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Roles des médias internationaux lors des elections de 2018, en république démocratique du congo(rdc), regard sur la radio france international (rfi)


par Joel MVEMBA NGOMBO
Université pédagogique nationale - Graduat 2019
  

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Conclusion partielle

Ce chapitre était essentiellement consacré à la définition de tous les concepts faisant l'objet de notre étude. Dans ce sens, les concepts : Rôles, Médias, Médias internationaux, Elections, Radio... nous les avons définis comme les éléments phares de notre travail afin de faciliter la compréhension.

Dans la suite, nous avons explicité la théorie de réception « usage et gratification » en ces termes : la théorie des usages et gratifications part du principe que les individus ne sont pas des consommateurs passifs face aux médias. Au contraire, ils ont leur propre usage de ceux-ci. Cette théorie a donc pour but d'expliquer les satisfactions que les médias apportent aux individus, leur réelle fonction et leur véritable importance.

Dans les lignes qui suivent, nous allons présenter la Radio France Internationale RFI, la chaine dont se base notre étude.

CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA RADIO FRANCE INTERNATIONALE (RFI)

Le deuxième chapitre concerne la présentation de notre champ de recherche qui est la Radio France Internationale.

II.1 Historique de la Radio France Internationale

Radio France internationale, généralement désignée par son sigleRFI, est une station de radio publique française à diffusion internationale, créée le 6 janvier 1975. Elle fait suite à une série de radios internationales françaises qui débutent avec Le Poste colonial le 6 mai 1931. Elle est depuis 2008 une filiale de France Médias Monde, qui supervise l'audiovisuel extérieur de la France.

Elle diffuse en français et dans 13 langues étrangères en RNT, ondes courtes et moyennes, en FM, sur le câble, le satellite et Internet. Ses programmes sont également repris par plusieurs centaines de radios partenaires à travers le monde. En 2014, RFI est écoutée chaque semaine par 37,3 millions d'auditeurs, principalement africains, et son site web est visité par 9,4 millions d'internautes en moyenne chaque mois32(*).

v 1931-1938 : Le Poste colonial

La Cité des Informations de l' exposition coloniale internationale à Paris en 1931. En 1930, il est décidé de créer une station audible dans le monde entier, à la demande des populations d' outre-Mer et des colonies françaises 1. Le 6 mai 1931, la radio Le Poste colonial est lancée au cours de l' exposition coloniale internationale de Paris, à destination des 100 millions d'auditeurs de l' empire colonial français. Elle est diffusée en ondes courtes via deux émetteurs de 12 et 15 kW situés à Pontoise, sur trois fréquences visant l' Afrique, l' Asie et l' Amérique. Les émissions sont diffusées depuis le studio de l'exposition, dans la Cité des informations, jusqu'à ce qu'en décembre, la station s'installe au 98 bis boulevard Haussmann à Paris. Elle diffuse alors 13 à 24 h d'émissions quotidiennes en français ainsi que des séquences d'information de 15 minutes en anglais et en espagnol.

En 1933, la radio devient un moyen de propagande, notamment pour le Troisième Reich d' Adolf Hitler qui déverse son discours raciste dans le monde entier. La France doit lui répondre dans le plus de langues possibles. Le 1er avril 1935, un service d'émissions en langues étrangères à destination du monde francophone est mis en place. Mais le Front populaire arrivé au pouvoir en 1936 a d'autres priorités, notamment sociales, que le développement de la radio, et n'y met plus suffisamment les moyens. Malgré cela, le 23 mars 1938, un nouvel émetteur plus puissant de 25 kW est inauguré à Les Essarts-le-Roi.

v 1938-1940 : Paris-Mondial

En avril 1938, le Poste colonial est rebaptisé Paris-Mondial après s'être brièvement appelé Paris Ondes Courtes. Les studios s'installent avenue de Ségur à Paris. En février 1939, il est créé sous l'autorité de la présidence du Conseil, un « centre permanent de l'information générale » dont dépendent les émissions en langues étrangères sur grandes ondes et ondes moyennes. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, la radio parle en 30 langues. Le 1er septembre 1939, l' Allemagne envahit la Pologne, ce qui pousse le Royaume-Uni et la France à lui déclarer la guerre, et déclenche donc la Seconde Guerre mondiale. Au début de l'année 1940, la radio émet en 20 langues : anglais, allemand, arabe, bulgare, danois, espagnol, grec, italien, japonais, néerlandais, norvégien, polonais, portugais, roumain, russe, serbo-croate, slovaque, suédois, tchèque et turc. Le 10 mai 1940, les Allemands pénètrent sur le territoire français, et le 14 juin 1940, ils occupent Paris. Le 17 juin 1940, Paris-Mondial diffuse le discours de Pétain appelant à cesser le combat et demandant l' armistice, puis la radio cesse d'émettre33(*).

v 1940-1944 : la guerre des ondes

La France coupée en quatre : zone libre, zone occupée, départements annexés et du Nord de la France directement sous administration militaire allemande. La Voix de la France, Radio Londres et Radio Brazzaville. Pendant l' occupation allemande, la France est coupée en deux, entre la zone occupée au Nord, sous domination allemande, et la zone libre au Sud, sous l'autorité du régime de Vichy. Ce dernier va mener une « guerre des ondes » avec les radios des Alliés, diffusées en français depuis l'étranger.

Dès le 18 juillet 1940, la Propaganda-Abteilung Frank Reich usurpe la dénomination de Radio-Paris pour en faire un instrument de propagande nazie en langue française. La radio diffuse dans l'Europe entière, en Afrique du Nord ainsi qu'en Afrique-Équatoriale française (AEF) et en Afrique-Occidentale française (AOF).

Le 1er août 1941, le régime de Vichy lance La Voix de la France, chargée d'émettre vers les colonies. En novembre 1942, les Alliés débarquent en Afrique du Nord et prennent le contrôle des stations radios locales. Vichy lance alors une nouvelle radio appelée La France Fidèle, qui diffuse en français et en arabe à destination de cette région. Plus tard, en avril 1944, une troisième radio à ondes courtes est créée : La France Musulmane. Elle est chargée d'émettre vers les populations musulmanes d'Afrique du Nord et de contrer la gaulliste Radio-Alger.

La France libre du général de Gaulle s'exprime tout d'abord sur la BBC dans le programme Radio Londres. Le 5 décembre 1940, Radio Brazzaville commence sa diffusion à partir d'un émetteur de fortune. Elle va se doter par la suite d'émetteurs plus puissants et le 18 juin 1943, Charles de Gaulle l'inaugure. Le 22 juin 1944, il signe une ordonnance pour réquisitionner toutes les radios publiques et privées.

Le 17 août 1944, les Allemands détruisent l' émetteur d'Allouis lors de leur retraite, ce qui empêche la diffusion des programmes français34(*).

v 1945 : la remise en route

Le 1er janvier 1945, l'émetteur de 100 kW d'Allouis est remis en service. Le service des Émissions vers l'étranger (EVE) nait sous la direction de Philippe Desjardins, nommé par le général de Gaulle. La radio est diffusée en ondes longues et ondes moyennes en 20 langues vers 46 pays par trois émetteurs de 150 kW. La section allemande cherche à démoraliser les troupes ennemies tandis que la section espagnole fait face à Franco, toujours au pouvoir. La section nord-américaine est relayée par les réseaux américains et rencontre un certain succès. Le 23 mars, la Radiodiffusion nationale (RN) est remplacée par la Radiodiffusion française (RDF). À la fin de l'année, la radio emploie près de 300 personnes. La station n'émet plus en russe et en turc, mais ajoute le hongrois et le slovène et, en 1946, le finnois35(*).

En 1946, le général de Gaulle démissionne de son poste de président du Conseil, marquant la fin de la relance de la radio. Le 9 février 1949, la Radiodiffusion française (RDF) devient la Radiodiffusion-télévision française (RTF).

v 1947-1975 : une politique sans ambition

Pendant trois décennies, les gouvernements français successifs ne vont plus mettre les moyens nécessaires dans la radiodiffusion extérieure. Alors qu'elle bénéficie d'une certaine expérience dans ce domaine, la France va peu à peu se faire rattraper par les autres pays. Dans les années 1960, elle n'occupera plus que la 17e place du palmarès des radios internationales.

Durant la guerre froide, les radios jouent un rôle important dans l'affrontement entre le bloc Est de l' Union soviétique et le bloc ouest des États-Unis. En 1947, une commission dite « de la hache » fait supprimer sept langues: slovène, suédois, norvégien, danois, serbo-croate, bulgare et roumain. Les trois dernières sont rétablies en 1949, et l' italien et le néerlandais sont supprimés, tout comme l' espéranto lancé deux ans plus tôt. En 1951, les émissions vers les États-Unis et les pays d' Amérique latine sont arrêtées, et en 1954, c'est au tour de celles en finnois. En 1956, lors de l' insurrection de Budapest, le volume de programmes en hongrois augmente pendant quelques semaines.

Pendant la guerre d'Algérie de 1954 à 1962, des émissions sont diffusées depuis Paris et Alger en arabe, en kabyle et en français pour faire face aux stations La Voix des Arabes et La Voix de l'Algérie libre émettant du Caire. Devant l'importance de ces programmes, une direction spécifique est créée sous le nom d'Émissions en langues arabe et kabyle (ELAK) et les horaires de diffusion sont élargis.

Lors de la crise de mai 1958, Charles de Gaulle fait son retour au pouvoir. Certains observateurs espèrent alors voir une relance de l'action radiophonique extérieure mais ce n'est pas le cas. Si une émission en yiddish est lancée à destination des juifs soviétiques, il faut attendre octobre 1960, en pleine crise de Berlin, pour que le russe soit diffusé. Les émissions sont présentées par des immigrés russes de 1920 et adoptent un ton diplomatique, le ministère des Affaires étrangères ne tenant pas à participer à la bataille radiophonique opposant anglo-saxonne et soviétique pour ne pas perturber les fragiles relations franco-soviétiques.

Début 1962, les activités internationales de la RTF sont regroupées au sein de la Direction des relations extérieures. En 1963, des restrictions budgétaires amènent à la suppression du vietnamien lancé en juillet 1961, des émissions vers l'Allemagne et l'Angleterre, ainsi qu'à la réduction des programmes destinés à l'Espagne. De plus, à la suite de l'indépendance de l'Algérie, les programmes en arabe et kabyle sont réduits36(*).

En 1963, Édouard Balladur, alors maître des requêtes au Conseil d'État et conseiller du directeur de la RTF, Robert Bordaz, est chargé de faire un état des lieux de la radiodiffusion extérieure de la France. Il recommande de créer un service permanent en français et de construire de nouveaux émetteurs. Mais le ministère des Affaires étrangères considère toujours que la radiodiffusion extérieure coûte trop cher et que personne ne l'écoute. En 1964, le service des Émissions vers l'étranger (EVE) organise un sondage appelé La rose des vents, qui a pour but de tester l'efficacité des moyens techniques disponibles. L'opération est un succès car plus de 45 000 lettres et une centaine d'enregistrements sonores sont reçus en provenance de plus de 110 pays. Malgré cela, aucun plan de relance n'est envisagé et le budget est encore réduit37(*).

Après s'être installé dans la nouvelle Maison de la Radio le 14 décembre 1963, la RTF devient l' Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF). En 1965, le ministère du Travail finance la création d'émissions en langues étrangères pour les travailleurs immigrés vivant en France : les Espagnols, Italiens et Portugais en 1966, les Arabes et Serbo-croates en 1972, les Turcs en 1974, les Africains francophones en 1975, les Cambodgiens, Laotiens et Vietnamiens en 1976. Lors de la révolte étudiante et ouvrière de mai 1968, les syndicats de l'ORTF se plaignent de la tutelle politique qui rend difficile la couverture des évènements. Finalement, le 3 juin 1968, les programmes vers l'étranger se mettent en grève. Par la suite, plusieurs dizaines d'employés sont renvoyés, mutés en province, envoyés à l'étranger ou mis en retraite anticipée.

Le 1er janvier 1969, le service des Émissions vers l'étranger de l'ORTF absorbe l' Office de coopération radiophonique (OCORA), ex-SORAFOM, et donne naissance à la Direction des affaires extérieures et de la coopération (DAEC). Cependant, l'ensemble est hétérogène et se voit placer sous différentes tutelles : les émissions et les activités de coopération sont financés par le ministère des Affaires étrangères, tandis que les programmes pour les travailleurs immigrés sont payés par le ministère du Travail.

À cette même période, le ministère des Affaires étrangères comprend qu'il est possible de mieux se servir des émetteurs sans accroître la production : les autres stations publiques françaises fourniront leurs programmes à la radiodiffusion extérieure française. En septembre 1969, le bulgare, le slovène et le portugais sont supprimés, tandis que le volume en russe et en roumain augmente.

En 1972, la diffusion d'émissions en arabe au Moyen-Orient est transférée à la Société monégasque d'exploitation, d'études et de radiodiffusion (SOMERA), contrôlée à 55 % par RMC et à 45 % par l'ORTF. Cette même année, la France perd la possibilité d'utiliser le relais de Radio Brazzaville, nationalisé par le nouveau pouvoir. L'année suivante, elle met en service les premiers émetteurs de 500 kW en ondes courtes à Allouis et Issoudun.

En 1973, le Syndicat national des journalistes (SNJ) fait le constat de la faillite de la DAEC dans un livre blanc, La Voix de la France. À l' Assemblée nationale, les députés se montrent partagés au sujet de la radiodiffusion vers l'extérieur. En 1974, le président de la République Valéry Giscard d'Estaing, fraichement élu, met fin au débat en décidant de démanteler l'ORTF en sept sociétés. Le service des émissions vers l'étranger est touché par de nouvelles directives : elle perd 14 de ses 17 langues, ne conservant que le français, l'anglais et l'allemand. De plus, deux tiers des journalistes, soit 100 sur 157, sont licenciés.

v 1975 : naissance de RFI

Logo de RFI dans les années 1970.

Le 6 janvier 1975, naît Radio France internationale (RFI), une entité du nouveau groupe Radio France. La radio est financée par la redevance audiovisuelle et le ministère des Affaires étrangères38(*).

RFI se tourne résolument vers l'Afrique, un choix qui se voit dans le lancement de la Chaîne Sud en 1975. Cette dernière diffuse quotidiennement 16 h de programmes en français et 1 h en anglais. Plusieurs émissions sont créées, telles que Carrefour, 24 heures en Afrique ou Mondial sport, mais une bonne partie des programmes provient des autres stations de Radio France. Rapidement, la radio rencontre l'adhésion des auditeurs, majoritairement des Africains et non des Français expatriés.

Le 16 février 1976, la Chaîne Ouest est créée à destination des francophones de la côte ouest de l'Amérique du Nord et à ceux d'Amérique centrale. Mais elle ne fait que relayer 5 h de programmes de France Inter chaque jour. Le 7 mars 1977, le portugais fait son retour à l'antenne à raison d'une heure par jour.

Le 1er avril, la Chaîne Est créée à son tour à destination de l' Europe centrale et orientale. Elle relaie les programmes de France Inter ou France Culture, n'assurant que deux heures de programmes spécifiques, sur les quinze heures de diffusion quotidienne. Parallèlement, RFI continue à produire des programmes pour les immigrés vivant en France sur un budget du ministère du Travail.

Le 1er février 1981, RFI loue quatre émetteurs d' Africa no 1 au Gabon pour améliorer sa couverture. En septembre, elle met en place une nouvelle grille des programmes, dont la moitié reprend des émissions de France Culture et de France Inter. Le 13 décembre, la mise en place de l' état de siège en Pologne conduit la radio à relancer la section polonaise en trois jours seulement. En janvier 1982, Michèle Cotta, présidente de Radio France, choisit Hervé Bourges pour diriger la station. Ce dernier veut rendre le développement de la station irréversible. Il fait adopter au gouvernement un plan quinquennal de développement qui prévoit de créer un service mondial en français et des rédactions de langues étrangères. Le 1er mai, RFI se diversifie en lançant une agence écrite pour les journaux africains : Médias France Intercontinentale (MFI)39(*).

La loi sur l'audiovisuel du 29 juillet 1982 fait de RFI une société nationale, filiale de Radio France. La station poursuit son développement en rouvrant des rédactions en russe en septembre 1983, en roumain en juin 1984, en créole en septembre 1985 et en serbo-croate en 1986. À partir d'octobre 1982, la radio augmente ses programmes en espagnol, portugais et français à destination de l' Amérique latine. Le 22 février 1985, le centre émetteur de Montsinéry-Tonnegrande en Guyane est inauguré. Le 29 septembre, RFI commence à émettre en ondes moyennes en région parisienne.

Les élections législatives de 1986 amènent la droite au pouvoir. Le Premier ministre Jacques Chirac et le ministre de la culture François Léotard accusent RFI d'être gauchiste. Ils tentent de placer la radio sous l'autorité directe du gouvernement en nommant son président en conseil des ministres. Mais la tentative échoue et c'est l'autorité de régulation des médias qui doit désigner le président parmi une liste de quatre candidats proposés par l'État40(*).

v 1987 : indépendance de la station

Nouveau logo de RFI adopté à son indépendance en 1987. Le 1er janvier 1987, Radio France Internationale (RFI) devient une société nationale de programme indépendante, ne faisant plus partie du groupe Radio France, à la suite de la loi sur l'audiovisuel du 30 septembre 1986. Henri Tézenas du Montcel en devient le premier président. Il veut poursuivre le développement de la station en allant au-delà de la francophonie et en l'ouvrant sur l' Asie et le monde arabe. Ainsi les émissions en arabe sont rétablies en mars 1988. RFI signe un accord avec le japonais NHK en juillet, puis avec le chinois Radio Pékin en novembre, pour être diffusé en Asie-Pacifique en échange d'une diffusion des radios asiatiques en Europe et en Amérique. En septembre, elle signe un autre accord avec Africa no 1 pour utiliser un nouvel émetteur au Gabon.

En parallèle, l' habillage de la station est modernisé : nouveau logo tricolore, nouvel habillage sonore et abandon de l' accordéon dans l'indicatif. Au printemps 1989, les manifestations de la place Tian'anmen poussent la radio à relancer sa rédaction en chinois.

En novembre 1989, André Larquié est nommé président de RFI. Le 20 décembre 1990, il signe avec l'État un nouveau contrat d'objectifs quinquennal, qui prévoit le lancement de nouvelles langues, le renforcement du parc d'émetteurs et la modernisation des modes de diffusion avec l'apparition de la FM. La guerre du Golfe de 1990 à 1991 conduit RFI à faire de l'information une priorité. Par ailleurs, la chute des régimes communistes en Europe et la démocratisation croissante en Europe de l'Est et en Afrique mènent à la création de médias indépendants, concurrents de RFI. En réponse, la station lance en 1989 RFI 2 Afrique, un programme en décrochage spécifique à l'Afrique, rebaptisé RFI Plus Afrique en 1991. Le 8 septembre 1991, RFI inaugure sa première fréquence FM à Dakar, au Sénégal. De nouvelles langues apparaissent : le vietnamien en 1990 et le persan en 1991.

En 1992, André Larquié est reconduit à son poste, il poursuit la mise en oeuvre du contrat d'objectif de 1989. En 1993, RFI ouvre des rédactions en khmer, laotien et albanais et lance RFI Bulgarie, puis RFI Roumanie en 1995. La station ouvre deux autres fréquences FM en Guyane, à Cayenne en 1993 puis à Saint-Laurent-du-Maroni l'année suivante. En 1994, la radio se réorganise en trois antennes : Afrique, Europe et Paris/Ile-de-France. Elle se lance sur internet et renforce sa couverture FM et en ondes courtes41(*).

En novembre 1995, Jean-Paul Cluzel est nommé président de RFI. Il décide de faire de RFI une radio d'information en continu.

v 1996 : une station tout-info

Nouveau logo de RFI en 1996. Le 16 septembre 1996, Radio France Internationale (RFI) lance sa nouvelle grille de radio d'information en continu pour faire face à la concurrence des autres stations internationales. Des journaux de 10 minutes toutes les demi-heures sont entrecoupées de magazines de 20 minutes centrés sur l'actualité. La radio possède désormais deux chaînes : RFI 1, le service mondial en français qui passe de 18 éditions quotidiennes à 58, dont dix dédiées à l'Afrique ; et RFI 2 qui diffuse dans 17 langues près de 34 programmes quotidiens représentant 230 heures hebdomadaires. Pour marquer ce changement, RFI adopte un nouveau logo, rouge et blanc. Dans le même temps, la SOFIRAD cède RMC Moyen-Orient au groupe RFI.

En janvier 1997, la station crée RFI 3 Musique, une chaîne qui diffuse un fil musical. En 1999, Aeriel Hongrie est lancée avec 12 h de programmes produits par RFI et 12 autres en anglais produits par la BBC. En 2000, c'est au tour de RFI Deutschland42(*).

En juin 2004, Antoine Schwarz est nommé à la tête de RFI. Il fixe plusieurs priorités géographiques : l'Afrique, où la radio possède la majorité de son auditoire, le Moyen-Orient, via RMC Moyen-Orient, et l'Europe. Il engage également un travail sur les langues de diffusion de RFI et continue le processus de numérisation initié par son prédécesseur. Le 1er juin 2005, RFI lance RFI Marine en collaboration avec Worldspace et Météo-France. Les programmes consistent en un journal international en français chaque heure, suivi de bulletins météorologiques entrecoupés de plages musicales. La station, diffusée via le satellite AfriStar de Worldspace, couvre la Manche, l' océan Atlantique et la mer Méditerranée. Le 19 décembre 2005, RFI lance son nouveau site internet.

Le 19 octobre 2004, Alain Ménargues, directeur général adjoint de RFI, est licencié après la parution de son livre Le Mur de Sharon et la tenue sur Radio Courtoisie de propos polémiques qualifiant Israël d'« État raciste », condamnés par la rédaction de RFI. Dans un arrêt rendu le 9 mars 2011, la Cour de cassation juge le licenciement « dépourvu de cause réelle et sérieuse », et condamne RFI à verser des dommages-intérêts 41, 42, 43.

Le 26 mars 2006, RFI lance sa nouvelle grille. Quatre langues européennes ( albanais, polonais, roumain et slave) cessent alors d'émettre en ondes courtes. À la fin de l'année, RMC Moyen-Orient change de nom pour s'appeler Monte Carlo Doualiya. Le 28 mars 2007, RFI s'associe avec l' agence de presse privée serbe Beta pour fonder la radio privée Beta RFI  (en), diffusée en FM 24h/24 sur la capitale serbe. En 2007, la station lance RFI Instrumental, une librairie musicale destinée aux professionnels de l'audiovisuel. Elle regroupe des milliers de musique venant des cinq continents pouvant servir d'habillage sonore aux productions audiovisuelles. Le 8 décembre, RFI lance un service en langue haoussa basé à Lagos, au Nigeria, en partenariat avec la station Voice of Nigeria (VON)43(*).

v 2008 : intégration dans l'Audiovisuel extérieur de la France

Article connexe : France Médias Monde.

Le 4 avril 2008, la holding Audiovisuel extérieur de la France (AEF) est créé sous l'impulsion du président de la République Nicolas Sarkozy élu l'année précédente. Il s'agit de regrouper les activités de l'audiovisuel extérieur de la France sous une même société, soit les chaînes de télévision TV5 Monde et France 24, et la radio RFI 47, 48. Alain de Pouzilhac est nommé au poste de PDG et Christine Ockrent à celui de directrice générale déléguée du nouvel ensemble et donc des entités qui le composent. Ils choisissent Geneviève Goëtzinger pour être la directrice déléguée de RFI.

Le 11 août 2008, le rédacteur en chef Richard Labévière est licencié pour « faute grave » après avoir interviewé Bachar el-Assad quelques jours avant sa venue à Paris dans le cadre du sommet de l' Union pour la Méditerranée. Labévière dénonce une « mise au pas de l'Audiovisuel extérieur de la France ».

En janvier 2009, la direction annonce un plan social important avec la suppression de 206 postes sur un total de 1 040. Elle confirme le plan présenté en octobre consistant en la suppression de certaines langues faute d'audience : l' allemand, l' albanais, le polonais, le serbo-croate, le turc et le laotien ; mais aussi le développement d'autres : l' anglais, le portugais et le swahili. De plus, face aux difficultés d'audience et financières de RFI, l'État prépare une recapitalisation à hauteur de 17,2 millions d'euros. En réponse, l'intersyndicale de RFI appelle à une grève illimitée à partir du 12 mai 2009. Pendant plusieurs mois, l'antenne est perturbée par des mouvements plus ou moins suivis, faisant de cette grève la plus longue de l'histoire de RFI. Le 28 septembre, la cour d'appel de Paris suspend le plan de licenciement, jugeant qu'il est « entaché d'irrégularités ». Finalement, à la fin de l'année, 270 salariés se portent volontaires au départ, soit plus que ce que le plan prévoyait44(*).

Fin 2009, conformément au plan d'octobre 2008, RFI cède toutes ses filiales ( RFI Sofia, Rádio Europa Lisboa et Beta RFI  (en)) à l'exception de Monte Carlo Doualiya et de RFI Roumanie. Le 19 janvier 2010, Monte Carlo Doualiya lance une nouvelle grille. Le 31 octobre 2010, c'est au tour de RFI de lancer une nouvelle grille de programmes qui fait suite à la mise en place d'une rédaction unique multilingue et multi support. À partir du 5 juillet 2010, grâce au succès de RFI en haoussa, la radio diffuse dans dix pays africains des programmes dans une nouvelle langue africaine : le swahili.

En janvier 2012, l'Audiovisuel extérieur de la France (AEF) fusionne avec ses filiales RFI, France 24 et Monte Carlo Doualiya (filiale de RFI). Cette fusion juridique est effective le 13 février 2012. Le 7 octobre, Marie-Christine Saragosse, jusque-là directrice générale de TV5 Monde, est nommée présidente de l'AEF. En février 2013, RFI et MCD quittent leurs studios de la Maison de la Radio de Paris pour emménager dans les locaux de l'AEF au côté de France 24 à Issy-les-Moulineaux. Le 27 juin, l'Audiovisuel extérieur de la France (AEF) est rebaptisé France Médias Monde (FMM)45(*).

Le 19 octobre 2015, RFI commence la diffusion d'émissions dans une troisième langue africaine : le mandingue, parlé par près de 40 millions de personnes. Le 7 février 2016, RFI lance une série de 52 émissions sur l' histoire de l'Afrique en partenariat avec l' UNESCO. Ce programme, présenté par l'historien Elikia M'Bokolo, se base sur le projet Histoire générale de l'Afrique initié par l'UNESCO en 1964 et qui a donné lieu à une publication en 8 volumes.

* 32Fr.wikipédia.org/wiki/radio_france_internationale consulté le 20 Octobre 2020 à Kinshasa/RDC

* 33Radio France Internationale, Op.cit. P 25 Consulté le 20 Octobre 2020 à Kinshasa/RDC

* 34Radio France Internationale, sur wikimédia Commons, consulté le 20 Octobre 2020 à Kinshasa/RDC

* 35Radio France Internationale, Op.cit. P 27Sur wikimédia Commons, consulté le 20 Octobre 2020 à Kinshasa/RDC

* 36Radio France Internationale, sur wikinews, consulté le 20 Octobre 2020

* 37Radio Franc5e Internationale, Op.cit. P 29Sur wikinews, consulté le 20 Octobre 2020

* 38Radio Franc5e Internationale, Op.cit. P 29Sur wikinews, consulté le 20 Octobre 2020 à Kinshasa/RDC

* 39Radio Franc5e Internationale, Op.cit. P 29Sur wikinews, consulté le 20 Octobre 2020 à Kinshasa/RDC

* 40Radio Franc5e Internationale, Op.cit. P 29Sur wikinews, consulté le 20 Octobre 2020 à Kinshasa/RDC

* 41Radio Franc5e Internationale, Op.cit. P 29Sur wikinews, consulté le 20 Octobre 2020 à Kinshasa/RDC

* 42Radio Franc5e Internationale, Op.cit. P 29Sur wikinews, consulté le 20 Octobre 2020 à Kinshasa/RDC

* 43Radio Franc5e Internationale, Op.cit. P 29Sur wikinews, consulté le 20 Octobre 2020 à Kinshasa/RDC

* 44Radio Franc5e Internationale, Op.cit. P 29Sur wikinews, consulté le 20 Octobre 2020 à Kinshasa/RDC

* 45Radio Franc5e Internationale, Op.cit. P 29Sur wikinews, consulté le 20 Octobre 2020 à Kinshasa/RDC

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams