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Compréhension du processus d'engagement écologique - l'importance du collectif, des connaissances et des émotions pour une transformation intérieure et extérieure de nos représentations


par Laurie Benisti
Institut Catholique de Paris - Politiques environnementales et management du développement durable 2018
  

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Annexe 4 : Retranscription - Juliette

Fin de master de développement durable, fin de stage de fin d'étude. A décidé de ne pas travailler l'année pro pour se focaliser sur des projets plus associatifs et militants.

Connaissance des enjeux, sources d'informations :

Je pense progresser assez rapidement. A partir du moment où tu as un socle de connaissance, tout va assez vite. J'ai longtemps été dans le flou, mais en étant formée à animer une conférence et à comprendre les enjeux autour de l'énergie et du climat, j'ai compris beaucoup de choses, ça m'a donné une base de connaissances. Tous les articles ou interviews que je lis, je les comprends mieux. Je comprends mieux les enjeux, je comprends mieux ce qui se passe, c'est moins flou. Je n'ai pas une connaissance très très développée, mais qui vient petit à petit. Comment je m'informe ? Beaucoup d'articles, de sites internet un peu alternatifs, et aussi par les rencontres, les débats, les discussions, j'apprends beaucoup, et j'ai envie d'en apprendre plus.

Gravité des crises :

C'est la merde... je pense qu'on ne se rend pas compte de ce qui se passe. C'est le plus grand défi de l'humanité, on n'a jamais eu à faire face à de tels changements, de tels phénomènes. En fait, j'ai l'impression qu'on ne se rend pas compte. Evidemment que c'est grave, que c'est même dramatique, que si on ne fait rien il va y avoir des conséquences, mais je pense qu'on n'imagine même pas à quel point. Ce n'est pas normal qu'on ne s'en rende pas compte et qu'on ne fasse rien pour agir. Même moi à mon niveau personnel c'est difficile. Mais je pense que c'est important qu'on ait conscience de ce qui se passe pour s'investir et pour être prêt à ce qui va nous arriver, même psychologiquement.

Je pense qu'on va s'en sortir mais pas comme on l'entend. Quand on pense « s'en sortir », c'est retrouver ce qu'on avait, c'est sauver les meubles, c'est rester dans la même situation globalement. Dans ce cas-là, non je pense qu'on ne va pas s'en sortir. Mais si on se dit s'en sortir c'est plus créer quelque chose d'autre et qu'on arrive à faire survivre des espèces et recréer une société, oui on va s'en sortir. Je ne vois pas le futur comme quelque chose d'apocalyptique où tout crame et il n'y a plus personne sur terre. On va s'en sortir, mais de manière alternative, différente. Oui, il va y avoir des dommages, des pertes, ça c'est sûr. Mais on va créer quelque chose, j'en suis sûre. C'est pour ça qu'il faut qu'on se bouge dès maintenant, pour créer quelque chose pour après, et pour atténuer les effets de ce qui va arriver.

Pour moi toutes les crises sont liées, j'ai trop de mal à les différencier. Tout est lié. Tout est interdépendant, il n'y a pas de hiérarchie.

Leviers d'action :

Changer les politiques. Et l'économie. C'est ce qui fait qu'on est dans un tel système aujourd'hui, c'est le capitalisme, ce qui régit tout ce qui se passe autour de nous. Aujourd'hui, si on veut un changement drastique, il

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faut un changement de système, et ça c'est au niveau politique. Il faut redéfinir les priorités, redéfinir la répartition des pouvoirs... Au niveau économique aussi, il faut un système complètement différent, arrêter cette recherche de profit tout le temps. Il faudrait se tourner vers l'économie sociale et solidaire, l'économie circulaire. Il y a aussi le niveau individuel, citoyen.

Engagement au quotidien :

Tout ce qui est éco-gestes, ce n'est pas assez mais ça fait quand même partie du changement. J'essaie, je sais que je ne suis pas au maximum mais j'essaie. En tout cas j'essaie d'être consciente d'absolument tout ce que je fais et de savoir que si je fais qqchose qui ne va pas dans le sens de la planète, au moins je le sais. Ce qui est difficile, c'est de changer des habitudes ancrées depuis des années. Je mange encore de la viande, c'est difficile d'y renoncer, par exemple quand tu vis chez tes parents ou quand tu ne te fais pas ta propre cuisine, c'est difficile d'imposer ça aux autres, de te détacher de tout ça. Il y a aussi un côté affectif, par exemple quand tu as toujours mangé la blanquette de veau de ton papa, du jour au lendemain d'arrêter d'en manger c'est un peu compliqué. Je trouve ça difficile tous ces changements, ces écogestes quand tu es dans un mode de vie, dans un système qui ne te facilite pas la tâche...

Engagement professionnel et citoyen :

Pour moi il est hors de question que je fasse un métier qui ne porte pas en son coeur ces questions. C'est une condition essentielle. Il y a eu le manifeste pour un réveil écologique qui a fait une grille d'entretien pour les recruteurs. Je trouve ça génial. Je ne sais pas encore ce que je ferai, ce n'est pas facile de trouver quelque chose qui nous corresponde dans ces contextes, mais je sais que ce sera intimement lié.

Je fais partie de l'association Avenir Climatique, jusqu'ici j'ai reçu une formation sur les enjeux énergie-climat, et l'année prochaine je vais être plus active en devenant coach pour transmettre ce que j'ai appris.

Je commence aussi à découvrir la désobéissance civile, j'ai fait une action il y a peu de temps, c'était très intense et fort.

Processus d'engagement :

J'ai toujours été touché et intéressée par les enjeux écologiques, mais sans m'investir ou aller plus loin ; ça restait distant et flou.

Le 1er déclic a été le film Demain, c'est un film qui m'a chamboulée, je suis sortie en me disant « il faut que j'agisse », « c'est possible d'agir, tout le monde peut le faire ». C'est le côté positif, alternatif des choses qui m'a touchée et donné envie d'agir. J'avais une sorte de responsabilité. J'ai développé une sensibilité pour ces enjeux, mais ça restait encore un peu flou.

Et quand je suis tombée par hasard sur internet sur le master DD, alors que je n'avais pas du tout pensé à cette voie avant, j'ai tout de suite pensé au film et ça a fait sens. Je suis entrée dans ce master et je me suis sentie complètement à ma place. Ça a été une grosse étape dans mon engagement, et puis le reste est venu petit à petit : plus j'apprenais, plus je faisais des rencontres, plus je discutais, plus la prise de conscience s'ancrait en moi, plus j'étais au courant de la variété de crises, des interconnexions...

Et puis, la grosse claque, ça a été la découverte des théories de l'effondrement. J'ai toujours su que nos sociétés étaient vouées à leur perte, et qu'il allait se passer quelque chose. Ça m'a toujours parlé en tout cas. J'ai commencé à entendre parler de collapsologie à Avenir Climatique. Tout de suite, ça a fait sens. Rien ne m'a paru improbable, tout était fondé, il y avait un mot sur un phénomène dont tout le monde était au courant mais que personne n'ose vraiment mettre sur le devant de la scène parce que ça fait peur, ça peut rebuter. C'est arrivé à un moment de questionnement global de ma vie. Ça a eu un effet très accentué. C'était dans un moment où je me questionnais sur le sens de ma vie, de mes études, de mon travail. Ça a été un effet boule de neige. Ça n'a pas été facile. Tu vois tout par ce prisme-là. C'était difficile de me positionner... De prendre le métro, d'aller au travail, de faire ces choses-là basiques quand tu es dans une période de déprime liée à la collapsologie où plus rien n'avait de sens.

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Mais j'ai compris ensuite que la collapsologie n'était pas seulement l'effondrement, mais c'était aussi la remontée et comment se reconstruire. Ça a été mieux parce que je me suis dit que c'était un combat dans lequel il fallait s'investir pour construire ce nouveau monde. Même si je ne peux rien faire pour lutter contre un effondrement, je peux faire partie de ceux qui adaptent le système à ce qui va se passer, qui créent des solutions en amont. Donc le fait de vouloir m'investir, m'engager, de me sentir utile et d'être en cohérence m'a aidée. Le fait de ne pas être seule m'a aussi énormément aidée.

Et pour ça, Avenir Climatique a été une étape clé qui a vraiment ancré mon engagement écologique dans ma vie, dans ma personnalité, qui m'a donné les clés de compréhension et d'action, et qui a fait que je ne pourrais plus prendre une autre voie.

Aujourd'hui, au quotidien, même si je sais maintenant que je suis à ma place en luttant contre l'urgence climatique, il y a encore des éléments qui confirment mon engagement, qui me font avancer. Je parle surtout des retours que j'ai sur l'écologie, des retours de mes proches ou des gens que je rencontre, qui parfois ne comprennent pas ce combat, posent des questions, ou me mettent en colère par un scepticisme ou une nonchalance ou un cynisme par rapport à ce que je fais ou à l'écologie. Ce sont des déclencheurs quotidiens qui me rappellent pourquoi je fais ça, ça me donne l'envie de les convaincre, de leur montrer que j'ai raison de me battre pour ça, d'avoir mis ça au centre de ma vie, qu'il y a des raisons de s'inquiéter et que tout le monde devrait s'engager, et que ce n'est pas moi qui suis censée être vue comme marginale.

Changement personnel :

Oui, je pense. Je pense que ça n'a pas forcément changé fondamentalement, mais que ça a réveillé quelque chose. Que ça a réveillé quelque chose qui était toujours là mais qui était enfoui. Oui, ça m'a changée. Ça a priorisé certains sujets, il y a des choses que je ne peux plus faire, qui n'ont plus de sens. Ou qui ont un sens différent, sur la question des voyages notamment. Par rapport à ma famille, à mes amis... Parce que j'appré-hende les choses d'une autre façon. Je suis en train de changer forcément parce que je me rends compte que tout est lié à ça.

Je pense que ça a réveillé le côté « me battre pour une cause ». J'ai toujours su que j'avais ça en moi, j'ai toujours été très en colère, dans la confrontation, mais sans que ce soit fondé vraiment. Là je comprends enfin pourquoi. Il y a certains trucs qui étaient étouffés pour laisser la place à qui j'étais vraiment. C'est pas forcément des trucs qui ont été réveillés mais d'autres qui ont été atténués. Je pense que je me suis construite socialement dans un certain milieu (social, éducatif, affectif) autour de certaines choses. Maintenant que je suis investie, je remets en question ces choses, je remets en question la manière dont j'ai été éduquée, dont je me suis comportée avec les gens, dont j'ai construit mes relations, mon rapport aux choses, au monde. Ces trucs là sont en train de prendre moins de place pour laisser la place aux valeurs qui ont toujours été là mais un peu cachées : la solidarité, le militantisme, les relations plus simples, plus humaines... ça a toujours été là mais elles prenaient moins d'importance que le côté parisien, être inclue dans certains groupes, ressembler à certaines personnes... Toute cette espèce d'image sociale qu'on se construit, c'est en train de devenir dérisoire par rapport au combat qu'on porte.

Importance du groupe :

J'ai rencontré des gens qui sont rapidement devenus des modèles. Ça m'a plus poussé à agir en me disant « si je veux être cohérente avec ce groupe, cette asso, il faut que ça suive derrière ». Sans rien m'imposer, mais une sorte de pression que je me mettais moi-même. Ça impliquait des choix. Pendant des années, j'ai eu peur d'être hors-système : il fallait que j'aie des habits à la mode, que je sois dans une université cool... Certains trucs que je plaçais à un niveau important. Et en fait aujourd'hui ces trucs là c'est presque la honte. C'est bizarre, mais il y a certains trucs qui faisaient que j'étais une fille cool. Mais aujourd'hui avec ces gens-là que j'ai rencontrés, ce serait ridicule parce que ce serait dérisoire. J'accorde beaucoup d'importance à ce qu'on pense de moi donc en étant en cohérence avec les gens avec qui je suis, je tends vers un truc qui me ressemble

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plus et qui leur ressemble plus et qui est plus en cohérence avec ce pour quoi on se bat. Une sorte d'écosys-tème.

Sentiments dominants plutôt positifs ou négatifs ?

C'est un doux mélange des deux.

Le fait de ne pas être seule dans ce combat, ça fait qu'il y a beaucoup de positif. Il y a des actions concrètes dont je suis témoin, auxquelles je peux participer. Je vois qu'il se passe des choses, le fait d'être inclue dans ces milieux j'en suis d'autant plus témoin. La Bascule par exemple, des jeunes qui se laissent 6 mois dans leur vie. Il se passe des trucs, je le vois et pour moi c'est super positif.

D'un autre côté, tu ne peux pas te réjouir de la situation. C'est la gravité de la situation et la négativité de tout ce qui se passe qui fait que tu peux t'engager. Donc l'un ne va pas sans l'autre.

Mais c'est complètement mitigé.

Je suis encore très en colère. Mais contre moi aussi. Parce que parfois j'ai l'impression de ne pas faire assez. Je suis très en colère contre des gens, contre ma famille, contre des gens qui ne font pas assez alors qu'ils pourraient faire assez, et qui ne font parfois même pas le minimum. Parfois j'ai envie de secouer les gens en disant bon il est temps au moins d'être conscient, d'arrêter de se mettre des oeillères. On ne peut pas tous quitter notre travail et ne plus s'acheter de fringues du jour au lendemain, tout ça prend du temps et c'est normal, il y a une distance psychologique. Mais il y a encore beaucoup de gens qui ne sont pas même conscients de la base de la base. Quand je vois que même sur des chaines nationales il y a des propos climatoscep-tiques qui sont tenus... là c'est vraiment de la colère parce que je n'ai pas de moyen d'action sur ces gens-là. Je peux en avoir en en parlant autour de moi mais ça ne bouge pas assez vite.

Ce qui est dur, c'est de toujours dépendre d'un système. Mon mode de vie en soi n'a pas changé drastique-ment. Je vis toujours au même endroit, les mêmes amis. J'ai toujours cette espèce de socle de ma vie. Du coup c'est difficile d'évoluer tellement et tellement vite intérieurement et de rester les deux pieds bloqués dans un système et un mode de vie qu'on subit parce qu'on ne peut pas tout quitter du jour au lendemain non plus. Je pense qu'il ne faut pas non plus se mettre en rébellion totale avec le système, les gens... Ça doit se faire à long terme et petit à petit, mais c'est difficile de toujours dépendre d'un truc et subir des situations et des modes de vie (« il faut que je valide un stage pour valider mon master, que je fasse 6 mois dans une boite qui surement ne me plaira pas »...), voilà ces espèces d'obligations et de cases à cocher qui n'ont plus de sens et qui me retiennent comme si j'avais un boulet au pieds et que ça me retenait, que ça me faisait couler et que j'avais beau nager de toutes mes forces pour en sortir, ça me retient. A un moment ça va lâcher...

Emotions positives dans la prise de conscience :

Le fait de voir que je ne suis pas seule. Je pense que c'est vraiment ça qui me tire vers le haut. Qui me fait voir la lumière au bout du tunnel. Qui me fait dire « il y a quelque chose, il y a des gens, il y a des pensées, il y a des idées ». Au début, c'est très égoïste, mais il y avait une sorte de fierté de faire partie d'un mouvement du style « on a tout compris mais pas vous ». Cette espèce de fierté d'appartenir à un mouvement, de m'investir dedans.

C'est difficile de mettre un mot sur une émotion, mais il y a une sorte de puissance dans ce que je vis, dans ce que je ressens, où n'importe quelle rencontre, n'importe quelle action va être décuplée, je vais le ressentir de manière plus importante que les émotions que je ressens dans le quotidien. Ça accentue tout, mais le positif comme le négatif, ça accentue tout. Et c'est des moments presque euphoriques parfois, quand j'ai passé du temps avec des gens qui sont exactement dans les mêmes pensées, qui agissent pour ça, dans lesquels je me retrouve, qui me tirent vers le haut etc... Parfois c'est des moments d'euphorie totale, où je me dis c'est fou, je suis en train de me faire des amis qui sont complètement engagés, qui me tirent vers le haut, avec lesquels je peux parler, qui ne me jugent pas, plein de critères qui font que tout est décuplé, une sorte d'intensité, d'énergie.

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Libération des émotions :

Cette colère dont je parle, c'est des trucs qui ont toujours été là. C'est comme si ça me donnait un espace-temps, une sorte de truc intemporel pour sortir mes émotions. Depuis toute petite je suis en colère, pas à ma place, je sens que je suis en décalage. Et là c'est comme si pour la 1ère fois il y avait une légitimité, une raison à toutes ces émotions que j'ai ressenties toute ma vie. Je pense que ça me donne un espace pour laisser parler ces émotions et les justifier. Parfois je ne savais pas pourquoi j'étais en colère et triste, et là je sais pourquoi. Même s'il ne faut pas voir toutes ces émotions par le prisme de ce combat, mais c'est un gros poids qui explique beaucoup de choses.

Projets à venir :

Quand je parlais du système qui me retiens et que je subis encore, je vais essayer de m'en détacher petit à petit. C'est pour ça que je fais le choix de ne pas trouver un métier comme on l'entend l'année prochaine. Pour me rapprocher de mes valeurs, que tout mon écosystème soit en lien avec ça et que j'arrête de subir des situations et d'être retenue par des obligations, par ce système et tout ce qu'il engendre. Donc ma vision future c'est de me détacher petit à petit de ça. Comment ? je ne sais pas encore exactement, mais je pense en allant me rapprocher de la nature, en allant rencontrer des gens qui sont totalement différents de ceux avec qui j'ai grandi, de gens qui sont investis dans ces problématiques depuis longtemps, et d'autres formes de combats ou de résistance aussi. On verra !

Optimisme ou pessimiste :

Je pense que je me force un peu à être optimiste. :Comme si j'avais la responsabilité d'être optimiste. Parce que si les gens qui sont investis là-dedans ne sont pas optimistes, ça ne sert à rien de se battre. Donc j'essaie de tendre vers un optimisme. Et ça revient à ce que je disais sur le « oui, il y a des trucs qu'on va perdre, il y a des trucs qui vont changer, mais il y a autre chose qui va arriver. » donc j'essaie de le voir comme ça, et d'en parler comme ça aussi autour de moi, à mes proches. Parce que si tu dis à tout le monde que tout est foutu, personne ne lève le petit doigt. Donc j'essaie d'être optimiste. C'est pas facile, mais j'essaie. (rires)

Vision du monde dans une 30aine d'années :

J'en sais rien. J'en sais tellement rien. Je ne sais pas s'il y aura eu déjà un effondrement des systèmes, mais je pense qu'il y aura eu des crises qui auront chamboulé pas mal de choses et de gens. Et je pense qu'on sera nombreux à être retournés à quelque chose de plus simple et de plus sobre. Et je pense aussi qu'il y aura plusieurs sortes de sociétés alternatives qui se sont créées, et je me vois bien en faire partie. Je pense que je me vois bien ne pas être totalement détachée du système parce que j'aurai du mal à 100% mais me créer et créer mon environnement hors du système quand même et faire partie d'une société alternative, être toujours très engagée associativement. Peut-être que j'aurai créé quelque chose pour transmettre. J'imagine de la ver-dure, quelque chose de plus simple, mais de choisi. Et qui sera beaucoup plus normal, banalisé dans 30 ans. Aujourd'hui, ça reste un peu marginal, hippie tout ça.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo