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L'évolution des politiques agricoles et leur incidence sur l'économie et le développement rural au Cameroun (1960-2014).

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par ARSENE GUY DAVY MEBA
UNIVERSITE DE YAOUNDE I, ENS YAOUNDE - DIPPES II 2014
  

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RESUME

Au lendemain de l'indépendance, le Cameroun hérite des mécanismes de formulation et de mise en oeuvre des politiques agricoles. Elle met ainsi en place une politique agricole calquée sur le modèle colonial pendant la première décennie de son indépendance. Le nouvel Etat continu ainsi l'interventionnisme étatique et la primauté aux cultures de rente développée par l'ancienne métropole. La véritable politique agricole souveraine du Cameroun intervient dans les années 70 et se caractérise par une continuité de la primauté aux cultures de rente et un développement des cultures vivrières au vue de l'accroissement démographique que connait le pays. Cette période traduit le passage d'une une économie de traite reposant sur les activités d'intermédiation, vers une économie de production où le secteur productif se consolide avec la mise en place du secteur industriel. L'agriculture constitue pendant cette période le véritable poumon de l'économie camerounaise en assurant plus de la moitié des exportations du pays. Toutefois, cette croissance économique ne profite pas au secteur rural. Cette situation s'aggrave avec l'avènement de la crise des années 80 qui amène le gouvernement à réorienter sa politique agricole. Malgré une reprise sensible de la croissance, la situation du paysan camerounais se détériore avec l'avènement de la libéralisation agricole. Le gouvernement est obligé de revoir sa politique en vue de son émergence à l'horizon 2035 avec l'adoption de l'agriculture de seconde génération qui est censé faire sortir le secteur agricole de sa vetusté.

ABSTRACT

INTRODUCTION GENERALE

PRESENTATION DU SUJET

Le thème retenu, de commun accord avec notre directeur, s'intitule : l'évolution des politiques agricoles et leur incidence sur l'économie camerounaise et le développement rural de l'indépendance à l'ère de la mondialisation (1960-2014). Il s'inscrit dans le cadre des productions scientifiques en vue de l'obtention du Diplôme de Professeur de l'enseignement secondaire 2e grade (DIPES II).Le choix de cette thématique se fonde sur des raisons précises.

RAISON DU CHOIX DU SUJET

Gordon Mace et François Petry énoncent que l'importance ou la pertinence politique et sociale d'un problème est le premier élément qui sert à justifier le choix d'un sujet1(*). Ainsi, le succès de la recherche dépend souvent des considérations qui interviennent au moment même de choisir son objet d'étude. Il ne serait donc pas anodin de dire, en substance, que l'idée de cette recherche n'a rien d'hasardeux. Elle est le produit d'un ensemble de questionnements enracinés tout autant dans les détours théoriques que dans notre besoin profond de comprendre la complexité des relations entre le secteur agricole et la situation économique camerounaise. Ainsi, ce travail de recherche prend une allure de conquête du savoir sur l'évolution des politiques agricoles au Cameroun au sens bachelardien du terme. Lequel pour résumer la démarche scientifique disait que «le fait scientifique est conquis, construit et constaté dans les faits»2(*).

Les raisons qui justifient le choix de notre sujet sont donc à la fois personnelles et scientifiques. Nous avons opté pour l'étude sur l'évolution des politiques agricoles au Cameroun car, nos parents étant des cultivateurs par excellence, nous nous sentons directement concerné par le secteur agricole qui englobe d'ailleurs près de 70%3(*) de la population camerounaise et qui sera d'ailleurs l'une de nos activités parallèles.

Par ailleurs le choix de travailler sur cette thématique part d'un constat : peu d'historien s'intéressent à l'étude des mutations connues par le secteur agricole au Cameroun. Cette étude est généralement effectuée par des économistes et des politologues dans une approche qui cadre avec leurs sciences respectives. En outre le secteur agricole camerounais a connue de récentes mutations qui méritent d'être élucidées. Notons également que les éléments sur l'action gouvernementale dans le secteur agricoles sont peu connus par les agriculteurs camerounais dont la plupart sont des ruraux. Notre travail se veut donc une modeste contribution à la connaissance de l'histoire économique du Cameroun pendant cette période. Plus précisément, nous désirons élargir ce domaine peu étudié par les historiens et l'enrichir davantage.

INTERET DU SUJET

Après une période dominée par le tout Etat et une autre caractérisée par la libéralisation tous azimuts, il est important de s'arrêter et de faire un bilan ; c'est dans ce cadre que notre étude justifie son intérêt pour ce qui est des politiques agricoles au Cameroun. Ce sujet présente donc plus d'un intérêt à juste titre.

Sur le plan historique, l'intérêt de cette étude réside en grande partie dans le fait que peut d'historiens se sont intéressés à l'étude de l'évolution et l'impact des politiques agricoles sur l'économie camerounaise depuis l'accession du pays à l'indépendance. Un chercheur a même menée une étude globale sur la politique agricole au Cameroun de 1960 à 2008. Pourtant, il n'existe pas une politique agricole globale au Cameroun, mais des politiques agricoles qui se sont succédées depuis la période coloniale au Cameroun.

Sur le plan théorique, ce travail permettra d'enrichir la littérature existante sur les études relatives sur le secteur agricole et plus particulièrement sur les politiques agricoles. Il permettra aux chercheurs intéressés par le sujet d'avoir une idée sur l'évolution et les effets des mesures entreprises par les Etats dans le domaine agricole sur l'économie en Afrique sub-saharienne en générale et au Cameroun en particulier.

Sur le plan pratique, son importance est capitale sur l'avenir de la place de l'agriculture dans l'économie camerounaise. En effet, cette étude permettra d'informer les gestionnaires du secteur agricole au Cameroun et les décideurs politiques sur la situation du secteur agricole depuis l'adoption du premier plan quinquennal au lendemain de l'indépendance du pays jusqu'à nos jours. Il vise ainsi à booster la nécessité et des orientations de l'action publique dans le secteur agricole en Afrique en général et aux Cameroun en particulier.

Sur le plan heuristique, cette étude met en exergue, les mécanismes de formulation et de mise en oeuvre des politiques agricoles dans le monde en générale et au Cameroun en particulier. Ceci permet d'apprécier la complexité de la conception et de l'application des politiques agricoles dans les pays de l'OCDE qui sont les principaux partenaires économiques du Cameroun.

JUSTIFICATIONS DES BORNES CHRONOLOGIQUES

L'Histoire est l'organisation par l'intelligence des donnés qui se rapportent à une temporalité4(*). Elle étudie le passé de l'humanité dans sa totalité et sa globalité. Cette étude doit s'insérer dans un espace temporel bien précis car c'est dans le temps que se déroule la vie des hommes qui sont les principaux acteurs de l'histoire. C'est également dans le temps que se succèdent les évènements qui constituent le passé dont nous analysons les faits. Notre étude se base ainsi sur des limites chronologiques bien précises. Elles sont institutionnelles et caractérisent chacune un évènement bien précis.

La borne inférieure (1960) marque l'accession du Cameroun à l'indépendance. Le Cameroun cesse ainsi d'être partiellement sous la domination coloniale dont il fut l'objet depuis la signature du traité germano-Douala le 12 juillet 1884. Le territoire est ainsi censé voler de ses propres ailes sur le plan économique. C'est dans ce sillage que le nouvel Etat adopte une politique de planification de l'économie camerounaise. L'année 1960 marque dont l'adoption du premier plan quinquennal 5(*)(1960-1965) et le début de la politique interventionniste de l'Etat dans le secteur agricole.

La borne supérieure (2014) marque la deuxième année de la phase pilote de l'agriculture de seconde génération lancée en 2011 au comice agro-pastorale d'Ebolowa.

Cette période de plus de cinquante ans nous place ainsi dans la perspective historique de l'école des annales. En effet dans les années 30 apparait en France un nouveaux courant historique nommé l'école des annales. Ayant comme promoteur Marc Bloch et Lucien Febvre, l'école des annales systématise l'histoire sociale et économique sur la base des études sérielles et quantitatives. Se mettant en contradiction avec le courant positiviste, l'école des annales néglige l'événement et insiste sur la longue durée ; déplace son attention de la vie politique vers l'activité économique, l'organisation sociale et la psychologie collective ; s'efforce de rapprocher l'histoire des autres sciences humaines6(*).

Ce travail aborde également un courant encore peu exploré par l'historiographie africaine: l'histoire du temps présent. En effet pendant plusieurs décennies, les historiens se sont vautrés dans un débat sur la période à utiliser dans l'écriture historique. Pour les historiens classiques, la distance temporelle, le principe de recul, devaient être au coeur de l'historiographie. Pour ces derniers, traiter des faits qui ne remontent pas à plusieurs décennies, s'apparenterait à la pratique journalistique. D'ailleurs Thiérnot affirmait : «le domaine de l'histoire c'est le passé ; le présent revient à la politique et l'avenir appartient à Dieu »7(*). Mais, depuis la fin de la décennie 1970, une nouvelle école d'historiens a progressivement émergé et s'est imposée. Celle-ci milite en faveur d'une histoire du présent, d'une histoire récente. Dans le contexte africain, elle prend tout son sens dans la mesure où elle ose aborder les préoccupations de l'heure. C'est dans ce sillage épistémologique que nous avons également choisi de situer notre travail.

CADRE CONCEPTUELLE DE LA RECHERCHE

Emile DURKHEIM indique que le savant doit d'abord définir les choses dont il traite afin que l'on sache et qu'il sache bien de quoi il est question8(*). L'une des principales exigences de tout travail qui se veut scientifique, surtout dans le domaine particulier des sciences humaines, réside ainsi dans la définition des termes. Cette exigence constitue comme un préalable sine qua non de toute recherche d'ordre historique. C'est dans ce sens que Robert Marichal écrit :

Un historien ne doit jamais aborder l'histoire d'une idée, d'un concept ou d'une institution sans faire théoriquement et exhaustivement l'histoire des mots par lesquels on l'a exprimée ou désignée, et cela... non pas hâtivement en feuilletant les lexiques, mais par sondage, naturellement, dans les textes mêmes.9(*)

Cette étude est basée autour des expressions ou concept clés à savoir, «politique agricole», et «mondialisation»

La politique agricole peut se définir comme l'action des autorités publiques dans le secteur agricole. C'est en d'autres termes l'ensemble des mesures d'interventions publiques qui portent sur la production agricole nationale ou sur les importations et les exportations des produits agricoles10(*). NigouFall renchérie cette définition en ces termes : «Une politique agricole, c'est avant tout une vision pour s'accorder sur l'idée que l'on se fait de l'agriculture».11(*)Les politiques agricoles sont avant tout des politiques publiques.

Selon Leslie Pal, les politiques publiques représentent «une série d'action ou d'inactions que des autorités publiques choisissent d'adopter pour régler un problème ou un ensemble de problème»12(*). C'est en d'autre termes «ce que l'État choisit de faire ou de ne pas faire»13(*). De façon générale, on s'entend pour dire qu'une politique publique expose les orientations et les objectifs privilégiés par un gouvernement ou une collectivité sur une question d'intérêt public (santé, éducation, environnement, emploi, égalité des sexes, etc.). Elle peut être explicite et/ou implicite14(*). Selon, Jacob Rothmayr,«une politique publique peut être assimilée à un organisme vivant dont la croissance est rythmée par des étapes successives allant de sa naissance jusqu'à sa mort ou sa renaissance»15(*). On distingue ainsi cinq grandes étapes d'une politique publique à savoir : la prise en compte de l'émergence et de l'identification d'un problème qui aboutit au diagnostic à base d'une évaluation ex ante16(*) ;la mise à l'agenda qui consiste à interpeller les structures compétentes à intégrer le problème identifié dans l'agenda administratif ; la formulation et 1'adoption d'une politique ou d'un programmequi consiste à élaborer les choix stratégiques constituent des esquisses de réponses aux problèmes majeurs identifiés lors de la première phase 17(*) ; la mise en oeuvre qui consiste à agir en vue de concrétiser les objectifs spécifiques de la nouvelle politique ; l'évaluation ex post et la terminaison18(*).

Les politiques agricoles suivent cette même logique dans leur formulation. Elles se caractérisent généralement par «un ensemble de mesures réglementaires, dispositifs structurels, moyens financiers et humains interdépendants, mis en oeuvre par la puissance publique pour contribuer à la progression du secteur agricole»19(*). L'Etat est ainsi au centre du processus car ce sont ses instituions qui mettent en place ces politiques, leurs moyens financiers et assurent également leurs suivis. Toutefois, ce ne sont pas toutes les mesures que l'Etat entreprend dans le domaine agricole qui peuvent être considérées comme des politiques agricoles. Il faut que l'on distingue toutes les caractéristiques d'une politique publique pour donner le qualificatif d'une politique agricole à une série de mesures entreprises dans le secteur agricole. En outre, pour qu'on parle d'une politique agricole il faut : qu'il y ait une cohérence globale tout au long du processus de politique agricole, depuis le choix de la stratégie, la formulation des objectifs spécifiques, l'identification des instruments et mesures, leur mise en oeuvre et leur évaluation, et qu'il y ait une cohérence avec les autres politiques sectorielles menées (commerciale, environnementale, etc.) ; qu'il existe des moyens inscrits dans la durée permettant de mettre en oeuvre ces mesures, sans rupture dans le financement, de manière à ce que la politique soit appliquée de manière stable.20(*)

Les politiques agricoles disposent d'une série de finalités. Ces finalités doivent répondre aux attentes de la société et de l'Etat à l'égard de l'agriculture. La finalité générale des politiques agricoles est de produire des aliments en quantité suffisante et pour un prix raisonnable afin de nourrir une population urbaine en constante augmentation21(*). Cette objectif générale se subdivisent en plusieurs objectifs spécifiques à savoir, stabiliser les prix et réguler les marchés, développer les filières agricoles, moderniser les exploitations et intensifier la production, soutenir le revenu des producteurs, rendre l'alimentation accessible aux populations les plus vulnérables, préserver l'utilisation durable de la terre et des autres ressources naturelles, etc.22(*)

Ainsi, au niveau des agriculteurs, les politiques agricoles visent à porter les revenus agricoles ou les revenus des ménages à un niveau acceptable23(*) ; réduire la variabilité des revenus et améliorer la compétitivité du secteur agricole. En ce qui concerne les consommateurs, il s'agit de proposer des produits alimentaires saints et de bonne qualité ; assurer la sécurité des aliments et contribuer à la sécurité énergétique. La dernière vague des objectifs concerne la société en générale : il s'agit de protéger le milieu naturel et la biodiversité, préserver les paysages écologiques et culturels et contribuer à la viabilité des zones rurales24(*). Ces objectifs sont généralement visibles au sein des politiques agricoles des pays industrialisées25(*) et servent généralement d'exemple aux politiques agricoles africaines.

Analyser les politiques agricoles revient ainsi, à décrire et à expliquer comment se réalise ces politiques dans leurs différentes phases dans l'espace et dans le temps. Cette analyse est parfois mal perçue par le pouvoir politique. Cette méfiance entre le «savant et le politique» est exprimée en ces termes par Raymond Aron:«La vocation de la science est inconditionnellement la vérité, le métier de politicien ne tolère pas toujours qu'on la dise »26(*). En effet, dans les pays en voie de développement, les politiques agricoles tendent le plus souvent à être ce que Jean François Bayart, appelle «la politique du ventre»27(*)et les stratégies élaborées restent théoriques et non-effectives.

La mondialisation désigne une vague «de libéralisation des échanges, des investissements et des flux de capitaux ainsi que l'importance croissante de tous ces flux et de la concurrence internationale dans l'économie mondiale»28(*). Ayant pour synonyme le terme globalisation, elle désigne ainsi une internationalisation des échanges économiques et socio-culturels faisant ainsi du monde un village planétaire. Cette analyse conceptuelle nous ouvre ainsi la voie vers la problématisation de notre thème.

PROBLEMATIQUE

Une étude scientifique qui veut conduire à des résultats objectifs doit, au-delà de ses multiples hypothèses de travail qui peuvent la structurer, se fixer une préoccupation centrale autour de laquelle la réflexion est menée29(*). Notre recherche se fonde sur une question centrale.

Dégager ainsi une question principale sur une étude qui porte sur les politiques agricoles au Cameroun ne semble pas très évident, tant l'actualité relative à ce sujet, l'engouement des érudits de tout bord, peuvent conduire à déclarer le sujet épuisé. Mais lorsque cette étude met l'accent sur les effets ou les répercussions de ces politiques sur l'économie camerounaise et le développement rurale, elle devient de plus en plus intéressante quant on sait que«le secteur agricole joue un rôle fondamental dans l'économie et la société de la plupart des pays d'Afrique sub-saharienne»30(*) . Elle domine la plupart de leurs économies, représentant 30 à 50% du produit intérieur brut (PIB), et des gains dus aux échanges avec l'étranger. L'agriculture est en train de retrouver son importance économique en Afrique, comme le montre la hausse prononcée de la croissance du secteur agricole: 2,7 % en 2002, 3,0 % en 2003 et 5,3 % en 200431(*). L'évolution favorable des prix d'un certain nombre de produits a contribué à cette tendance, des conditions de production améliorées constituant un facteur de croissance supplémentaire. Le secteur est également la plus grande source d'emploi et représente un gagne-pain pour plus de deux tiers de la population. Par conséquent, un secteur agricole fort et en évolution est indispensable pour le développement économique, et aussi pour stimuler et soutenir la croissance des industries qui lui sont associées32(*) et l'agriculture a toujours occupé une place de choix dans l'économie camerounaise. Comparé au pays de l'OCDE où la politique agricole est scrupuleusement respectée et les rendements très visibles, les politiques agricoles adoptées au Cameroun semblent apporter un effet positif moins considérable sur la situation économique du paysan et celle du pays en générale. Malgré la succession de plusieurs politiques agricoles entreprises depuis l'adoption des plans quinquennaux en 1960, une large part de la population qui dépend de l'agriculture vit au-delà du seuil de pauvreté. La situation de l'agriculture demeure toujours peu performante tant bien sur le plan national qu'international.

Malgré un riche potentiel agricole repartie en cinq grandes zones agro-écologiques, il est pour le moins étonnant, pour ne pas dire scandaleux qu'un tel potentiel ne soit que faiblement valorisé et que le pays se retrouve toujours en train de dépenser des sommes astronomiques pour importer des denrées alimentaires33(*). On se retrouve donc face à un paradoxe qui pourrait être considéré comme un cas d'école. En cardiologie par exemple,

Les chercheurs désignent sous le vocable« the french paradox? le fait que les français des régions viticoles, très portés sur l'excellent vingt rouge, le consomment quotidiennement au moment des repas, mais enregistrent les taux parmi les plus bas au monde de maladies cardiovasculaires34(*).

Vu le caractère nocif de l'alcool lorsqu'il est consommé à l'excès, les cardiologues en ont fait un cas d'école. Le secteur agricole camerounais apparait également comme un cas d'école au vu de l'inadéquation entre le potentiel agricole et la situation économique du pays. Nous rejoignons sur ce point les jérémiades de Marie Claire Nnana en ces termes :

Quand on a passé en revue tous les poncifs destinés à vanter les prodiges de notre terre ô combien féconde, dans un exercice d'autocélébration qui sidère toujours autant les étrangers, on n'a pas commencé à effleurer le dixième de la complexité du paradoxe : une terre si fertile, oui, mais alors, pourquoi l'agriculture et l'agro-industrie n'ont-elle pas fait depuis longtemps notre fortune ? Pourquoi tant de sous-emploi et parfois tant de famine ? Sommes nous malhabiles, paresseux, ou sans imagination ? Y a-t-il une malédiction de la terre comme il existe une malédiction du pétrole ?35(*)

L'on pourrait imputer cette situation aux mauvaises performances du secteur agricole ou à l'inefficacité des mesures adoptées dans le domaine agricole par l'Etat camerounais.C'est sous ce rapport que nous nous interrogeons sur l'évolution et l'efficacité des politiques agricoles sur l'économie camerounaise et le développement rural. Ainsi, au regard de ces différentes périodes de l'évolution de l'action publique agricole de l'Etat camerounais, quelle est l'impact que les politiques agricoles ont sur le développement économique et le secteur rural camerounais depuis 1960 ? À cette préoccupation centrale se greffent des questions subsidiaires :

ü Quelles sont les différentes stratégies adoptées par l'Etat dans la promotion du secteur agricole camerounais ?

ü Les politiques agricoles camerounaises sont elles conjoncturelles36(*) ou structurelles37(*) ?

ü Les politiques agricoles favorisent-elles la croissance économique camerounaise et le développement rural au cours de la période étudiée ?

ü Quel bilan pouvons-nous établir des différentes interventions de l'Etat dans le secteur agricole camerounais ?

REVUE DE LA LITTERATURE

Pour Lawrence Olivier, Guy Bedard et Julie Ferron, la revue de la littérature désigne le « repérage des auteurs et des ouvrages importants ayant traité un sujet donné»38(*). C'est dire que la revue de la littérature se rapporte à la recension des productions scientifiques (ouvrages, articles de revues scientifiques, thèses, mémoires, actes de colloques ou de conférences, etc.), ayant un rapport directe avec le sujet traité.

Le domaine de la recherche n'est pas statique. Il appelle inconditionnellement à revenir sur ce que d'autres ont eu à évoquer d'une manière superficielle ou succincte. C'est d'ailleurs ce que pense Frogniere cité par EsameEsame quand il dit : «on est rarement le premier à aborder un sujet»39(*). Autrement dit, c'est admettre qu'avant nous, plusieurs se sont penchés sur la question de l'agriculture en générale et des politiques agricoles au Cameroun en particulier. L'examen des sources effectuées dans le cadre de ce travail de ce travail révèle dont qu'il existe une littérature abondante sur les politiques agricoles au Cameroun. Mais la plupart des travaux y afférents se penchent davantage sur une analyse superficielle de leur évolution sans toutefois ressortir leur impact sur la situation économique camerounaise et celle du petit producteur. Ces travaux mettent très peu d'accent sur cet impact.

Ondoua Manga Tobie André dans«Analyse des politiques agricoles mis en oeuvre au Cameroun depuis 1960», analyse le contexte et les mesures politiques relatives au secteur agricole mis en oeuvre depuis l'indépendance. C'est dans ce sens qu'il effectue premièrement une présentation très partielle des politiques agricoles au Cameroun depuis 1960 et poursuit ensuite avec les mécanismes d'élaboration des politiques agricoles et les différentes mesures adoptées par l'Etat dans le secteur agricole. Nous pouvons à partir de son analyse ressortir les grandes phases de changement des politiques agricoles au Cameroun à savoir, une première phase caractérisé par un interventionnisme de l'Etat jusqu'à la fin des années 80 et une seconde phase caractérisée par un désengagement partiel ou une libéralisation du secteur agricole. Toutefois, son document est très partiel et ne met pas l'accent sur l'effet de ces politiques sur la situation économique camerounaise. En outre sa borne chronologie (2006) ne tient pas compte de l'évolution récente dans la définition de la politique publique en matière d'agriculture au Cameroun.

Dans la même lancée, le groupe de travail thématique Inter-réseaux et Développement rural a menée une étude sur les «dispositifs de vulgarisation et conseil agricole au Cameroun : vers la reconnaissance par les politiques agricoles des organisations de producteurs et des exportations familiales» en mai 2008. La note retrace les grandes évolutions et tendances des politiques agricoles de l'indépendance à 2008. La note établit un bref aperçu des phases ayant marqué les évolutions en matière d'appui au secteur agricole à savoir un système d'encadrement descendant et normatif dans les années 1960-1986, avec des plans quinquennaux décidés «d'en haut» par l'Etat ; des programmes d'ajustement structurel des années 80 et surtout 90, avec le désengagement de l'État, une Nouvelle Politique Agricole et met un accent particulier sur le développement des organisations de producteurs. Comme le premier auteur, l'on ne retrouve pas les mesures adoptés par l'Etat, les différents programmes de développement du secteur agricole et un cadre réservé à l'impact des ces mesures sur l'économie camerounaise et le secteur rural au cours de cette période.

La Fondation Rurale de l'Afrique de l'Ouest, dans son rapport de mission au Cameroun sur les initiatives de concertation dans la filière manioc intitulé «Implications des acteurs ruraux dans la définition des politiques de développement des filières vivrières en Afrique de l'Ouest et du Centre» consacre une fine partie sur le processus d'élaboration des politiques agricoles au Cameroun en mettant un accent sur les cadres de concertations. On note également une analyse très partielle, des manquements des différentes phases de l'évolution des politiques agricole ; et l'absence de leurs effets sur nos cibles choisies.

Le MINADER a également mené une étude sur le secteur agricole camerounais intitulée «Evolution et situation actuelle de l'agriculture». Il consacre sa première partie à une étude brève de l'intervention de l'Etat dans le domaine agricole de la période coloniale à celles des crises et des réformes structurelles et le reste à un état des différentes productions agricoles, les facteurs, structures et zone de production et achève son étude par une brève présentation des productions agricoles et une présentation très partielle et très brève de la situation économique de l'agriculture camerounaise. En dehors de la partialité de ce rapport, la borne chronologique se limite à 2006, mettant ainsi à l'écart les changements intervenus dans le secteur agricole depuis 2006.

Le Réseau d'Expertise des Politiques Agricoles (REPA), a effectué un rapport intitulé «stratégies de réduction de la pauvreté et politiques agricoles au Cameroun». Ce rapport relève dans son introduction générale, la situation de l'agriculture camerounaise de 1961 à la formulation du DSRP en 2003. Poursuivant avec le processus d'élaboration du DSRP40(*) au Cameroun, il mène enfin une analyse sur les politiques et les programmes agricoles au Cameroun en rapport avec les orientations du DSRP. Toutefois, une analyse quantitative de la participation des politiques agricoles dans la situation économique du Cameroun est absente.

L'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) effectué un rapport sur la situation agricole de trois pays à savoir le Mali, le Ghana et le Cameroun. Intitulé «Progrès agricole au Cameroun, au Ghana et au Mali: Comprendre les causes et maintenir la dynamique». Ce rapport est une évaluation globale des politiques agricoles au Ghana, Mali et au Cameroun en matière de prix et de taxation douanière, en se concentrant sur les dix à vingt dernières années durant lesquelles chaque pays se remettait de la crise. On note ainsi une comparaison des tendances en matière de production agricole et de pauvreté rurale, avant et après les périodes de crises connues par chacun des trois pays. Cette étude conclut sur les implications pour les politiques et identifie un certain nombre de points qui méritent une analyse plus approfondie.

METHODOLOGIE

Au sens large, la méthode s'entend comme «l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre, les vérifie...»41(*). Plutôt qu'une fin en soi, les approches méthodologiques constituent des plans d'observation, des moyens d'investigation auxquels est subordonné l'objet étudié pour atteindre une finalité qui est le but de la recherche42(*). Dans le souci de mieux cerner les contours de ce sujet, et d'en faciliter la compréhension, nous avons eu recours à une approche thématique et chronologique dans une analyse systémique qui impose l'interdisciplinarité et un examen critique des différentes sources d'informations. L'approche systémique, nous a permis d'établir le processus d'élaboration et de mise en oeuvre des politiques agricoles. A travers l'interdisciplinarité nous avons exploré les techniques de certaines disciplines proches de l'histoire, en particulier la géographie, la science politique et la science économique dont l'expérience théorique, conceptuelle et analytique nous ont été d'un grand apport. Ainsi la science politique et la science économique nous ont permis d'effectuer une analyse des politiques publiques, grâce à l'une de leur discipline qui n'est rien d'autres que l'analyse des politiques publiques. Elles nous ont également permit de maitriser des concepts propres au domaine économique.

Dans cette étude, nous avons également fait appel à l'analyse documentaire et à l'observation empirique, dans une perspective critique, pour parvenir à une confrontation des sources qui sont parfois «de faible qualité, éparses et discontinues, largement fabriquées, discutées et ouvertement sujettes à caution...»43(*)

Dans le cadre de notre recherche, les sources écrites sont constituées en grande partie, des articles scientifiques, des rapports, des journaux et périodiques, des mémoires et thèses, et des documents de travail ayant traité d'une manière générale et spécifique des questions relatives à l'agriculture en générale et des politiques agricoles en particulier. Notre sujet faisant appel à des connaissances scientifiques d'horizons divers, en dehors de l'histoire, les ouvrages généraux ont également concerné les sciences politiques et économiques, la géographie économique et humaine et la biologie végétale. Ce qui signifie que nous avons eu recours à une approche pluri et transdisciplinaire pour enrichir la compréhension de notre sujet. Nous nous sommes ainsi rendus à la Bibliothèque centrale de l'université de Yaoundé I, celle de l'ENS, de la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricole de Dschang et l'antenne d'Ebolowa, du MINRESI, de l'Institut Français ; aux Archives Nationales de Yaoundé ; les centres de documentation du MINADER et du MINEPIA ; à l'Institut de la Recherche Agronomique et du Développement (IRAD) de Nkolbisson et Nkoevoan.

Les sources orales qui sont extrêmement importantes dans le cadre de l'historiographie africaine nous ont permit de comprendre en profondeur les motivations profondes des acteurs de la formulation et la mise en oeuvre des politiques agricoles au Cameroun et la situation de l'agriculteur camerounais depuis 1960. Des interviews ont ainsi été réalisées à l'aide d'un guide d'entretien ; lesquelles nous ont permis d'entrer véritablement en contact de notre sujet. Nous nous sommes déployés dans certaines zones rurales du Centre, de l'Ouest et du Sud Cameroun dans le but de retrouver des témoins crédibles de la période étudiée.

Dans un souci d'élargir le champ de nos sources et de les enrichir, nous avons eu recours aux Technologies de l'Information et la Communication, notamment la recherche sur Internet qui nous a permis d'accéder à divers bibliothèques en ligne tels que les Classiques, la bibliothèque en ligne de l'université de Montréal ; des portails de revues scientifiques tels que le portail des revues en sciences humaines et sociales (Persée), Politique africaine, Afrique contemporaine, les cahiers d'outre-mer, le Monde diplomatique, Revues.org etc. Cet instrument nous a également permis d'accéder à certains mémoires en ligne sur Mémoire online et le site de l'ENS, aux différents sites des organisations internationales telles que le FAO, le PAM, la Banque Mondiale, le FMI, la BAD etc. Nous avons également eut recourt aux logiciels de traitement de données et de confection des graphiques tel que XLStat pro.

DIFFICULTES RENCONTREES

Notre principale difficulté a été de rencontrer et d'interviewer les décideurs du secteur agricole au Cameroun. Ainsi dans la ville de Yaoundé par exemple il fut très difficile de mener des enquêtes de terrain auprès de ces personnalités qui présentaient des fins de non-recevoir à nos demandes d'interview et nos questionnaires. Ceci nous permit de constater que le secteur agricole devient de plus en plus un secteur important et rentable au point où certains préfère ne pas se prononcer même sous anonymat. Nous fûmes ainsi obligés de nous rabattre auprès des principaux acteurs du secteur agricole à savoir les agriculteurs et quelques agents agricoles dans les régions pour mener nos entretiens.

En outre, l'extrême lenteur administrative de l'administration camerounaise nous a rendus la tâche très difficile dans la collecte des données auprès des ministères et des délégations régionales. Nous fûmes en outre confrontés à de nombreux obstacles liés à la détérioration de certains documents dans les bibliothèques et centres d'archives. Mais ces difficultés n'ont pas pour autant été déterminantes, au contraire, elles ont été une raison supplémentaire pour persévérer dans l'effort, vue l'importance que ce travail représente pour nous.

PLAN DU MEMOIRE

Une fois que l'historien a choisit son sujet et qu'il reste inchangeable, l'effort du travail historique consiste à retrouver son organisation44(*). C'est dans cette logique que ce travail est répartit en quatre chapitre ainsi qu'il suit :

Le chapitre I intitulé «Historique des politiques agricoles au Cameroun jusqu'en 1960» fait un rappel historique du processus de formulation et de mise en oeuvre des politiques agricoles pendant la période coloniale. Ce chapitre retrace la mise en place et le développement des politiques agricoles pendant la période coloniale.

Le chapitre II intitulé «premiers plans quinquennaux et choix de l'interventionnisme étatique dans le secteur agricole (1960-1970) fait une analyse du choix de l'Etat indépendant du Cameroun de continuer sur la mouvance coloniale à travers une primauté accordée aux cultures de rente et une marginalisation du secteur vivrier. Les premières mesures et les premières structures mises en place sont ainsi calquées sur le modèle coloniale dans une approche interventionniste.

Le chapitre III intitulé «la révolution agricole (1971-1985) fait une analyse de la réorganisation des politiques agricoles effectuée par le gouvernement camerounais dès les années 70. C'est pendant cette période que le gouvernement lance une véritable politique agricole souveraine. Toutefois, il y ressort des résultats mitigés dans le secteur économique et le développement rural au cours de la période de l'économie administrée.

Le chapitre IV intitulé « Crise économique, désengagement de l'Etat et nouvelle politique agricole (1985-2000)» fait une étude de la rupture de l'interventionnisme étatique orchestrée par la crise économiques des années 80. L'adoption du Programme d'Ajustement Structurel Agricole réoriente la politique agricole camerounaise qui permit non seulement une reprise de la croissance mais aussi une paupérisation du paysan camerounais.

Le dernier chapitre intitulé «La nouvelle politique agricole en vue de l'émergence du Cameroun» démontre le retour de l'interventionnisme étatique telle que formulée dans les documents de stratégie élaborée dès 2002. Il présente également le lancement de la nouvelle politique agricole de deuxième génération qui est toujours d'actualité.

* 1 G. Mace et F. Petry, Guide d'élaboration d'un projet de recherche en sciences sociales, Paris, De Boeck université, 2003, p.9

* 2 G. Bachelard, la formation de l'esprit scientifique, contribution à une psychanalyse de la connaissanceobjective, J. Vrin, 1965, p.61.

* 3 Ministère de l'économie, de la planification et de l'aménagement du territoire, Cameroun potentialités économiques et opportunité d'investissement, 2010, p.17

* 4 P .Veyne, Comment on écrit l'histoire?, Paris, Seuil, 1971, p.33

* 5 Un plan de développement est élaboré sur la base d'un grand ensemble de buts se référant à des secteurs spécifiques et / ou à l'économie toute entière. Chaque plan était établi pour une période de 5 ans.

* 6P. Diagne, «Histoire et linguistique », in Ki-Zerbo J., (dir), Histoire Générale de l'Afrique, T. 1, Méthodologie et préhistoire en Afrique, Paris, Unesco, 1980, pp. 259-269.

* 7 R. Bonnaud, Le système de l'histoire, Paris, Fayard, 1989, p. 58

* 8 E. Durkheim, Les règles de la méthode en science sociale, Paris, Flammarion, 1988, p.127.

* 9 R. Marichal, La critique des textes, in L'Histoire et ses méthodes, Paris, Encyclopédie de la Pléiade, p. 132, cité par F. KangeEwane, Semence et moisson coloniales. Un regard d'africain sur l'histoire de la colonisation, Yaoundé, Clé, 1985, p. 87.

* 10 Anonyme, «Instruments de politiques agricoles. Quels choix pour l'Afrique de l'Ouest ?», Etude du groupe Inter-réseaux et développement rural, in www.Inter-resaux.org consulté le 8 mai 2013.

* 11 Anonyme, «L'agriculture en quête de politiques», Grain de sel n°41-42, décembre 2007-mai 2008, p.12.

* 12 L. Pal, Public policyanalysis, Toronto, Nelson, 1992, p.19, cité par S. Paquin et Al., L'analyse des politiques publiques, Montréal, Presse Universitaire de Montréal, 2010, p.2

* 13 D. Thomas., Understanding Public Policy, London, Longman, in Ibid.

* 14 On dit d'une politique qu'elle est explicite lorsqu'elle est clairement énoncée par un gouvernement grâce à la publication d'un document officiel. Celle-ci est habituellement exposée dans un document qui : présente un cadre de valeurs et d'action sur un sujet donné; détermine les orientations de certains programmes publics; expose la répartition des pouvoirs de décision, le partage des responsabilités et les grands principes d'organisation et d'administration. À l'inverse, une politique publique peut être qualifiée d'implicite lorsque elle est exprimée de façon indirecte et sous-entendue par le biais de certaines mesures ou activités

* 15 J. Rothmayr,L'analyse des politiques publiques, p.71.

* 16 Se dit d'une analyse économique prévisionnelle

* 17 Ministère de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire, Guide méthodologique de planification stratégique au Cameroun, 2011, p. 24.

* 18 J. Rothmayr, L'analyse des politiques publiques, p. 72.

* 19 Anonyme, «Instruments de politiques agricoles», p.2.

* 20 Ibid.

* 21 Frank van Tongeren, « Elaboration et mise en oeuvre des politiques agricoles, une synthèse», document de travail OCDE p.12.

* 22 Anonyme, «Instruments de politiques agricoles», p. 3.

* 23 Le niveau et l'instabilité des revenus agricoles ont longtemps constitué l'une des préoccupations majeures des politiques agricoles

* 24 Le développement rural occupe une place de premier plan dans les objectifs de la politique agricole des pays car, l'agriculture est l'activité qui occupe la plus grande partie des terres dans les zones rurales. Mais c'est rarement la première source d'activité économique ; c'est pourquoi l'articulation entre agriculture et développement rural n'est pas si évidente.

* 25 La politique agricole commune de l'Union Européenne par exemple poursuit plusieurs objectifs : (i) augmenter la productivité, via le progrès technique ; (ii) fournir un revenu équitable aux agriculteurs ; (iii) stabiliser les marchés ; (iv) assurer la sécurité d'approvisionnement des consommateurs et des industries de transformation des produits agricoles ; (v) fournir des produits à des prix raisonnables pour le consommateur. In J. Berthelot et Al., «Guide de la Politique agricole commune (PAC)», Montreuil (France), Groupe PAC, 2010 p.13

* 26 R. Aron cité par A. Bienayme, L'enseignement supérieur et l'idée d'université, Paris, Economica, 1986, p.196.

* 27 J.-F. Bayart, L'État en Afrique : la politique du ventre, Paris, Fayard, collection «espace du politique», 1994.

* 28Youness El Kadiri et Al., «Rapport du module Environnement : Mondialisation», Ecole Nationale Supérieure des Mines Saint-Etienne, Décembre 2003-Avril 2004, p. 3

* 29 M. Beaud, L'art de la thèse, Paris, La Découverte, 1985, pp.31-32.

* 30 J. Dewbre et A.Borot de Battisti, «progrès agricole au Cameroun, au Ghana et au Mali, comprendre les causes et maintenir la dynamique», 2008 p. 11. (Publication de l'OCDE)

* 31 Anonyme «Faire progresser l'agriculture africaine, Proposition de coopération aux niveaux continental et régional pour le développement agricole en Afrique », RapportCommission européenne, Bruxelles, le 24 Juillet 2007, p. 3.

* 32 Anonyme, «Contribution of farm power to smallholder livelihoods in Sub-Saharan Africa», Rome, 2005,p.17.(FAO publication)

* 33 M. Ma Pondi, «potentiel en friche, le gâchis des trésors méconnus» in Agroscope, «Ce Cameroun si fertile» Hors série Cameroun Tribune, Décembre 2010, pp. 88-89

* 34 M. C. Nnana, «si fertile et pourtant ...?in ibid. pp.5-7

* 35 Ibid. p. 5

* 36La conjoncture est l'ensemble des données variables qui déterminent à un moment précis la situation de l'économie

* 37 Politique liée à la structure économique et non à la situation ponctuelle. Elle s'inscrit dans le long terme

* 38 L. Olivier et Al., L'élaboration d'une problématique de recherche. Sources, outils et méthode, Paris, L'Harmattan/Collections Logiques Sociales, 2005, p.31.

* 39D. EsameEsame. «Exploitation forestière et développement local : cas de l'arrondissement de Mvangan». Mémoire de DIPES II, ENS Yaoundé, 2005, p.6

* 40 Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

* 41M. Grawitz, Méthode des sciences sociales, p.34

* 42 J. V. NtudaEbodé, Les Etats-Unis, les associations occidentales de science politique et question soviétique : sens et puissance à l'aube de la guerre froide, Villeneuve d'Ascq, Presses Universitaires du septentrion, 1998, p.49.

* 43B. Hibou, L'Afrique est-elle protectionniste ?, Paris, Karthala, 1996, p.32.

* 44P. Veyne, Comment on écrit l'histoire, p. 35

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