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La formation initiale des professeurs de français du post-primaire: les enjeux pour un enseignement apprentissage de qualité


par Didier DA
Université Norbert Zongo de Koudougou - Inspecteur de l'enseignement secondaire 2018
  

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II.2. La formation par la pratique

Dès le début des années 1990, le débat sur l'impact de la formation initiale sur l'efficacité de l'enseignement a été posé suite aux recrutements massifs des enseignants en Afrique subsaharienne pour répondre à la forte demande en matière d'éducation. En effet, des études menées par le programme d'analyse des systèmes éducatifs de la confemen12 (PASEC), ont fait le constat que la formation professionnelle initiale a souvent peu d'effet et que dans la plupart des cas, des enseignants sans formation professionnelle initiale feraient autant progresser les élèves que des enseignants formés. Certains trouvent même que la formation professionnelle initiale n'était pas un investissement rentable et qu'on pouvait parfaitement se limiter à des formations de très courte durée plutôt que de dépenser des sommes importantes dans des formations longues.

Le critique littéraire français Brunetière, cité par Meirieu (2005, p.14) à propos de la formation pédagogique des enseignants, pense que « Nos jeunes professeurs n'ont pas besoin qu'on leur enseignât la pédagogie, car ils l'ont eux-mêmes découverte dans le sentiment de la dignité de leur profession ». Ainsi, selon cet académicien l'enseignant s'est déjà formé par la pratique de son métier, donc nul besoin encore de le former.

Le problème de moyens surtout financiers sont mis en avant dans les pays de l'Afrique subsaharienne pour escamoter la formation initiale des enseignants. On présente la formation continue comme une panacée, alors que ce type de formation dans le domaine éducatif ne saurait être utile si elle n'est sous-tendue par des théories. En effet, quand bien même l'enseignant doit se former de façon continue, il lui faudra acquérir au préalable des connaissances, des prérequis qui lui permettront d'assurer et de rendre utile cette formation continue afin de renforcer ses capacités et ses compétences pédagogiques.

12 Conférence des ministres de l'éducation des pays africains et malgache d'expression française.

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II.3. L'intérêt de la formation professionnelle initiale

La formation initiale des enseignants a toujours fait l'objet de réflexion des chercheurs, des pédagogues, des didacticiens, des encadreurs pédagogiques, et de tous ceux qui s'intéressent à la question de l'éducation et de l'enseignement-apprentissage. Ainsi, les notions d'acquisition du savoir, de construction du savoir, de réinvestissement des connaissances ont été au centre des préoccupations liées aux enseignements-apprentissages. Les nombreux défis auxquels fait face le système éducatif burkinabé commandent un égard particulier sur la formation de ceux-là qui ont la charge d'assurer la bonne éducation des élèves. Selon Compaoré (2011, p.80), « la formation initiale des enseignants est devenue une exigence qui participe à la professionnalisation du métier d'enseignant ». En effet, toute professionnalisation, toute formation continue reposent sur un substrat qu'on ne saurait occulter d'où la nécessité de la formation initiale qui, selon Fonkani (2007, p.72), « doit être le soubassement sur lequel s'édifient les apports de la formation continue et de l'expérience ».

La formation initiale des enseignants est un gage de réussite des élèves. En effet, les savoirs académiques que le professeur a acquis durant son cursus universitaire ne sont pas tous profitables à l'élève. Comment distiller ses savoirs savants de sorte à les rendre bénéfiques pour un apprenant selon son niveau et selon sa classe ? IL s'agit selon Meirieu (1999, p.85) «d'interroger résolument les savoirs sous l'angle de leur constitution et non de leur restitution, de s'intéresser tout autant à la manière dont ils sont acquis qu'au contrôle de cette acquisition ». Il est donc clair, qu'un enseignant doit se préoccuper plus de l'apprentissage que de l'enseignement. Il doit apprendre à ses élèves à apprendre plutôt qu'à réciter. Ce savoir-faire de l'enseignant ne s'acquiert que par une formation initiale. Malgré les connaissances académiques d'un enseignant, s'il n'est au préalable formé à la transmission du savoir, les élèves n'apprendront pas. En effet, comme l'a si bien dit Ouédraogo (2009, p.59), « Si un enseignant doit bien maîtriser les savoirs et savoir-faire correspondants à la ou aux discipline(s) qu'il sera amené à enseigner, si en outre, il a besoin de se familiariser avec la façon dont ces connaissances peuvent être transmises aux apprenants, alors une formation disciplinaire et scientifique de qualité devrait lui être donnée, dans le meilleur des cas, avant qu'il n'aille dans une classe ».

Perrenoud (1994, p.12), décrit le métier d'enseignant comme étant un métier difficile et complexe, d'où la nécessité de former ceux qui doivent l'exercer. Pour lui, « Il est évident qu'une pratique professionnelle complexe exige des compétences et que la formation a pour principale vocation d'en permettre le développement». Ainsi, l'enseignant qui bénéficie d'une formation initiale sera plus aguerri à faire face aux problèmes qui surviendraient et

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auxquels il pourrait être confronté dans l'exercice de son métier. Perrenoud pense effectivement que « la formation initiale, loin d'être une simple réponse aux besoins de qualification, peut être un levier de changement, une stratégie d'innovation ». En effet, vu l'évolution de nos sociétés et des savoirs, l'enseignant doit être au diapason de cette évolution s'il veut que son action soit en phase avec les transformations du moment. D'ailleurs, comme l'a signifié Kaboré-Ouédraogo (2003, p.41), « La tendance actuelle est à la conception d'un enseignant professionnel qui maitrise un corps de savoirs formels, mais qui soit capable de l'interpréter et de l'adapter à des cas particuliers par ses capacités de réflexion et d'analyse.».

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery