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Perception de l'éducation thérapeutique du patient dialysé au service d'hémodialyse du chu de Yaoundé par des infirmiers (région du centre, Cameroun).

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par Bili DOUTI
Université Catholique dà¢â‚¬â„¢Afrique Centrale - Master en Sciences infirmières 2014
  

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1.20.3 La personne malade comme obstacle à son éducation

Une relation, d'après Manoukian et Massebeuf (1997) est une rencontre entre deux personnes au moins et particulièrement entre deux caractères, deux psychologies et deux histoires. Dans le processus d'accompagnement, nous assistons à une interaction entre l'infirmier et la personne malade qui vie des expériences de santé-maladies. Les soins infirmiers dans une approche humaniste consistent à faire émerger des sentiments d'espoir et des croyances qui apportent de l'énergie et permettent de transcender la tristesse et la souffrance (Winock & Cavignaux, 2003).

C'est ce que l'un des informateurs Inf 3 déclare en disant que « le malade étant déjà sur la phase chronique est sur la défensive, c'est-à-dire qu'il sait qu'il est sur le chemin de la mort. Ceci fait que quand tu veux lui parler de quelque chose, peut être sur le plan de l'alimentation, il te dit qu'il n'a pas de choix à faire. Il mange et boit ce qu'il voit. C'est difficile ». La personne utilise des stratégies d'adaptation pour faire face à sa maladie, ce qui amène l'infirmier à le comprendre afin de lui être utile. Dans la même logique, Buckley postule que « Les patients craignaient aussi qu'en affichant trop ouvertement leur souffrance, tristesse, colère ou culpabilité, ils fassent fuir les personnes qui s'intéressaient encore à eux » (2011, p. 85). Ce qui va induire des attitudes de replis sur soi. L'accompagnement infirmier est jonché de sourire, de douceur et de bonne parole mais aussi d'amertume et de déchirement. Ceci s'explique par le fait que la maladie peut transformer une personne dans l'expression de ses demandes et de ses rapports avec l'entourage (Manoukian & Massebeuf, 1997). Ainsi, le professionnel qui veut manifester une présence utile ne peut plus se plaindre en ces termes : « Il y a des malades parfois qui sont très fermés, vraiment trop introvertis comme on dit, donc c'est difficile de les aborder comme ça et de parler avec elles » Inf 1.Pour d'autres :« Les malades sont résistants aux changements » Inf 6. Un autre d'ajouter : « Ils se disent qu'ils connaissent tout puisqu'ils ont déjà duré avec la maladie » Inf 8. En effet l'ETP n'est pas facile car il s'agit de transmettre des compétences à un adulte non seulement nanti de connaissances et d'expériences mais aussi psychologiquement abattu. De ce fait, l'accompagnement est fondé sur le type de relation établie (Manoukian & Massebeuf, 1997). Selon l'auteur, elle peut être dominant/dominé, égal à égal ou dominé/dominant.

Ces comportements sont analogues au constat de Mvoa et Nkoum (2014) qui révèlent qu'il arrive que les désirs de la personne malade s'opposent aux valeurs de l'infirmier et que ce dernier estime ne pouvoir prodiguer des soins.Les résultats de Morrisson cité par Buckley (2011) signifiaient le sentiment de vulnérabilité écrasante ressentit par les patients. A cet effet, les patients faisaient face à cette vulnérabilité en arborant un visage courageux et en étant, en apparence joyeux, en plus en ne posant pas de question même s'il en avait envie.L'infirmier professionnel doit pouvoir comprendre le non-dit de la personne malade et pouvoir agir convenablement et efficacement. Ceci n'est pas du nouveau car Singer cité dans van Meerbeeck et Jacques (2009, p. 298) font constater que :« Ce que le malade vit, il est le tout premier à le vivre. Face à cela, il n'y a que le non-savoir radical ». L'infirmier doit pouvoir rentrer en relation avec son corps, sa parole et son affectivité. Nous sommes conscients et d'accord avec Manoukian et Massebeuf (1997) que malgré les soins ou les compétences des infirmiers, il arrive que l'on soit mis en difficulté par des patients. Néanmoins, l'infirmier doit pouvoir engager une négociation devant aboutir à une véritable rencontre (Op. cit.)

En plus de cette difficulté, le patient est confronté à la contrainte financière.En effet, sur le plan financier les patients dialysés éprouvent d'énormes difficultés. C'est ce que les infirmiers déclarent en ces termes : « Un patient qui a une insuffisance rénale généralement dépense plus » Inf 4. Un autre d'ajouter : « D'autres sont délaissés à eux-mêmes. Parfois, c'est nous qui donnons des compresses ici, des trucs aux malades qui lui serviront dans sa dialyse. » Inf 3. « Les patients dialysés se plaignent beaucoup plus du coût des examens » Inf 4.Il est très facile de demander à un patient de respecter un régime, mais s'il n'a pas les moyens, on aurait prêché dans un désert car il ne pourra pas obéir aux recommandations. D'autres patients ne sont pas concentrer à écouter l'infirmier car ils pensent au ticket modérateur de 5000/25000 frs CFA, aux examens complémentaires, aux ordonnances, aux déplacements et aux repas quotidiens. N'est-ce pas un proverbe populaire qui déclare qu'un ventre affamé n'a point d'oreille ? En effet, il faut prévoir un budget d'au moins 200.000 frs CFA par mois pour couvrir les dépenses liées à l'hémodialyse.

La dernière difficulté liée au patient, surtout à son arrivée est son état. En effet des observations, il ressort que l'accueil de la plus-part des patients se fait dans un tableau d'urgence. Les infirmiers sont préoccupés à lever l'urgence et n'ont plus de temps pour éduquer. L'urgence n'est levée qu'après deux à trois séances d'hémodialyse. En toute circonstance,même si les infirmiers ne peuvent pas dialoguer avec le patient, la famille doit être suffisamment éduquée.Cette vision est partagée par Mathieu, (2013, p. 22), en ces termes : « En étant mieux informée, lafamille peut encourager le patient et comprendre ses efforts ». Aussi, ceci va-t-il leur permettre de se déstresser et apporter tout leur soutien à la personne malade.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand