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La société de l'information à  l'épreuve de la cybercriminalité en RDC. Enjeux et perspectives.

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par Emmanuel MUSUYI MUKADI
Université Catholique du Congo(ex.Facultés Catholiques du Congo) - Licence 2006
  

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II.1.3. L'éthique de la communication

II.1.3.1. Définition

L'éthique de la communication se définit comme « un projet d'une orientation fibre et responsable du processus et du système de l'information dans le sens du bien de l'information elle-même et de l'ensemble de la société : l'une et l'autre animée par la quête prioritaire du respect des personnes et des droits fondamentaux humains. » 54

Par dessus le marche, l'éthique de la communication est l'ensemble de règles de conduite relatives à la « bonne » communication à savoir celle qui véhicule le vrai, le beau et le bon55.

Somme toute, notons que « le principe éthique fondamental est le suivant : La personne humaine et la communauté humaine sont la fin et la mesure de l'utilisation des moyens de communication sociale ; La communication devrait se faire par des personnes en vue du développement intégral d'autres personnes. » 56

II.1.3.2. Les fondements de la recherche en éthique de la communication57

Pourquoi et en quoi la communication suscite- t- elle une interrogation éthique? La recherche contemporaine donne trois principales réponses à cette question, réponses qui constituent autant de fondements de l'éthique de la communication : la thèse de l'Inhérence, l'analyse du raisonnement éthique et l'analyse du jugement éthique en communication.

II.1.3.2.1. La thèse de l'inhérence

L'éthique de la communication repose sur une présomption nécessaire: La présence, au sein du phénomène de la communication, d'une variable morale. II faut bien, en effet, que la communication comporte quelque trait ou implique quelque incidence d'ordre moral pour qu'une recherche

54 P. DE OLIVERA, Ethique de la communication sociale. Vers un nouvel ordre humain de l'information dans le monde, Fribourg, éditions universitaires suisse, 1987, p.43, in MWEZE, Ch, NK, op.cit, p.45

55 J. KINYONGO, art.cit, ^p.15

56 Conseil pontifical pour les communications sociales, l'Eglise et Internet, Libreria éditrice vaticana, p.7

57 G. WILLET(dir), la communication modélisée. Introduction aux concepts, aux modèles et aux théories, Ottawa, éd.Du Renouveau pédagogique, 1992, p.549-556

éthique puisse être menée a son sujet. Un certain nombre d'auteurs font valoir, a cet égard, que la

dimension morale ne fait pas partie de la donne communicationnelle de façon incidence, mais qu'elle en est plutôt un élément constitutif. Ils adoptent donc le point de vue selon lequel la question morale est intrinsèque à la communication. Bien qu'ils ne s'expriment pas explicitement dans ces termes, il est possible de considérer qu' soutiennent ce qu'on peut nommer la thèse de l'Inhérence » de l'aspect éthique de la communication.

La thèse de l'inhérence s'enracine dans la tradition rhétorique américaine néo - classique, dont Burke (1941 et 1966) et Weaver (1970) sont les principales figures de prône. Ces auteurs ont mis en évidence la dimension morale intrinsèque du langage et, partant, de la communication. Ainsi, Burke distingue de la signification sémantique habituelle des mots et des phrases, neutre et amorale, une signification « poétique » comprenant une dimension morale. Suivant cette vision des choses, le langage comporterait, en marge de sa portée « objective », pouvons-nous dire, un aspect évocateur en vertu duquel il peut avoir des effets au-delà de ce qui est simplement dit et, par le fait même, une incidence morale. Weaver, quant a lui, soutient que le langage est partiellement de nature « sermonique », c'est-à-dire que son emploi est toujours prédicatif et « moralisateur » en ce consiste toujours -- partiellement -- en l'expression de valeurs, de préceptes, de références et de préférences morales.

Pour Sproule (1980), c'est également en vertu du fait qu'elle nécessite le recours au langage que la communication peut être dite intrinsèquement d'ordre moral. Selon lui, la contrainte éthique qui se pose au langage et, par vole de conséquence, à la communication, prend la forme de deux exigences distinctes qui peuvent être appelées « altruiste » et « ontologique ».

La responsabilité « altruiste » découle du problème de confiance que posent le langage et la communication. Ce problème de confiance découle de deux présomptions : le locuteur sait de quoi il parle, et il s'efforce de dire la vérité.

C'est au point de rupture de ces deux présupposés que l'éthique s'immisce, pour ainsi dire, dans la communication : une préoccupation morale apparait parce qu'il est possible de parler et donc de communiquer de façon ignorante et trompeuse. De son coté, la responsabilité « ontologique » a trait non pas aux interlocuteurs mais à la réalité : la fonction du langage et de représenter et donc de recréer et même de « créer » la réalité ; cette capacité va de pair avec le devoir de rendre compte adéquatement des choses, de ne pas « défigurer » la réalité, de ne pas en proposer une « représentation » inexacte ou tronquée.

II.1.3.2.2. L'analyse du raisonnement éthique en communication

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L'éthique de la communication présuppose également l'existence d'une rationalité morale a

la conduite communicationnelle. Nous examinerons d'abord cette logique de la communication par rapport aux décisions et aux choix d'ordre moral comporte l'exercice des diverses pratiques de communication

L'analyse du raisonnement éthique porte sur la « mécanique rationnelle » qui régit fondamentalement la composante morale de la communication.

Le raisonnement éthique est analysé dans une perspective intéressante et prometteuse : celle de la Potter Box, une grille d'interprétation du dilemme moral que pose les pratiques de communication, opérationnalisée et expérimentée par Christians, Rotzoll et Fackler (1983 et 1987) a partir du modèle propose par Potter (1972). La Potter Box est en fait un procédé qui permet d'éclairer les

différentes étapes du raisonnement éthique. Elle comporte quatre sous-ensembles, intègres sous la
forme d'un boîtier, qui constituent autant des stades dans la prise de décision morale en communication : une définition de la situation, (identification de valeurs, la détermination de principes d'action et la mise en lumière d'allégeances ou de loyautés. Voici la représentation graphique qu'en proposent christians, Rotzoll et Fackler.

Définition de la session

Allégeance

Valeurs

Principes

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La Potter Box est un instrument d'analyse qui comporte quelques avantages manifestes. II faut d'abord noter qu'elle peut servir tout autant à rendre compte a posteriori d'une position morale, c'est à dire d'une décision déjà prise, qu'à éclairer les différents aspects d'une décision qui n'a pas encore été prise.

Elle est ainsi d'un intérêt à la fois théorique et pratique. Un second mérite de la Potter Box est de faire clairement ressortir le fait que l'éthique comporte des dilemmes, des options et des alternatives et que la décision morale relève d'un choix entre différents partis possibles qu'elle donne de préciser le ou les points de désaccord moral entre des décisions divergentes : c'est en vertu d'une mésentente au sujet des faits, des valeurs ou des *les d'action que peuvent être prises des positions antagonistes impliquant des

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loyautés distinctes. A ce propos, ii est intéressant de souligner que la Potter Box tient compte de la distinction, notoire en éthique et probablement indispensable à un traitement théorique adéquat de toute question morale, entre énoncés de fait et énoncés de valeur : les premiers constituent la définition de la situation alors que les seconds relèvent des valeurs et des principes. Autre avantage non négligeable : la Potter Box intègre une composante d'ordre sociologique, les allégeances, les allégeances et loyautés qu'implique une décision morale sont effet relatives à des solidarités et donc a des appartenances sociales.

En dépit de ses indéniables mérites, la Potter Box, telle que Christians, Rotzoll et Fackler font jusqu'à maintenant caractérisée, présente quelques déficiences dont la correction permettrait de perfectionner grandement l'analyse du raisonnement éthique en communication. Son plus grand défaut est certes son imprécision : elle souffre d'ambigües et même de contradictions internes, au moins virtuelles, relatives aux notions des de valeur et de principe, qui en affectent largement l'utilité.

II.1.3.2.3. L'analyse du jugement éthique en communication

La logique morale propre à la communication intervient non seulement dans les choix ou les décisions qui définissent une conduite a adopter, mais elle fonde également le jugement qui peut être porte sur cette même conduite.

Comme toute forme d'action, le journalisme, les relations publiques, la publicité, la communication politique, les différentes productions mass médiatiques et toutes les autres pratiques de communication peuvent donner lieu a une estimation ou a une évaluation éthique. Le jugement éthique en communication prend même aujourd'hui des formes institutionnelles ; c'est le cas notamment, des sentences ou « décisions » d'organismes comme les conseils de presse. S'il est effectivement possible de cerner une rationalité éthique spécifique à la communication, le jugement éthique est très certainement l'un des lieux ou il devrait être le moins difficile de localiser sa mise en oeuvre.

L'analyse du jugement moral en communication consiste a en repérer les principaux constituants et a en démontrer la structuration. L'un des rares travaux marquants à cet égard est celui de Johannesen (1975) sur les « perspectives » du jugement éthique en communication. Selon cet auteur, la thèse de l'inhérence le fait de la question éthique soit intrinsèque à la communication implique la possibilité d'une évaluation morale : En effet, les fins, les moyens et stratégies adoptés dans la conduite personnelle qu'est la communication sont susceptibles d'approbation ou reprobation morale. Autrement dit,

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parce qu'elle comporte une composante morale, la communication fait toujours l'objet, au moins potentiellement, d'appréciations ou de jugements éthiques. Ainsi que Johannesen le considère, ces jugements sont formulés suivant les standards éthiques. Ces standards(ou guidelines) se cristallisent ou se condensent, pourrait on dire, dans ce que Johannesen appelle une perspective éthique. Lui-même identifie et caractérise sept perspectives: religieuse, utilitariste, légale, politique, ontologique, dialogique et situationnelle.

II.1.3.3.3 Ethique de la communication et cybercriminalité : les inférences à tirer

Au premier abord, il est une lapalissade que la cybercriminalité, pour autant qu'il relève d'un comportement humain empreint d'une intention nocive, subversive et surtout compromettante, est un mépris avéré de l'éthique de la communication qui constitue, à n'en point douter, le soubassement de toute communication technologique fût elle en l'occurrence de la société de l'information.

En effet, la cybercriminalité à proprement parler les cybercriminels font cette bonne communication promotrice du vrai, du beau et du bien qui sont les transcendaux, ils les violent systématiquement. Si bien que BANGA JALUMWECI s'interroge si les internautes sont tous conscients de la responsabilité éthique qu'ils endossent lorsqu'ils logent des informations sur des sites web, sans se faire épier directement par une instance morale ou encourir une sanction pénale, du fait de l'impossibilité d'un contrôle efficace.58

Pourtant, la déclaration de principes du premier sommet mondial dans ses dimensions éthiques est on ne peut plus clair en réaffirment que : de la société de l'information devrait respecter la paix et préserver les valeurs fondamentales que sont la liberté, l'égalité, la solidarité, la tolérance, le partage des responsabilités et le respect de la nature.

Nous reconnaissons l'importance de l'éthique pour la société de l'information, qui devrait favoriser la justice, ainsi que la dignité et la valeur de la personne humaine. La famille devrait bénéficier de la protection la plus large possible pour être en mesure d'assumer son rôle dans la société. L'utilisation des TIC et la création de contenus devrait respecter les droits de l'homme et les libertés fondamentales d'autrui, notamment la vie privée ainsi que la liberté d'opinion, de conscience et de religion conformément aux instruments internationaux pertinents.

Tous les acteurs de la société de l'information devraient prendre les mesures appropriées,

58 BANGA JALUMWECI, information médiatisée et responsabilité éthique. Esquisse d'une éthique de la représentation médiatisée des événements et des réalités, en synergie avec l'autre, dans une société de droit, en vue de la commission. Thèse de doctorat, Leuven( Belgique) , KUL, 1999, p.50

notamment préventives, déterminées par la loi, pour empêcher les utilisations abusives des TIC, par exemple les actes délictueux dictes par le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie, ainsi que l'intolérance, la haine et la violence qui en résultent et la pornographie infantile, ainsi que la traite et l"exploitation d'êtres humains »

Tout compte fait, cybercriminalité rime avec illégalité, par conséquent, le droit pourrait avoir des réponses adéquates face à cette criminalité sui generis ainsi l'étude des enjeux juridiques, est plus que jamais de mise.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault