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Compréhension du processus d'engagement écologique - l'importance du collectif, des connaissances et des émotions pour une transformation intérieure et extérieure de nos représentations


par Laurie Benisti
Institut Catholique de Paris - Politiques environnementales et management du développement durable 2018
  

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Annexe 8 : Retranscription - Luc

Présentation

J'ai grandi à Toulouse jusque mes 18 ans. On était entre la ville et la campagne. Ma mère est professeur et mon père architecte, ma soeur est professeur des écoles également. J'ai fait une filière S, je suis parti à Bordeaux pour faire une prépa intégrée, où je suis resté 2 ans, avec un cursus général mais orienté scientifique. On avait un choix parmi 33 écoles, j'ai choisi l'école l'Ense3 (école de l'énergie, de l'eau et de l'environnement). A la différence des prépas classiques où tu as ton école par rapport au classement, tu choisis plus par rapport à ce que tu aimes, par rapport à tes préférences. Donc je suis parti faire 3 ans d'école d'ingénieur à Grenoble à l'ense3. On a pas mal approfondi les thématiques de l'énergie, où j'ai eu une première vue sur ces sujets-là. Il y avait aussi des conférences organisées par les alumnis. C'était une bonne initiation aux enjeux énergie et environnement.

J'ai fait une année de césure où j'ai fait un stage sur l'électricité en Martinique, et j'ai fait un volontariat associatif de 3 mois à Madagascar où j'étais avec une ONG qui s'appelle « Hydraulique sans frontières » et j'ai aidé des villages dans l'apport de l'eau potable. Ça m'a pas mal ouvert l'esprit et requestionné sur ma vie en France. Tu relativises pas mal de choses. Aujourd'hui je suis consultant énergie-climat à B&L évolution et j'accompagne des territoires sur des plans climat.

Connaissance et sources d'informations

Je pense que oui à travers ma formation et mon métier. Un peu moins sur la dimension sociale. A la fin de mon stage de fin d'études, j'ai été un petit peu au chômage, j'ai pris un peu de vacances puis j'étais en recherche d'emploi. Du coup j'avais pas mal de temps pour moi, et j'ai passé pas mal de temps à regarder des vidéos sur internet style Thinkerview, autres podcasts, MOOCs... C'est très accessible sur internet donc ça va vite de vouloir s'informer sur des sujets que tu voudrais approfondir. J'ai été 3 mois au chômage et ça m'a permis de vraiment affiner et creuser le sujet, clairement. J'ai aussi pris beaucoup l'habitude de lire des livres de compréhension de l'histoire de l'humanité, sur la géopolitique... Des livres comme Sapiens, « Votre cerveau vous joue des tours », « Le petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens », Jancovici... Du coup je me documente principalement en lectures, pas mal de vidéos sur internet, j'essaie d'écouter des podcasts 34 fois par semaines, des MOOCs, des médias un peu (Le Monde), et de la veille sur des sujets qui m'intéressent à travers les alertes google.

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Gravité des crises

Comme je suis assez conscient des enjeux écologiques, énergétiques et du changement climatique, à travers ma formation, mon métier, mes proches et mon association, je pense que je suis pas mal au courant, et quand t'es pas mal au courant, t'as une vision plutôt pessimiste sur ce qui va arriver dans les 5, 10, 30, 50 ans à venir. Donc ma vision de la crise est plutôt pessimiste, j'ai l'impression qu'on fonce un peu dans le mur. Et ce n'est pas qu'une impression, c'est aussi un constat partagé par les scientifiques, notamment le GIEC. Donc ma vision est plutôt mitigée. Je pense qu'on peut s'en sortir, mais il faut remettre totalement en question le système, et même nous, l'humain, qu'on se remette en question sur ce qu'on fait. On consomme tout le temps, tous les jours. Si on veut s'en sortir, il faut remettre en question tout ça. Mais c'est super difficile de tout remettre en question.

Engagement au quotidien

La consommation est un des impacts les plus importants. Là-dessus, j'essaie de consommer de saison, local (périmètre Ile-de-France). J'ai réduit ma consommation de viande. Sur la consommation de biens en général, j'ai aussi réduit les biens électroniques. Sur la mobilité, je privilégie le train par rapport à l'avion et à la voiture. J'ai beaucoup pris l'avion pour des voyages. Cet été on devait partir avec ma bande d'amis. Ils voulaient partir au Costa Rica mais j'avais d'autres plans, comme un voyage à vélo en Europe. On a eu une grosse discussion tous ensemble, pas facile. Parce qu'il y en a qui disent qu'ils travaillent pour ça, pour pouvoir partir loin, s'éva-der, changer de culture... Et toi tu essaies de convaincre, mais c'est compliqué de faire le « relou ». Finalement on va partir en Andalousie et au Maroc en prenant le bateau, c'est un bon compromis. Sur le textile, je n'ai quasiment pas acheté de nouveaux habits, je réduis au maximum. Les choses les plus compliquées sont sur les vacances. Si tu veux partir avec des amis mais qu'ils sont moins sensibilisés, c'est compliqué, et vraiment source de frustration. Réduire totalement ma consommation de viande, je n'y suis pas encore tout à fait. Le reste, je le vis bien et ça ne me change pas grand-chose au final.

Engagement dans le métier et études

Dans mon métier, mon but est d'accompagner des collectivités à mettre en oeuvre la transition énergétique et atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. On essaie de décliner les grandes stratégies nationales sur les territoires. On prend les thématiques mobilités et transports, bâtiments et habitat, agriculture et consommation, économie locale, et on essaie de voir comment réduire les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre (GES) sur le territoire. C'est aussi intéressant parce qu'on discute avec les élus, on voit leur point de vue, on voit comment ils seraient prêts à évoluer ou pas... On essaie au max de pousser des arguments pour faire bouger les choses. C'est super stimulant, ça me plait et je me vois faire ça toute ma vie parce que c'est un but à côté duquel on ne peut pas passer. Le cabinet dans lequel je suis est très investi dans ces thématiques, c'est plaisant de pouvoir en parler au quotidien et de pouvoir évoluer dans ce domaine. Même si au final quand t'en parles au boulot, chez toi, et que tu regardes des articles, t'écoutes des podcasts... c'est tout le temps présent au quotidien et t'as aussi envie de « déconnecter » un peu parfois. Sinon ça prend tout l'espace et la charge mentale. Je pense que c'est important d'avoir un peu de distance par rapport à ça de temps en temps parce que sinon c'est dur. En plus, quand t'es dans ta bulle, tu ne vois pas forcément le reste, tu penses que tout est partout comme ça alors que pas du tout.

Engagement associatif

J'ai vu AC et l'ACademy passer sur les fils d'actualités d'anciens de mon école. L'an dernier, j'avais envie de m'investir dans une asso pour apprendre, rencontrer des gens, échanger sur ces sujets, m'investir personnellement dans une cause. J'aimerais bien continuer à m'investir dans certains projets qui me tiennent à coeur et pour lesquels je pense qu'il faut persévérer, comme l'ACademy dont on a reçu la formation, et dont j'aimerais bien maintenant dispenser et transmettre les savoirs qu'on a appris, et aussi apprendre des nouveaux qui arrivent. Il y a aussi EduClimat qui est un projet pour accompagner les écoles et les professeurs pour enseigner

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ces thématiques dans l'éducation nationale. C'est un projet qui a beaucoup d'ambition et qui peut avoir un énorme impact s'il est mené à bien, parce que tous les élèves en France seraient sensibilisés à ces sujets-là, et comme c'est eux qui détiennent les rênes de l'avenir, c'est un enjeu super important. Donc niveau asso, Avenir Climatique. Ça prend pas mal de temps, on peut s'investir sur différents projets, et si t'as des projets en tête, tu peux les proposer.

Engagement collectif

J'ai déjà fait des marches pour le climat, poussé des amis à les faire. A travers le vote, aux européennes ou autres élections. Sinon, je n'ai jamais fait d'actions de désobéissance civile. Ça fait un peu peur au premier regard, tu ne sais pas trop ce que c'est. C'est sur des journées de travail en général. C'est un engagement au stade supérieur, peut-être qu'à terme, si je trouve que ça a un impact, je m'y mettrai. Pour l'instant je ne me suis pas trop posé la question, je me dis c'est vachement extrême, tu te confrontes à des policiers, à des CRS... c'est le côté un peu extrême. Et pourtant, je pense que si j'avais en tête que ça pouvait avoir de l'impact, je m'y serais plus intéressé, je ne me suis pas trop posé la question encore. Ça va peut-être évoluer. C'est aussi le côté un peu illégal et image que tu donnes à la société. Ça fait un peu peur.

Autre forme d'engagement

Je réfléchis pas mal au sujet du voyage et de l'écologie. On en parlait, c'est difficile quand t'es dans une discussion avec des amis qui veulent partir loin, changer de culture... Du coup j'essaie de réfléchir à comment lier voyage et écologie, en essayant de voir les solutions de voyages écologiques disponibles. Si tu veux faire un super voyage pas très loin et bas carbone, est-ce que c'est attrayant ? Si oui, qu'est-ce qui existe déjà ? Si non, qu'est-ce qu'on pourrait mettre en place ? Je réfléchis à des types de voyages hyper motivants et enthousiasmants que tu puisses proposer à tes amis et qu'ils aient envie de le faire, et qui soient aussi respectueux de l'environnement. J'aimerais rendre le tourisme plus durable et attrayant. Y a du boulot !

Toutes ces actions sont à mener en parallèle. Le plan climat, on ne peut pas le mettre en place sans l'accord et la participation des citoyens. Donc s'ils ne sont pas sensibilisés ou s'ils n'ont pas envie de mettre en place des choses, ça ne marchera pas. Donc c'est nécessaire de mettre les différents types d'actions en parallèle. Mais je pense que ce qui a beaucoup d'impact c'est le changement de mentalité des citoyens. Je me dis que si moi je réussis à faire ce cheminement, d'autres pourront aussi le faire, et si tout le monde arrive à la faire, on pourra ensuite mettre des moyens plus contraignants qui permettent vraiment de respecter ce qu'on doit faire pour rester en dessous des 1,5 ou 2 degrés.

Cheminement

Je pense que mon intérêt pour ces sujets a démarré assez tardivement, quand j'étais à l'école, mais c'était un peu en surface. Je n'avais jamais lu de livres, vu de vidéos... C'était une 1ère marche sur laquelle j'étais et du coup mon cerveau avait quand même en tête ces sujets-là. J'étais déjà un petit peu dans le mouvement, sans vraiment m'intéresser.

Pendant mon année de césure, il y a eu mon voyage à Madagascar, où je suis parti 3 mois avec une association qui faisait des projets pour alimenter certains villages en eau potable. A Madagascar, 70% de la population vit en zone rurale, et souvent n'a pas accès à l'eau potable, à l'électricité, à des moyens de mobilité. Tu relativises sur tellement de choses que t'as et sur ton confort de vie et ton mode de vie européen. Il y a tellement de différences entre le mode de vie malgache et le mode de vie européen. Et par rapport au mode de vie qu'il faudrait avoir pour pouvoir rester en dessous de certains seuils qu'on ne devrait pas dépasser. Tu vois qu'il y a tout un tas de trucs qui ne sont pas nécessaires, qu'on fait parce que c'est dans la norme et dans le modèle sociétal, mais qui ne sont pas du tout obligatoires et sur lesquels on ne se pose pas de question. Pouvoir se déplacer, faire Paris Toulouse en train et mettre 4h, certains vont se plaindre parce que c'est trop long et vouloir prendre l'avion. Tu vas à Madagascar, si tu veux prendre un bus, il ne part pas tant qu'il n'est pas

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rempli, donc tu ne sais pas quand tu pars, ça peut être dans 10min, dans 2h, dans 2 jours... En France tu as 5min de retard dans ton train SNCF et tout le monde pète un câble. Du coup tu relativises sur tout un tas de trucs et sur tout ton mode de vie. Tu te dis, est-ce qu'on a vraiment besoin de tout ça ? Autant consommer... Il y a tellement d'écart. Et au final, le bonheur n'est pas du tout inférieur à Madagascar, les gens sont plutôt heureux. Ça m'a fait beaucoup relativiser. Et pour la prise de conscience de notre surconsommation, de notre modèle, ça m'a fait remettre en question beaucoup de choses.

Mais je pense que le gros déclic a été pendant mon chômage après mon stage de fin d'études, et que j'ai eu du temps. Je me suis inscrit à AC, et je me suis intéressé à ces sujets (écologie, énergie, théorie de l'effondre-ment...). Quand tu commences à écouter Jancovici, à lire sur le sujet, ça va vite. C'est un engrenage, tu t'inté-resses à d'autres sujets qui semblent un peu annexes mais qui vont ensemble et qui sont cohérents. Du coup je pense que la plus grosse période c'était quand j'étais au chômage. Ça m'a permis de beaucoup approfondir les sujets. Je me souviens que je disais à mes collocs « regardez cette vidéo »... Et eux me répondaient « je suis fatigué, je travaille demain, j'ai pas le temps ». Donc le temps est vraiment essentiel pour prendre conscience, et ce n'est pas donné à tout le monde. Je pense que c'était ça la grosse brique.

Du coup après quand t'es dans le sujet, tu cherches un boulot en rapport avec ça, t'achètes des bouquins en rapport avec ça, Avenir Climatique tu rencontres plein de gens. C'est une sphère qui t'entraine dans ce mouvement, et qui est super intéressante, parce qu'à la fois c'est alarmant, et à la fois tu vois qu'il y a plein de choses à faire, et tu te dis « putain, on peut sauver le monde ». Après, on ne te dit pas vraiment on peut sauver le monde, mais en tout cas t'essaie de le faire. C'est le défi d'une vie, et c'est vraiment stimulant.

Théories de l'effondrement

J'ai regardé des vidéos de Pablo Servigne. Il était très paisible, factuel, et il a un ton très posé. Et ce qu'il disait était super intéressant. Après j'ai creusé un peu, j'ai lu son bouquin « Comment tout peut s'effondrer ». A Avenir Climatique aussi on en parle, on a des débats mouvants dessus, ça permet aussi d'approfondir le sujet. Quand t'es au courant que factuellement, on va dans la mauvaise direction à grande vitesse, c'est difficile après de se dire qu'on peut continuer comme ça. Et ça impacte toute ta vie en fait, parce qu'on fait des choses tout le temps qui ont des impacts, ça remet tout en question. Ça m'a aussi impacté dans le sens où j'en parle à mes amis. Emotionnellement aussi, forcément, quand tu vois ça, t'as pas une vision du futur super positive. Plutôt bon comment on peut vivre durablement et en accord avec notre environnement.

Changement personnel

Certains traits de personnalité ont changé, oui. Je parle beaucoup plus de ces sujets-là. Tu as tendance à tout ramener à ça, ce qui est positif et aussi négatif, parce que ça te fait de la charge mentale, et aussi parce que dans les discussions tu vas toujours ramener ça à ça, alors que des fois, t'es pas obligé de tout le temps en parler.

Mais je reste pas mal optimiste, j'ai envie de faire bouger les choses. Ça me motive encore plus, parce que du coup tu te dis qu'on est au courant de ça, qu'on a quelques années pour mettre en place de grands changements, et c'est très stimulant. Ça stimule encore plus d'avoir un défi de cette ampleur, dont tout le monde n'a pas encore conscience, ce n'est pas une évidence pour tout le monde.

Je suis très impacté par ce que je vois et ce que je lis. Quand je vois une vidéo, que je la trouve très intéressante, j'ai envie de la partager à tout le monde, de partager à tout le monde ce que j'ai appris ou retenu de cette vidéo. Donc le fait d'être proactif et d'en parler autour de toi, c'est une forme d'engagement, ça te donne des responsabilités et une mission d'exemplarité, les gens vont regarder ce que tu fais, te suivre parfois. Du coup ça influence aussi ma manière de faire, ma manière d'agir, parce qu'il faut être en accord avec ce que tu dis. Et donc ça m'engage et me sensibilise moi-même.

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Emotions négatives

Un peu de peur. Peur qu'on n'arrive pas à relever ce défi et des conséquences que ça peut engendrer sur des guerres, sur des populations, des minorités. Un peu de peur, et je n'ai pas envie que ça arrive.

Un peu de frustration, parce qu'on nous le dit depuis longtemps, on sait aussi ce qu'on peut faire, mais c'est pas du tout une conscience partagée par tout le monde, et les règles ne sont pas à la hauteur. Donc de la frustration, parce que c'est chiant, ça fait chier.

Quand t'es avec tes potes, avec tes parents, tu as l'impression de pas du tout être sur la même longueur d'onde. Ceux qui connaissent bien le sujet, ils ont des ordres de grandeurs, des idées que tout le monde ne connait pas. Donc t'as l'impression de rabâcher des trucs, t'as l'impression de passer un peu pour le rabat-joie.

Emotions positives

Tous les engagements que j'ai pris, j'en suis content. Je ne les vois pas du tout comme des obstacles, des freins, des contraintes. Je les vois plutôt comme des opportunités de faire des choses différemment, qui soient à la fois en accord avec tes valeurs, ce en quoi tu crois, avec les constats scientifiques. Ça procure du plaisir, de la satisfaction d'être en accord avec ces valeurs. T'as aussi des opportunités de redécouvrir plein de choses que t'aurais pas forcément pensé ou fait et qui vont être super et que tu vas vivre pleinement justement parce que c'est en accord avec tes valeurs.

Autre chose, je trouve que c'est un énorme défi, et c'est très challengeant. Pouvoir être à la hauteur de ce défi et pouvoir répondre à certaines problématiques, c'est hyper stimulant. Moi, ça me stimule. Et comme c'est stimulant, ça me procure aussi pas mal de bien-être et de bonheur. J'ai envie qu'on réussisse. Je trouve que c'est aussi une belle aventure. Et on le voit, quand on est engagés avec des gens qui sont un peu pareil, il y a des moments où tu te dis on va révolutionner ça, on va écrire de nouveaux récits, on va repenser des modes de transports, du coup ça ouvre plein de nouvelles portes, de nouvelles opportunités et ça j'adore. Par exemple, dans le domaine du voyage, pour moi le but c'est de rendre le tourisme durable. Et pas de faire des agences de tourisme durable à côté du tourisme « normal » ; de rendre le tourisme durable. Du coup, ça implique tout un tas de choses sur lesquelles il faut réfléchir en profondeur. Orienter les gens sur ce type de tourisme, c'est super stimulant et tu peux trouver de nouvelles choses.

Après, c'est aussi positif parce que tu as l'impression d'être un peu là en précurseur. T'as l'impression d'ap-porter quelque chose et de faire avancer les choses sur un sujet qui est hyper important. Il y a une part de fierté, et une satisfaction de transmettre des savoirs que j'ai sur le sujet que d'autres n'ont pas forcément.

Optimiste ou pessimiste

Je suis pessimiste dans le modèle actuel et comment on évolue et ce qui va arriver, on ne pourra pas trop l'éviter. Assez pessimiste parce que le modèle dans lequel on est tiré par la consommation, le capitalisme, et je ne vois pas trop comment on peut en sortir actuellement.

Mais je suis assez optimiste sur le fait que la population humaine pourra prendre conscience de ces enjeux et avoir un chemin un peu spirituel et intérieur pour remettre en question le modèle dans lequel on est, et du coup faire un changement qu'on ne peut pas trop faire à l'heure actuelle, mais je pense que ça peut arriver. Je ne sais pas trop comment mais je pense que ça peut arriver, et il y a pas mal de gens qui travaillent pour que ça arrive. Il y a cette citation qui dit : « Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes peuvent changer le monde. En fait, c'est toujours ainsi que le monde a changé ». Ça j'y crois.

Vision dans 30 ans

C'est difficile, tu as les images pessimistes mais peut-être plus réalistes, et tu as les images que t'aimerais avoir, où tu te dis qu'on aura réussi à effectuer les changements nécessaires. Je préfère avoir ces images-là. Ce serait beaucoup plus décentralisé, chacun profiterait d'un confort réduit mais suffisant. Dans 30 ans, j'ai-merais bien pouvoir vivre une vie hyper simple. Que tout le monde ait fait ce chemin intérieur de devoir consommer en respectant l'environnement. Qu'on n'ait pas besoin de restreindre ou forcer, que ce soit naturel.

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J'aimerais que tout le monde soit conscient et ait fait un shift. Pour pouvoir ne pas lutter contre la société, mais faire ensemble. Mais on n'y est pas encore...

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"