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L'évolution des politiques agricoles et leur incidence sur l'économie et le développement rural au Cameroun (1960-2014).

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par ARSENE GUY DAVY MEBA
UNIVERSITE DE YAOUNDE I, ENS YAOUNDE - DIPPES II 2014
  

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B. Promotion des coopératives

Au lendemain de l'unification des deux Cameroun en 1972, fut promulguée la loi n°73/15 du 7 décembre 1973 portant statut des sociétés coopératives au Cameroun avec son décret d'application n°74/874 du 29 octobre 1974289(*). Cette loi conférait les pouvoirs les plus étendus d'inspection et de contrôle à l'État vis-à-vis des coopératives290(*), celui-ci approuvant les nominations ou nommant directement les directeurs des coopératives291(*)et ayant par ailleurs le droit de révoquer un membre du conseil d'administration.

L'État encouragea la création des coopératives et cette volonté politique fut à l'origine de l'émergence des organisations rurales de producteur de natures diverses : associations, coopératives, Groupements d'Initiatives Commune (GIC), Groupements d'Intérêt Economique (GIE), Groupements d'Agriculteurs Modernes (GAM)292(*). Les coopératives servaient de relais à l'Etat et aux SODES dans l'organisation de la distribution des intrants, la collecte des produits, 293(*)la mise en oeuvre d'exécution de certaines opérations agricoles, l'octroi et du recouvrement des crédits, et l'organisation de l'épargne.

Le mouvement coopératif était surtout visible dans la zone Bamiléké. Dans le département des Bamboutos par exemple, fut fondée en 1978, la Coopérative Agricole des Planteurs du Bamboutos (CAPLABAM). Des coopératives existantes depuis la période coloniale fusionnèrent pour devenir de grands ensembles. Ce fut le cas de la fusion entre la Coopérative de Collecte et de Vente (COOPCOLV)294(*) et la Coopérative Agricole des Planteurs Bamiléké de Café d'Arabie (CAPBCA)295(*) qui donna naissance à la Coopérative des Planteurs de la MENOUA (COPLAME) qui devient par la suite la Coopérative Agricole des Planteurs de la Menoua (CAPLAME). La région comptait concrètement sept coopératives placées sous la tutelle de l'Union des Coopératives de Café Arabica de l'Ouest qui changea de nom en 1975 pour devenir l'Union Centrale des Coopératives Agricoles de l'Ouest296(*).

A travers une série de réformes, les coopératives cessèrent d'être de simples caisses de dépôts en matière d'épargne, et on arriva à des coopératives d'épargne et de crédit dont certaines opèrent comme de véritables-micro banques rurales.Ce mouvement des coopératives d'épargne et de crédit avait déjà vu le jour au Cameroun dans la zone anglophone, avec la création de premières caisses d'épargne et de crédit en 1963, sous l'impulsion de missionnaires catholiques297(*). La «Cameroon Coopérative Credit Union League» (CAMCCUL) qui était ainsi née était considérée comme un système d'épargne et de crédit coopératif mutuel, privilégiant l'épargne. Son expansion débuta en 1968 dans le sud-ouest, et se poursuit à partir de 1973 vers l'ouest, le littoral, le centre, le sud298(*).

Dans la zone francophone, les coopératives d'épargne et de crédit naissent en 1970, soit une décennie après la partie anglophone, toujours sous l'impulsion de l'église catholique et l'appui du mouvement international Desjardins299(*). Le mouvement s'étend dans le diocèse et crée une union de caisses dès 1973, l'Union des Caisses Populaires de Yaoundé (UCPY) qui commence par mobiliser l'épargne avant d'octroyer des prêts vers 1978300(*). Cependant ces caisses vont succomber suite au zèle des responsables qui voulaient accroître les ressources en diversifiant les placements autres que les prêts aux membres.

L'interventionnisme de l'Etat constituait un frein pour le bon fonctionnement des coopératives. En effet, à travers les services agricoles, l'Etat contrôlait les coopératives de près, alors que son soutien était très relatif. Cela rendait le rôle des coopératives, ambigüe. Leur proximité à l'Etat les rendait vulnérables aux mêmes phénomènes d'abus que l'Etat lui-même, mais leur fonction resta néanmoins importante, qu'elles restèrent toujours à peu près fonctionnelles.

* 289 Anonyme, «Bilan diagnostic du secteur agricole», p.100.

* 290 Article 40

* 291 Article 42 du décret d'application

* 292 D. P. Folefack, «Coordination des acteurs dans un contexte de crise», p.166.

* 293 G. Fongang, «Les organisations de producteurs en Afrique de l'Ouest et du Centre : attentes fortes, dures réalités, le cas du Cameroun», Rapport Fondation pour l'Agriculture et la Ruralité dans le Monde (FARM) Septembre 2012, p. 17

* 294 Créée vers 1948

* 295 Créée en 1932

* 296 G. H. FongangFouepe, «Les mutations du secteur agricole bamiléké», p.107.

* 297 T. MoulendeFouda, «Les mécanismes de financement», p.179.

* 298 Ibid.

* 299 Ibid.

* 300 Ibid.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote