
|
CATHOLIQUE
|
E.P. RWABIKA
|
CATHOLIQUE
|
UVIRA
|
E.P. BUTOLE
|
8ème C.E.P.A.C.
|
E.P. KAGANDO
|
CATHOLIQUE
|
E.P. VIJANA
|
CATHOLIQUE
|
E.P. MIRUNGU
|
8ème C.E.P.A.C.
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2008, p. 12 - 14
Le contenu de ce tableau démontre que sur 10 écoles
réhabilitées dans les axes ciblés, une seule (E.P.
MUBANDA) était du réseau officiel, 5 du réseau protestant
(la 8ème C.E.P.A.C.) et 6 du réseau catholique. La cité
d'Uvira a eu le nombre élevé d'écoles ciblées.
Tableau n° 22 : Répartition des manuels d'éducation
à la santé dans des écoles
Axe
|
Directeurs et enseignants
|
Nombre de livres du maître
|
Nombre de livres de
l'élève
|
Total
|
Bukavu-Nyantende
|
230
|
13151
|
295
|
10889
|
Murhesa-Kabare-Kalehe
|
263
|
14796
|
381
|
12251
|
Uvira
|
228
|
13685
|
230
|
5587
|
Fizi
|
170
|
6145
|
270
|
5088
|
Idjwi
|
92
|
4467
|
133
|
3699
|
Shabunda
|
101
|
4746
|
135
|
3930
|
Total de la province
|
1144
|
56990
|
1444
|
41862
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2007, 23 - 25
Au vu de ce tableau, l'axe Murhesa-Kabare-Kalehe comptant un
effectif élevé de directeurs d'écoles primaires et
enseignants (263 au total) a bénéficié d'un nombre
importants de manuels (12251 livres dont 14796 livres du maître et 381
livres de l'élève) par rapport aux autres axes.
Tableau n° 23 : Mobiliers distribués dans des
écoles en 2008
Libellé
|
Nombre
|
Armoires
|
38
|
Chaises pour les bureaux
|
112
|
Chaises pour les salles de classe (pour utilisation par les
enseignants)
|
144
|
Pupitres pour les élèves
|
1598
|
Tables pour les bureaux
|
53
|
Tables pour enseignants
|
144
|
Total
|
2089
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2008, p. 13
Au regard de ce tableau, 2089 mobiliers à l'usage des
directeurs, des enseignants et des élèves ont été
distribués dans des écoles en province par le gouvernement avec
l'appui de l'UNICEF.
Tableau n° 24 : Renforcement des capacités
des enseignements
Thème de la formation
|
Participation
|
Qualité
|
Nombre
|
Gestion d'une classe.
|
Directeurs et enseignants
|
187
|
Questions psychosociales
|
Directeurs et enseignants
|
73
|
Utilisation du nouveau programme national
d'enseignement.
|
Directeurs et enseignants
|
74
|
Explication sur le manuel Bon enseignant.
|
Directeurs et enseignants
|
150
|
Gestion des membres des comités des parents
d'élèves.
|
Comités des parents et de gestion d'écoles
|
32
|
Le VIH/SIDA et la capacité de développement des
compétences psychosociales.
|
Directeurs et enseignants
|
60
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2008, p. 13
Ces formations sont donc importantes dans la mesure où
elles ont contribué au renforcement des capacités des
enseignements. Mais, elles ont surtout concerné les écoles du
réseau méthodiste.
Tableau n° 25 : Taux de participation des filles
à la scolarité au primaire en 2009 au
Sud-Kivu
Sous-division
|
Garçons et Filles
|
Filles seules
|
% de participation des filles
|
Bukavu
|
160739
|
81632
|
50,8
|
Fizi
|
53866
|
24802
|
46,0
|
Idjwi
|
40995
|
18667
|
45,5
|
Kabare
|
119844
|
55463
|
46,3
|
Kalehe
|
91949
|
41175
|
44,8
|
Kamituga
|
78300
|
36184
|
46,2
|
Shabunda
|
53430
|
23618
|
44,2
|
Uvira
|
97360
|
44828
|
46,0
|
Walungu
|
111207
|
53346
|
48,0
|
Total provincial
|
807690
|
379715
|
47,0
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2009, p. 40
Ce tableau nous fait remarquer que 47% de filles ont
participé à la scolarité au primaire en 2009 dans la
province du Sud-Kivu. Le territoire de Shabunda a connu le plus faible taux
(44,2%), suivi de celui de Kalehe (44,8%). La ville de Bukavu a connu le taux
le plus élevé (50,8%), suivie du territoire de Walungu
(48,0%).
Tableau n° 26 : Effectifs par classe et par sexe
des élèves inscrits à l'école primaire dans
la
ville de Bukavu pour l'année scolaire 2009-2010
Classe
|
Garçons
|
Filles
|
Total
|
1ère
|
12318
|
12207
|
24525
|
2ème
|
11743
|
11788
|
23531
|
3ème
|
11667
|
11656
|
23323
|
4ème
|
10725
|
10021
|
20746
|
5ème
|
8845
|
9492
|
18337
|
6ème
|
7196
|
7678
|
14874
|
Total
|
62494
|
62842
|
125336
|
Source : Institut National de la
Statistique/Sud-Kivu, Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu :
données statistiques de l'année 2009, p. 39
Ce tableau nous fait remarquer que 125336 enfants dont 62494
garçons et 62842 filles étaient inscrits dans des écoles
primaires en province du Sud-Kivu pour l'année scolaire 20092010.