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à‰valuation coà»t efficacité du projet de prévention du VIH/sida en Afrique centrale.

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par Noel Magellan Nino NSONG NTOCK
ISTA-CEMAC - Master en Analyse et Evaluation des Projets 2015
  

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CHAPITRE I :

BESOINS DE FINANCEMENT ET ENJEUX DE LA LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA  AU CAMEROUN

Entre 2000 et 2010, plus de trois quart7(*) des dépenses consacrées à la lutte contre le VIH/SIDA en Afrique Subsaharienne provenaient de sources extérieures. A l'instar des autres pays de cette sous région, la lutte contre la pandémie au Cameroun est fortement tributaire de l'aide au développement. La première section de ce chapitre portera sur le financement international de la lutte contre le VIH/SIDA. Après avoir présenté l'évolution de la coopération internationale dans la lutte contre la maladie, nous parlerons brièvement du fonds mondial de lutte contre le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme qui est aujourd'hui l'un des plus grands sinon le plus grand donateur de l'aide en faveur de la lutte contre la maladie. La section se terminera par des développements sur le financement international du VIH/SIDA au Cameroun.

De part son impact socioéconomique négatif sur les populations affectées, le VIH/SIDA constitue aujourd'hui un problème majeur de santé publique. Les enjeux de la lutte contre cette pandémie sont ainsi nombreux, aussi bien à l'échelle mondiale que dans chacun des pays pris individuellement. En relation avec le thème abordé dans le document, trois principaux enjeux ont capté notre attention à l'échelle du Cameroun. Ce sont principalement l'enjeu relatif à la faible couverture en antirétroviraux qui a pour implication une exigence de performance plus accrue en ce qui concerne la mise en oeuvre des programmes visant la prévention des nouvelles infections, l'enjeu relatif à la mise en oeuvre efficace des programmes de lutte contre la maladie en général que le contexte actuel de raréfaction des financements exacerbe ; et enfin l'enjeu relatif au déficit de financement qu'il faut résorber notamment en donnant la preuve que les programmes mis en oeuvre sont efficace.

I. LE FINANCEMENT INTERNATIONAL DE LA LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA

La quasi-totalité des publications sur l'épidémie de VIH/SIDA est unanime sur le fait que, l'Afrique Subsaharienne en particulier et les pays en voie de développement en général supportent aujourd'hui une part disproportionnée du fardeau que représente la maladie. Ces pays lourdement affectés par l'épidémie sont aussi ceux qui disposent le moins de ressources pour faire face à l'avancée de la maladie. La communauté internationale a ainsi compris qu'une solidarité à travers une coopération internationale efficace était nécessaire pour venir à bout de la maladie.

Dans les développements qui suivent, nous expliciterons comment la coopération internationale a évolué dans le cadre de la lutte contre le VIH/SIDA. On distinguera une première phase qui court de 1986 à 1991 caractérisée par la dichotomie entre les approches bilatérales et multilatérales, d'une seconde phase (à partir de 1995) caractérisée par une multiplication d'initiatives qui toutefois manquaient de coordination.

Après ces développements sur la coopération internationale dans la lutte contre le VIH/SIDA, nous parlerons un peu du fonds mondial de lutte contre le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme qui est aujourd'hui l'un des principaux donateurs dans la lutte contre le VIH avec plus de 280 programmes de lutte contre le SIDA financés dans le monde en 2009, dont près de la moitié dans les pays en voie de développement.

Nous terminerons cette section par un exposé sur le financement du VIH/SIDA au Cameroun en particulier. On remarquera aisément que la réalité du pays est celle de la majorité des pays d'Afrique Subsaharienne à savoir une multiplication d'initiatives qui peinent à prouver leur efficacité ; l'aide internationale apparaissant généralement comme une manne à partager qu'un financement qui rencontre une demande clairement exprimée.

I.1. Evolution de la coopération internationale dans la lutte contre le SIDA

L'évolution de la coopération internationale dans la lutte contre le VIH est caractérisée par deux phases, une première entre 1986 et 1991 qui a la particularité de présenter une dichotomie entre une approche bilatérale de financement d'une part et une approche de financement multilatérale d'autre part ; une seconde phase courant depuis 1995 qui connait une floraison d'initiatives avec l'entrée d'ONG privées et de fondations dans la liste des acteurs du financement de la maladie.

I.1.1. La première phase de la coopération (1986-1991) et les deux principales approches de financement

Avant 1986, aucun des pays développés ne mettait à disposition des ressources pour la lutte contre le VIH/SIDA dans les pays du Sud. L'éveil de conscience de la communauté internationale prend son essor à travers le plan global de lutte contre la pandémie du SIDA de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). A travers ce plan, l'OMS a poussé les nations développées à mettre à disposition des ressources pour la lutte contre la maladie dans les pays du Sud. Deux alternatives se présentaient alors à celles-ci ; elles pouvaient octroyer directement les ressources aux nations potentiellement bénéficiaires, c'était l'approche bilatérale. L'autre alternative de financement en l'occurrence l'approche multilatérale consistait à faire passer les ressources octroyées par le pays donateur à travers une agence ; cette agence pouvant être du système des nations unies ou une agence spécialement créée à l'occasion à l'instar du fonds mondial.

De l'exploitation des données sur l'aide octroyée pour la lutte contre le SIDA au cours de la période 1986 à 1991, il ressort que les principaux bailleurs étaient les pays membres de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE). Les Etats-Unis à eux seuls assuraient près de la moitié de l'aide octroyée par les cinq plus grands donateurs dans la lutte contre le VIH à cette époque avec un financement estimé à près de 2408(*) millions de dollars US. Ceux-ci étaient suivis de la Suède avec un financement s'établissant à près de 100 millions de dollars US.

Tableau 1: Les cinq principaux donateurs de l'aide à la lutte contre le VIH/SIDA

Pays

Montant en millions de dollars US

Part (%) dans le financement total

Etats-Unis

237,3

46,89

Suède

97,50

19,27

Canada

70,50

13,93

Royaume-Uni

59,34

11,73

Norvège

41,45

8,19

Total

506,09

100,00

Source : Nkoa F. C. et al. (2010)

Il convient de souligner aussi que, lors de cette première phase, l'essentiel du financement se faisait selon l'approche multilatérale. Toutefois une analyse plus rapprochée a mis en exergue la réalité selon laquelle les bailleurs les plus importants utilisaient moins l'approche multilatérale que l'approche bilatérale. A titre d'exemple les Etats-Unis avaient une part d'aide bilatérale estimée9(*) à plus 60 % du total ; un pourcentage similaire pour le Canada (64,7 %). Les financements des français et allemands étaient quasi-exclusivement bilatéraux avec des proportions respectives de 88,1 % et 75,5 % dans l'aide totale qu'ils octroyaient. Ceci est, du moins en partie dû au fait que ces grands donateurs de l'époque étaient pour la plupart, des pays très industrialisés disposant chacun de leur propre agence d'aide au développement. De ce fait ils ne trouvaient plus la nécessité de faire transiter leurs ressources par l'OMS ou une tierce agence spécialisée du système des nations unies comme cela était le cas des donateurs modestes.

* 7  Sida et crise de la dépendance dans les pays d'Afrique (Note thématique ONUSIDA, 2012)

* 8 Nkoa F. C. et al. (2010)

* 9 Nkoa F. C. et al. (2010)

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci