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Compréhension du processus d'engagement écologique - l'importance du collectif, des connaissances et des émotions pour une transformation intérieure et extérieure de nos représentations


par Laurie Benisti
Institut Catholique de Paris - Politiques environnementales et management du développement durable 2018
  

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Annexe 6 : Retranscription - Angèle

J'ai 23 ans, je viens de Bretagne, je suis à Paris depuis 2 ans, en master de développement durable. Avant ça j'ai fait des études de gestion, et une année de césure où je suis partie travailler au Nicaragua. J'habite dans une collocation associative.

Connaissance des enjeux et sources d'information :

J'ai l'impression d'avoir une bonne connaissance des enjeux environnementaux. Mais c'est marrant parce qu'il y a un an, on m'avait posé cette même question, et j'avais déjà répondu oui par rapport à la moyenne. Et maintenant je ne répondrais plus oui sur mes connaissances d'il y a un an en fait. Donc peut-être que je me trompe encore maintenant, mais par rapport à la masse des gens c'est sûr que je suis plus sensibilisée. Après,

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est-ce que je connais vraiment bien tout, je ne sais pas, notamment pour les enjeux sociaux liés à l'environne-ment que je ne connais pas si bien. Je m'informe de plusieurs manières : beaucoup en lisant des livres, en lisant des articles éventuellement, en regardant des vidéos, et sinon en échangeant beaucoup avec des gens, notamment dans le milieu associatif.

Gravité des crises :

C'est quand même un peu anxiogène, même s'il y a une partie de moi qui a l'impression que ce n'est ni maintenant ni ici que ça se passe. C'est un peu culpabilisant aussi parce qu'il y a une inégalité entre la source des problèmes et les endroits où ils vont être répercutés le plus fort et le plus vite.

Est-ce qu'on va s'en sortir ? Je ne sais pas trop, mais c'est une question tellement grande qu'elle ne m'intéresse pas vraiment en fait. Je pense que le combat c'est surtout de limiter les inégalités, les injustices, qui sont la cause de nos modes de consommation, et remettre du sens dans les vies et les actions des gens ici et maintenant. Et si dans 150 ans tout le monde va mourir parce que c'est trop tard... Enfin ça me parait trop vaste comme question pour qu'on décide de se bouger.

Le modèle actuel, à mon avis, ne permet pas que ça continue longtemps. Donc il faut que ça s'effondre, et peut-être rapidement, pour qu'on puisse commencer autre chose. C'est difficile de prévoir tout ça. Mais on peut voir ce qui se passe déjà aujourd'hui. Je pense qu'il faut qu'on agisse dans le présent, et qu'on arrête de se donner des objectifs débiles. Parler de ça, ça fait programmer un truc, mettre en place des objectifs sur du long terme, avec plein d'indicateurs... mais finalement peu de choses concrètes sur le court terme.

Leviers d'action :

Tout est à mener de front. Il faudrait tellement qu'il y ait des actions politiques, et en même temps j'y crois tellement pas. Mais je peux croire que les gens se détournent des politiciens et du modèle actuel si leurs voisins font pareil. Je crois à l'esprit d'équipe, et au fait qu'on est un peu tous des moutons, pas dans le sens péjoratif mais dans le sens où on a besoin d'appartenir à un groupe. Et si le groupe se détourne, ça pourrait marcher.

Donc je crois plus au pouvoir de la société civile pour influer sur le politique et sur l'économique. Au pouvoir du boycott, d'essayer de se sortir du système même si on n'en sort jamais vraiment.

Engagement quotidien :

Dans les écogestes pas mal de choses, après est-ce que c'est utile ? Enfin si, je suis végétarienne et ça je pense que ça a un vrai impact. Je pense qu'à terme, j'irai aussi vers une limitation des produits laitiers. Essayer de consommer moins de produits jetables. Je tends vers le zéro déchet mais c'est pas facile. Une autre chose qui a un impact environnemental et social important, c'est sur la consommation de vêtements, que j'ai beaucoup diminuée. Je n'achète plus de neuf, à moins que ce soit des marques françaises qui vont tenir des années. Ça a un impact au moins social qui est incroyable.

J'essaie de me renseigner le plus souvent possible, et d'en parler autour de moi, même si des fois j'ai un peu la flemme de passer pour la relou, et que parfois je ne crois pas trop en la capacité des gens de s'intéresser à la question. Mais j'essaie quand même parce que je me dis que c'est plus que pour moi.

Il y a des choses que je n'essaie pas de faire, alors que je devrais, comme limiter le chocolat et le café. Je n'ai jamais été chercher ce qu'il y a derrière le café équitable, si c'est vraiment bien.

Engagement dans le métier/études

C'est ce qui m'a menée à faire les études que je fais (développement durable), et c'est aussi ce qui me mène à ne plus trop aimer les études que je fais (rires). Parce qu'on s'intègre dans le système finalement. Le développement durable c'est un truc qu'on aurait dû faire dans les années 70, 80. Ce qui est fou c'est qu'on le fait réellement maintenant, on en parle tout le temps, comme si c'était la bonne idée. Mais on ne nous questionne pas sur le sens de la société, sur notre capacité à changer les choses, on ne nous questionne pas assez en

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général dans ces études. J'ai quand même appris beaucoup, c'était intéressant, mais ça ne m'intéresse pas de m'intégrer dans une entreprise. Je suis quand même en train de faire un stage en développement durable, et j'ai du mal à savoir si c'est inutile ou pas. Est-ce que ça sert à quelque chose de faire du développement durable dans un musée ? De se battre au quotidien pour qu'il y ait plus de gobelets à la machine à café ? Est-ce que la solution c'est pas que le musée disparaisse ? Ou que le musée change de façon de fonctionner ? Parce que là ils sont complètement intégrés dans un système capitaliste où il faut gagner de l'argent à tout prix donc ils font des choses pas du tout vertueuses. Mais le but du musée est de présenter les nymphéas, c'est une oeuvre magnifique et je n'aimerais pas qu'elle disparaisse sous prétexte que la civilisation s'effondre. Mais tout ce qui est autour devrait disparaitre. Ils font des privatisations tout le temps... Il faudrait totalement repenser la façon de concevoir leur activité. Donc je ne sais pas trop si c'est utile ce que je fais. Je me dis que les gens en entendent parler tous les jours, que ça rentre petit à petit dans la tête.

C'est difficile de convaincre les gens, et de ne pas être avec des personnes comme toi. Ça rend fou parce que j'ai l'impression que la question de l'environnement c'est le truc primordial aujourd'hui, que tu devrais te lever et penser à ça, te coucher et penser à ça. Du coup dans mon travail je suis complètement en décalage avec des gens qui n'imaginent pas du tout ça.

Je ne sais pas du tout ce que je veux faire plus tard, ça me fait un peu flipper, mais je ne me pose pas la question sous le prisme à quel point c'est en lien avec l'environnement, mais plutôt si c'est nécessaire. Et en se posant cette question finalement ce qui me vient à l'esprit c'est faire de l'agriculture ou de la boulangerie. Parce qu'il faut manger !

Engagement associatif

Avenir Climatique : j'ai participé à l'ACademy, où j'ai été formée à faire une conférence sur les enjeux énergétiques et climatiques. J'ai intégré l'association en tant que bénévole et je me suis portée volontaire pour travailler sur le projet EduClimat qui développe des outils pédagogiques pour les jeunes autour des enjeux énergie climat. On est aussi en train d'organiser un tour de voile de sensibilisation en Bretagne, je suis pas mal mobilisée et motivée.

Et je fais aussi partie du Pôle Jeune de la mission de France, où le but est de créer du lien.

Engagement collectif :

J'ai fait une marche, la grève des étudiants. Les boycotts, je n'ai pas participé directement à un truc organisé mais au final je le fais dans mon quotidien : je ne vais plus chez h&m, Zara... J'ai participé pour la 1ère fois à une action de désobéissance il y a peu. C'est super motivant. Je pense qu'il y a des actions qui peuvent être utiles. Ça peut faire se poser des questions. J'ai un ami qui travaille dans une banque qui a été bloquée, quand il a vu les vidéos du blocage il a dit « ça me donne envie de les bloquer plutôt que d'y travailler », et il y travaille quand même... Donc je me dis, est-ce qu'il n'y a pas un genre de dédoublement de personnalité entre ce qu'on fait et ce qu'on sait qu'on devrait faire. Mais c'est mieux que rien. C'est pas parce qu'on fait ça qu'on ne peut pas faire autre chose. Il faut faire tout à la fois.

Je pense que le boycott peut réellement être utile. Une amie me racontait qu'au Maroc il y a eu un boycott contre Danone qui leur a vraiment posé des soucis. Je pense que ça peut être utile, mais ce qui est difficile c'est que si on fait nos courses en supermarché, de savoir ce qui appartient aux marques qu'on veut boycotter : parce que tout est Danone, tout est Unilever, tout est Kinder... Et ce n'est pas évident de le savoir.

Après, le vote, en théorie ça devrait bien marcher...

Autre type d'engagement :

Le fait d'habiter en communauté, de créer du lien, de tenter de vivre avec bienveillance, je pense que c'est une forme d'engagement et des choses qu'il faut qu'on développe parce qu'on va en avoir besoin.

Cheminement :

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Mon père est horticulteur, depuis longtemps je passe mes étés à travailler dans ce domaine, mon père est passionné. Je pense que ma sensibilité vient de là au tout départ. Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu une sensibilité, des écogestes, une civilité, qui relèvent plus de l'éducation (éteindre les lumières, fermer les portes, jeter ses déchets, bien trier, ne pas gaspiller...). Sûrement des choses que mes parents héritaient de vies moins aisées.

Je me souviens aussi de quand je suis partie en Allemagne pendant 6 mois quand j'avais 12 ans. Ils étaient beaucoup plus avancés qu'en France, et quand j'étais revenue, j'avais raconté tout ça à mes parents (les papiers de cours recyclés par exemple). Je pense que ça m'a marquée aussi.

Pendant ma terminale, je m'étais posé la question de l'humanitaire. Ce n'est pas directement de l'environne-ment, mais c'est super lié. C'était plus la question d'être utile. Je me souviens que pendant ma 2ème année d'IUT, il fallait qu'on fasse un projet professionnel, et j'avais parlé d'un projet humanitaire.

Finalement je suis partie au Nicaragua pour faire de l'humanitaire. Ça a pas mal contribué à ma prise de conscience. Je me suis retrouvée avec un groupe de personnes avec des végétariens, branchés bio... J'avais du temps pour me renseigner, je me souviens que j'ai lu pas mal de trucs, je me suis pas mal intéressée au minimalisme, ça m'a passionnée, et quand je suis rentrée j'ai vidé tous mes placards, j'ai donné plein de trucs.

En parallèle, je crois qu'il y a eu Instagram qui m'a sensibilisée. Bon c'est un peu la honte (rires). Au début je suivais des filles qui étaient en mode fitgirl, qui faisaient du sport et mangeaient healthy. Pas mal d'entre elles, il y a eu des évolutions de passage au végétarisme. En fait, j'ai l'impression que beaucoup de gens ont commencé à être sensibilisés par l'alimentation.

En rentrant du Nicaragua, j'ai aussi commencé à chercher des études, que je ne savais pas trop nommer. Finalement j'ai trouvé un concept qui me plaisait : l'économie sociale et solidaire. J'ai commencé à chercher ça, au final il fallait attendre le master donc j'ai fait une licence bullshit de gestion à l'IAE. Là j'étais déjà végétarienne, sensibilisée, j'étais un peu catégorisée écolo déjà.

Puis j'ai fait ce master de développement durable pour trouver plus de sens, il y avait beaucoup de cours qui m'intéressaient. Ce master m'a ouvert à une grande partie de ce qui a suivi. Je me suis retrouvée enfin avec des gens avec les mêmes idées et valeurs. Ça aide beaucoup d'être entourée et de se dire que si tu vas dans une direction, tu n'y vas pas tout seul. Je ne sais pas comment font les gens qui prennent conscience seuls. Mais je n'étais pas encore du tout consciente de tous les enjeux. Il y a encore 2 ans, au début du master j'avais conscience de certaines choses mais il y avait plein de choses que je ne savais pas du tout.

Ensuite il y a eu Pablo Servigne, « Comment tout peut s'effondrer ». Et puis ça a été un peu comme les filtres facebook, tu t'intéresses à un truc et tu ne vois plus que ça. Ces théories, en même temps ça me parait évident, et en même temps je ne me l'imaginais pas il y a quelques temps. Ça a provoqué beaucoup de peine. C'était à la fois désespérant, à la fois enrageant de se dire qu'on est un peu seuls à se préoccuper de ça, et en même temps pourquoi je ne m'amuse pas comme tout le monde, et en même temps comment est-ce qu'on peut s'amuser alors qu'il y a ces questions-là. Et en même temps c'est quand même fou ce qu'on vit là, c'est aussi super fédérateur et motivant. C'est à la fois motivant et désespérant, mais ça ne laisse pas indifférent. Je pense qu'il y a vraiment un passage de se rendre compte de tout ça, et il est plus ou moins difficile selon comment on est entourés. En l'occurrence j'étais entourée, et c'est rassurant.

On se fait à l'idée. C'est un peu comme un deuil je suppose. Il y a le début où c'est difficile, et puis après il faut continuer. Et aussi l'espoir des choses qui se passent autour de nous, de gens qui se motivent et qui sont prêts à changer les choses. A Avenir Climatique et autour de moi, le truc qui me fascine, ce sont les gens qui ont arrêté de travailler, sans avoir forcément de plan, mais juste parce que ce n'est pas possible de bosser dans une boite qui n'a pas de sens. Et ça, ça me fait vraiment un truc. Ça me donne de l'espoir, je me dis que je ne suis pas seule, que si je me lance dans une certaine « précarité » je ne le fais pas seule. Donc ça aide d'être entourée.

Et il y a mon frère aussi, qui est sensibilisé depuis bien plus longtemps. Il n'y a pas longtemps, il m'a raconté quelque chose qui m'a fait réaliser ça : il y a quelques années, on était dans la voiture et il a dit « je ne veux pas aller au macdo parce que c'est le symbole du capitalisme » et soi-disant on se serait tous foutus de sa

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gueule. Il m'a dit ça et j'arrivais pas à y croire. Donc il y a quand même mon frère qui est un modèle, qui est engagé depuis longtemps, qui est en avance sur moi dans ses idées, qui me semblaient folles avant et qui maintenant font sens.

Emotions négatives

La colère, souvent. La colère contre les autres, qui sont cons, et la colère contre moi-même qui suis peu indulgente et qui me permet de dire que les autres sont cons.

La peine, la tristesse aussi. Parfois je lis des choses et ça me fait pleurer parce que c'est trop injuste. Les espèces animales en voie de disparition, ça peut me faire pleurer. De savoir comment on élève des animaux dans des abattoirs, ça peut me faire pleurer. Qu'il y ait des gens qui travaillent dans ces abattoirs, et qui ont soit pas le choix soit qui se rendent plus compte parce qu'ils sont victimes d'un système, ça aussi ça peut me faire pleurer. Donc oui, principalement la colère et la tristesse.

Emotions positives

Souvent l'excitation de créer un truc, d'être dans un énorme projet, de pas être seule et de créer du lien. J'ai rencontré tellement de gens cette année par ce biais-là, et la connexion est tellement intéressante par rapport aux gens avec qui je suis en stage par exemple, qui sont des gens trop gentils, mais il n'y a pas ce truc de partage.

De l'espoir aussi.

Et ça me donne envie d'essayer d'être plus dans la fraternité, d'être plus indulgente. J'essaie le plus possible d'être une bonne personne parce que c'est utile et qu'il faut que les gens soient comme ça pour l'avenir. Ça crée des moments de solidarités qui sont incroyables et source de joie, parfois.

Changement personnel

Oui, ça a changé plein de choses. Il y a plein de choses que je ne peux plus faire comme avant. Je suis beaucoup plus sensible, il y a plus de choses qui m'affectent. Et je pense que je suis plus capable de le dire. Je ne sais pas si c'est ma prise de conscience ou mon entourage. On est aussi dans des âges où on change beaucoup dont peut-être juste la maturité de devenir quelqu'un qui affirme ses sentiments même quand ils ne sont pas faciles à exprimer. En tout cas j'affirme plus mes émotions aujourd'hui, et elles sont souvent plus intenses, que ce soit dans la joie ou dans la peine.

Ça a changé mes valeurs. Ma personnalité, je ne sais pas, mais ça me fait y travailler vraiment. Je me dis qu'il faut être moins égoïste, plus ouvert, concilient, tolérante, je me le dis pour tout ça aussi.

Optimiste ou pessimiste

Ça dépend ce que ça veut dire. Si être pessimiste c'est croire en l'effondrement, je suis pessimiste. Si on fait un bilan de ce qu'a fait l'être humain jusqu'à maintenant, on a quand même fait de la merde, et c'est difficile d'être optimiste.

Mais les jeunes se bougent en ce moment, et je ne sais pas si tout le monde le fait avec sincérité ou si ça devient une mode, mais en tout cas il y a un truc à faire avec ça, et ça rend optimiste.

Et il y a des moments où je me dis ce n'est pas possible... qu'est-ce qu'on peut faire de plus pour que ça rentre dans la tête des gens.

Donc je ne sais pas, ça dépend des jours.

Enfin si, je crois que j'ai envie d'être optimiste en tout cas. Parce que je suis relativement heureuse. Et c'est quand même optimiste de se dire que l'année prochaine je ne veux pas travailler parce que je veux faire autre chose parce que je cherche du sens. Ça veut dire que je crois qu'il y a du sens dans le fait de sortir de cette société. Donc que je crois qu'on peut en sortir et développer quelque chose.

Vision dans 30 ans

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J'espère que j'aurai des enfants. Je sais que c'est une question qu'il faudra se poser pour toutes les questions écologiques que ça pose. C'est difficile pour moi de m'imaginer sans famille. Je crois que je m'imagine vraiment dans le domaine agricole, dans la production ou dans la vente. En tout cas dans le local, pour moi c'est évident qu'on va y revenir. En même temps, c'est fou de se dire ce que ça va impliquer, les distances vont être de nouveau des vraies distances... C'est pas facile, comment on peut imaginer ce que c'est d'avoir 40 ans dans un monde aussi indécis ?

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon