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Jeux, enjeux et contraintes des grandes puissances au cours du printemps arabe. Le cas des membres du CSNU.

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par Ange Joachim MENZEPO
Université de Dschang-Cameroun - Master en Sciences politiques 2015
  

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SECTION II : LES INTERACTIONS DES GRANDES PUISSANCES DANS DES CADRES BILATERAUX.

Les interactions des grandes puissances dans les cadres bilatéraux se sont déroulées d'une part entre elles (paragraphe 1) et d'autre part avec les autres acteurs des Relations Internationales (paragraphe 2).

PARAGRAPHE I : LES INTERACTIONS BILATERALES ENTRE LES GRANDES PUISSANCES.

Les interactions bilatérales entre grandes puissances se manifestent par des rencontres entre les chefs d'Etat et de gouvernement des dites puissances. Ces rencontres visent à mettre la pression sur les dirigeants en place (A), à proposer des solutions à la crise (B) et à apporter un réconfort aux rebelles (C).

A. Les interactions bilatérales pour mettre la pression sur les dirigeants en place.

Les grandes puissances coopèrent pour mettre la pression sur Hosni MOUBARAK en Egypte (1) et sur Mouammar KADHAFI en Libye (2).

1- Coopération bilatérale entre Etats-Unis et Grande-Bretagne pour une pression sur Hosni MOUBARAK.

Le 30 janvier 2011, après le décès de plus d'une centaine de personnes après six jours de manifestation en Egypte, le président des Etats-Unis a entretenu une conversation téléphonique avec le premier ministre britannique pour accroître les pressions sur le régime de MOUBARAK demandant un durcissement de la position de l'occident480(*). Les deux hommes d'Etat se sont accordés sur le fait qu'en Egypte, il faut que H. MOUBARAK entame un processus de réforme politique devant aboutir à la résolution des problèmes soulevés par les revendications populaires ainsi qu'à leur aspiration à un futur démocratique. Ils ont réprouvé l'usage de la violence contre les manifestants. Unanimement, les deux dirigeants se sont accordés et ont demandé que les gouvernants mettent en oeuvre les moyens permettant des manifestations pacifiques481(*). Ils ont fait valoir leur coopération bilatérale afin d'associer leur point de vue pour une synergie d'actions.

2- Actions bilatérales de pression sur Mouammar KADHAFI.

Les actions bilatérales de pression sur KADHAFI se sont faites par concertation entre les Etats-Unis et la Russie d'une part (a) et entre la France et les Etats-Unis d'autre part (b).

a- Négociation entre OBAMA et MEDVEDEV pour l'accroissement des pressions contre KADHAFI.

Les présidents russe et américain, afin d'accroître les pressions sur le régime de KADHAFI négocient pour le gel des avoirs du clan KADHAFI. Cette négociation a eu lieu à Deauville. Cette approche est tributaire du bilatéralisme dans lequel l'Etat étale sa puissance en négociant des arrangements particuliers avec chacun de ses partenaires pris individuellement482(*).

En effet, en marge du sommet du G8 de mai 2011 tenu à Deauville, un entretien a eu lieu entre les responsables russes et américains. Dimitri MEDVEDEV tenait surtout à s'assurer que son homologue ne céderait pas à la requête des alliés de s'engager davantage dans l'intervention libyenne. Le président russe a été rassuré en entendant Barack OBAMA rappeler que l'«engagement robuste» des Etats-Unis en Libye n'irait pas au-delà du renseignement sur le terrain militaire. «Nous soutenons l'intervention en apportant une aide en matière de renseignement, de communication et d'identification des cibles»483(*), a indiqué Michael McFAUL. Une manière de dire qu'un accroissement du rôle militaire des Américains en Libye n'était pas à l'ordre du jour.

En revanche, le chef de la Maison-Blanche a expliqué à son homologue russe que Washington entendait renforcer son action diplomatique sur le front libyen484(*). L'apport d'un appui à la rébellion, l'invitation faite à celle-ci d'ouvrir un bureau de représentation à Washington et la mise sous pression de KADHAFI, s'inscrivent dans cette panoplie d'actions. Barack OBAMA a ainsi insisté auprès du président russe sur la nécessité de coopérer pour faire passer les avoirs à l'étranger du Guide libyen dans les mains de l'insurrection485(*). Cette coopération devait avoir pour effet d'accroître la pression sur Mouammar KADHAFI. L'action de Barack OBAMA porte des fruits car c'est au cours de ce sommet du G8 de Deauville que Dimitri MEDVEDEV va pour la première fois demander à KADHAFI de quitter le pouvoir486(*). Des demandes ont été formulées par les Etats-Unis auprès des autorités russes pour qu'elles interviennent comme médiatrices dans le conflit libyen, afin que Mouammar KADHAFI quitte le pouvoir487(*).

b- SARKOZY et OBAMA : la décision de chasser KADHAFI.

La résolution de chasser Mouammar KADHAFI a été prise par Nicolas SARKOZY et Barack OBAMA dans une déclaration conjointe à la presse lors du Sommet du G8. « Monsieur KADHAFI doit partir [...] la réalisation du mandat de l'ONU portant sur la protection des civils libyens ne pourra pas être complétée tant que KADHAFI cible ses armes contre les populations civiles sans protection. Et nous sommes déterminés à conclure ce travail»488(*)ont-ils affirmé. Cette déclaration témoigne de la volonté franco-américaine d'afficher aux yeux de la communauté internationale la bonne santé de leur relation et la collaboration réelle existant entre ces deux puissances pour la mise en oeuvre de la résolution 1973 du CSNU. Celle-ci est davantage nécessaire lorsqu'on sait que la France a été réfractaire au fait de placer l'intervention sous la bannière de l'OTAN et que Barack OBAMA a été pendant un moment réticent quant à une résolution visant à intervenir militairement en Libye.

Le repli américain au début du mois d'avril 2011 - et ses conséquences prévisibles - a en effet donné lieu à une vive altercation entre Barack OBAMA et Nicolas SARKOZY et a fait l'objet de fortes tensions entre l'Elysée et la Maison Blanche489(*). Les deux hommes se sont durement affrontés le 28 mars 2011 lors de la visioconférence du « Quad » (à laquelle participent aussi  Angela MERKEL et David CAMERON)490(*). Nicolas SARKOZY a demandé à Barack OBAMA de revenir sur sa décision de retirer les A10 et les AC-130 de l'opération. Ce dernier, dans une attitude conservatoire a refusé, arguant du fait que la mission de l'OTAN était d'instaurer une « nofly zone », de protéger les populations civiles et de créer les conditions d'un changement politique, non de renverser KADHAFI491(*). Il a également rappelé qu'il avait prévenu ses alliés que l'engagement américain lourd serait de très courte durée. Enfin, il a promis de maintenir les dits-avions en « stand-by » et de les utiliser à nouveau si - et seulement si - les forces de Kadhafi menaçaient Benghazi492(*). Entre le début du mois de mars et le 27 avril 2011, la position du Président B. OBAMA a évolué grâce aux interactions avec les Etats alliés. La nécessité d'une déclaration commune avec le Président français Nicolas SARKOZY s'imposait comme illustration du regain de la bonne qualité de leur relation.

* 480Source: «Barack Obama and David Cameron call for 'an orderly, Egyptian-led transition' of government» publié sur Telegraph.co.uk le 31 janvier 2011, consulté le 23 juillet 2013.

* 481 «Barack Obama and David Cameron call for 'an orderly, Egyptian-led transition' of government», op. cit.

* 482 SMOUTS (M.C) et al., op.cit., p. 356.

* 483 Source : « Printemps arabe : MEDVEDEV et OBAMA tentent de s'accorder » sur le figaro.fr, publié le 26 mai 2011, consulté le 02 août 2014.

* 484 Ibid.

* 485 « Printemps arabe : MEDVEDEV et OBAMA tentent de s'accorder » op.cit.

* 486 Référence cité plus haut.

* 487 « Libye, Moscou pourrait être médiateur dans le conflit », journal Kommersant du 27 mai 2011 publié sur LeMonde.fr, consulté le 02 août 2014.

* 488Déclaration à la presse du Président SARKOZY (France) et du Président OBAMA(Etats-Unis), Sommet du G8 à Deauville, 27 mai 2011.

* 489 « SARKOZY et OBAMA s'affrontent sur la Libye », Le Nouvel Observateur, 03 avril 2011.

* 490 « SARKOZY et OBAMA s'affrontent sur la Libye », op. cit.

* 491 Ibid.

* 492 Ibid.

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