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L'évolution des politiques agricoles et leur incidence sur l'économie et le développement rural au Cameroun (1960-2014).

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par ARSENE GUY DAVY MEBA
UNIVERSITE DE YAOUNDE I, ENS YAOUNDE - DIPPES II 2014
  

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B. La mise en oeuvre des plans d'actions agricoles

La mise en oeuvre des plans d'actions agricoles se concrétisa sur plusieurs domaines en commençant par une valorisation des cultures vivirières

1. La mise en oeuvre de la politique de valorisation des cultures vivrières

Comme nous l'avons montré en supra, avant l'arrivée de Boisson en 1936 et la véritable matérialisation des plans agricoles, des initiatives avaient déjà été mise en place depuis 1920. En effet, le 31 décembre 1920, le Commissairede la République française au Cameroun, Bonnecarrere signa un arrêté qui rendait obligatoire la pratique des cultures vivrières et l'élevage au Cameroun. L'article 2 de cet arrêté stipulait que :

Les collectivités «indigènes », les propriétaires et détenteurs des biens privés, les chefs d'entreprises publiques et privées, sont tenus de justifier à toute réquisition  de la mise en culture vivrière d'une superficie suffisante, pour alimenter largement tous les membres des collectivités «indigènes», les propriétaires et détenteurs de biens, les employés ouvriers et manoeuvres des entreprises publiques et privées104(*).

Comme les plantations européennes ne prenaient pas d'envergure, l'attention fut dirigée sur les exploitations familiales camerounaises. L'administration espérait constituer une classe de petits propriétaires ruraux dont les intérêts coïncideraient avec les siens. Pour y parvenir, elle abolit le régime de concession instauré par les allemands et orienta plutôt sa politique vers un autre système à savoir, celui des concessions moyennes, dont le but était de favoriser l'accession de «l'indigène» à la propriété du sol105(*). Le développement de la petite propriété foncière avait pour corollaire l'accroissement des surfaces destinées aux cultures vivrières car, l'administration allemande ne s'était évertuée qu'à promouvoir les cultures de rente sans se soucier réellement du reste106(*).

Les français mirent également en place des obligations de cultiver les plantations du gouvernement. Il s'agit des plantations vivrières pour palier aux déficiences. En effet, les entreprises en vue de création et celles déjà en place avaient un urgent besoin d'un ravitaillement permanent des denrées alimentaires diverses. Et la simple production traditionnelle villageoise était loin de satisfaire à la fois les besoins des autochtones restés au village et ceux des leurs travaillant dans les plantations et sur les chantiers européens. Il s'agissait là d'une nécessité vitale. C'est pourquoi la France imposa des récompenses.

En effet, l'article 5 de ce fameux arrêté stipule que : «Des primes seront accordées...aux collectivités et aux indigènes qui se seront distingués par leur zèle et les résultats obtenus».107(*) Dans le but de mettre les populations camerounaises à l'abri des famines, le gouvernement de Boisson imposa la constitution des greniers au sein des villages108(*).

Toutefois, les cultures vivrières avaient un rôle secondaire et étaient essentiellement destinées à l'autoconsommation. Cette inertie de l'administration française à négliger les cultures vivrières s'explique par le fait que ces cultures n'avaient pas de place au marché mondial. Avec le développement des villes constituées par les pôles d'installation des administrations coloniales et/ou de commerce des produits, les populations rurales apportaient des vivres en ville et achetaient du sel, des vêtements et de l'huile. Mais le mérite de cette politique de valorisation des cultures vivrières est d'avoir vulgarisée leur production sur l'étendue du territoire. Bien qu'elle ne put permettre une surabondance de la production vivrière, elle permit néanmoins de réduire la fréquence des disettes dans certaines régions du pays. Mais étant donné que l'optique des puissances européenne en Afrique a toujours été l'exploitation, les Français devaient accordée une priorité aux cultures de rentes.

2. L'encouragement cultures de rentes

Le développement des différentes cultures pendant la période française s'est fait selon les zones agro écologiques. En effet, les Français procédèrent à une spécialisation de chaque zone agro-écologiques dans la pratique d'une ou de plusieurs cultures109(*). Dans le Nord caractérisé par des climats soudanien et sahélien, la culture commerciale du coton fut introduite en 1951 sous l'impulsion de la Compagnie française pour le développement des fibres textiles (CFDT)110(*). La CFDT développa cette culture de rente pendant les deux décennies suivantes et l'a introduite dans la quasi-totalité des villages des deux régions septentrionales. Le développement à grande échelle de cette culture dans cette zone fut la transformation économique la plus importante réalisée par les français111(*).

La colonisation française entraîna de profonds changements agro-écologiques au niveau des hautes terres de l'Ouest-Cameroun, avec la mise en place d'un modèle agro-exportateur - processus présentant à bien des égards un caractère paradoxal. Le café arabica s'avérant bien adapté aux zones d'altitude, l'administration française opta pour sa diffusion dès la fin des années 1920112(*) en favorisant officiellement les plantations autochtones de type familial.

En même temps, elle réglementa sévèrement l'adoption de cette culture, craignant des déficits vivriers dans les zones les plus peuplées ou des pénuries de main-d'oeuvre chez les colons européen. L'autorisation était acquise par le versement du prix des semences calculé à raison de 20 Fr le kg113(*). Ainsi, avant qu'un  indigène  ne reçoive l'autorisation de créer une plantation, un moniteur agricole blanc descendait sur le terrain pour s'assurer qu'il était de bonne qualité. Il veillait à ce que le nombre de plants autorisés soit respecté. En cas de fraude, l'excédent était arraché et le contrevenant amendé ou emprisonné. Contrairement à nombre de paysanneries africaines qui n'ont accepté les cultures d'exportation que sous la contrainte, les paysans bamiléké manifestent rapidement un vif engouement pour le café, qu'ils intègrent judicieusement à leurs systèmes de production traditionnels. L'encouragement du café dans ces zones avait une proportion énorme telle que le décrit J. L. Dongmo :

A la différence de ce qui s'est passé dans presque toute l'Afrique intertropicale, les autorités coloniales n'ont pas eu besoin d'imposer les cultures d'exportation par la force en pays Bamiléké. Ici, les indigènes se sont lancés dans la caféiculture avec un engouement si fort qu'elles ont dû intervenir pour discipliner leur ardeur, afin d'éviter qu'ils ne consacrent trop de terres au café au détriment des cultures vivrières, ce qui exposerait le pays à la famine. On redoutait ainsi que des gens mal préparés ne créent des plantations médiocres qui deviendraient des foyers de maladies pour les autres plantations de la région, ou dont la production de mauvaise qualité nuirait la réputation du café camerounais sur le marché.114(*)

Les colons français n'étaient pas en reste dans cette révolution agricole. En effet, ils investirent rapidement les meilleurs espaces que l'administration se hâta de borner. La France cherchait en effet à limiter ses importations de café étranger : dans ce but, en 1938, le ministre des Colonies fit adopter une loi qui accordait des prêts et des subventions aux entreprises qui investissaient dans l'extension des surfaces plantées en caféiers d'Arabie115(*). De nombreuses entreprises se ruèrent alors sur la région et en 1941, 32 concessions avaient été achetées par les Européens dans l'extension des surfaces plantées en caféiers d'Arabie. C'est donc par le biais des grandes plantations coloniales que le caféier se répandit dans cette région.

La zone littorale et du Sud demeurait une zone du cacao. La culture se répandit d'abord de façon diffuse et inorganisée. Son intérêt commercial par rapport aux produits de traite habituels (palmistes, caoutchouc) fut très tôt reconnu, avant même que l'administration encourage cette spéculation116(*). Au tout début, des fèves dérobées dans les plantations côtières furent rapportées au pays par des travailleurs. Dans la Lékié117(*) par exemple, elles provenaient du pays basaa, d'où les Eton les ramenaient en cachette quand ils allaient au marché d'Eséka, grand centre de collecte des produits de la forêt, avant le prolongement de la voie ferrée jusqu'à Yaoundé en 1927. Entre 1919 et 1920, les autorités françaises distribuèrent des cabosses aux chefs indigènes de la région du Nyong et Sanaga (dont le très célèbre Charles Atangana, chef supérieur des Ewondo, qui possédait en 1924 plus de 100 ha de cacaoyers...)118(*). Ce n'est qu'à partir de 1924-25 que le cacao prit son essor dans le Sud Cameroun. En 1927, une ferme expérimentale était créée à Ebolowa, par les frères Pascalet119(*) dans le but de promouvoir le développement de la culture du cacao dans la zone. Le paiement de l'impôt de capitation va être également un puissant accélérateur de ce processus. En 1926, le paiement de l'impôt pour un couple, nécessitait 30 kg de noix palmistes, soit un mois de travail ; les années suivantes, 200 kg et sept mois de travail120(*). En 1933, le même couple pouvait payer son impôt avec 53 kg de cacao (environ 450 pieds à 0,12 kg par arbuste), soit une centaine d'heures de travail, de la mise en place des arbustes, à la récolte121(*).

En outre, les plantations de gouvernement qui concernaient uniquement les produits vivriers furent également introduites pour les produits de rentes, d'abord les palmiers à huile, plus tard aussi le café et le cacao122(*). Au début les résultats étaient médiocres, mais quand une coordination avec les stations agricoles fut mise en place, cette mesure contribua à une extension importante de ces cultures d'exportation.

Par ces différentes mesures, le gouvernement colonial français parvint ainsi à vulgariser la culture des produits de rentes sur l'étendue du territoire.

3. Les instruments de mise en oeuvre des politiques agricoles françaises

Plusieurs instruments furent mobilisés par la puissance mandataire pour mettre en oeuvre leurs politiques agricoles. Les premiers instruments de ces politiques furent les inspections agricoles.

a. Les inspections agricoles

Le décret du décret du 7 janvier 1927 met en place une inspection agricole123(*). Elles constituaient le sommet de la pyramide des instituions agricoles et étaient tenues par un officier forestier qui était en même temps ingénieur agronome. Sa juridiction s'étend sur tout le territoire124(*). L'inspection de l'agriculture était chargée de la documentation relative aux cultures et aux exportations agricoles, d'étudier les mesures propres à intensifier la production et l'amélioration des produits, de surveiller enfin les essais entrepris dans les stations agricoles. En plus du développement agricole proprement dit, l'inspecteur de l'agriculture assurait la direction et la surveillance du fonctionnement des commissions agricoles, des coopératives, des mutuelles d'agriculture ainsi que l'enseignement donné dans les écoles d'apprentissage à caractère agricole125(*).

Immédiatement après, viennent huit postes d'inspecteurs régionaux, dont le ressort s'étend à un secteur constitué par une ou plusieursrégions administratives suivant le cas, le groupement des régions administratives en secteur ayant été effectué en raison des similitudes présentées dans le domaine qui concerné; enfin, dernier échelon, un poste agricole a été créé dans chaque région administrative. Le chef de poste, qui était un conducteur des travaux agricoles, était l'agent d'exécution de l'administrateur commandant la région. Il était soumis au contrôle technique de l'inspecteur régional, chef de secteur.Pour compléter ce schéma, il faut en outre mentionner trois stations d'essai entre lesquelles fut répartie l'étude des divers problèmes que posait l'amélioration des cultures vivrières ou d'exportation, pratiquées sur l'étendue du territoire.C'est de ces stations, renforcées dans leurs possibilités d'action, que partaient les enseignements qui, adaptés aux nécessités de la vulgarisation, s'inscrivait en prescriptions dans les plans d'action agricole.

En étendant sur tout le Territoire ce réseau d'activités techniques, l'objectif était d'encadrer aussi solidement que possible le paysannat indigène. Pour des raisons financières évidentes, il ne fut pas possible d'accroître l'effectif des agents européens des services agricoles.

Dans ces conditions, les français estimèrent qu'il convenait de s'adresser à l'élite indigène pour lui demander son concours. Notons, en passant, que cette préoccupation des français d'associer à leur oeuvre d'éducation de la masse les plus évolués de leurs administrés, ne s'inspirait pas que de motifs budgétaires. En effet elle répondait surtout à une véritable nécessité politique et sociale.

Ainsi fut donc créé une École Supérieure d'Agriculture. Les élèves y rentraient au niveau du certificat d'études. La première promotion de la nouvelle école fut recrutée en 1938126(*). La scolarité comportait trois ans d'études en internat, dirigées par le service d'agriculture, et un an de stage passé près d'un chef de poste agricole. L'école possédait un domaine agricole, car l'enseignement devait être pratique. Par soucis de décentralisation, il fut également crée dans certaines villes des postes de paysannat chargés du contrôle de l'évolution des cultures de rente, des cultures vivrières, de l'éducation de base, des pistes villageoises, des points d'eau127(*). D'autres organismes à compétences régionales furent également mis en place, à savoir les commissions agricoles

b. Les commissions agricoles et les sociétés de prévoyances africaines

Les commissions agricoles furent mises en place par l'administration mandataire le 20 décembre 1923128(*). Présidées par l'administrateur en chef de la circonscription administrative, elles étaient chargées d'appliquer la politique agricole au niveau des circonscriptions et avaient ainsi compétence pour délibérer sur toutes les questions ayant trait à l'agriculture. Elles permirent le développement rapide des produits d'exportation et vivriers129(*).

L'administration tenta également de promouvoir l'agriculture au Cameroun à travers les coopératives dès 1924. Ces coopératives servaient surtout à acheter de l'outillage et du matériel de lutte phytosanitaire130(*). Elles étaient très centralisées et entièrement aux mains de l'administration et étaient incapables de prendre en compte les véritables intérêts des paysans. Elles furent doncréorganisées en 1938 en sociétés africaines de prévoyance131(*).

Les sociétés de prévoyances répondaient aux attentes des Français dont la quintessence nous est livrée par le Commissaire Boisson :

Pour apprécier l'institution, il faut d'abord se rappeler que le cultivateur indigène est, en règle très générale, un homme sans moyens. Il vit au jour le jour et toute dépense d'outillage est pour lui un problème dont il ajourne volontiers la solution, souvent par nécessité, mais même lorsqu'il pourrait faire autrement. Nous avons dès lors pensé que par l'association, et l'association obligatoire, nous pouvions lui donner à la fois les moyens qui lui manquent et suppléer à son insouciance native132(*).

Dans chaque région administrative, une société de prévoyance groupait tous les cultivateurs (ou tous les éleveurs, s'il s'agit de populations pastorales). La cotisation, qui était de l'ordre de 1 à 2 Frs, se recouvrait comme s'il s'agissait de centimes additionnels à l'impôt133(*). La société était administrée par un conseil de notables présidé par l'administrateur commandant la région. Le rôle joué fut considérable dans sa portée et fut extrêmement varié dans ses modalités.

La société de prévoyance constituait des équipes de traitement. Celles-ci passaient de village en village, taillaient, recépaient, et appliquaient méthodiquement les directives des services agricoles. Devant elles, la brousse reculait, les cacaoyers bien dégagés reprenaient de la vigueur, les plantations s'ordonnaient, et la productivité augmentait. C'est ainsi que 400.000 pieds de cacao furent visitées en Mai 1938 dans une subdivision proche de Yaoundé134(*).

En d'autres circonstances, elles assuraient la préparation des produits du sol, intervenaient dans leur vente. Pour accroître leurs moyens d'action, l'administration les subventionnait budgétairement, et leur donnait des fonds de démarrage que devaient reconstituer les cotisations annuelles.

En dehors de ces principales institutions agricoles, nous pouvons ajouter la mise sur pied par un arrêté du 22 juin 1921 d'une chambre de commerce, d'agriculture et d'industrie au Cameroun dont le rôle était consultatif en matière agricole. L'agriculture étant principalement une activité humaine, l'administration française utilisa également les indigènes comme instrument de mise en oeuvre de leur politique agricole.

c. La main-d'oeuvre indigène

Avec la création des grandes plantations, se posa le problème de la main-d'oeuvre. De nombreux autochtones sont arrêtés parfois avec la complicité des chefs traditionnels pour être employés dans les travaux forcés. Ce problème de main-d'oeuvre devint si crucial qu'il fut créé en 1937 des Offices Régionaux du Travail (ORT) dont l'une des attributions était la fourniture de la main-d'oeuvre aux grandes plantations.

Pour échapper à cette situation, de nombreux jeunes n'hésitèrent pas à s'enfuir vers la zone anglaise comme le décrit le chef de subdivision de Bafang :« il y a une diminution des effectifs des hommes adultes du fait de nombreux exodes vers le sud. Conséquences à la fois des appels à la main-d'oeuvre»135(*). Pour palier à cet exode des populations l'administration mit en place le système des prestations136(*).

En principe, le travail forcé était aboli par le mandat; mais une exception resta permise: pour les travaux publics essentiels et sous condition d'une rémunération équitable, le travail forcé était possible. On était donc dans la continuation en quelque façon du système allemand. En effet, le système des prestations consistait à 10 jours de travail forcé par ans pour tous les hommes adultes137(*).

En outre, l'indigénat, une institution juridique limitant sérieusement les droits des indigènes permettait la répression sévère de toute tentative d'autodéfense. Le système des prestations et l'indigénat furent parmi tant de systèmes qui permettaient aux français d'obtenir la main-d'oeuvre. Ce système de travail forcé eut un effet sur l'activité économique traditionnelle comme le décrit L. Kaptué :

Dans ce contexte, l'agriculture villageoise souffrit particulièrement, dans certains secteurs. Des champs de cultures vivrières ne virent jamais le jour, tandis que ceux qui existaient déjà étaient rapidement envahis par les herbes, faute de bras pour les entretenir. Ils finissaient ainsi par disparaître complètement ou, en tout cas leur étendue diminuait dramatiquement. Alors, la famine et les disettes de tous genres étaient le lot des invalides restés au village. Et leur situation se compliquait d'avantage quand, parce que mal nourris, ou pas du tout, sur les chantiers, les recrutés, les requis, retournaient se ravitailler dans leur village d'origine, mettant par là à contribution pour leur entretien physique, des personnes qui n'avaient déjà pas de quoi se nourrir elles-mêmes138(*)

Ainsi, l'histoire de la naissance des politiques agricoles et leur évolution pendant la période coloniale nous donne l'opportunité de comprendre que ce sont les allemands qui introduisent les politiques agricoles au Cameroun. Ils accordèrent une primauté aux cultures de rentes dès l'instauration de la culture du cacao au Cameroun.

Les premiers essaies sont fait à Victoria, l'Allemagne étant alors le troisième consommateur mondial de cacao139(*).Face à la demande croissante, il fallait produire vite. C'est ainsi qu'ils se jetèrent dans la création des grandes plantations industrielles, en vue de mieux contrôler la production et assurer un approvisionnement régulier de la métropole. Leurs successeurs français effectueront un recadrage vers les cultures vivrières tout en accentuant l'agriculture des grandes plantations héritées des allemands et en favorisant la production paysanne. Ainsi, au départ des Français en 1960, certains éléments sont déjà en place pour permettre au jeune Etat souverain d'entamer sa politique agricole souveraine.

* 104Journal Officiel du Cameroun, 1921, p.18.

* 105F.EtogaEily, Sur les chemin du développement,p.371.

* 106 L. Kaptue, Travail et main d'oeuvreauCameroun, p.34.

* 107Journal Officiel du Cameroun, 1921, p.18.

* 108 F. Boisson. «Le Mandat français au Cameroun», p.60.

* 109 F. EtogaEily, Sur les chemins du développement, p.345.

* 110 D. P. Folefack, «Coordination des acteurs dans un contexte de crise : le cas de la filière coton au Cameroun depuis 1990», Thèse de doctorat, Université rennes 2 Haute Bretagne, 2010, p.48

* 111 J-C Devèze, «Le coton, moteur du développement et facteur de stabilité du Cameroun du NordAfrique contemporaine, n° 217, 2006, pp. 107-120.

* 112 Y. Guillermou, «Organisations de producteurs et dynamiques paysannes dans l'Ouest-Cameroun », Afrique contemporaine, n° 222, 2007, pp. 251-271.

* 113 ANY, J.O.C n° 219 du 15 juillet 1929, p. 72.

* 114J-L Dongmo, Le dynamisme Bamiléké; vol. I : La maîtrise de l'espace agraire, Yaoundé, CEPER, 1981, p.125.

* 115 L. Uwizeyimana, «Après le café, le maraîchage ? Mutations des pratiques agricoles dans les Hautes Terres de l'Ouest Cameroun», Les Cahiers d'Outre-Mer, n°247, 2009, pp. 331-344.

* 116 Cependant, dès l'époque allemande, l'adjoint du major Dominik, Von Krosit, aurait donné des fèves à différents chefs de clans de la région du Sud.

* 117 Selon, A. Fadani et L. Temple, les premières plantations de cacao de la zone française se sont développées dans les départements de la Lékié et du Sud. In A. Fadani, L. Temple. «Cultures d'exportation et cultures vivrières au Cameroun», Économie rurale, n°239, 1997. pp. 40-48.

* 118 C. Santoir, Sous l'empire du cacao, p.61.

* 119 Marius Pascalet fut le premier agent d'agriculture européen, en poste à Sangmélima vers 1928. Il développa une intense activité pour répandre la cacaoculture et conseilla les nouveaux planteurs. Depuis, son nom est devenu en pays bulu, synonyme de moniteur agricole (singulier : paskalé, pluriel: bepaskalé).

* 120 ANY, APA10904/B

* 121 C. Santoir, Sous l'empire du cacao, p.61.

* 122 M. Fark-Grüninger «La transition économique à l'ouest du Cameroun», p.59.

* 123 F. EtogaEily, Sur les chemins du développement, p.345.

* 124 F. Boisson. «Le Mandat français au Cameroun», p. 61.

* 125 F. EtogaEily, Sur les chemins du développement, p. 346.

* 126 F. Boisson. «Le Mandat français au Cameroun», p, 62.

* 127 M. KanguelieuTchouake, «La région du Moungo sous régime français (1916-1960) : essor économique et social», Thèse de Doctorat 3e cycle en Histoire, Université de Yaoundé, 1990, p.94.

* 128 F. EtogaEily, Sur les chemins du développement, p. 346.

* 129 Ibid.

* 130 Rapport annuel adressé par le Gouvernement français au Conseil de la Société des Nations sur l'administration sous mandat des Territoires du Cameroun, (1927-1938).

* 131 M. Fark-Grüninger «La transition économique à l'ouest du Cameroun», p.59.

* 132 F. Boisson. «Le Mandat français au Cameroun», pp. 62-63.

* 133 Ibid.

* 134 Ibid.

* 135 ANY APA 11820, Rapports de tournées 1936-1941, Bafang (Subdivision) de Bamiléké, Noun.

* 136 M. Fark-Grüninger «La transition économique à l'ouest du Cameroun», p.60.

* 137 V. T. Levine, Le Cameroun du mandat à l'indépendance, p. 187.

* 138 L. Kaptue, Travail et main-d'oeuvre au Cameroun, pp. 266-267.

* 139 Anonyme,«Enquête de base sur le travail des enfants dans l'agriculture commerciale/cacao au Cameroun», Rapport OIT, Février 2004, p. 5

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