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Le processus décisionnel dans la politique étrangère du cameroun: le cas du recours au règlement judiciaire dans le conflit de Bakassi


par Zoulica RANE MKPOUWOUPIEKO
Institut des Relations Internationales du Cameroun/Université de Yaoundé II - Master en Relations Internationales 2011
  

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B. Le rôle des fonctionnaires de SG/PRESICAM

Le Chef de l'Etat s'était entouré à l'époque de fonctionnaires dévoués, compétents dans leur domaine respectif et préoccupés par la violation nigériane de l'intégrité territoriale du Cameroun ; ce qui avait fait peser la balance en faveur du règlement judiciaire, c'était non seulement la vigueur des arguments de ses partisans284, mais surtout l'aptitude de ces derniers à faire correspondre leur vision aux orientations générales du Chef de l'Etat en matière de politique étrangère ; en l'occurrence, la recherche d'une solution pacifique et définitive. Ceci explique l'éviction de l'option militaire par nature violente et de la solution diplomatique, susceptible d'être remise en cause.

L'option judiciaire était apparue lorsque le Secrétaire Général de par ses responsabilités d'autorité chargée du suivi de l'exécution des instructions données par le Président de la République, et de la supervision de l'organisation du travail gouvernemental285, s'était rendu compte, après vérification, que le Nigeria avait souscris à la clause facultative de juridiction obligatoire. Le Cameroun qui n'avait jusque là pas ratifié ladite clause devait agir rapidement afin de préserver cette option. En vue d'exploiter au mieux cette opportunité, les partisans de l'option judiciaire se sont servis pour faire peser la balance en leur faveur de l'exemple du Portugal dans l'affaire du droit de passage en territoire indien286.

En effet, dans cette affaire, le Portugal avait accepté la juridiction obligatoire par une déclaration du 19 décembre 1955 et saisi la Cour par une requête contre l'Inde trois jours plus tard. Cette célérité avait pour but d'empêcher l'Inde de retirer sa déclaration.

En outre, pour faire valoir auprès du Chef de l'Etat cette option, il avait encore fallu réunir des informations et éléments matériels prouvant la capacité du Cameroun à défendre devant la Cour la « camerounité » de la péninsule de Bakassi. C'est ainsi que, des fonctionnaires du Secrétariat général, par exemple, avaient parcouru de nombreux pays afin de rassembler des informations287. Quand la décision a été prise, cette tâche est revenue au MINJUSTICE.

Au regard de la décision finale, il ressort que les fonctionnaires du SG/PRESICAM ont eu plus d'influence que les autres fonctionnaires sur la prise de décision.

284 En l'occurrence, le Secrétariat Général de PRESICAM représenté par le Secrétaire Général le Pr. Joseph OWONA, l'expert universitaire le Pr. Maurice KAMTO, et plus tard le MINJUSTICE représenté par Maître Douala MOUTOME.

285 Article 2 (2) du Décret N°90/951 du 29 mai 1990 portant organisation de la Présidence de la République.

286 Voir, Droit de passage sur territoire indien, exceptions préliminaires, arrêt, C.I.J. Recueil, 1957 ; fond, arrêt, C.I.J. Recueil 1960.

287 Entretien avec le Professeur Joseph OWONA, op. cit.

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Quelle que soit la pertinence d'une option, la décision finale revient au Chef de l'Etat qui, selon son tempérament et sa culture, choisit la solution qui lui paraît la plus appropriée. Il est selon Ferry DE KERCKHOVE, « le décideur de base »288.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams