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L'évolution des politiques agricoles et leur incidence sur l'économie et le développement rural au Cameroun (1960-2014).

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par ARSENE GUY DAVY MEBA
UNIVERSITE DE YAOUNDE I, ENS YAOUNDE - DIPPES II 2014
  

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IV. SORTIR DE L'AUTO-SUBSISTANCE

Une analyse des actions menées depuis l'avènement de la NPA-Nouveaux Défis révèle la persistance des problèmes pouvant servir de frein à l'émergence agricole du pays dans un contexte de mondialisation. Il s'agit entre autres de la cherté des intrants, de la marginalisation du petit producteur dans le cadre des financements du secteur agricole et une dégradation de la sécurité alimentaire. L'objectif de faire du Cameroun un pays émergent à l'horizon 2035 ne peut dont pas être atteint avec l'Etat actuel de l'agriculture. Il convient donc de proposer certaines lignes qui boosteront davantage le secteur agricole camerounais

A. Croissance du volume de la production agricole et introduction des mutations technologiques et techniques

Pour atteindre une croissance à deux chiffres, l'agriculture est un pôle dominant. Pour un taux de croissance de 10%, la contribution de l'agriculture devrait être de 4 à 5% au moins pour assurer l'équilibre alimentaire et imprimer une nouvelle dynamique à la croissance. Plus concrètement, le pays doit augmenter sa production de céréales, de tubercules, en tête de bétail, etc., et ce à un niveau suffisamment élevé pour représenter un vrai saut qualitatif. Au-delà de cette croissance en volume, le pays doit significativement améliorer la qualité de cette production et la qualité de conservation.

En outre des mutations technologiques doivent être introduites. On ne peut pas penser que la production puisse quantitativement franchir un vrai cap avec les mêmes méthodes culturales qui datent de près de cinquante ans. C'est le lieu ici de poser le problème des intrants, et notamment des engrais et des plants dont les prix doivent être à la disposition du petit producteur. Il convient également de renouveler le verger national, la majorité des plantations de cacao et de café ayant vu le jour il y a plus de 50 ans. La population productrice doit également être rajeunie, vue le vieillissement que subit la population d'agriculteurs. Dans la même perspective, il y a toute une stratégie à développer pour transformer le milieu rural, pour l'amener à adhérer aux indispensables mutations qu'appelle une exploitation optimale du potentiel agricole du pays. Les actions à mener ont trait à l'animation du monde rural, à l'encadrement des agriculteurs, à la mise en place des circuits de commercialisation tributaire eux-mêmes du développement des infrastructures.

B. Replacer le paysan camerounais au centre de la question agricole

Nous estimons que le moment est venu de mettre un terme à un système incestueux dans lequel, des fonctionnaires, et autres agents de l'Etat, au mépris de tout conflit d'intérêt, se trouvent aux deux bouts de la filière agricole, alors même que la quasi-totalité des ingénieurs agronomes et des techniciens formés, dont l'effectif est pourtant notoirement insuffisant, restent confinés dans des bureaux climatisés du ministère de l'agriculture, ou dans les délégations régionales désargentées. La refondation de notre agriculture exige, de notre point de vue de replacer le paysan camerounais et ses organisations syndicales au centre du dispositif de la gouvernance du secteur rurale. L'Etat a ainsi vocation à structurer le monde paysan, à lui donner une colonne vertébrale, en appuyant ceux des regroupements de producteurs qui existent ou en suscitant la création d'organisation paysanne la où elles n'existent pas encore. C'est à ce prix que le gouvernement pourra se donner des interlocuteurs qui soient de véritables acteurs de la profession et non des intermittents du spectacle rural.

Tout pourrait ainsi changer du jour au lendemain, par le fait d'une volonté politique clairement affirmée ; une volonté politique porteuse d'objectifs précis à court et à moyens termes, d'une programmation de moyens financier adéquat, d'une mise en synergie des activités de recherche agricole qui devrait ouvrir au paysan camerounais de nouvelle perspectives.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus