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à‰valuation coà»t efficacité du projet de prévention du VIH/sida en Afrique centrale.

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par Noel Magellan Nino NSONG NTOCK
ISTA-CEMAC - Master en Analyse et Evaluation des Projets 2015
  

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CHAPITRE IV :

MESURE ET APPRÉCIATION DES EFFETS DU PPSAC AU CAMEROUN

L'effet s'apprécie comme l'incidence directe ou indirecte d'une action donnée. Nous avons présenté dans le chapitre deux de cette étude les principales activités maitresses du PPSAC. L'analyse de l'efficacité dans la mise en oeuvre du projet permettra d'évaluer l'effet de celui-ci sur les bénéficiaires ; c'est l'objet de la première section du présent chapitre. Un des objectifs spécifiques poursuivi par l'étude était de fournir une valeur monétaire du bénéfice procuré par le projet. La section deux de ce chapitre s'y attèlera.

I. ANALYSE DE L'EFFICACITE DANS LA MISE EN OEUVRE DU PPSAC AU CAMEROUN

Une analyse d'efficacité cherche en général à évaluer les résultats d'une intervention par rapport aux objectifs que l'on s'est fixés. On la désigne souvent sous le nom « d'évaluation des résultats ». Dans le cadre de l'étude que nous menons, nous procèderons d'abord à une analyse d'efficacité relativement à l'objectif de projet29(*)(OP) avant de poursuivre par celle relative l'objectif global (OG). Nous terminerons la section par une analyse comparative de l'efficacité entre les phases I et II du projet. Cela nous permettra de savoir laquelle des deux phases a été plus performante et si la différence de performance est significative.

I.1 Efficacité relativement à l'objectif spécifique du PPSAC

L'objectif spécifique du PPSAC est d'accroitre la disponibilité des préservatifs et d'induire un changement positif des comportements de certains groupes cibles. Six indicateurs permettent d'apprécier l'atteinte de cet objectif; ce sont principalement :

v IOP1 : La part des adultes de 15 à 49 ans qui déclarent avoir adopté un comportement à moindre risque ;

v IOP2 : Part des adultes dans la population générale disposant des connaissances correctes sur les possibilités de prévenir le VIH/SIDA ;

v IOP3 : Le nombre de préservatifs masculins vendus par les AMS ;

v IOP4 : La consommation moyenne de condoms masculins par tête d'habitant rapportée à la population générale (CMCTH2) ;

v IOP5 : Le pourcentage des adultes qui déclarent que les condoms sont toujours disponibles dans les points d'achats lorsqu'ils en ont besoin ;

v IOP6 : La part des personnes dans la population générale qui acceptent les personnes vivant avec le VIH et les OEV.

Le graphique suivant présente l'évolution de ces indicateurs entre 2006 et 2012. Il y apparait que les indicateurs IOP 5 relatif à la disponibilité des préservatifs et IOP 6 relatif à la tolérance envers les PVVIH ont enregistré une baisse sur la période considérée. Si celle de IOP 5 est moindre, la baisse enregistrée par l'indicateur de projet numéro six est relativement conséquente (de 12 % à 8 %). Les activités mises en oeuvre dans le cadre du PPSAC au Cameroun n'ont pas permis de rendre les populations plus tolérantes envers les PVVIH.

Figure 2: Evolution de certains indicateurs de projet entre 2006 et 2012

Source : Auteur

La proportion d'adultes qui déclarent avoir adopté un comportement à moindre risque est passée de 62,7 % en 2006 à près de 74 % en 2012. En termes réels cela représente plus d'un million de personnes qui ont adopté un comportement à moindre risque grâce aux activités du projet. Pour ce qui est de la part des adultes dans la population générale disposant des connaissances correctes sur la transmission du VIH/SIDA, celle-ci est passée de 35,6 % en 2006 à 41,3 % en 2012 ; cela correspond à plus 500 000 personnes touchées par le projet.

La consommation moyenne de condom par tête d'habitant est obtenue comme rapport entre le nombre de préservatifs vendus et la population adulte considérée. Ainsi, les variations de la CMCTH résultent majoritairement des variations dans les ventes de préservatifs. Par voie de conséquence nous axerons nos analyses uniquement sur les ventes de préservatifs.

La principale remarque qui se dégage du graphique suivant (Evolution des indicateurs de projet IOP 3 & IOP 4 quantitatifs entre 2006 et 2012) est celle d'une meilleure performance des ventes de préservatifs lors de la phase I du projet. En effet, les ventes de préservatif lors des trois premières années (de 2006 à 2008) s'établissent en moyenne autour de 26 millions de préservatifs par an.

Cette valeur est de l'ordre de 20 millions pour la seconde phase du projet. Dans l'ensemble, lors des sept années de mise en oeuvre du projet, 158 millions de préservatifs ont été vendus. Ce qui fait une moyenne de 22,6 millions de préservatifs vendus par an.

Figure 3: Evolution des indicateurs de projet (IOP 3& IOP 4) entre 2006 et 2012

Source : Auteur

 

Pour intéressant que les propos précédents puissent être, ils ne traitent pas la totalité du problème soulevé par la problématique d'étude de l'efficacité. Ils nous permettent d'apprécier l'évolution des indicateurs entre l'année de référence et l'année 2012 ; ce qui en soit est déjà louable. En effet, dans une telle configuration, une baisse de l'indicateur relativement à l'année de base doit être source d'interrogations. Mais qu'en est-il d'une hausse de l'indicateur comme c'est le cas pour IOP1 qui représente la part des adultes dans la population générale qui déclarent avoir adopté un comportement à moindre risque ? Le graphique précédent nous a, en effet permis d'apprécier son évolution significative, passant de 62,7 % en 2006 à près de 74 % en 2012.

Si l'efficacité décrit la réalisation des objectifs, c'est-à-dire la comparaison entre les objectifs fixés au départ et les résultats atteints en vue de mesurer l'écart et de les analyser, à côté de l'analyse de l'évolution des indicateurs, il faut adjoindre l'atteinte des objectifs relativement aux cibles préalablement établies.

C'est à cette analyse qu'est dédié le graphique ci-dessous. Il permet d'apprécier à quel degré l'objectif fixé au départ a été atteint ; c'est une mesure de l'effort consenti dans l'atteinte de l'objectif. C'est le rapport entre l'effort30(*) réel dans l'atteinte d'un objectif donné et l'effort ciblé lors de la planification du projet. Des valeurs négatives veulent simplement dire que la valeur de l'indicateur en 2012 est inférieure à la valeur de référence observée en 2006. A cet effet, on n'est donc pas surpris que les indicateurs IOP 5 et IOP 6 faisant référence respectivement à la perception de la disponibilité des préservatifs et à l'acceptation des PVVIH présentent un niveau d'atteinte négatif.

L'objectif relatif à l'adoption des comportements à moindre risque a plus qu'été atteint (113 % de niveau de réalisation). Une telle valeur peut signifier que les moyens mis en oeuvre ont permis d'atteindre un tel résultat. Il peut aussi signifier que la cible fixée pour IOP 1 était relativement basse. A cet effet, davantage de questions doivent être soulevées dans le sens du niveau adéquat de la cible pour cet indicateur dans les phases futures. D'autre part, le fait qu'IOP 1 soit plus qu'atteint peut être dû à un biais de construction. En effet, la formulation explicite de cet indicateur est la suivante : « La part des adultes de 15 à 49 ans qui déclarent avoir adopté un comportement à moindre risque » ; par comportement à risque on entend le fait d'avoir des relations sexuelles avec des professionnels du sexe, des rapports sexuels non protégés ou encore le fait d'avoir plusieurs partenaires sexuels. Cet indicateur touche un aspect tabou de la vie privée des individus et est purement déclaratif. Les personnes interviewées pourraient donc, pour renvoyer une bonne image, déformer les faits et de ce fait déclarer avoir adopté un comportement à moindre risque. Ainsi, avant d'émettre un quelconque jugement sur la performance du projet relativement à l'atteinte de cet objectif, il convient de s'assurer que les deux hypothèses majeures précédentes (cible trop basse et biais dans les réponses) soient écartées.

L'indicateur IOP 2, relatif à la connaissance des méthodes de prévention du VIH a été atteint à 90,31 %. Plusieurs initiatives sont mises en oeuvre pour améliorer la communication autour de la prévention du VIH. Cette communication se faisant souvent par le biais des médias. Il est de ce fait difficile d'isoler l'effet d'un projet par rapport à un autre. Ainsi, bien que cet objectif soit considérablement atteint, rien ne permet d'affirmer que c'est uniquement grâce aux efforts du PPSAC ou d'un autre projet oeuvrant dans le même domaine.

L'indicateur de projet n°3 fait référence au nombre de préservatifs masculins vendus par les AMS ; c'est l'indicateur phare du PPSAC. Il a été atteint à seulement 60 %. La cible poursuivie lors de la phase I du projet relativement à cet indicateur était de parvenir à vendre 90 millions de préservatifs. Seulement 78,9 millions de préservatifs ont été vendus lors de cette phase. L'objectif n'a été atteint qu'à 88 % lors de cette phase. Pour ce qui est de la phase II du projet, la cible pour l'IOP 3 était de parvenir à une vente 175 millions de préservatifs. Seulement 79 millions ont été vendus soit un taux de réalisation de 45 %. Si un jugement sur la performance globale du projet peut être émis, l'on doit se baser sur l'indicateur de projet n° 3. En effet, les activités de communication pour le changement de comportement sont intentées en vue d'entrainer l'adoption des comportements sexuels non risqués à l'instar desquels l'utilisation systématique du préservatif lors des rapports sexuels à risque. Une mauvaise performance relativement à cet indicateur peut traduire non seulement une faiblesse des outils marketing utilisés, mais aussi un échec dans l'objectif relatif au changement de comportement. En effet, en marketing social, l'achat d'un préservatif est un indicateur de changement comportemental.

Figure 4: Niveau d'atteinte des objectifs du projet

Source : Auteur

* 29 Objectif spécifique

* 30 Le terme effort ici doit s'entendre comme la différence de la valeur de l'indicateur entre l'année 2012 et l'année de référence 2006

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille